Nour AlQattan est spécialiste des affaires humanitaires à OCHA au Koweït. Dans cet entretien, elle nous explique l’importance de bâtir des partenariats pour renforcer le rôle d’OCHA dans la région.
Qu’implique votre travail ?
Notre priorité est de favoriser des partenariats solides et durables.
Grâce à une approche à plusieurs niveaux, nous avons élargi notre base de partenaires pour inclure le Fonds koweïtien pour le développement, des organisations du secteur privé et des ONG, en plus de notre principal homologue, le ministère des Affaires étrangères.
Notre objectif principal est de positionner OCHA comme un acteur clé de l'écosystème humanitaire koweïtien. Nous avons obtenu une augmentation des contributions des donateurs koweïtiens aux fonds communs nationaux, en mettant l'accent sur les opérations vitales dans les territoires palestiniens occupés, en Afghanistan, au Yémen et en Somalie.
Nous avons également œuvré à renforcer la visibilité d'OCHA grâce à des actions de sensibilisation ciblées, notamment des réunions d'information de haut niveau, des réunions bilatérales et la participation à des forums régionaux. Ces efforts ont contribué à instaurer la confiance et à approfondir l'engagement avec les principales parties prenantes.
Nous avons également accueilli le premier lancement national de l’Aperçu humanitaire mondial au Koweït, une occasion précieuse de sensibiliser aux besoins humanitaires mondiaux et de rehausser le profil d’OCHA dans le Golfe.
À la lumière du soutien apporté par le Fonds koweïtien aux fonds communs nationaux au cours des dernières années, quels sont les aspects clés de la gestion du partenariat avec eux ?
Il y a deux facteurs principaux à garder à l'esprit.
Tout d'abord, le mandat principal du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe est centré sur le développement plutôt que sur l'aide humanitaire. Il se concentre donc généralement sur des projets d'infrastructures, d'énergie et d'agriculture, ce qui oriente son approche vers un développement économique à long terme.
Pour nous, cela signifie mettre davantage l'accent sur la collaboration entre l'humanitaire et le développement lors des discussions, en soulignant comment les efforts humanitaires peuvent jeter les bases du développement durable.
Un autre aspect est leur préférence pour l'affectation de fonds à des projets spécifiques. Le Fonds koweïtien recherche une visibilité claire sur les résultats de ses contributions, ce qui peut s'avérer difficile pour OCHA, car nous gérons des fonds communs plutôt que des projets individuels.
Malgré cela, notre relation s'est approfondie grâce à une communication ouverte, à des valeurs humanitaires partagées et à des résultats tangibles. Le Fonds koweïtien est désormais devenu un soutien clé des fonds communs nationaux grâce à des contributions importantes.
Quelle est la prochaine étape ?
Nous étudions actuellement la possibilité de formaliser notre collaboration avec le Fonds koweïtien par le biais d’un accord-cadre de partenariat, qui jetterait les bases d’un engagement plus structuré et plus soutenu.