Niamey – Niger 26 juin 2023 - Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), au cours des dix dernières années, le cannabis, les opiacés, les amphétamines, la cocaïne et les pilules d'ecstasy sont les cinq drogues les plus consommées en Afrique. C’est ce qui ressort, du rapport mondial sur les drogues 2023, qui a été lancé à Niamey, au Niger, le lundi 26 juin. Le lancement a été suivi par vidéo conférence, sur invitation du CINU Dakar, par la presse étrangère au Sénégal. Le document qui a été présenté indique que la consommation de drogues au cours des dix dernières années a augmenté de 23 % en Afrique de l’Ouest et du Centre et il est noté également une augmentation de 45 % du nombre de troubles liés à la toxicomanie, tandis ques seule une personne sur cinq a accès à un traitement.
Alors que 10 % des consommateurs de drogues en Afrique sont des femmes, seulement 9 % de cette population reçoit un traitement pour des troubles liés à la toxicomanie. Compte tenu du nombre limité de centres de traitement et de psychiatres, le rapport recommande la mise en place de structures de traitement spécialisées ainsi que la formation d'un plus grand nombre de psychologues et de pharmacologues pour les différentes structures.
Selon le rapport, le taux de prévalence de la consommation en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale est supérieur (10%) aux moyennes mondiales (4.4%).
Entre 2019 et 2023, 80 tonnes de cocaïne ont été saisies en l’Afrique de l'Ouest, principalement au Cap Vert (16,8), au Sénégal (5,8), en Guinée (4,2), au Bénin (3,9), en Gambie (3,8), en Côte d’Ivoire (3,5), et en Guinée Bissau (2,7).
Ce trafic de drogues en Afrique est un vrai cercle vicieux selon François Emile Patuel, Responsable de l’Unité Recherche à ONUDC. Ce dernier explique qu’il alimente la criminalité organisée et les tensions entre groupes armés tout en les finançant. Il mine la confiance des populations en l’Etat par la corruption, fragilise l’économie formelle par le blanchiment d’argent et contribue à une augmentation de la consommation locale.