Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, a récemment envoyé une correspondance au Wall Street Journal. En voici un résumé.
Depuis près de deux décennies, ce n’est pas la performance de la FINUL qui a empêché les progrès, mais le manque de volonté politique pour faire appliquer la résolution.
Lors de mon voyage au Sud-Liban en juin, j'ai pu constater la complexité et l'importance du travail de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). L'accord de cessation des hostilités de novembre 2024 entre le Hezbollah et Israël a apporté un soulagement aux communautés des deux côtés de la ligne bleue. Mais la crainte d'une reprise des violences persiste. Nombre d'entre elles n'ont pas encore regagné leur foyer.
Eugene Kontorovich a écrit qu’il était temps de fermer la mission de l’ONU au Liban, qui a échoué (éditorial du 18 août 2025). Pourtant, son argument repose sur l'idée fausse selon laquelle les soldats de la paix sont déployés pour imposer un règlement à une crise. La FINUL n'a jamais été mandatée pour désarmer le Hezbollah, ce qui aurait nécessité une telle mission en vertu du Chapitre VII de la Charte. La résolution 1701, adoptée en 2006, a confié à la force un rôle différent : aider Israël et le Liban à mettre en œuvre ses dispositions, notamment la cessation des hostilités, le retrait israélien, l'extension de l'autorité de l'État libanais et le désarmement des groupes armés.
Pendant près de deux décennies, ce n'est pas la performance de la FINUL qui a freiné les progrès, mais le manque de volonté politique d'appliquer la résolution. Aujourd'hui, la situation est en train de changer. Le gouvernement libanais a pris la décision courageuse de soutenir les Forces armées libanaises (FAL). Plus de 8 000 soldats sont déployés sur plus de 120 positions, soit la plus forte présence depuis 2006.
Des défis subsistent cependant. C'est précisément là que la FINUL joue un rôle essentiel : fournir soutien et coordination afin que les FAL puissent progressivement prendre le contrôle total de la situation. Les autorités libanaises ont clairement indiqué qu'elles avaient encore besoin de ce soutien jusqu'à ce qu'elles soient en mesure de sécuriser seules le sud de leur territoire.
Le Conseil de sécurité décidera bientôt de l'avenir de la FINUL, et le pays hôte mérite d'être entendu. Le Liban prend ses responsabilités au sérieux, et la FINUL a commencé à s'adapter, soutenant activement l'armée libanaise. Les deux pays ont déclaré leur engagement à mettre en œuvre la résolution 1701.
Il est temps pour eux d'aller de l'avant. L'ONU a un rôle à jouer, et elle est déterminée à le jouer pleinement.