Conseil de sécurité,
7771e séance – matin
CS/12518

Le Conseil de sécurité demande à la communauté internationale de poursuivre ses efforts afin de renforcer la prise en main du pays par les Afghans

Préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, le Conseil de sécurité a, ce matin, demandé à la communauté internationale de poursuivre ses efforts et ses actions afin de renforcer la prise en main et la direction du pays par les Afghans et à toutes les parties politiques d’œuvrer de concert afin d’assurer un avenir pacifique et prospère pour le peuple afghan. 

Dans une déclaration lue par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de Septembre, le Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle Zélande, M. Murray McCully, le Conseil de sécurité a également réaffirmé son soutien à un processus de paix et de réconciliation dirigé et contrôlé par les Afghans en vue de parvenir à une paix et une stabilité durables dans le pays et demandé à tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux de coopérer à cet égard.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a condamné les activités terroristes perpétrées par les Taliban, y compris le Réseau Haqqani, ainsi que par Al-Qaida, les groupes affiliés à l’EIIL (Daech) et d’autres groupes armés illégaux, avant de réaffirmer son soutien au Gouvernement et tout particulièrement aux Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, dans leur tâche visant à sécuriser le pays et dans leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Le Conseil a réaffirmé que l’avenir de l’Afghanistan repose sur la construction d’un État stable, sûr et autosuffisant sur le plan économique, à l’abri du terrorisme et des stupéfiants, et fondé sur la primauté du droit, des institutions démocratiques solides, ainsi que la garantie et le respect des droits et des obligations du citoyen. 

Le Conseil a adopté cette déclaration présidentielle lors de l’examen du dernier rapport* du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et d’un débat qui a vu l’intervention d’une trentaine de délégations. 

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Tadamichi Yamamoto, qui présentait ce rapport, a déclaré que les progrès réalisés par le peuple afghan depuis 15 ans étaient une source d’espoir malgré la persistance de difficultés issues de 40 ans de guerre.  Il a ajouté que le succès de la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, qui doit se tenir le 5 octobre 2016, devra donner au Gouvernement afghan le temps et l’espace pour avancer vers plus de stabilité.  

De son côté, M. McCully a estimé que l’Afghanistan souffrait depuis 35 ans de sa propre mauvaise gouvernance et que les divisons entre le Chef de l’exécutif afghan, M. Abdullah Abdullah, et le Président, M. Ashraf Ghani, ainsi que les dysfonctionnements au sein du Gouvernement menaçaient les progrès réalisés depuis 15 ans. 

Réagissant à ces propos, le représentant de l’Afghanistan a invité les délégations à ne pas se mêler de gouvernance interne de son pays.  

Par ailleurs, le représentant russe s’est dit préoccupé par l’augmentation de l’influence de l’État islamique, notamment dans le nord du pays, en s’étonnant que les États-Unis n’aient pas accepté une formule concernant l’EIIL dans le projet de déclaration présidentielle. 

Dans ce contexte, il a appuyé la ligne adoptée par le Gouvernement afghan en matière de réconciliation nationale, en regrettant à l’instar de nombreuses délégations que les négociations -qualifiées d’incontournables- avec les Taliban n’avaient pas encore pu avoir lieu.

Résultat des affrontements des derniers six mois, le nombre de victimes parmi les enfants a augmenté (18%) par rapport à 2015 et s’est établi à 1 509 (388 morts et 1 121 blessés), principalement en raison des affrontements sur le terrain et des engins non explosés.  Le nombre total de victimes des confrontations a atteint 5 166 entre le 1er janvier et le 30 juin 2016, soit le chiffre le plus élevé depuis 2009. 

* S/2016/768

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2016/768)

Déclarations

M. TADAMICHI YAMAMOTO, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a déclaré que les progrès réalisés par le peuple afghan depuis 15 ans étaient une source d’espoir malgré la persistance de difficultés issues de 40 ans de guerre.  Il a dit que le succès de la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, qui doit se tenir le 5 octobre 2016, devra donner au Gouvernement afghan le temps et l’espace pour avancer vers plus de stabilité.  

M. Yamamoto s’est inquiété des tensions au sein du Gouvernement qui se sont exacerbées au cours de la période considérée, depuis que le Chef de l’exécutif, M. Abdullah Abdullah, a critiqué publiquement l’action du Président, en jugeant que les consultations menées par ce dernier sur plusieurs nominations clefs avaient été insuffisantes et que la mise en œuvre de l’accord de 2014 portant création du Gouvernement d’union nationale était incomplète. 

Citant les faits positifs, le représentant du Secrétaire général a salué les progrès du programme de réformes du Gouvernement.  Il s’est félicité des initiatives du Président pour lutter contre la corruption et a demandé des comptes à ceux qui se sont rendus coupables de tels crimes, ainsi que dans d’autres domaines, dont la responsabilisation, l’architecture de paix et les négociations pour la mise en place d’un nouveau programme du Fonds monétaire international (FMI) notamment pour ce qui est de la récolte des impôts.  Il a aussi souligné les progrès de la planification du Gouvernement pour promouvoir la place de la femme.

Tout en s’inquiétant de la persistance d’attaques qui sont une menace à la stabilité et la sécurité, M. Yamamoto a noté que les Forces nationales de sécurité afghanes répondaient de manière de plus en plus efficace aux différentes attaques et font preuve d’une meilleure gestion des territoires conquis. 

Il a indiqué que le nombre de victimes parmi les enfants avait considérablement augmenté (18%) et s’était établi à 1 509 (388 morts et 1 121 blessés), principalement en raison des affrontements sur le terrain et des engins non explosés.  S’inquiétant de la quantité de personnes nouvellement déplacées depuis janvier 2016, le Représentant spécial a prévenu que le Gouvernement devrait bientôt prendre en charge les besoins d’un million de personnes. 

« La stabilité politique doit être maintenue et les élections doivent avoir lieu », a déclaré M. Yamamoto, avant de souligner l’importance d’un projet de décret dont l’adoption devrait permettre de réaliser certaines réformes électorales et d’aller de l’avant. 

Notant que les combats qui se sont intensifiés cet été laissent craindre un conflit sans fin, le Représentant spécial a appelé à renforcer la confiance entre le Gouvernement et les Taliban pour préparer le terrain à des pourparlers sur le fond.  

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a reconnu que les affrontements armés et les attentats-suicides avaient récemment augmenté dans son pays, faisant de nombreuses victimes civiles, ce qui met à l’épreuve sa résilience, et mène le processus de paix à l’impasse.  En même temps, grâce à l’appui continu de la communauté internationale, nous avons progressé pour renforcer la capacité, la stabilité, le professionnalisme et la pérennité des Forces nationales afghanes de défense et de sécurité, a-t-il indiqué. 

L’Afghanistan a également réalisé des progrès en matière de commerce régional, de lutte contre la corruption, de gouvernance, de respect de l’état de droit et des droits de l’homme, de réforme juridique, de gestion des finances publiques, et dans les domaines bancaires, de la planification du développement, de l’inclusion sociale et du développement du secteur privé, a poursuivi le représentant.

Alors que les groupes terroristes font face à la pression internationale, ils ont recours à des attaques désespérées de plus en plus fréquentes, a toutefois fait remarquer M. Saikal.  Les attaques terroristes ont gagné en ampleur.  Environ 189 personnes, dont de nombreux jeunes, ont perdu la vie et 435 personnes ont été blessées lors des derniers attentats.  Il a condamné « l’attitude lâche des terroristes qui tentent de compenser leurs pertes du printemps ».  « Nous avons des preuves que la plupart des attaques ont été préparées à l’extérieur de l’Afghanistan », a-t-il ajouté.  

Craignant que les Taliban et les autres groupes terroristes ne multiplient leurs attaques « pour gagner en visibilité », le représentant a jugé que les efforts actuels n’étaient pas à la hauteur de la complexité des tactiques de terreur qui évoluent constamment.  Il faut examiner les efforts de lutte antiterroriste pour remédier aux lacunes et aux failles dans leur mise en œuvre, a-t-il plaidé.

Les attaques brutales des Taliban se sont poursuives dans plusieurs parties du pays « pour créer une géographie politique durable », a déploré M. Saikal.  Toutefois, selon lui, les factions extrémistes n’ont pas les capacités nécessaires pour tenir, et il a annoncé que la mobilité et l’efficacité des Forces nationales de sécurité afghanes s’étaient encore améliorées.  À cet égard, il a compté sur le soutien essentiel des partenaires internationaux.

Par ailleurs, M. Saikal s’est félicité du résultat du Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui s’est tenu à Varsovie en juillet dernier.  Le pays s’est engagé à raffermir les institutions sécuritaires et à promouvoir l’autonomisation des femmes dans tous les aspects de la vie afghane.  Des mesures ont également été prises pour protéger les enfants des effets des conflits armés.

En dépit des efforts du Groupe de coordination quadrilatérale, a regretté le représentant, « le Pakistan n’a pas encore saisi l’occasion d’être un artisan de la paix »; il doit prendre les mesures qui s’imposent face aux Taliban.

Le 21 septembre, nous allons célébrer le deuxième anniversaire de l’accord portant création du Gouvernement d’union nationale, s’est félicité le représentant.  Le Conseil de sécurité, a-t-il assuré, « peut compter sur l’élite politique qui est prête à préserver les intérêts nationaux de l’Afghanistan ». 

Enfin, M. Saikal a présenté les points saillants des résultats de l’Afghanistan en matière de développement, dont les projets entrepris avec les partenaires régionaux.  À cet égard, la Conférence de Bruxelles du 5 octobre sera l’occasion de présenter les accomplissements du pays.

En conclusion, a-t-il réitéré, la situation sécuritaire en Afghanistan évolue et le rôle du pays dans la lutte contre le terrorisme demeure essentiel.  

M. MURRAY MCCULLY, Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que les activités des Taliban continuaient de constituer une menace existentielle pour le Gouvernement afghan.  Il a précisé que le sommet de l’OTAN, qui s’est tenu à Varsovie les 8 et 9 juillet, avait été l’occasion pour les membres de l’organisation et les pays contributeurs à la Mission d’appuyer le maintien de la présence de celle-ci en Afghanistan, avec sa structure actuelle, au-delà de 2016. 

M. McCULLY a jugé utile de se demander pourquoi la paix nous échappait toujours en Afghanistan en estimant que ce pays souffrait depuis 35 ans de sa propre mauvaise gouvernance.  « Si la formation d’un programme d’union nationale en 2014 avec un programme de réforme avait suscité des espoirs, les divisons et les dysfonctionnements au sein du Gouvernement menacent les progrès réalisés depuis 15 ans », a estimé le Ministre des affaires étrangères.

Dans ce contexte, il a demandé au Président afghan, M. Ashraf Ghani, et au Chef de l’exécutif, M. Abdullah Abdullah, de surmonter leurs divisions dans l’intérêt du peuple.  « Comment un gouvernement qui ne se parle pas peut engager des négociations avec d’autre parties? », s’est interrogé M. McCully.  Par ailleurs, il a jugé indispensables des négociations entre l’opposition armée et le Gouvernement. 

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a salué l’unité du Conseil de sécurité pour appuyer le Gouvernement de l’Afghanistan.  Il a dit l’importance de la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, qui doit se tenir le 5 octobre 2016, et qui sera l’occasion pour le Gouvernement afghan de présenter son nouveau Cadre national pour la paix et le développement dans le pays. 

S’inquiétant de la fragilité de la situation sécuritaire, il a condamné fermement tout acte terroriste.  Il s’est félicité de l’adoption par le Gouvernement afghan du Plan d’action national afghan pour les femmes et la paix et la sécurité et de la mise en œuvre d’une stratégie nationale sur la question de la violence à l’égard des femmes.

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a salué les quelques signes de progrès réalisés en Afghanistan durant la période à l’examen.  Cependant, a-t-il regretté, les tensions politiques qui existent entre plusieurs hauts fonctionnaires sapent le Gouvernement d’unité nationale.  Il a demandé aux dirigeants d’unir leurs efforts et de se concentrer sur la promotion de l’état de droit et de la bonne gouvernance et de renforcer la coordination entre les forces de sécurité.  Selon lui, « promouvoir un processus dirigé par les Afghans devrait être une priorité ».

Le représentant a déploré l’accroissement des hostilités et les « signaux inquiétants » concernant l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de paix entre le Gouvernement et certains groupes armés.  Il ne peut y avoir de progrès tangibles sans coopération régionale, a-t-il ajouté.  En outre, la situation humanitaire a retenu toute son attention, notamment le nombre élevé de personnes déplacées.  Il a insisté sur la nécessité de mettre pleinement en œuvre le plan national sur les femmes, la paix et la sécurité.

M. Yelchenko a également souhaité que la communauté internationale profite de la prochaine Conférence de Bruxelles pour appuyer le développement socioéconomique de l’Afghanistan, en utilisant au mieux les mécanismes et les acteurs existantes, tel l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), y compris pour faire face aux menaces sécuritaires communes.

M. ALEXIS LAMEK (France) a déclaré qu’à l’approche du deuxième anniversaire du Gouvernement d’union nationale en Afghanistan, il était important de souligner et de soutenir les progrès importants enregistrés par le Gouvernement depuis septembre 2014.  À la veille de la Conférence de Bruxelles, le soutien de la communauté internationale dans la poursuite de cette transition demeurait essentiel.  Le rôle joué par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) à cet égard est évidemment central, a ajouté M. Lamek.

Les défis que l’Afghanistan restent nombreux et divers, a poursuivi le représentant et ce contexte fragile rend le maintien de l’unité du Gouvernement afghan d’autant plus indispensable pour faire face à ces défis.  Le Concept de « processus de paix dirigé par les Afghans » demeure plus que jamais valable parce qu’il n’y a pas de processus de paix qui peut être imposé de l’extérieur.  Des pressions accrues doivent être exercées sur les Taliban par tous ceux qui ont une influence sur eux, afin de donner une chance à un règlement politique, a affirmé M. Lamek.

Il a aussi indiqué qu’il était important que l’Afghanistan travaille avec ses partenaires de la région à une feuille de route pour une paix durable.  « La France appelle également tous les pays de la région à soutenir activement et sans ambigüité la stabilisation de l’Afghanistan et à contribuer positivement à l’établissement d’une paix durable dans ce pays », a exhorté le représentant, qui, avant de terminer a réitéré que le soutien des Nations Unies, notamment à travers la MANUA, était crucial aujourd’hui alors même que l’afflux de réfugiés renvoyés du Pakistan risquait de confronter le Gouvernement afghan et sa population à une situation humanitaire très difficile dans le court terme, et à des problématiques de réintégration à plus long terme.

« La situation en Afghanistan, malgré tous les efforts, ne prête pas à l’optimisme », s’est alarmé M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie).  Préoccupé par l’augmentation de l’influence de l’État islamique, notamment dans le nord du pays, il s’est étonné du fait que les États-Unis n’aient pas accepté une formule concernant l’EIIL dans le projet de déclaration présidentielle.  Il a espéré que les autorités afghanes prendront toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité.

Le représentant a appuyé la ligne adoptée par le Gouvernement afghan en matière de réconciliation nationale, constant toutefois que l’objectif de faire participer les Taliban n’a pas été atteint pour l’instant et qu’il n’y a pas eu de discussions avec le parti islamique extrémiste d’Afghanistan.  Selon lui, « la responsabilité première concernant la situation sécuritaire incombe aux États-Unis et à ses alliés de l’OTAN qui pour le moment ne sont pas arrivés aux résultats escomptés ».  Il a espéré que le maintien des soldats américains et les accords conclus lors du sommet de l’OTAN à Varsovie permettront de renforcer la sécurité.

Par ailleurs, a poursuivi M. Churkin, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour lutter contre les stupéfiants.  À cet égard, Le processus d’Istanbul pourrait générer de nouvelles idées mais il ne devrait pas être un doublon par rapport à d’autres processus.  

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a mis l’accent sur trois aspects dont la sécurité politique, la protection des civils, notamment des enfants et le développement économique de l’Afghanistan.  Il s’est inquiété des conséquences de l’offensive des Taliban qui déstabilise de nombreux districts et fait 5 166 victimes civiles (1 601 morts et 3 565 blessés) entre janvier et juillet 2016, ce qui représente une hausse de 4% par rapport à la même période en 2015 et le bilan le plus lourd établi par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) depuis 2009.

Dans le domaine du développement économique, il s’est félicité de l’adhésion de l’Afghanistan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en estimant que cette démarche permettra d’ouvrir de nouvelles opportunités de prospérité.  Il a salué les propositions du Gouvernement s’agissant de l’actualisation des résultats concrets que doit permettre d’obtenir le Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie en 2017-2018.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) s’est inquiété de la menace croissante que constitue l’État islamique en Afghanistan ces derniers mois.  Il a souligné la coopération entre l’Afghanistan et l’Égypte dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains et l’immigration illégale.  Il a aussi cité la construction du barrage de l’amitié qui permettra d’asseoir la stabilité et d’améliorer les conditions de vie des Afghans.   

« L’Afghanistan se heurte encore à bien des difficultés, mais la communauté internationale ne peut pas se désengager », a fait valoir Mme MICHELE J. SISON (États-Unis).  Elle doit continuer à coopérer avec le Gouvernement afghan et ses voisins.  Au niveau sécuritaire, elle a condamné les attaques répétées des Taliban, en particulier l’attentat contre l’Université américaine afghane.  Les enfants font partie des plus vulnérables, a-t-elle rappelé, et 1 509 d’entre eux ont déjà été tués ou blessés cette année.  De plus, une nouvelle génération afghane est à nouveau orpheline.

Les États-Unis sont prêts à épauler les autorités afghanes pour riposter à ces attentats, a assuré la représentante.  Le Président américain, M. Barack Obama, a décidé de maintenir la présence de 8 400 soldats en Afghanistan jusqu’en 2018. 

En outre, « les États-Unis réfléchissent à toutes les solutions possibles pour que les Taliban s’assoient à la table de négociation », a-t-elle indiqué, avant d’encourager la coopération régionale.  Il faut appuyer les Afghans qui sont en quête d’un règlement négocié, et « les pays de la région doivent cesser d’accueillir les terroristes ».  Elle a également demandé aux voisins de l’Afghanistan de garantir un retour volontaire des personnes déplacées.

« Nous devons tous investir dans la stabilité politique du pays, même si les tensions accrues entre le Président, M. Ashraf Ghani, et le Chef de l’exécutif, M. Abdullah Abdullah, rendent cet objectif plus difficile à atteindre », a affirmé la déléguée.  En dépit de leurs divergences, les deux dirigeants sont attachés à un pays dont l’avenir est plus sûr et prospère, a-t-elle cependant tenu à assurer.  « Le progrès est possible », a-t-elle dit, en louant les dirigeants pour leur lutte contre la corruption.

D’après la représentante, les membres du Conseil de sécurité ont intérêt à ce que les conditions économiques et sociales soient en place pour le développement du pays.  Elle a encouragé les pays à faire des promesses d’aide lors de la Conférence de Bruxelles du 5 octobre.  Elle les a notamment appelés à renouveler leur engagement en faveur de l’éducation et des soins de santé. 

Pour sa part, le Gouvernement afghan doit renouveler ses propres engagements pour attirer les investissements étrangers.  « Les membres du Conseil ne peuvent pas l’oublier: la sécurité de l’Afghanistan, c’est notre sécurité », a-t-elle conclu.

M. JULIO HELDER MOURA LUCAS (Angola) a reconnu qu’il restait encore beaucoup de défis à relever comme la lutte contre la pauvreté, la mise en œuvre des réformes politiques, notamment électorales, et, en particulier, la situation sécuritaire.  À cet égard, il a dépeint un tableau morose des attaques terroristes aveugles contre des civils.  Il a jugé cruciale la lutte contre le terrorisme.

Le Gouvernement afghan tend la main à ses voisins et respecte ses engagements internationaux dans le domaine économique, a constaté le représentant.  Il a espéré que les femmes occuperont la place qui leur revient de droit dans la société et qu’elles seront protégées contre la violence.  La Conférence de Bruxelles, a-t-il conclu, est « le gage de la détermination de la communauté internationale » qui compte bien épauler l’Afghanistan. 

M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) a estimé que l’instabilité dont nous sommes témoins en Afghanistan requiert l’appui renouvelé de la communauté internationale pour surmonter les défis politiques et sécuritaires de ce pays.  Le représentant de l’Uruguay a déploré les tensions au sein du Gouvernement afghan.  Il a estimé que la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, qui doit se tenir le 5 octobre 2016, marquera un jalon pour que le peuple afghan accomplisse des progrès dans le domaine des droits de l’homme et de la croissance économique.

Il s’est particulièrement inquiété de la recrudescence de la violence qui a fait 5 166 victimes civiles (1 601 morts et 3 565 blessés) entre le 1er janvier et le 30 juin 2016 et 245 000 cas de personnes nouvellement déplacées depuis janvier 2016.  Il s’est aussi dit préoccupé par la persistance de taux élevés de malnutrition et la difficulté d’accéder aux soins de santé.

M. KORO BESSHO (Japon) a salué les efforts de l’Afghanistan dans la lutte contre la corruption, la transparence et le développement économique et agricole.  Mais des défis persistent, s’est attristé le représentant, dans le domaine politique et sécuritaire, en rappelant l’attentat du 23 juillet dernier et le rapport de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan faisant état du nombre le plus élevé de victimes civiles en six mois depuis 2009. 

Le Japon reste aussi préoccupé par la poursuite des enlèvements, des assassinats et des affrontements militaires et la montée de la tension entre le Président, M. Ashraf Ghani, et le Chef de l’exécutif, M. Abdullah Abdullah.  Le processus de paix est essentiel pour la sécurité future mais il n’y a pas eu de progrès réels dans ce domaine.

Le trafic de drogue reste un problème grave dont le profit va dans l’escarcelle des Taliban et d’autres groupes rebelles provoquant ainsi des nombreuses conséquences négatives.  Le Japon, la Fédération de Russie et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont soutenu des programmes de formation de lutte contre le trafic de drogue pour la police afghane et des pays de l’Asie centrale, mais il reste beaucoup à faire face aux défis imposés par ce trafic. 

Le représentant a exhorté les acteurs politiques à tous les niveaux à travailler ensemble et à soutenir le Gouvernement d’unité nationale pour faire face aux nombreuses difficultés de l’Afghanistan.

M. STEPHEN HICKEY (Royaume-Uni) a jugé indéniable que l’Afghanistan a été transformé depuis 2001 même si beaucoup reste à faire.  Il a salué la conclusion du Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) tenu à Varsovie les 8 et 9 juillet, qui a été l’occasion de confirmer un financement international pour les Forces nationales de sécurité afghanes jusqu’en 2020. 

Il a dit que les réformes électorales sont indispensables pour rétablir la confiance du peuple afghan.  Il a ajouté que la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, qui doit se tenir le 5 octobre 2016, marquera un jalon en permettant au Gouvernement afghan de montrer sa détermination en matière de réforme et à la communauté internationale de réaffirmer son soutien à l’Afghanistan.  Il a jugé essentiel de bonnes relations entre le Pakistan et l’Afghanistan.

M. WU HAITAO (Chine) a estimé que la communauté internationale devait redoubler d’efforts pour appuyer le processus de réconciliation nationale, « condition sine qua non pour résoudre les problèmes auxquels fait face l’Afghanistan ».  En tant que « bon ami » de l’Afghanistan, la Chine a participé activement à des mécanismes pour arriver à cette fin, a-t-il précisé.  

La communauté internationale devrait appuyer les forces nationales de sécurité afghanes pour renforcer leurs capacités, en particulier dans la lutte contre le terrorisme, a poursuivi le représentant.  Il faut également aider le pays en matière de bonne gouvernance.  « Toutes les parties doivent œuvrer de concert dans la reconstruction du pays. »  Promouvoir le développement socioéconomique est essentiel pour assurer la stabilité, a-t-il résumé.  

« Force est de constater que la situation politique reste fragile, tandis que la situation sécuritaire continue de se dégrader », a dit M. GORGUI CISS (Sénégal).  Heureusement les efforts conjugués du Gouvernement, de ses partenaires régionaux et de la communauté internationale atténuent les effets de ces crises.

Le représentant a déploré le nombre de pertes civiles sans précédent enregistré par la Mission de l’ONU du fait de la poursuite des affrontements armés et des attentats.  Soulignant l’importance de surmonter l’impasse entre le Gouvernement afghan et certains groupes armés, il a considéré que l’appui des troupes afghanes par l’OTAN s’avérait plus que jamais nécessaire.  Enfin, il a encouragé le Gouvernement dans ses efforts pour la promotion des femmes et la protection des enfants.

M. SAIKAL (Afghanistan) a repris la parole pour souligner que le débat sur la gouvernance à Kaboul relevait des affaires intérieures de l’Afghanistan.  « Les deux dirigeants nationaux ont déjà fait preuve de leur leadership il y a deux ans en établissant un Gouvernement d’unité nationale », a-t-il indiqué. 

M. DOUGLAS NICOMEDES ARCIA VIVAS (Venezuela) s’est dit très préoccupé par l’augmentation des confrontations armées qui se sont traduites par 5 166 victimes civiles (1 601 morts et 3 565 blessés), soit le bilan le plus lourd établi par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) depuis 2009. 

Dans ce contexte, il a jugé essentielle la reprise de négociations directes entre les Taliban et le Gouvernement.  Il s’est inquiété aussi de la présence de l’État islamique.  Saluant les progrès de la coopération régionale entre l’Afghanistan, l’Inde et la République islamique d’Iran dans de nombreux domaines, il s’est toutefois inquiété de l’impact du trafic de drogue sur la stabilité du pays. 

Il s’est en outre félicité de la collaboration entre les services de répression de l’Afghanistan, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan et l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a rappelé que son pays avait décidé de maintenir un engagement actif dans la Mission de l’OTAN en Afghanistan.  Ces derniers mois, a-t-il constaté, les perspectives de paix n’ont pas été encourageantes.  Il faut donc renouveler les efforts visant à mettre en place les conditions favorables à un processus de paix mené par les Afghans eux-mêmes.  Pour ce faire, le représentant a jugé « essentiel » que les pays de la région coopèrent de manière plus étroite et plus constructive.  S’agissant du renforcement des institutions et de la consolidation du développement socioéconomique, il a estimé que la prochaine Conférence de Bruxelles sera un moment crucial pour l’avancement du pays vers l’autosuffisance et la réduction de sa dépendance à l’aide internationale. 

Pour réaliser les objectifs ambitieux dans les domaines de la démocratie, du développement social, de la santé, des droits des femmes et des filles, de la migration et de la sécurité, l’appui financier de la communauté internationale restera déterminant, a reconnu le représentant.  Mais, a-t-il prévenu, la volonté de l’Afghanistan le sera tout autant. 

Dans l’esprit des principes d’engagement et de responsabilité mutuels qui sous-tendent le partenariat entre l’Afghanistan et la communauté internationale, il est important que tous les plans de réforme soient mis en œuvre concrètement et efficacement.  C’est ce que les donateurs attendent pour confirmer leur aide mais c’est surtout ce que le peuple afghan réclame.  Le représentant a donc espéré que les divergences qui viennent d’émerger au sein du Gouvernement disparaîtront et que l’unité nationale prévaudra.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a dit que le rapport du Secrétaire général dépeignait un tableau très sombre de la situation économique et sécuritaire de l’Afghanistan.  Elle a prévenu que tous les efforts internationaux ne pourront se substituer à la stabilité politique interne.  Elle a dit que la détérioration de la situation sécuritaire était une source de préoccupation pas seulement pour les voisins mais aussi pour la communauté internationale dans son ensemble. 

La représentante pakistanaise a affirmé dit que la paix ne pourrait être obtenue sans un dialogue entre les Taliban et le Gouvernement afghan.  Elle a dit que le Groupe de coordination quadrilatérale, composé de l’Afghanistan, de la Chine, des États-Unis  et du Pakistan, devait montrer un front uni.  Elle s’est inquiétée de la montée de Daech en Afghanistan.  Elle a indiqué que le Pakistan allait clôturer une partie de sa frontière pour faire face au problème des attaques transfrontalières. 

M. HEIKO THOMS (Allemagne) s’est dit préoccupé de l’augmentation du nombre des victimes civiles comme l’a montré le rapport du Secrétaire général.  Le représentant a tout de même salué la politique nationale en matière d’atténuation des victimes civiles du Gouvernement afghan qui devrait être mise en œuvre.  Il est aussi important que la communauté internationale continue de prêter attention à la situation dans ce pays. 

La Conférence sur l’Afghanistan à Bruxelles offrira l’occasion de souligner une fois de plus son appui politique et financier au pays qui aura aussi l’occasion de présenter ses réalisations et les défis restant dans la mise en œuvre de son programme de réforme.

M. Thoms a rappelé que l’Afghanistan était le plus grand engagement à l’extérieur de l’Allemagne en termes civils et militaires, laquelle continuera son soutien.  Cependant, il est crucial qu’une gouvernance inclusive, efficace et réformatrice reste la priorité après la Conférence de Bruxelles.  Cela inclut des progrès dans la réforme électorale pour ouvrir la voie aux élections législatives et des conseils des districts. 

Les réformes économiques sont également très importantes pour contrer le ralentissement de la croissance économique.  Le représentant a encouragé le Gouvernement dans ses efforts de lutte contre la corruption et a indiqué que le processus de paix et de réconciliation était l’unique voie pour la stabilité à long terme de l’Afghanistan et de la région.

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a rappelé que cette année la communauté internationale continuait de se mobiliser en faveur de l’Afghanistan.  En juillet dernier, le Sommet de Varsovie a apporté la preuve du maintien de l’appui international aux efforts de l’Afghanistan en matière de sécurité. 

À la veille de la Conférence de Bruxelles, la communauté internationale attend désormais avec attendre avec intérêt la stratégie nationale de développement du Gouvernement afghan.  Dans la capitale belge, la communauté internationale réfléchira à l’appui qu’elle peut offrir et l’Australie tient à souligner les énormes défis que l’Afghanistan doit encore relever pour que les réformes initiées par le Gouvernement se répercutent sur l’Afghan moyen s’agissant en particulier de la réduction de la pauvreté, de l’accès aux services sociaux de base ou de l’emploi. 

Mme JOANNE ADAMSON, Déléguée de l’Union européenne, a dit que les préparations de la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan exigeaient l’assurance qu’il y ait une voie politique stable pour aller de l’avant.  Elle a souligné la nécessité de faire des compromis et des concessions pour assurer une solution viable et durable.  Cela demande une perspective à long terme et une approche réaliste qui reconnaît l’importance des défis et exige un appui durable et prévisible de la communauté internationale fondé sur les principes de responsabilité mutuelle.

Mme Adamson a ajouté que la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan était axée sur trois volets: des progrès substantiels dans la capacité de l’État et des institutions par la mise en œuvre efficace des réformes du Gouvernement d’unité nationale; un soutien international qui devrait rester au niveau actuel ou près du niveau actuel jusqu’en 2020, et l’accroissement de l’efficacité de l’aide en appui au nouveau cadre de développement de l’Afghanistan; et un appui régional au processus politique visant la stabilisation, la paix et la coopération économique transfrontalière. 

Après la Conférence, a poursuivi Mma Adamson, « nous sommes sûrs d’arriver à une vision commune et à un cadre de développement pour les années à venir sur la base des plans de mise en œuvre crédibles ».  Le Cadre national de paix et de développement de l’Afghanistan est un document stratégique qui définit les priorités du développement et oriente les programmes de développement du Gouvernement et des donateurs.  L’adhésion du Gouvernement, des arrangements pour une mise en œuvre efficace et des résultats rapides détermineront son succès. 

La lutte contre la corruption reste également un défi majeur et des mesures effectives qui ont conduit aux résultats actuels sont d’une importance capitale comme la création d’un cadre de l’état de droit qui inclut un système juridique fonctionnel et un cadre de maintien de l’ordre respectueux du droit civique.  Ce sont les préconditions pour le respect, la protection et la promotion des droits de l’homme, et en particulier les droits des femmes et des enfants. 

M. TANMAYA LAL (Inde) a estimé que les efforts entrepris par la communauté internationale pour aider l’Afghanistan dans sa lutte contre le terrorisme n’étaient pas suffisants.  « Il faut procéder différemment et de façon plus cohérente », a-t-il dit.  « Le Conseil de sécurité doit trouver les moyens d’inverser la situation sécuritaire qui se détériore », afin de préserver les acquis du peuple afghan de ces 15 dernières années.  Les groupes et les individus qui attaquent le peuple et le Gouvernement afghans ne doivent pas pouvoir trouver refuge dans « le voisinage de l’Afghanistan », a-t-il insisté. 

À ce sujet, la mise en œuvre effective du régime de sanctions du Conseil de sécurité, contre l’État islamique, Al-Qaida et les Taliban s’avère essentiel.  Le fait que les Taliban, « une entité proscrite », ne figurent pas sur la liste comme terroristes « reste un mystère », a avoué le représentant.  Souhaitant une fois de plus en comprendre la raison, il a condamné « la pratique du secret dans l’univers souterrain du Conseil de sécurité ».

Par ailleurs, M. Lal a évoqué le partenariat de développement qui lie son pays à l’Afghanistan et réaffirmé son engagement avec la communauté internationale pour aider le pays.             

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a réaffirmé son appui au processus de paix conduit par les Afghans, tout en condamnant les attentats perpétrés par les Taliban et par d’autres groupes terroristes.  Il a mis en garde contre l’émergence de Daech en Afghanistan et la menace posée par d’autres groupes extrémistes comme le Mouvement islamique d’Ouzbékistan et le Mouvement islamique du Turkistan oriental.  Aujourd’hui, a-t-il insisté, il est plus important que jamais d’appuyer le Gouvernement afghan dans sa lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.

Au cours de la dernière décennie, a indiqué le représentant, l’Iran a dépensé des millions de dollars pour aider l’Afghanistan à réaliser près de 300 projets, que ce soit pour des infrastructures ou pour le renforcement des capacités en matière de ressources humaines.  Cette coopération régionale se poursuit aujourd’hui.  Il a engagé les donateurs, les autorités afghanes et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à combattre de concert les stupéfiants, une source de revenus importante pour les terroristes et les groupes extrémistes. 

Enfin, l’Iran continue de participer aux travaux de la Commission tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés afghans.  Pour sa part, l’Iran a enrôlé l’année dernière 386 000 étudiants afghans dans ses écoles et universités, indépendamment de leur statut juridique.    

M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a mis l’accent sur trois questions à savoir la réconciliation, la Conférence de Bruxelles à venir et l’égalité hommes-femmes.  Il a salué la qualité de la réponse des forces afghanes aux différents types de menaces et d’attaques.  Il a dit l’importance de la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, qui doit se tenir le 5 octobre 2016, et qui sera l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son soutien au Gouvernement afghan. 

Il a notamment félicité le Gouvernement afghan pour avoir continué d’élaborer le Cadre national pour la paix et le développement en Afghanistan.  Il a salué aussi la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans la réforme du secteur de la sécurité avant de souligner les progrès réalisés pour que des millions de femmes aient accès à des services de base.  Néanmoins, il a estimé que la position des femmes restait précaire en Afghanistan en insistant sur le fait que celles-ci devaient jouer un rôle essentiel dans la reconstruction du pays.    

M. MARC-ANDRÉ BLANCHARD (Canada) a rappelé la contribution de son gouvernement pour la période 2017-2020 qui inclut 195 millions de dollars alloués à la sécurité et 270 millions de dollars en aide au développement.  Le représentant a précisé qu’il s’agissait d’une contribution totale de 465 millions de dollars en financement à venir. 

Il a ajouté que dans le cadre de son programme d’aide au développement axé sur l’éducation, la santé et les droits de la personne, le Canada donne la priorité aux droits des femmes et des filles.  Il a estimé que les progrès pour les femmes et les filles vont servir à faire avancer les droits, la sécurité et l’autonomisation de tous les Afghans. 

Le représentant a ensuite indiqué que le Canada était préoccupé par la détérioration de la sécurité en Afghanistan au cours de la dernière année.  Mais le Canada demeure résolu à soutenir les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes et continue de souligner l’importance d’augmenter le nombre de femmes recrutées dans les rangs et d’assurer la protection des femmes et des enfants. 

Il a déclaré que le Canada appuyait pleinement le processus de paix et de réconciliation mené par les Afghans et a appelé les Taliban à se joindre à la table de négociation.  Il a aussi dit qu’il était absolument essentiel que le processus de paix comprenne une participation significative des femmes afghanes. 

M. GÜVEN BEGEÇ (Turquie) s’est félicité de l’engagement continu de la communauté internationale pour ce qui est de fournir une assistance en matière de sécurité et de développement à l’Afghanistan.  S’il a noté avec préoccupation que la sécurité restait fragile, il a constaté que les Forces nationales de sécurité afghanes amélioraient leurs capacités à la lumière des enseignements tirés du passé.  Il a par ailleurs estimé que le processus de paix et de réconciliation devait se poursuivre en tant que processus dirigé par les Afghans eux-mêmes.   À cet égard, il a jugé très important que les Taliban viennent s’assoir à la table des négociations.

En tant que pays cochef de file des mesures de renforcement de la confiance contre le terrorisme dans le cadre du Processus d’Istanbul, la Turquie a organisé un cours spécial sur la protection des infrastructures à Ankara, en juillet dernier, a indiqué le représentant.  Le pays se prépare à organiser d’ici à la fin de l’année deux évènements sur la radicalisation et les aspects financiers de la lutte contre le terrorisme.     

Déclaration présidentielle

Le Conseil de sécurité réaffirme son soutien au Gouvernement afghan et, en prévision de la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan qui se tiendra le 5 octobre 2016 et sera coparrainée par l’Union européenne et le Gouvernement afghan, demande à la communauté internationale de poursuivre ses efforts civils et ses actions en faveur du développement pour aider le Gouvernement et le peuple afghans, conformément au Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie, afin de renforcer la prise en main et la direction du pays par les Afghans.

Le Conseil souligne l’importance des progrès accomplis par l’Afghanistan et demande à toutes les parties politiques d’œuvrer de concert afin d’assurer un avenir pacifique et prospère pour le peuple afghan.

Le Conseil se déclare de nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, condamne les activités terroristes perpétrées par les Taliban, y compris le Réseau Haqqani, ainsi que par Al-Qaida, les groupes affiliés à l’EIIL (Daech) et d’autres groupes armés illégaux, et réaffirme son soutien au Gouvernement et tout particulièrement aux Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, dans leur tâche visant à sécuriser le pays et dans leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Le Conseil réaffirme son soutien à un processus de paix et de réconciliation dirigé et contrôlé par les Afghans en vue de parvenir à une paix et une stabilité durables dans le pays et demande à tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux de coopérer à cet égard.

Le Conseil réaffirme son soutien sans réserve aux activités menées par la MANUA aux fins de l’exécution de son mandat, conformément à la résolution 2274 (2016), ainsi qu’au Représentant spécial du Secrétaire général.

Le Conseil fait de nouveau part de son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de l’Afghanistan et réaffirme que l’avenir de l’Afghanistan repose sur la construction d’un État stable, sûr et autosuffisant sur le plan économique, à l’abri du terrorisme et des stupéfiants, et fondé sur la primauté du droit, des institutions démocratiques solides, ainsi que la garantie et le respect des droits et des obligations du citoyen. 

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