Manifestation de haut niveau sur les changements climatiques,
Soixante-neuvième session, matin
AG/11660

Soulignant qu’un accord est indispensable à Paris, l’Assemblée générale conclut le débat de haut niveau qu’elle a tenu pendant deux jours sur les changements climatiques

L’Assemblée générale a conclu aujourd’hui la manifestation de haut niveau sur les changements climatiques qu’elle avait entamée hier en présence d’une trentaine de ministres de l’environnement et des affaires étrangères.  

Dans ses remarques de clôture, le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, a remercié aujourd’hui l’ensemble des intervenants dont beaucoup se sont accordés sur la nécessité de lancer immédiatement une action concertée pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir la croissance verte. 

Des représentants de plus de 60 pays, ainsi que des experts d’organisations internationales, de la société civile et des secteurs privé et public se sont succédés à la tribune au cours des deux derniers jours dans l’espoir de donner une vigoureuse impulsion aux négociations qui sont en cours sur la question climatique et favoriser l’adoption d’un accord ambitieux à l’issue des travaux de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra à Paris, en France, du 30 novembre au 11 décembre 2015*.

À l’instar des recommandations entendues lors du débat d’hier, la plupart des intervenants ont de nouveau aujourd’hui souligné la nécessité de parvenir à la conclusion et à l’adoption, à Paris, d’un accord juridiquement contraignant s’appuyant sur le respect du principe de la responsabilité commune mais différenciée, ceci, en rappelant que les pays en développement ont peu contribué à l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, mais qu’ils sont cependant ceux qui, aujourd’hui, souffrent le plus des effets des changements climatiques.  D’aucuns ont rappelé la responsabilité particulière qui incombe aux pays développés, et notamment à ceux d’entre eux qui sont historiquement les principaux émetteurs de gaz à effet de serre responsables du réchauffement du climat de la planète.  Ces pays riches et développés ont été vivement exhortés à soutenir, appuyer et financer les efforts d’atténuation et d’adaptabilité que mènent les pays en développement et qui doivent être renforcés. 

Parmi les délégations qui ont présenté leurs efforts et leurs objectifs de réduction des émissions de carbone, le représentant du Costa Rica a indiqué que son pays a été le premier du monde en développement, à mettre en place il y a 20 ans une taxe sur les produits fossiles destinée à financer la préservation de son environnement.  « Nous avons comme objectif de parvenir à la neutralité en carbone d’ici à 2021 », a souligné le représentant du Costa Rica, tandis que celui de l’Uruguay citait la mise en place dans son pays d’un programme de renforcement de la résilience des écosystèmes des 660 000 kilomètres de côtes dont dispose l’Uruguay. 

Mme Lakshmi Puri, Directrice adjointe de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a relevé que le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a mis l’accent sur la surmortalité des femmes, liée aux effets des changements climatiques.  « Parce que ce sont elles qui sont chargées d’aller chercher l’eau et de trouver la nourriture pour la subsistance de la famille, ce sont les femmes qui souffrent d’avantage que toute autre personne des conséquences du réchauffement et des aléas climatiques », a déploré Mme Puri, avant de juger indispensable que soient intégrés les objectifs d’autonomisation des femmes à tous les niveaux et dans tous les accords relatifs à la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

M. Martin Frick, Directeur de la Division du climat de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a appelé les États Membres à aller vers un accord en gardant à l’esprit les questions de sécurité alimentaire et de productivité agricole.  Il faut s’attaquer simultanément à la lutte contre la pauvreté et aux changements climatiques, a-t-il recommandé.

 

*Voir le communiqué AG/11658

MANIFESTATION DE HAUT NIVEAU SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Déclarations

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a indiqué que son pays veillait à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir une économie verte.  Plus de 7 000 projets menés sous l’égide du Roi ont été mis en œuvre à cette fin, a-t-il affirmé.  Il a ensuite estimé que la coopération entre États et les partenariats public-privé étaient des éléments clefs de la lutte contre les changements climatiques.

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a rappelé que les Philippines étaient dans le monde le troisième pays le plus vulnérable aux effets et aux conséquences des changements climatiques.  Elle a souligné la nécessité de mettre en place des partenariats réellement actifs entre pays développés et pays en développement, ainsi qu’entre les pays en développement, pour lutter contre les changements climatiques.  Puis, elle a mentionné l’appel de Manille, lancé par la France et les Philippines, dans lequel il a notamment été souligné que les pays en développement sont en première ligne de la lutte contre ce phénomène.  Enfin, elle a indiqué que l’objectif de limiter le niveau du réchauffement climatique à 2 degrés Celsius devait être revu à la baisse et fixé à 1,5 degré.  « Lors de la prochaine Conférence de Paris, nous aurons une occasion unique de conclure un accord ambitieux », a-t-elle dit.

M. OH JOON (République de Corée) a déclaré que toutes les parties devront formuler des propositions ambitieuses à Paris au mois de décembre prochain.  Il a souhaité qu’un nouvel élan soit imprimé afin d’honorer la promesse qui a été faite de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour atténuer les conséquences des changements climatiques.  Le Fonds vert devra être mieux doté en ressources, a d’autre part préconisé le représentant avant d’indiquer que la République de Corée allait renforcer ses projets de coopération, ainsi que sa contribution au Fonds vert, pour lutter contre les changements climatiques.

M. SILVIANA GARCÍA (Uruguay) a dit que l’adaptation au changement climatique est une priorité pour son pays, avant d’ajouter que l’Uruguay était conscient que le changement climatique est une menace pour le développement durable.  Elle a déclaré que la production agricole de l’Uruguay, qui est un petit pays de 3 millions d’habitants, contribuait aux besoins alimentaires de millions de personnes en dehors du pays.  Elle a souligné l’importance de la conservation des terres et estimant que c’est un élément de la lutte contre le changement climatique.  Elle a dit qu’il fallait mettre l’accent sur les efforts d’adaptation des pays, dont le sien, au changement climatique.  Évoquant les efforts de l’Uruguay en la matière, elle a cité la mise en œuvre d’un programme d’amélioration de la résistance des écosystèmes côtiers pour préserver les 660 000 km de côtes dont dispose le pays des conséquences néfastes des changements climatiques. 

Mme TANIERIS DIEGUEZ LAO (Cuba) a déclaré que le changement climatique est un des plus grands défis du XXIe siècle pour l’humanité.  Elle a estimé que la réponse à apporter à ce défi exigeait la mise en place d’un environnement international adéquat et le respect par les pays industrialisés des engagements qui leur incombent au titre de la CCNUCC.  Elle a jugé contreproductif d’imposer aux pays des mesures de gestion sans tenir compte des impératifs économiques et sociaux de leurs populations.  Elle a souhaité que l’on facilite aux pays en développement l’accès au Fonds vert pour le climat, et a insisté que les ressources du Fonds ne devaient pas être perçues comme étant parties de celles de l’aide publique au développement (APD).   

M. NICHOLAS EMILIOU (Chypre) a déclaré que la communauté internationale ne peut se permettre d’échouer à la COP 21 à Paris, et il a rappelé que l’existence de l’humanité était menacée.  Il a indiqué que son pays s’est engagé à réduire de 80 à 90% ses émissions de carbone d’ici à 2050 et il a invité tous les autres pays à en faire autant.  Il a jugé indispensable que l’on parvienne à adopter un accord juridiquement contraignant, ambitieux, et équilibré qui garantisse que globalement on pourra rester en dessous du seuil de 2 degrés d’augmentation des températures de la planète d’ici à 2100.

Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentina) a indiqué que l’augmentation de la température mondiale et les effets qui en découlent atteindront bientôt un seuil irréversible si la communauté internationale n’agit pas maintenant.  Ce sont les pays développés qui doivent jouer un rôle de chef de file dans la lutte à mener contre la détérioration du climat, a-t-elle dit, avant d’affirmer que le prochain accord que l’on espère conclure à Paris devra respecter le principe de la responsabilité commune mais différenciée et celui de l’équité.  Elle a aussi déclaré que les engagements financiers devront répondre aux attentes des pays en développement.  Puis, elle a détaillé les efforts que mène l’Argentine contre les effets du changement climatique, en misant notamment sur le transport ferroviaire pour l’acheminement de marchandises.  En conclusion, elle a appelé les pays à assumer leurs responsabilités, qui sont communes mais différenciées, afin de répondre au défi capital que pose le changement climatique.

M. OMAR HILALE (Maroc) a invité la communauté internationale à agir collectivement, sur la base de la responsabilité commune mais différenciée, en vue d’établir un nouveau partenariat en mesure de relever les défis posés par le changement climatique.  Puis, il a détaillé les efforts de son pays dans la lutte contre le réchauffement du climat, mentionnant notamment l’élaboration d’un plan d’investissement vert.  La lutte contre la sécheresse et la désertification occupe une place importante dans l’action du Gouvernement du Maroc, a-t-il poursuivi, avant de rappeler que la Constitution adoptée en 2011 avait consacré le droit de toute la population à disposer d’un environnement sain.  En conclusion, le représentant a jugé nécessaire d’octroyer des aides financières aux pays en développement en tenant les engagements qui ont été formulés en 2009 concernant le versement de 100 milliards de dollars d’aide annuelle d’ici à 2020.

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a jugé essentiel de revoir les pratiques de gestion de l’eau en Asie centrale dans le contexte des efforts d’adaptabilité au changement climatique et dans le cadre de la mise en œuvre d’un développement économique et social durable.  Il s’est félicité que son pays ne soit que cent-cinquantième sur la liste des émetteurs de carbone en précisant que le niveau moyen d’émission de carbone par habitant au Tadjikistan est 10 fois plus bas que la moyenne mondiale.  Il a indiqué que 90% de l’énergie utilisée par les habitants du Tadjikistan était d’origine renouvelable et notamment hydroélectrique. 

À deux semaines de la Conférence internationale d’Addis-Abeba sur le financement du développement, M. DO HUNG VIET (Viet Nam) a, pour sa part, jugé cruciale la question du financement de l’atténuation et de l’adaptabilité au changement climatique.  Il a exhorté les pays en développement à être ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique et les pays développés à soutenir les efforts des premiers cités, notamment par le biais d’une assistance appropriée à leurs besoins.

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a appelé de ses vœux la conclusion et l’adoption un accord « solide » sur le climat à Paris.  Cet accord devra être basé sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  L’objectif mondial en termes d’atténuation des effets du changement climatique devra être ambitieux, a-t-il dit.  Puis, il a indiqué que le principe de la responsabilité commune mais différenciée devra également régir les efforts de financement des programmes à mener.  Enfin, il a souhaité que la Conférence de Paris, prévue au mois de décembre 2015, « se déroule de manière transparente ».

M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a rappelé les engagements pris par son pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et promouvoir une économie verte.  « Mon gouvernement offre des aides aux entreprises afin qu’elles parient sur les énergies renouvelables », a-t-il notamment déclaré.  Puis, il a affirmé que son pays restait engagé aux côtés de la communauté internationale afin d’étudier les moyens de créer un modèle économique plus respectueux de l’environnement.  Enfin, il a indiqué que l’Exposition internationale de l’année 2017, qui doit se tenir à Astana à la date indiquée, mettra l’accent sur les enjeux de la lutte contre le changement climatique.

M. CASTRO (Costa Rica) a dit que son pays était le premier pays en développement à avoir mis en place, au début des années 1990, une taxe sur les produits fossiles et un mécanisme financier novateur reconnaissant que les services écosystémiques étaient essentiels pour réaliser les objectifs de développement humain.  Il a dit que cette taxe a permis d’affecter 200 millions de dollars à la protection d’un million d’hectares de terres.  Il a dit que le Costa Rica souhaitait atteindre la neutralité carbone en 2021.  Nous devons aller au-delà de l’atténuation et de l’adaptation en imposant un objectif d’émission par habitant ambitieux, préconisé le représentant.  Il a souligné la nécessité pour l’Amérique centrale de parvenir à une position conjointe en vue de la COP 21 à Paris.  

M. BARLOCHER (Suisse) a déclaré qu’il est nécessaire pour les pays de définir et d’annoncer leurs contributions au niveau national (CPDN) à la lutte contre le changement climatique, ceci bien avant la tenue de la COP 21 de Paris.  Il a invité les États à mettre en place une politique nationale en matière de changement climatique en se fixant des objectifs d’émission de carbone.  Il a souligné l’importance d’introduire de nouvelles technologies favorisant l’efficacité énergétique et de permettre aux États ayant besoin d’une aide d’accéder à des moyens de mise en œuvre de leurs programmes.  Il est important de parvenir à une neutralité carbone favorisant le développement durable, a indiqué le représentant.  Il a ajouté que la Suisse est devenue, le 27 février 2015, le premier État partie de la CCNUCC à soumettre son nouveau plan d’action sur le climat.  Il a précisé que la Suisse s’est fixée comme objectif de réduire ses émissions de carbone de 50% d’ici à 2030, par rapport à leur niveau de 1990.    

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivia) a indiqué que les pays en développement avaient redoublé d’efforts pour lutter contre le changement climatique depuis le Sommet de Copenhague.  Il a déploré le manque de volonté politique des pays développés dans cette lutte, avant d’appeler ces derniers à respecter leurs engagements financiers en faveur de l’atténuation des effets du changement climatique.  Puis, il a appelé à la mise en place d’un « mécanisme international » qui permettrait aux pays en développement de lutter contre les effets du changement climatique tout en combattant la pauvreté.

M. KHALID M. OSMAN SID AHMED MOHAMMED ALI (Soudan) a assuré la communauté internationale de l’engagement de son pays en faveur de l’atténuation des effets du changement climatique.  Il a appelé les pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à prêter main forte aux pays en développement, afin que l’engagement qu’ont pris tous les États de contenir le réchauffement climatique à 2 degrés d’ici à 2020 soit respecté.  Il a indiqué que le Soudan souffrait des effets du changement climatique, dont la désertification et la dégradation des sols.  En conclusion, le représentant a souligné la nécessité que la promesse qu’ont faite les pays développés qu’ils engageraient 100 milliards de dollars par an dans le financement des efforts d’atténuation des effets du changement climatique soit honorée.

M. ILDAR SHIGABUTDINOV (Ouzbékistan) a jugé inacceptable de promouvoir la construction de grands barrages ayant des impacts transnationaux sans que le projet ait été examiné par un groupe international indépendant.  Il a mis l’accent sur les dangers potentiels que peuvent constituer d’immenses barrages hydroélectriques construits dans des zones sismiques à risques, avant d’appeler à la construction d’unités de retenue d’eau plus petites.   

M. ANDALIB ELIAS (Bangladesh) s’est particulièrement inquiété de la menace que constitue la montée du niveau des eaux pour le Bangladesh qui est un des pays les plus densément peuplés du monde.  Il a indiqué que 3,2 millions de maisons utilisent l’énergie solaire au Bangladesh, avant d’appeler à une aide internationale pour promouvoir la production et la consommation d’énergies renouvelables dans son pays.  

M. KAI SAUER (Finlande) a indiqué que la transition vers une économie verte était une nécessité.  Il a demandé que les subventions à l’exploitation et la consommation des énergies fossiles soient supprimées.  Soulignant que les femmes étaient les premières touchées par les effets du changement climatique, il a souhaité que ces dernières puissent faire davantage entendre leur voix au cours de la prise des décisions concernant la lutte contre le changement climatique.  Il a rappelé que la Finlande avait, depuis 2008, contribué à hauteur de 9 millions de  dollars au Fonds en faveur de l’égalité entre les genres.  La parité devra être reflétée lors de la Conférence de Paris, a-t-il déclaré.

M. MEHMET EMIN BIRPINAR (Turquie) a souhaité que l’accord qui doit être agréé à Paris, au mois de décembre prochain, soit basé sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée et parvienne à un équilibre entre atténuation et adaptation.  Puis, il a mentionné les différents points qui devront être agréés à Paris, citant notamment le niveau de l’apport financier des pays développés aux efforts à mener, la question des transferts de technologie, ou bien encore la nature juridique de l’accord.  « Nous ne devons pas nous retrouver dans la même situation qu’à Copenhague en 2009 », a-t-il averti.  En conclusion, il a souhaité que le futur accord soit suffisamment souple pour être adaptable selon les réalités de chaque État.

M. ALEXANDER SVIRIDOV (Fédération de Russie) a dit que son pays continuera d’assumer, au-delà de la COP 21, ses responsabilités dans le cadre du deuxième Protocole de Kyoto.  Il a indiqué que la Fédération de Russie a atteint les objectifs qu’elle s’était fixée pour la période 2008-2013, au regard du deuxième Protocole de Kyoto.  Il a déclaré que les émissions de carbone de la Fédération de Russie étaient en 2015 inférieures de 32% au niveau qu’elles atteignaient en 1990 et que son pays visait l’objectif de 70% de réduction d’ici à 2020 par rapport au niveau de 1990.  « Notre pays est l’un des trois centres mondiaux de suivi du changement climatique », a dit le représentant russe avant d’appeler à la conclusion et l’adoption d’un accord qui s’appuie sur les intérêts et les responsabilités des uns et des autres.

M. PINTO DAMIANI (Venezuela) a souligné l’importance du Protocole de Kyoto comme référence pour les négociations à venir.  Il a dit que le principe de la responsabilité commune mais différenciée devait être un pilier des négociations de la COP 21.  Il a regretté que le débat soit parfois limité à la question de la « décarbonisation » et à celle de la création de marchés de carbone, alors que cette approche est insuffisante pour lutter contre le changement climatique.  « Pour pouvoir avancer sur la voie de solutions concrètes, nous n’avons pas à réinventer la roue, a-t-il dit en appelant à promouvoir les modèles qui ont fait leurs preuves et à condamner les modèles de consommation non-pérennes qui menacent notre planète.

M. NARINDER KAKAR, de l’Union internationale pour la conservation de la nature, a souhaité l’adoption à Paris d’un accord climatique ambitieux qui permettrait de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius.  Il faut réduire l’utilisation des énergies fossiles, a-t-il poursuivi, avant d’insister sur les enjeux cruciaux du déboisement, qui représente 12% des émissions totales de gaz à effet de serre.  Il a notamment souhaité que la voix des communautés vivant dans les forêts soit davantage entendue.  « Il faut s’attaquer aux défis des changements climatiques maintenant », a-t-il préconisé.

M. CHRIS RICHTER, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a insisté sur la question des liens qui existent entre la mobilité humaine et le changement climatique.  « Il faut donner un visage humain au changement climatique », a-t-il dit.  Soulignant l’importance du phénomène des migrants fuyant les conséquences du changement climatique, il a déclaré que des migrations bien gérées devaient faire partie des stratégies d’adaptation face au changement climatique.  Il a déclaré que l’OIM avait des compétences considérables s’agissant des liens entre migrations et changement climatique. « La migration n’est pas une stratégie de survie de dernier recours, mais une stratégie d’adaptation murement réfléchie », a-t-il conclu.

Mme LAKSHMI PURI, Directrice adjointe de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a rappelé que des millions de femmes sont en première ligne des effets du changement climatique dans le monde.  Elle a dit qu’elles sont affectées de manière disproportionnée par le changement climatique.  L’augmentation des températures et les catastrophes métrologiques affectent particulièrement les femmes lorsqu’elles sont chargées de trouver de l’eau et de répondre aux besoins de subsistance de la famille, a-t-elle dit.  Elle a déclaré que le cinquième rapport d’évaluation du GIEC confirme une augmentation de la mortalité des femmes en relation avec le changement climatique.  Elle a jugé indispensable d’intégrer les objectifs de parité entre les sexes et d’autonomisation des femmes dans tous les processus liés à la mise en œuvre de la CCNUCC.  Elle a demandé aux États Membres que cette génération d’accords sur le climat accorde une priorité à tous les niveaux aux objectifs d’autonomisation des femmes.   

Le représentant de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a dit que plus de 70 pays ne disposent toujours pas des moyens de mesures et de prévisions des événements météorologiques.  Il a indiqué que l’OMM et ses 191 États Membres ont décidé de développer un cadre mondial pour fournir les meilleurs services de prévisions aux gouvernements.

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué que la question de l’agriculture et de la nutrition se retrouvait dans tous les objectifs de développement durable. Il a affirmé que le changement climatique affectait d’ores et déjà la production des denrées alimentaires.  « L’agriculture est à la convergence de la lutte contre la pauvreté et de la lutte contre le changement climatique », a-t-il dit, avant de mentionner l’appui qu’apporte la FAO aux agriculteurs.  Enfin, il a appelé au renforcement de la résilience des communautés agricoles face aux changements climatiques et a souligné la nécessité de conjuguer adaptation et atténuation.

La représentante de Global Call Connections for Women a souligné les conséquences du changement climatique auxquelles les femmes vivant dans les zones rurales en Afrique doivent faire face.  « Elles doivent laisser leurs filles parcourir des trajets toujours plus longs pour aller chercher du bois, ce qui les expose aux prédateurs sexuels », a-t-elle dit.  Elle a enfin demandé une protection accrue pour les 3 milliards de femmes qui font la cuisine à travers le monde avec des poêles à feu, un mode de cuisson qui s’est avéré préjudiciable à leur santé.

 

 

 

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