7690e séance – matin & après-midi
CS/12355

Le Conseil de sécurité appelle à créer un « cadre international complet » pour lutter contre la rhétorique et les idéologies des groupes terroristes

Le Conseil de sécurité a, aujourd’hui, lors d’un long débat* sur la lutte « contre les récits et les idéologies du terrorisme », appelé à la création d’un « cadre international complet » pour contrer plus efficacement la propagande d’organisations terroristes comme l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech), Al-Qaida ou des groupes associés.

Le Conseil de sécurité, dans une déclaration présidentielle, a ainsi prié le Comité contre le terrorisme de lui présenter le 30 avril 2017 au plus tard, une proposition en ce sens. 

« Le terrorisme ne peut être vaincu qu’à la faveur d’une démarche suivie et globale, faisant appel à la participation et à la collaboration actives de tous les États, des organisations internationales et régionales et de la société civile, selon qu’il convient, pour contrer, affaiblir, isoler et neutraliser la menace terroriste, conformément à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies », a souligné « avec insistance », au nom de tous ses membres, le Ministre égyptien des affaires étrangères, M. Sameh Shoukry, qui présidait aujourd’hui ce débat.

Au cours du débat, auquel ont pris part près de 70 délégations, dont une quinzaine conduites par des ministres, il a été établi que, depuis quelques années, la nécessité de contrer la rhétorique et les idéologies terroristes se fait de plus en plus pressante afin d’être en première ligne de l’action menée au niveau mondial pour combattre le terrorisme.

Les délégations, tout comme le Conseil dans sa déclaration présidentielle, ont noté avec inquiétude le fait que les groupes terroristes « construisent un discours fallacieux fondé sur une interprétation erronée et une présentation déformée de la religion pour justifier la violence qu’ils utilisent pour recruter des partisans et des combattants terroristes étrangers, mobiliser des ressources et obtenir l’appui de sympathisants, en particulier en exploitant les technologies de l’information et des communications, notamment Internet et les médias sociaux ».

« L’objectif à poursuivre doit être de préserver les populations de la crainte et d’empêcher l’érosion de nos valeurs universelles », a affirmé le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, en soulignant que lorsque « nous assumons nos responsabilités, nous obtenons un avantage tant moral que stratégique ».

M. Eliasson a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui avait élaboré un Plan d’action pour prévenir l’extrémisme violent, avait plaidé pour une « approche globale et pratique » en vue de répondre aux facteurs complexes qui conduisent des individus vers la radicalisation.

Il a également appelé à écouter avec attention les communautés affectées et à composer avec les partenaires que sont les dirigeants communautaires et religieux, les femmes et les jeunes, qui forment, selon lui, le meilleur rempart contre l’extrémisme violent aux niveaux local et individuel. 

Au cours de la discussion qui a suivi son intervention et celles du Secrétaire général de la Al Azhar Islamic Research Academy, M. Mohi El-Din Afifi, et du Vice-Président et Conseiller juridique adjoint de Microsoft, M. Steven A. Crown, les délégations ont affirmé que le terrorisme ne pouvait et ne saurait être associé à une religion, une nationalité ou une civilisation, quelle qu’elle soit, insistant ainsi sur l’importance de promouvoir la tolérance et le dialogue interconfessionnels.

Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le représentant du Koweït a ainsi expliqué que l’expression « groupes terroristes d’inspiration religieuse » était erronée, car aucune religion ne tolère ni n’inspire le terrorisme, alors qu’il existe « des groupes terroristes qui exploitent les religions ».  Il a ajouté que l’OCI luttait contre les idéologies extrémistes en donnant la parole à des dirigeants religieux crédibles qui transmettent le langage de la tolérance et de la non-violence.

Pour la France, cible en novembre dernier d’attentats sanglants, « l’ONU a un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le terrorisme en général et contre Daech en particulier », tel que le stipule la résolution 2249 (2015), dont ce pays fut à l’initiative, et qui définit le cadre de « notre combat commun ».  De même, a poursuivi son représentant, l’ONU a un rôle unique à jouer pour mobiliser non seulement la communauté des nations, mais aussi la société civile, contre l’idéologie et les narratifs terroristes.

« L’adoption par la communauté internationale d’une stratégie globale, coercitive et inclusive, n’est plus une simple option, mais un impératif », a estimé son homologue du Sénégal qui, à l’instar de nombreux orateurs, a estimé que la lutte contre le terrorisme devrait s’attaquer aux causes structurelles et conjoncturelles propices à son évolution, notamment la marginalisation, la mauvaise gouvernance et l’absence de perspectives socioéconomiques. 

Plusieurs intervenants ont, comme la Ministre des affaires étrangères et du culte de l’Argentine, Mme Susanna Malcorra, plaidé pour que les États Membres s’assurent que toutes les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme soient conformes à la Charte des Nations Unies et à l’ensemble des obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international relatif aux droits de l’homme, le droit international relatif aux réfugiés et le droit international humanitaire.

« Notre voix doit être ferme et unie, et notre message -le message du monde entier à des terroristes- doit être clair et retentissant », a lancé, pour sa part, le Ministre égyptien des affaires étrangères: « Laissez-nous travailler ensemble pour être la voix de la vérité, de la justice et de la tolérance, face à la voix du terrorisme, de l’extrémisme et de la haine ».

* S/2016/416

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME

Lutter contre les récits et les idéologies du terrorisme

Déclaration présidentielle

Le Conseil de sécurité rappelle qu’en vertu de la Charte des Nations Unies il a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Le Conseil réaffirme que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constitue une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils sont perpétrés.

Le Conseil réaffirme également son respect pour la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les États, conformément à la Charte.

Le Conseil souligne que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à une religion, une nationalité ou une civilisation, quelle qu’elle soit, et, ce faisant, insiste sur l’importance de promouvoir la tolérance et le dialogue interconfessionnel.

Le Conseil déclare avec insistance que le terrorisme ne peut être vaincu qu’à la faveur d’une démarche suivie et globale, faisant appel à la participation et à la collaboration actives de tous les États, des organisations internationales et régionales et de la société civile, selon qu’il convient, pour contrer, affaiblir, isoler et neutraliser la menace terroriste, conformément à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

Le Conseil réaffirme que les États Membres doivent s’assurer que toutes les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme sont conformes à la Charte et à l’ensemble des obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.

Le Conseil réaffirme l’obligation faite aux États Membres de s’abstenir d’apporter toute forme d’appui, actif ou passif, à des entités ou personnes participant ou associées à des actes de terrorisme, notamment en réprimant le recrutement de membres de groupes terroristes, conformément au droit international, et en mettant fin à l’approvisionnement en armes des terroristes.

Le Conseil souligne qu’il importe de donner rapidement effet à ses résolutions concernant la lutte contre le terrorisme, et rappelle à ce propos ses résolutions 1373 (2001), 1624 (2005) et 2178 (2014), notamment.

Conformément à la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui incombe en vertu de la Charte, le Conseil rappelle que la lutte contre l’extrémisme violent, lequel peut conduire au terrorisme, consiste notamment à prévenir la radicalisation et la mobilisation de personnes et leur recrutement dans des groupes terroristes et à empêcher ces personnes de devenir des combattants terroristes étrangers, est essentielle pour contrer la menace pour la paix et la sécurité internationales que représentent les combattants terroristes étrangers, comme il l’a souligné dans sa résolution 2178 (2014), et, dans ce contexte, prend note du Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent et note également que l’Assemblée générale s’est félicitée de l’initiative prise par le Secrétaire général et a pris note dudit plan d’action, qui sera étudié plus avant durant l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en juin 2016, ainsi que dans le cadre d’autres instances pertinentes.

Le Conseil note avec inquiétude que l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL, également appelé Daech), Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises ou entités qui leur sont associés, construisent un discours fallacieux fondé sur une interprétation erronée et une présentation déformée de la religion pour justifier la violence, qu’ils utilisent pour recruter des partisans et des combattants terroristes étrangers, mobiliser des ressources et obtenir l’appui de sympathisants, en particulier en exploitant les technologies de l’information et des communications, notamment Internet et les médias sociaux.

Le Conseil prend acte de la contribution que les victimes du terrorisme en particulier, entre autres porte-parole légitimes, peuvent apporter à la lutte contre la radicalisation conduisant à la violence, et à la mise au point de puissantes campagnes sur les médias sociaux et activités de contre-propagande visant à faire obstacle au discours terroriste et aux tentatives de recrutement en ligne.

Le Conseil note à ce sujet qu’il est urgent de lutter à l’échelle mondiale contre les activités que l’EIIL (Daech), Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises ou entités qui leur sont associés mènent pour inciter à commettre des actes de terrorisme et pour recruter à cette fin, et estime que la communauté internationale devrait s’appliquer à comprendre exactement comment ces groupes parviennent à pousser d’autres personnes à commettre des actes de terrorisme ou à les recruter à cette fin; à mettre au point les moyens les plus efficaces possibles de combattre la propagande terroriste, les incitations au terrorisme et les recrutements à ces fins, notamment en utilisant Internet, dans le respect du droit international, y compris le droit international des droits de l’homme; à bâtir une campagne de contre-propagande visant à susciter et à amplifier la dénonciation active de l’EIIL (Daech), d’Al-Qaida et des personnes, groupes, entreprises ou entités qui leur sont associés, afin de souligner le caractère fallacieux et incohérent de la propagande terroriste, chaque fois qu’il y a lieu, tout en tenant compte de la nécessité ladite campagne soit adaptée aux contextes nationaux; à sensibiliser le public, y compris par des activités éducatives portant sur le discours antiterroriste; à mettre au point des moyens plus efficaces de coopération entre les pouvoirs publics et les acteurs appropriés de la société civile, les populations locales et les partenaires du secteur privé, selon qu’il convient, pour contrer les efforts de radicalisation et de recrutement de l’EIIL (Daech), d’Al-Qaida et des personnes, groupes, entreprises ou entités qui leur sont associés; à renforcer les mécanismes de coopération internationale; à définir les infrastructures et capacités supplémentaires qui leur seraient utiles; à mobiliser les ressources nécessaires là où il existe des besoins.

Compte tenu de ce qui précède, le Conseil prie le Comité contre le terrorisme de lui présenter le 30 avril 2017 au plus tard, après consultations étroites avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et les autres organismes des Nations Unies compétents ainsi que les organisations internationales et régionales, en particulier le Bureau de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, et les États Membres intéressés, une proposition de cadre international complet, assortie de recommandations sur les principes directeurs et bonnes pratiques à suivre pour lutter efficacement, dans le respect du droit international, contre la façon dont l’EIIL (Daech), Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises ou entités qui leur sont associés utilisent leur discours pour encourager et pousser d’autres personnes à commettre des actes de terrorisme ou pour les recruter à cette fin, en menant notamment une campagne de contre-propagande, dans l’esprit des campagnes analogues conduites par l’ONU, ainsi que des options concernant les moyens de coordonner la mise en œuvre de ce cadre et de mobiliser les ressources nécessaires, soulignant à cet égard le rôle primordial que les États Membres doivent jouer dans la définition des activités et modalités d’exécution relatives à ce cadre et saluant l’action qu’ils continuent de mener pour renforcer la coopération et la coordination interorganisations et créer des partenariats utiles avec le secteur privé, la société civile, les institutions religieuses et culturelles et les établissements d’enseignement en vue de lutter contre le discours des groupes terroristes et l’incitation à commettre des actes de terrorisme.

Déclarations

M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a affirmé que le débat d’aujourd’hui était une occasion de discuter de la meilleure façon de lutter contre les discours idéologiques terroristes.  Les groupes terroristes exploitent des croyances religieuses pour inciter à la haine et à la violence et semer la polarisation et la division au sein des États Membres, a-t-il expliqué.  Les bombes terroristes, a-t-il dit, cherchent à détruire plus que des vies humaines, elles visent nos valeurs communes et cherchent à semer la terreur.

L’objectif à poursuivre doit être de préserver les populations de la crainte et d’empêcher l’érosion de nos valeurs universelles, a poursuivi M. Eliasson, en soulignant que lorsque « nous assumons nos responsabilités, nous obtenons un avantage tant moral que stratégique ».  La confiance dans le respect des droits de l’homme fondamentaux, dans la dignité et la valeur de la personne humaine et dans la primauté de la solidarité mondiale représente la plus grande force dont nous disposons pour lutter contre les discours et les idéologies terroristes, a déclaré le Vice-Secrétaire général.

M. Eliasson a rappelé que la résolution historique 2250 (2015) du Conseil de sécurité reconnaît la valeur et le rôle des jeunes dans la construction de la paix, une résolution équivalente, a-t-il estimé, à la résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a ainsi appelé les membres du Conseil de sécurité et tous les États Membres de l’ONU à traduire cette résolution dans les faits.  « Nous devons faire plus que répéter des déclarations générales sur les « jeunes futurs dirigeants de l’avenir », a-t-il dit.  « Nous ne devons pas seulement travailler pour les jeunes, nous devons travailler avec eux.  Au lieu de voir les jeunes comme une partie du problème, nous devons exploiter leur potentiel immense pour forger des solutions. »

Les jeunes, a ajouté M. Eliasson, ont soif d’idées visionnaires.  La bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et l’état de droit devraient être, a-t-il souligné, les composantes centrales de toute vision qui nous inspire.  Il a rappelé que le Secrétaire général avait appelé à une approche globale et pratique pour répondre aux facteurs complexes qui conduisent des individus vers l’extrémisme violent, celle-ci étant contenue dans son Plan d’action pour prévenir l’extrémisme violent.

Le Vice-Secrétaire général a également appelé à écouter avec attention les communautés affectées et à composer avec les partenaires que sont les dirigeants communautaires et religieux, les femmes et les jeunes, qui forment le meilleur rempart contre l’extrémisme violent aux niveaux local et individuel.  Par ailleurs, la protection des médias libres est un moyen de défense contre la rhétorique terroriste.  Un espace pour permettre à la société civile et aux organisations non gouvernementales d’agir librement est essentiel, a ajouté M. Eliasson, en précisant que les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme méritaient, à cet égard, sécurité et appui.

M. MOHI EL-DIN AFIFI, Secrétaire général de Al Azhar Islamic Research Academy, a dit sa douleur devant la barbarie à travers le monde qui est commise au nom de l’Islam.  L’Islam est ainsi présenté, avec parfois la complaisance des médias, comme une religion barbare, assoiffée de sang, a-t-il déploré, en rappelant que les crimes commis ne peuvent être rattachés à aucune tradition humaine.  Le Coran dit que le Prophète a été envoyé au monde comme un présent et ce monde est bien plus large que le monde musulman, puisqu’il inclut le monde animal et végétal, a-t-il continué.  M. Afifi a ainsi rappelé que dans le Coran, il est dit qu’une femme avait connu les flammes de l’enfer pour avoir refusé de donner à boire à un chat assoiffé.  La miséricorde est profondément ancrée dans l’Islam, a affirmé M. Afifi en expliquant que, selon l’Islam, l’humanité était une seule famille.

Il a ensuite regretté que l’idéologie extrémiste takfiriste des débuts de l’Islam séduise aujourd’hui des jeunes qui ne connaissent rien à cette religion.  Face à ce défi, l’Académie Al Azhar déploie de nombreux efforts pour souligner les concepts véritables de l’Islam et propager ses enseignements de tolérance.  Elle compte 40 000 étudiants, venant de plus de 130 pays, a-t-il dit.  Nous œuvrons sur le plan mondial au sein du Conseil de tutelle des musulmans qui inclut des entités provenant des différentes nations du monde musulman.  Il a également indiqué que l’Académie Al Azhar avait mis sur pied un observatoire numérique visant à détecter les publications de Daech sur Internet.  « Nous réfutons leurs fatwas et, ce, dans toutes les langues, afin d’avertir les jeunes sur les risques posés par Daech », a-t-il déclaré, en ajoutant que l’Académie Al Azhar proposait également aux jeunes des possibilités d’emploi.  En conclusion, il a appelé de ses vœux un monde de tolérance et de coexistence pacifique, avant de dire: « Que la paix de Dieu vous accompagne ».

M. STEVEN A. CROWN, Vice-Président et Conseiller juridique adjoint de Microsoft, a expliqué que pour le secteur d’Internet, l’ampleur du défi terroriste était sans précédent.  Lorsqu’un compte faisant l’apologie du terrorisme est supprimé, un autre immédiatement le remplace, a-t-il dit.  « Deux semaines après les attaques de Paris, les vidéos sur Internet défendant ces attaques avaient été vues plus d’un million de fois. »

Expliquant qu’il ne saurait y avoir de solution miracle pour empêcher que les terroristes n’utilisent Internet, M. Crown a rappelé qu’Internet avait été conçu pour libérer les énergies et potentiels, et non pas pour détruire et tuer.  Il a également noté que le secteur de l’Internet n’était pas monolithique et que les principales entreprises qui le composent étaient souvent rivales.  Mais ces entreprises peuvent unir leurs forces pour relever le défi du terrorisme comme elles ont pu le faire par le passé pour combattre les échanges d’images pédophiles.

Soulignant l’utilité des partenariats publics privés dans cette lutte, M. Crown a appelé les entreprises du secteur, les acteurs gouvernementaux et les organisations de la société civile à travailler de concert, comme elles ont commencé à le faire en se réunissant récemment à Genève.  Il a ensuite évoqué les difficultés qui persistent, en particulier le fait qu’il n’existe pas de définition universellement acceptée du terrorisme et de l’extrémisme.  En ce qui concerne l’élaboration d’initiatives visant à contrer la propagande terroriste, M. Crown a indiqué que celles-ci devraient être fondées sur le droit international et le respect de l’état de droit.  « Nous devons protéger les valeurs inaliénables, qui incluent la liberté d’expression et le droit au respect de la vie privée. »

La protection des droits fondamentaux de l’individu est cruciale pour Microsoft comme elle l’est pour les autres entreprises du secteur des technologies de l’information et des communications, a-t-il souligné, en précisant que Microsoft faisait partie d’un réseau mondial de différents acteurs en faveur de la protection de ces droits.  Il a indiqué que toute action de lutte contre la propagande terroriste devrait respecter ces principes.  « Au fur et à mesure que les initiatives de lutte contre la propagande terroriste deviennent de plus en plus complexes, nous avons besoin de plus d’échanges et de coopération », a-t-il estimé.  En conclusion, M. Crown a soutenu que cette coopération devrait être menée en toute transparence, de façon à renforcer la confiance du public.

M. SAMEH SHOUKRY, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, soulignant que la veille de son départ pour New York, huit policiers avaient été la cible d’assassinats au Caire, a affirmé que la lutte contre la montée du terrorisme, une des menaces proéminentes à la paix et à la sécurité internationales, était une obligation pour les États.  Il a ensuite demandé aux membres du Conseil d’observer une minute de silence pour toutes les victimes des actes terroristes lâches.

Le Ministre a indiqué que lors du sommet de l’Organisation de la coopération islamique, en avril dernier, le Président égyptien, M. Abdelfattah Al-Sisi, avait souligné, dans son discours, que le système international était devenu imparfait.  Pour régler cette situation, il faudrait examiner les facteurs qui y ont conduit, a-t-il dit, en faisant en particulier état des déséquilibres aux niveaux international et régional.

Pour M. Shoukry, le conflit israélo-arabe, vieux de 70 ans, demeure l’une des questions les plus cruciales dans la région.  L’échec, pendant des décennies, à prendre des mesures pour tenter de le résoudre a accru les causes qui ont contribué à l’instabilité et à la montée du terrorisme dans la région, a-t-il expliqué.

L’Égypte a toujours souligné que la lutte contre le terrorisme international ne pouvait réussir qu’en s’abstenant d’adopter une approche sélective, en traitant sérieusement et objectivement les racines de ce phénomène, en luttant efficacement contre toutes les organisations terroristes et les idéologies extrémistes et ceux qui les propagent.

La communauté internationale doit également être ferme face au financement et au soutien politique accordés à ces organisations terroristes par certains pays et certaines parties, lesquels constituent une violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il est essentiel pour nous tous d’accroître la coordination et la coopération en vue de tarir ces sources de soutien, a-t-il déclaré.

Il a estimé que l’exploitation du saut technologique dans les moyens de communication et des médias sociaux par des groupes terroristes est l’un des principaux facteurs qui a permis à ces groupes de diffuser leurs messages et leurs idéologies d’une manière sans précédent.  Il a également mis l’accent sur l’importance du phénomène de l’islamophobie qui contribue, selon lui, à la propagation de la pensée extrémiste et à l’augmentation du recrutement de jeunes des minorités musulmanes dans les pays occidentaux par des organisations terroristes. 

Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent profiter des efforts déployés activement par des institutions religieuses modérées et s’appuyer sur ces efforts, tant en réfutant les messages et les idéologies utilisées par des groupes terroristes qu’en mettant en évidence et en expliquant les interprétations des vrais concepts des religions.

De même, a souligné le Ministre, il est essentiel pour les pays et les sociétés, y compris ceux de l’Occident, de réaffirmer que le terrorisme n’est pas lié à une religion, à la culture ou à des peuples.  M. Shoukry a en outre mis l’accent sur la nécessité de criminaliser la diffusion de messages et d’idéologies terroristes, sans empiéter sur le principe de la liberté d’expression et mis l’accent sur le rôle que les médias peuvent aussi jouer pour empêcher la diffusion de tels discours.  Il a fait état, également, du rôle qui doit être joué par la société civile dans différents pays, dans le cadre de la législation de chaque pays, dans la lutte contre les messages et les idéologies des groupes terroristes.

Enfin, M. Shoukry a insisté sur la nécessité de coopérer et d’harmoniser les efforts en cours aux niveaux national, international et régional pour lutter contre les messages et les idéologies des groupes terroristes.

« Notre voix doit être ferme et unie, et notre message -le message du monde entier à des terroristes- doit être clair et retentissant », a-t-il conclu, en qualifiant ces derniers d’« ennemis de l’humanité ».  « Laissez-nous travailler ensemble pour être la voix de la vérité, de la justice et de la tolérance, face à la voix du terrorisme, de l’extrémisme et de la haine. »

M. MURRAY MCCULLY, Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a rappelé que chaque société comprenait en son sein des éléments désenchantés et désaffiliés qui pouvaient être perméables à l’idéologie extrémiste.  Il a apporté le soutien de son pays aux quatre piliers de la stratégie antiterroriste de l’ONU et souligné le rôle central du Conseil dans cette lutte.

« La contribution la plus importante que le Conseil pourrait apporter serait d’améliorer sa capacité à prévenir et résoudre les conflits », a poursuivi le Ministre, en rappelant que le conflit palestinien avait alimenté le désespoir et l’extrémisme depuis des générations.  Il a ensuite indiqué que l’édification de sociétés plus fortes et plus inclusives était le moyen à long terme le plus efficace contre la propagation du terrorisme.  L’instauration d’une gouvernance inclusive et la défense des droits fondamentaux, a-t-il souligné, sont cruciales pour défaire les idéologies extrémistes.

M. McCully a ensuite invité les gouvernements à se montrer plus actifs et innovants dans leur stratégie antiterroriste et à améliorer leur coopération.  Dans ce droit fil, il a souhaité la pleine mise en œuvre des régimes de sanctions du Conseil contre Daech, Al Qaida et les Taliban.  En conclusion, le Ministre a souligné l’acuité du défi que constitue le retour des combattants terroristes étrangers, y compris pour la Nouvelle-Zélande, et l’importance d’une coopération robuste dans les domaines de la sûreté aérienne et du contrôle des frontières pour y remédier.

Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a déclaré que lors d’une récente visite au Cameroun, au Tchad et au Nigéria, elle avait rencontré des victimes de Boko Haram qui ont raconté les horreurs des enlèvements d’enfants et de la violence.  Elle a ensuite fait état d’exemples des pays qui voient leurs citoyens céder aux appels de Daech, et elle a indiqué que la lutte contre le terrorisme doit se faire en conformité avec le droit et dans le respect de la liberté d’expression.  Elle a estimé qu’une telle stratégie doit s’atteler à exposer les mensonges qui sous-tendent les récits des terroristes, et notamment grâce à des efforts conjoints avec les organisations religieuses et de la société civile, et avec les gouvernements jouant un rôle de soutien en fournissant une formation appropriée.  « La vérité est de notre côté », a—t-elle déclaré, en soulignant qu’il était contre-productif de traiter les médias comme des ennemis de l’État.

Mme Power a ensuite recommandé d’examiner de manière approfondie les causes profondes qui conduisent les individus et les communautés à embrasser les récits terroristes.  Parfois, les motivations locales vers le terrorisme n’ont aucune base religieuse, a-t-elle argué, en affirmant que ces appels locaux comportaient des avantages pour ces gens.  Elle a cité le cas d’une femme aux États-Unis qui avait dit que la promesse de camaraderie l’avait motivé à rejoindre Daech.  Elle a, en outre, parlé du témoignage d’un iman au Mali qui expliquait à l’organisation Human Rights Watch que les communautés sont attirées par des groupes terroristes en raison de certains des services de base que ces groupes fournissent.

M. REEZAL MERICAN NAINA MERICAN, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Malaisie, a affirmé, que si le terrorisme n’avait pas de religion, « les musulmans ne devaient pas cultiver le déni ».  « Nous devons être honnêtes avec nous-mêmes et reconnaître, que cela nous plaise ou non, que nous devons remédier à l’exploitation qui est faite de l’islam par les groupes terroristes, ce qui a conduit à ce lien perçu entre terrorisme et islam », a-t-il dit.

Soulignant l’importance, pour comprendre une religion, d’en étudier les textes fondamentaux, M. Merican a indiqué que la paix était l’essence même de l’islam, citant à cette fin le verset 224 du second chapitre du Coran.  Il a précisé que le concept « de fin justifiant les moyens » n’avait aucune place en Islam.  « Bien avant les Conventions de Genève de 1949, le Prophète et les savants après lui ont élaboré une doctrine de guerre juste, qui interdit aux musulmans dans la conduite de la guerre de s’en prendre aux non-combattants, en particulier les femmes, les enfants, les personnes âgées et malades. »  Il a souligné l’urgence de montrer que ce sont bien les extrémistes qui sont les blasphémateurs.  « Ce sont eux qui insultent et pervertissent les enseignements du Saint Coran et de la Sunna. » 

Il a également plaidé pour l’éradication des causes profondes qui expliquent le succès de l’idéologie extrémiste auprès de certains individus désaffiliés et frustrés, parmi lesquelles il a cité les violations graves des droits de l’homme, les occupations étrangères ou bien encore les discriminations systématiques.  Le Ministre a souhaité qu’il y ait davantage de figures musulmanes adeptes des réseaux sociaux qui puissent s’adresser aux jeunes sur Internet et développer auprès d’eux un message de tolérance, y compris en explicitant le concept de djihad.

En conclusion, rappelant l’engagement ferme de son pays dans la lutte contre le terrorisme, le Ministre adjoint des affaires étrangères de la Malaisie a affirmé que les attaques terroristes ne faisaient pas de distinction entre femmes et enfants, entre musulmans, juifs et chrétiens et entre riches et pauvres.  « Ne laissons pas les terroristes nous diviser », a-t-il conclu.

M. IGNACIO YBANEZ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, a estimé que les États avaient l’obligation d’empêcher la propagande des terroristes, en commençant par la criminalisation de l’incitation au terrorisme.  Il est nécessaire, a-t-il dit, de surveiller et d’empêcher les actes de ceux qui incitent au terrorisme au sein des organisations sociales, des écoles ou des centres religieux, ainsi que dans les nouvelles technologies de l’information, Internet et les réseaux sociaux.  Pour ce faire, il convient d’avoir une législation appropriée et de s’assurer le soutien des partenaires sociaux décisifs. 

De même, la communauté internationale doit présenter des valeurs positives telles que la coexistence pacifique, le pluralisme, la liberté de chaque personne de choisir les idées et les principes qui visent à guider sa vie, la liberté de croyance et d’idées et d’opinion.  Il est important de les opposer à l’intolérance et à la propagande haineuse des terroristes et des groupes extrémistes violents, a-t-il dit.

Le Ministre a également mis l’accent sur la nécessité de compter sur le soutien des dirigeants communautaires, des chefs religieux, des enseignants et des éducateurs, des leaders d’opinion, des militants des droits de l’homme et des médias, ainsi que des familles. 

Dans le domaine de la prévention, l’Espagne, qui coparraine l’Alliance des civilisations des Nations Unies, attache une grande importance au dialogue interculturel et interreligieux, lequel constitue un outil pour la prévention de la radicalisation violente.  À cet égard, a-t-il dit, l’Espagne a présenté plusieurs propositions lors du récent Forum de l’Alliance des civilisations, qui s’est tenu à Bakou, en Azerbaïdjan: la création d’un comité pour la tolérance et des messages positifs sur l’Internet, le développement d’un guide de bonnes pratiques dans l’éducation et la diversité pour l’intégration sociale, une plateforme des dirigeants religieux pour la paix, en particulier dans les zones de conflit.

M. SHINSUKE SUGIYAMA, Ministre adjoint des affaires étrangères du Japon, a salué le Plan d’action du Secrétaire général visant à prévenir l’extrémisme violent et appelé à sa rapide mise en œuvre.  Il a invité le Conseil à intensifier ses efforts contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Détaillant les initiatives de son pays dans cette lutte, M. Sugiyama a indiqué que le Japon avait contribué à hauteur de 1,5 million de dollars au Fonds mondial pour l’engagement de la communauté et la résilience visant à appuyer les initiatives locales contre l’extrémisme violent.

Le Vice-Ministre a ensuite souligné la nécessité de donner plus de résonance aux voix modérées prônant la tolérance et le pluralisme, en faisant remarquer que la notion de modération était partagée par plusieurs civilisations.  Les efforts visant à lutter contre l’extrémisme violent doivent être menés dans le respect de la Charte des Nations Unies, a-t-il affirmé.  M. Sugiyama a rappelé que le Japon, qui va accueillir les 26e et 27e réunions du G-7 ce mois-ci, jouait un rôle de chef de file dans l’élaboration du plan d’action du G-7 contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  « Notre but est de créer un plan d’action concret qui représenterait l’apport des dirigeants du G-7 aux efforts contre le terrorisme », a conclu le Ministre adjoint des affaires étrangères du Japon.

M. LIU JIEYI (Chine) a affirmé que le terrorisme constituait une menace grave pour la paix et la sécurité internationales, un défi commun que doit relever l’ensemble de la communauté internationale.  Le délégué chinois a mis l’accent sur la nécessité de respecter des normes unies et de ne lier le terrorisme à aucune religion ou groupe particulier.  Il faut, selon lui, adopter des mesures coordonnées intégrées sur les plans économique, culturel et de l’éducation.

Le représentant a souligné qu’il était essentiel d’éradiquer les fondements idéologiques des terroristes.  Tous les pays doivent incorporer la lutte contre le terrorisme dans leur stratégie de développement.  Davantage d’efforts doivent être entrepris pour empêcher la diffusion d’idéologies terroristes ou extrémistes et traduire en justice les responsables.  Il convient également, a-t-il ajouté, de promouvoir le dialogue entre les civilisations et d’ériger des relations internationales d’un type nouveau, caractérisées par le respect mutuel et l’ouverture d’esprit.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a rappelé que malgré les succès enregistrés ces derniers mois dans la lutte contre Daech en Iraq et en Syrie, la propagande de ce groupe continue malheureusement d’exercer un attrait important sur les populations.  Il a affirmé qu’en France, ce sont plus de 2 000 ressortissants ou résidents qui sont impliqués dans les filières terroristes syro-iraquiennes, et près de 9 300 personnes ont été signalés aux autorités pour radicalisation.  À l’échelle mondiale, il a rappelé que les estimations font état de près de 30 000 combattants terroristes étrangers issus d’une centaine de pays et qui ont rejoint la Syrie ou l’Iraq.  Il a noté qu’en dépit du récent recul du nombre de messages et de vidéos diffusés par Daech, Internet reste le canal de recrutement privilégié par les terroristes qui utilisent notamment des sites d’apologie du terrorisme, des forums de discussion, des services de messagerie directe, des vidéos et des réseaux sociaux.

Face à cette menace, M. Delattre a invité la communauté internationale à « casser cette entreprise d’embrigadement à grande échelle », avec la plus grande détermination et tous les moyens nécessaires, mais toujours avec les armes du droit, dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, car « ce sont ces mêmes droits de l’homme que les terroristes veulent anéantir, parce qu’ils sont au cœur même de nos démocraties ».  Il a expliqué que l’approche française s’articule autour de deux axes, dont la première comporte une dimension préventive et dissuasive avec des actions de contre-influence visant à délégitimer Daech auprès des potentiels recrues et des opinions publiques.  C’est dans cette optique que la France a créé, en janvier 2015, le site « stop-djihadisme.gouv.fr ». 

En outre, le plan d’action de la France contre la radicalisation et le terrorisme qui a été actualisé le 9 mai prévoit 50 nouvelles mesures concrètes pour améliorer la compréhension du phénomène et renforcer davantage la politique de prévention.  La seconde dimension de l’approche française est répressive, avec notamment le blocage des sites Internet et le retrait de contenus, dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, a-t-il précisé.  Dans ce contexte, la France entretien depuis le début de l’année 2015 un dialogue étroit continu avec les grands acteurs d’Internet tels que Microsoft, Facebook, Twitter ou encore Google.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a indiqué qu’Internet était devenu une ligne de front dans la lutte contre le terrorisme.  Il a souligné la capacité d’attraction très forte de la « marque Daech » sur Internet auprès de certains individus fragiles, détaillant ainsi le cas d’un étudiant britannique qui s’est rendu en Turquie dans le but de franchir la frontière syrienne après avoir été endoctriné sur Internet.  « Il y a pourtant une alternative à cette marque Daech », a-t-il dit, en indiquant que cette alternative devrait résulter d’une approche globale, engageant toute la société.

Affirmant que la liberté devrait être la norme sur Internet, il a insisté sur la nécessité de donner plus de résonance aux voix qui s’attaquent à l’extrémisme violent et résolument appuyé le Plan d’action du Secrétaire général.  M. Rycroft a ensuite mentionné les efforts menés par certains pays, dont le sien et Bahreïn, pour combattre la propagande de Daech au Moyen-Orient, avec un certain succès, puisque les « produits média » de Daech ont diminué.  « Désormais, pour chaque compte twitter en faveur de Daech, six comptes lui répondent et luttent contre sa propagande ».  En conclusion, le représentant a repris le cas de l’étudiant précité, en indiquant que son frère, grâce aux réseaux sociaux, avait réussi à le persuader à ne pas se rendre en Syrie et à rentrer au Royaume-Uni.

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé que la croissance du radicalisme de ces dernières années se nourrissait de la propagande terroriste sans précédent qui vise particulièrement les jeunes et les couches défavorisées de la population.  La communauté internationale, a-t-il dit, a besoin de solutions efficaces pour répondre à cette tendance dangereuse.  De même, des mesures préventives doivent être prises dans le cadre plus large du terrorisme. 

Pour le représentant russe, qui a énoncé certaines des mesures prises par son pays pour lutter contre la propagation de la rhétorique terroriste et de l’extrémisme violent, a estimé que la coopération des États devrait se baser sur le droit international existant dans ce domaine et la stratégie antiterroriste mondiale.  Il a indiqué que son pays appuyait la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité, préparée par l’Égypte, laquelle constitue notamment une contribution essentielle, selon lui, à la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005) du Conseil de sécurité. 

M. FODÉ SECK (Sénégal) a affirmé que l’approche de son pays contre le terrorisme et l’extrémisme violent reposait sur la prévention, la coopération et la réaction rapide.  « Nous mettons l’accent sur la sensibilisation et la concertation avec les guides religieux et les maîtres coraniques dont le rôle est essentiel pour déconstruire le discours extrémiste », a-t-il assuré.  Le représentant a rappelé que la tolérance et le respect de la diversité étaient des valeurs séculaires au Sénégal, qui est un État laïc qui accorde une grande importance au dialogue des cultures et des religions.  Au niveau régional, pour faire face à la vague d’attaques sanglantes qui a récemment frappé l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal ont décidé de renforcer les relations entre leurs services de sécurité, a indiqué le représentant.

Il a ensuite estimé que la lutte contre le terrorisme devrait s’attaquer aux causes structurelles et conjoncturelles propices à son évolution, notamment la marginalisation, la mauvaise gouvernance et l’absence de perspectives socioéconomiques.  Le délégué a notamment défendu la mise en place d’établissements de formation religieuse prônant la tolérance, la mise en lumière du vrai visage des groupes terroristes qui ne sont que des organisations mafieuses et les efforts visant à les discréditer sur le plan religieux.  « L’adoption par la communauté internationale d’une stratégie globale, coercitive et inclusive, n’est plus une simple option, mais un impératif », a estimé le représentant du Sénégal avant de conclure.

M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a affirmé que les idéologies terroristes et extrémistes violentes, propagées à travers le monde par des entités comme l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), Al-Qaeda et les groupes et les individus qui leurs sont associés, posaient une menace sérieuse à la paix et à la sécurité internationales, de même qu’à la stabilité mondiale.  Pour lui, la réponse collective à cette menace doit porter sur le règlement des facteurs sous-jacents qui alimentent les idéologies extrémistes violentes et terroristes. 

De même, convient-il, à ses yeux, de combiner des mesures de lutte et de prévention plus nuancées et globales, qui s’attaquent au déficit de gouvernance, promeuvent le développement social et le dialogue, respectent l’état de droit et les droits de l’homme, les stratégies de communication, l’engagement des femmes et des jeunes, les partenariats public-privé.

Le représentant a concentré également son intervention à la situation dans son pays, accusant la Fédération de Russie qui, a-t-il dit, a tenté d’annexer de façon illégale une partie du territoire de l’Ukraine, la République autonome de Crimée et Sébastopol, et continue ses activités subversives en s’appuyant sur des terroristes dans la région du Donbass.  Il a ainsi dénoncé une idéologie néo-impérialiste qui tolère et encourage la violation du droit international, des droits de l’homme et des crimes graves, parmi lesquels des actes terroristes. 

M. ISMAEL A. GASPAR MARTINS (Angola) a indiqué que la radicalisation et l’extrémisme violent trouvaient un terrain fertile dans le contexte de la pauvreté, du chômage, de la corruption, du mépris des droits humains fondamentaux, ou encore de l’exclusion, la marginalisation et la mal gouvernance entre autres.  Il a aussi estimé que l’une des causes constamment évoquées dans les récits des terroristes était la situation de conflits non résolus, ce qui permet aux terroristes d’exploiter les complaintes profondes qui résultent des situations d’oppression ou des conséquences d’une intervention étrangère. 

Compte tenu de cette situation, le représentant a insisté sur l’urgence de résoudre les conflits qui perdurent.  Il a par ailleurs noté que l’un des aspects les plus pervers de cette idéologie violente résultait de l’exploitation des croyances religieuses pour diviser les pays et perpétrer des crimes haineux au nom de la religion.  Il a plaidé afin que les jeunes soient sensibilisés en les impliquant aux processus de prise de décisions dans la vie de leur communauté.

M. RAFAEL RAMIREZ (Venezuela) a indiqué que le terrorisme, « expression ultime de la violence extrémiste », pouvait s’expliquer par plusieurs facteurs, dont le premier est les interventions extérieures qui se sont déroulées en Iraq, en Libye, et sont toujours en cours en Syrie.  En raison de ces interventions, les États se sont effondrés, ce qui a ouvert la voie au sectarisme religieux, a-t-il déploré, en ajoutant que ce vide étatique était précisément le but recherché par ces interventions.

M. Ramirez a rappelé que le terrorisme ne saurait être associé à aucune religion.  La religion musulmane, a-t-il déploré, est mal comprise.  Il a ensuite regretté le soutien apporté à des groupes violents non étatiques qui peuvent se transformer en groupes terroristes.  La frontière entre milices et groupes terroristes est de plus en plus floue, a-t-il dit.  Le délégué a ensuite indiqué que les discriminations qui frappent les minorités musulmanes dans les pays occidentaux étaient l’un des facteurs expliquant le grand nombre de combattants étrangers ayant rejoint Daech en Syrie.

L’intervention de certains pays en Syrie peut inciter certains jeunes musulmans à rejoindre Daech parce qu’ils ont le sentiment de lutter contre une croisade, a-t-il affirmé.  En conclusion, le délégué a invité le Conseil à s’abstenir de toute approche « deux poids deux mesures » dans la lutte contre le terrorisme –« il n’y a pas de bons ou de mauvais terroristes »- et souhaité que le terrorisme fasse l’objet dans une convention d’une définition universellement acceptée.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre les causes profondes qui constituent un terreau fertile pour les organisations terroristes.  Il faut, a—t-il dit, une responsabilité collective et travailler ensemble de manière efficace.  De même, est-il tout aussi important de créer un espace où l’on pourra aborder la lutte contre la rhétorique terroriste. 

Le représentant a relevé qu’il existait une multiplication des initiatives en la matière, nécessitant une coordination afin d’éviter un affaiblissement de ces efforts.  Aucune mesure prise ne doit être une atteinte à la liberté d’expression, à la liberté de culte, à la liberté de la presse et conduire à la stigmatisation des mouvements politiques ou religieux, a-t-il dit. 

M. ALBERT KOENDERS, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a souligné l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Il faut penser globalement et agir localement, a-t-il estimé.  Il a insisté sur la nécessité d’une confiance accrue entre les pays pour répondre au phénomène des combattants terroristes étrangers qui « sont parmi nous ».  Il faut mettre à bas cette défiance qui permet à des terroristes de ne pas être inquiétés, a affirmé M. Koenders.  Il a également noté que les messages des gouvernements étaient plus efficaces quand ils étaient portés par des jeunes.

« Nous livrons une bataille moderne avec des vieux outils », a-t-il poursuivi, en indiquant que les jeunes sont à l’aise avec les réseaux sociaux et savent comment pensent leurs congénères devraient jouer un rôle de premier plan. Il a affirmé que la liberté d’expression était essentielle et rejeter l’idée d’utiliser l’expression de contre-récits car celle-ci lui apparaît comme trop défensive.  Les jeunes sont notre première ligne de défense contre l’extrémisme violent, a conclu le Ministre, en insistant sur la nécessité de les aider afin qu’ils apprennent à prendre leur vie en mains.  « Les jeunes sont les agents du changement », a conclu M. Koenders. 

Mme SUSANNA MALCORRA, Ministre des affaires étrangères et du culte de l’Argentine, a affirmé que son pays, qui a été victime d’attaques terroristes sanglantes, condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et considérait que les actes terroristes constituaient non seulement une menace pour la paix et la sécurité internationales, mais aussi une menace pour la dignité humaine, la stabilité et la coexistence, la consolidation de la démocratie et le développement économique et social des nations.  De même, le terrorisme ne peut pas et ne doit pas être associé à une religion, à une nationalité, à une civilisation ou à un groupe ethnique.

L’Argentine, a dit Mme Malcorra, est favorable à des actions au niveau mondial visant à faciliter l’échange d’informations utiles pour la détection précoce du déplacement potentiel de combattants terroristes étrangers.  Cependant, si l’on ne peut pas lutter contre le terrorisme uniquement avec la mise en œuvre de mesures de défense ou de sécurité, il convient de fonder les efforts entrepris sur une approche globale, telle que la Stratégie antiterroriste mondiale, et la nécessité de respecter les droits de l’homme, le droit international humanitaire et le droit international relatif aux réfugiés.

La Ministre a, en outre, souligné l’importance de lutter contre la radicalisation par l’Internet, en développant des messages positifs et contre-narratifs, en collaboration avec les fournisseurs de services d’accès et le secteur privé, tout en respectant la liberté d’expression.

Mme MARGOT WALLSTROM, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a souligné que la réponse de la communauté internationale face au terrorisme devait être collective, étant donné que cette menace est transnationale.  Elle a appelé l’ONU à se focaliser sur la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent, un outil que la Suède soutient, a-t-elle noté. 

Elle a affirmé que la coopération régionale et les organisations régionales pourraient jouer un rôle clef à cet effet, invitant l’ONU à rassembler ces organisations afin que chacune d’elles apporte sa valeur ajoutée à l’effort mondial.  Elle a également mis l’accent sur la nécessité de travailler avec la société civile, les médias, les dirigeants religieux et communautaires, les travailleurs sociaux et les organisations confessionnelles, ainsi que celles du secteur des affaires.

Mme Wallstrom a fait observer que malgré leur caractère abject, les récits des terroristes apparaissent tout de même attrayants pour certaines personnes.  Elle a relevé que notre compréhension des processus de radicalisation restait pauvre, et que la clef du succès résiderait dans le fait de se rapprocher des jeunes.  Elle a également appelé à cibler les causes profondes du mal, affirmant que le terrorisme et l’extrémisme violent se nourrissaient des complaintes qu’ils ne résolvaient pas, mais plutôt qu’ils contribuaient à nourrir. 

Elle a déclaré que la privation des droits économiques et sociaux, le manque de dignité, la corruption, le déficit démocratique et les violations des droits de l’homme faisaient parfois partie du contexte menant à la radicalisation.  Elle a souligné qu’il faudrait ainsi cibler ces défis de manière résolue, par exemple en s’évertuant à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. ABDUSALAM H. OMER, Ministre des affaires étrangères et de la promotion de l’investissement de la Somalie, a indiqué que son pays était engagé dans des partenariats avec l’ONU, la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et l’Union africaine pour vaincre l’extrémisme violent.  Il a affirmé qu’une réponse efficace à cet extrémisme violent devait combiner bonne gouvernance, respect de l’état de droit et promotion des idéaux de paix afin de montrer à ceux qui pourraient se radicaliser qu’il existe une alternative. 

Étant donné la nature évolutive de la menace terroriste, nous devons unir nos forces, a continué le Ministre.  Il a également souligné que l’élément central de l’Islam était la tolérance et estimé que l’islamophobie était « aussi extrême et déshumanisante que toute autre forme d’extrémisme et devait être combattue ».  « Aujourd’hui en Somalie, nous combattons l’extrémisme violent grâce à une éducation religieuse véritable, une amnistie pour tous ceux qui tournent le dos aux idées radicales et la sensibilisation de notre population sur les dangers de l’extrémisme violent », a-t-il dit.

En conclusion, M. Omer a dit son espoir que la stratégie de son gouvernement contre l’extrémisme violent sera couronnée de succès, au fur et à mesure que la Somalie s’engagera plus avant dans la voie de la stabilité et du développement.

Mme LILJA D. ALFREDSDÓTTIR, Ministre des affaires étrangères de l’Islande, a dit attendre avec impatience la conclusion de l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et les discussions sur le Plan d’action du Secrétaire général sur l’extrémisme violent.  Le rapport du Secrétaire général sur la menace posée par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech) dresse, a-t-elle dit, un tableau effrayant de la sophistication de Daech et d’autres mouvements similaires dans la manipulation des jeunes par l’utilisation des médias, y compris sociaux.  Il n’y a pas d’approche simple pour identifier les terroristes potentiels, et encore moins de solution miracle pour arrêter la radicalisation et le recrutement, a-t-elle dit.

Il faut ainsi, a recommandé la Ministre, agir ensemble de toute urgence en tant que communauté mondiale.  La coordination sur la façon d’aborder le terrorisme et l’extrémisme violent au sein de l’ONU doit être améliorée.  Elle a également mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à une approche globale à l’échelle internationale. 

M. VINCENZO AMENDOLA, Sous-Secrétaire général aux affaires étrangères et à la coopération internationale de l’Italie, a expliqué qu’en matière de prévention de l’extrémisme violent, l’Italie soutenait le Plan d’action des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent qui prévoit, notamment, des mesures en matière de communication stratégique sur Internet et à travers les médias sociaux.  Il a invité la communauté internationale à mettre sur pied des solutions à long terme qui tiennent compte de la compréhension des forces aliénant les individus, les jeunes particulièrement, et les poussant à rejoindre les groupes extrémistes.  Il a ainsi appelé à s’attaquer aux causes profondes du phénomène, comme, par exemple, le manque d’opportunités économiques, la marginalisation et la discrimination, la mauvaise gouvernance et les violations des droits de l’homme et de l’état de droit ou encore la radicalisation en prison et dans les communautés marginalisées.  Il a également prôné la pleine application des résolutions des Nations Unies, en rappelant qu’une série de résolutions avaient été adoptées au cours de ces dernières années pour combattre le terrorisme, et qui doivent être mises en œuvre de manière effective.

M. Amendola a en outre invité à adresser des messages positifs de tolérance et d’inclusion, en ajoutant qu’il était nécessaire d’aller au-delà de ces récits pour établir par exemple des lois, comme cela s’est fait en Italie, afin de punir l’apologie du terrorisme à travers les médias sociaux.  Il a aussi affirmé que la culture et l’éducation étaient au cœur même de notre action de prévention de l’extrémisme violent.  Il a expliqué que les enlèvements d’élèves et d’étudiants et la destruction des écoles et d’universités par les groupes extrémistes violents confirmaient que la culture et l’éducation étaient leurs pires ennemies et, par ricochet, nos meilleurs alliés dans la promotion de la tolérance, de l’inclusion et de l’ouverture d’esprit.  Il a expliqué que c’est fort de ce constat que l’Italie avait signé, le 16 février dernier, avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), un accord pour l’établissement d’une équipe spéciale en charge de la protection d’anciens sites culturels dans des zones de conflits, les Casques bleus de la culture.

M. ALI NASEER MOHAMED (Maldives) a déclaré que l’Organisation des Nations Unies était l’instance appropriée pour conduire les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme et les idéologies qui nourrissent ce fléau.  Il a jugé que les résolutions 1624 (2005) et 2178 (2014) étaient des outils très importants pour lutter contre le terrorisme.  Il a souligné qu’il était urgent de parvenir à l’adoption d’une convention de lutte contre le terrorisme, dont le projet est en discussion à la Sixième Commission.  Le représentant des Maldives a ajouté que l’ONU pouvait aider les États Membres à mieux collaborer et à promouvoir la paix à tous les niveaux de la société.  Il a expliqué que les Maldives avaient promulgué, en octobre 2015, une loi sur la lutte contre le terrorisme qui interdit la publication et la distribution de tous documents ou matériaux incitant à des activités terroristes.  

Mme LONE WISBORG, Secrétaire d’État pour les affaires politiques du Danemark, a souhaité la poursuite de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale et l’application des recommandations clefs du Plan d’action du Secrétaire général sur la prévention de l’extrémisme violent.  Elle a rappelé que le Danemark avait adopté son propre plan en 2014 qui repose sur une collaboration interagences accrue et un partenariat avec les communautés locales.

Elle a insisté sur la nécessité d’offrir à la jeunesse un idéal et une identité, grâce à des mesures éducatives et des perspectives économiques, afin de lutter contre l’extrémisme violent.  Une société ouverte et inclusive est le meilleur rempart contre cet extrémisme, a affirmé Mme Wisborg.

Enfin, la Secrétaire d’État a indiqué que le Danemark appuyait les initiatives visant à documenter les atrocités commises par Daech en Iraq et en Syrie afin de saper sa capacité de séduction auprès de combattants étrangers potentiels.

M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), a expliqué que l’Union européenne avait développé une vision claire de la lutte qui doit être menée contre le terrorisme et la radicalisation.  Il a expliqué que cette vision était reflétée dans le nouveau programme européen en matière de sécurité 2015-2020, ainsi que dans les conclusions relatives à la lutte contre le terrorisme adoptées par le Conseil de l’Union européenne en février 2015.  En décembre 2015, le Commissaire européen, M. Avramopoulos, a lancé le Forum européen de l’Internet au cours duquel les États membres, les fournisseurs d’accès Internet et la société civile ont débattus de deux objectifs: premièrement comment supprimer rapidement les contenus terroristes et deuxièmement comment diffuser des messages de substitution propres à contrer la propagande terrorisme.  S’agissant du premier, l’unité de signalement des contenus sur Internet d’Europol aide à identifier les contenus terroristes et à les signaler aux fournisseurs d’accès à Internet pour qu’ils les suppriment.  En ce qui concerne le second objectif, le réseau européen de sensibilisation à la radicalisation réunit les organisations de la société civile et les industries pour développer des contre-discours, à renforcer l’esprit critique, les valeurs civiques et le sens de l’engagement. 

M. GEORGES NAKSEU-NGUEFANG, Directeur des affaires politiques et gouvernance démocratique de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a affirmé que les conditions qui conduisent une partie de notre jeunesse à adhérer aux discours destructeurs sont multiples: les conflits qui nourrissent la haine, la montée de la radicalisation violente et la crise de la relation entre l’État et la société. 

Le déficit de gouvernance et de représentation politique se traduit de plus en plus par une rupture de confiance dans l’État et ses représentants, à tous les niveaux.  Les systèmes politiques de certains pays francophones ne laissent en effet que très peu de place à la représentation ainsi qu’à l’expression des besoins de jeunes.  Cette jeunesse a le sentiment de ne pas être correctement administrée ni impliquée dans la vie sociopolitique, et reproche à l’État de ne pas être en mesure de combattre les inégalités d’offrir d’opportunités économiques professionnelles.

Il importe que les acteurs publics pussent davantage et mieux intégrer les jeunes et les femmes dans le champ politique, créer les conditions propices pour les associer à l’exercice du pouvoir, rajeunir et féminiser la classe politique, mais aussi promouvoir l’engagement civique et politique comme moyen d’insertion ou encore créer des espaces de débats et de dialogue dans la sphère politique, l’université, les réseaux sociaux.

Dans cette logique, la Secrétaire générale de la Francophonie a lancé, le 10 mars 2016, la campagne « Libres ensemble » qui offre un espace public à la parole de la jeunesse francophone en lui proposant de faire entendre sa voix et d’affirmer son attachement aux valeurs de la Francophonie que sont la liberté, la solidarité, la fraternité, la diversité et la paix.  En moins d’une semaine, plus de deux millions de jeunes s’y sont intéressés. 

Il est tout aussi important d’insister sur l’éducation aux médias.  L’élaboration d’outils de compréhension des risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies ou d’outils permettant d’élaborer des discours critiques face à ces contenus, doit être encouragée.

La Francophonie organisera une conférence internationale intitulée « Lutte contre le terrorisme et prévention de la radicalisation violente: vers une approche francophone intégrée », les 6, 7 et 8 juin 2016 à Paris dont l’objectif est de définir une stratégie globale pour lutter contre le terrorisme et prévenir la radicalisation violente dans notre espace.

M. BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a estimé que les groupes terroristes lançaient avant tout un défi aux dirigeants religieux qui se trouvent en première ligne de la lutte contre le terrorisme.  C’est eux qui doivent s’évertuer à dénoncer les manipulations de la foi et le recours à des textes sacrés comme justification de la violence.  L’éducation objective est d’une importance fondamentale pour déconstruire le terrorisme et ses discours.  Il a salué la pertinence de la « Déclaration de Marrakech » du 27 janvier 2016 qui appelle à revoir les programmes éducatifs religieux, à raffermir les liens avec les minorités religieuses et écarter les discours haineux à leur encontre. 

Par ailleurs, il a jugé essentiel de couper l’accès cybernétique aux groupes terroristes afin de les priver de moyens de recrutement et de financement.  « Si nous souhaitons gagner les cœurs et les esprits de nos jeunes, nous devons ériger des sociétés inclusives et empêcher le trafic d’armes et favoriser la construction de ponts plutôt que de murs, a insisté l’Observateur du Saint-Siège.

Alors qu’aujourd’hui, dans ce qui est la journée la plus meurtrière qu’ait connue Bagdad depuis le début de l’année, plusieurs attentats suicides ont coûté la vie a une centaine de civils, dont de nombreux femmes et enfants, M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a déclaré que les extrémismes violents constituaient une menace directe à la paix et la sécurité internationale et à la stabilité des États.  Il a dit l’importance de programmes scolaires qui permettent de déconstruire les discours extrémistes. 

Le représentant iraquien a suggéré la constitution d’un répertoire de livres dont la vente doit être interdite.  Il a aussi appelé la communauté internationale à aider les États victimes de terrorisme à mettre en place des mécanismes et initiatives permettant à toutes les parties prenantes de lutter contre le terrorisme.   

M. DANNY DANON (Israël) a dit que lorsqu’il faut parler des victimes israéliennes, il y a toujours des excuses au terrorisme.  Mais le terrorisme contre Israël ne concerne pas les actions d’Israël mais son existence même, a-t-il ajouté.  Cela concerne les valeurs qu’elle représente.  Les terroristes ont attaqué le peuple israélien avant 1967, avant qu’Israël ne devienne un État en 1948, avant que le Conseil de sécurité n’existe. 

Après avoir dénoncé les différents groupes comme Boko Haram, l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech), le Hamas et les autres qui déforment la justice au nom de la religion pour justifier le meurtre de gens innocents, le représentant a critiqué l’Iran qu’il considère comme le plus important actionnaire de l’entreprise terroriste.  L’Iran finance le meurtre et la destruction dans la région et au-delà.  L’Iran nourrit la peur, l’instabilité et le chaos partout dans le monde, a-t-il également estimé.  Le temps est venu pour le Conseil de sécurité d’éliminer le fonds iranien pour le terrorisme, et de mettre fin à la ligne d’alimentation de la violence au Moyen-Orient et dans le monde.

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a dit que son gouvernement avait élaboré des politiques visant à mettre fin au terrorisme qui a été utilisé pendant le conflit armé.  Il a souligné l’importance de la participation et de l’implication de la société civile pour la promotion de la confiance et l’amélioration de la résilience des sociétés.  Il a plaidé pour la participation des femmes et des jeunes aux efforts de lutte contre le terrorisme qui doivent être accompagnés d’autres efforts en matière d’éducation. 

L’objectif est notamment de diminuer les recrutements terroristes et de mettre l’accent sur les droits des victimes.  Le représentant a aussi souligné l’importance des efforts de prévention pour préserver les jeunes des effets négatifs du culte de la violence auxquels ils sont exposés. 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a jugé impératif de contrer l’approche des terroristes à chacune de ses étapes.  Elle a dit la nécessité d’anticiper l’exploitation que font les groupes terroristes des craintes réelles ou perçues, locales ou extérieures.  Elle a aussi prévenu des dangers que représentent les moteurs internationaux qui contribuent aux injustices, comme l’occupation étrangère et toutes les formes de violations du droit international qui peuvent nourrir les discours terroristes. 

Si nous savons que les conflits alimentent le terrorisme, il est urgent de mettre fin à ces conflits, a insisté la représentante du Pakistan en appelant à lutter contre l’islamophobie et la stigmatisation de certaines communautés au nom de la lutte contre le terrorisme.

M. AHMED FATHALLA, observateur de la Ligue des États arabes, a appelé le Conseil de sécurité à mettre en œuvre de nouveaux mécanismes pour s’assurer de la mise en œuvre de ses résolutions afin que le non-respect des résolutions ne vienne plus servir les discours terroristes.  « L’incitation à la haine doit être criminalisée dans tous ses aspects et toutes ses formes », a insisté le représentant, avant d’appeler à la création au sein du Conseil de sécurité d’un groupe de suivi des discours haineux sur les médias sociaux dont les publications terroristes.  

Il a souligné l’importance des résolutions 2253 (2015), concernant la lutte contre l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), Al Qaeda et les personnes, groupes, entreprises et entités qui leur sont associés » et 2178 (2014) qui invite les États à empêcher la circulation des terroristes et intensifier les échanges d’informations sur les mouvements de terroristes et de réseaux terroristes. 

M. SEYD AKBARUDDIN (Inde) a plaidé pour un consensus social contre les activités inhumaines et les crimes commis par les groupes terroristes.  L’engagement actif des communautés locales et des dirigeants religieux pourrait être nécessaire pour divulguer les enseignements modérés.  Le représentant a indiqué que la radicalisation pouvait être évitée si les jeunes bénéficiaient d’une participation plus importante dans les milieux économique et sociopolitique. 

Prendre soin sur le long terme des personnes déradicalisées est aussi un aspect important pour convaincre les éventuelles recrues d’autres alternatives qui s’offrent à elles.  Les idéologies modérées peuvent être diffusées efficacement par le système éducatif, la société civile, les faiseurs d’opinion et les dirigeants politiques nationaux.  De même, le rôle puissant des médias ne peut pas être sous-estimé.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a déclaré que la promotion de l’inclusion devrait être à la base de tout discours visant à contrer les idéologies extrémistes.  La crédibilité de ces discours dépend de leur cohérence.  « Nous ne pouvons pas assumer la responsabilité de protéger les civils des attaques terroristes et des violations des droits de l’homme dans une région qui est loin de la nôtre et ignorer les victimes qui frappent à nos portes en demandant un refuge », a estimé le représentant. 

Les efforts devraient aussi contribuer à combattre les préjugés qui tentent d’associer le terrorisme à certaines cultures, religions ou groupes ethniques.  Il faut être vigilant face aux rhétoriques qui nourrissent la xénophobie et les préjugés.  Le représentant a ajouté que le respect du droit international était une condition préalable à l’efficacité des efforts contre le terrorisme et l’extrémisme violent. 

Le représentant a ajouté que les conflits prolongés nourrissaient directement et indirectement les actions terroristes.  L’échec à résoudre les crises au Moyen-Orient, y compris le conflit entre Israël et la Palestine, est un cas évident à ce sujet. 

M. HOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a jugé évident que l’idéologie Takfiri, qui n’a rien à voir avec l’Islam, est au cœur des messages de haines et du fléau qui nous accable.  La communauté internationale doit se concentrer sur cette idéologie et ses partisans qui sèment la haine dans le cœur des jeunes.  Ceux qui ont le pouvoir et l’argent ont essayé de diffuser cette réflexion à travers le monde.  Al-Qaeda, les Taliban et Daech sont le fruit de cette idéologie, a indiqué le représentant de l’Iran.  Pour vaincre l’extrémisme, il faut mener une bataille sur les plans culturel et idéologique. 

Il a jugé important le respect scrupuleux de la Charte des Nations Unies et du droit international afin que le non-respect par certains de ces principes internationaux ne puisse servir les terroristes.  Il faut aussi lutter contre l’islamophobie qui joue en faveur des extrémistes.  Il a dit que les Iraniens de tous âges et origines n’avaient cessé de rejeter les extrémismes sous toutes leurs formes.  Il a rejeté les accusations infondées d’Israël en appelant ce pays à cesser de réprimer la résistance légitime de populations occupées. 

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a jugé important de lutter contre l’extrémisme en suivant la feuille de route sur la déradicalisation qui s’appuie sur les trois piliers que sont le dialogue, l’autonomisation et la réinsertion.  Il a dit l’importance de programmes de lutte contre la radicalisation qui impliquent les organisations de victimes du terrorisme, dont les jeunes et les femmes, et d’anciens terroristes.

Mme BÉNÉDICTE FRANKINET (Belgique) a déclaré qu’il était important d’adapter le contre-discours à son public cible.  C’est pourquoi, il est important que chaque État puisse concevoir sa propre stratégie pour contrecarrer la radicalisation menant au terrorisme et le recrutement de terroristes, a précisé la représentante.  Un contre-discours efficace devra aussi être basé sur une analyse scientifique des motivations des candidats terroristes.  Il est aussi vraisemblable que le type de discours le plus efficace sera composé de messages positifs.

Dans ces messages positifs, il s’agit de montrer par des exemples concrets que le jeune peut prendre une place active dans la société qui soit enrichissante pour lui et la collectivité.  Cela suppose que l’ensemble des acteurs clefs qui gravitent autour de lui se donnent les moyens de faire en sorte que cet espoir puisse se transformer en réalité.  Mais le contre-discours le plus susceptible de changer la direction prise par un individu sera un discours en face à face, qui permet de travailler chaque candidat terroriste, de lui consacrer du temps et une attention personnelle.  Ce contre-discours s’appuie sur les proches des jeunes, leur famille, leurs amis, leurs dirigeants religieux.  C’est également le plus difficile à mettre en place, car il exige des moyens et de l’expertise.  Les Nations Unies ont un rôle à jouer ici, en termes de renforcement de capacité et de mise à disposition d’expérience.

M. BASHAR JA’AFARI (Syrie) a déclaré que l’attaque terroriste perpétrée contre l’Égypte le week-end dernier et celle en Iraq ce matin ont la même empreinte que le terrorisme subi au quotidien par la Syrie.  Cela fait cinq ans que les principes de la Charte des Nations Unies ont été tués, a enchaîné le représentant.  Tous les moyens ont été mis en œuvre pour détruire l’État syrien, a-t-il dit, en citant les armes chimiques fournies aux groupes terroristes pour frapper les civils, le flux de combattants terroristes étrangers, et de mercenaires en Syrie, l’occupation étrangère ou encore la désinformation.  Le représentant a ajouté qu’il était maintenant légitime de dire que ceux qui ont alimenté le conflit syrien doivent cesser leurs activités en Syrie, en Libye, au Yémen et ailleurs.

Il a indiqué que la Syrie était favorable à tous les efforts visant à contrer le terrorisme, à défendre les valeurs de paix et de dialogue, et les valeurs religieuses.  Pour lui, les Nations Unies doivent coordonner la coopération dans la lutte internationale contre le terrorisme sans toutefois recourir à la politique des « deux poids, deux mesures ».  Des groupes ont même créé un califat en Syrie et en Iraq, a-t-il fait remarquer, en soulignant que les Syriens vivaient maintenant dans un véritable chaos.  La coalition anti-Daech n’est pas crédible car elle « détruit les infrastructures de l’État syrien sous prétexte de lutter contre le terrorisme », a dénoncé le représentant.

Les efforts de ces gouvernements qui soutiennent ces groupes terroristes extrémistes sont voués à l’échec, a-t-il soutenu.  Les documents publiés par Wikileaks ont pointé du doigt de nombreux gouvernements impliqués dans le conflit en Syrie qui fournissent des armes et autres moyens aux groupes terroristes. 

La lutte contre l’idéologie terroriste et leurs sponsors est aussi importante que la lutte contre leur utilisation d’armes biologiques, a poursuivi le représentant.  Il a ainsi dénoncé le Qatar et l’Arabie saoudite qui, selon lui, propagent l’idéologie wahhabite avec l’appui de la Turquie.  Cette idéologie n’a rien à voir avec l’Islam, a-t-il précisé avant de se réjouir de la victoire de l’armée syrienne et de ses alliés à Palmyre qu’il a qualifiée de « victoire de la lumière contre le terrorisme ».

Le représentant a aussi insisté sur la nécessité de mettre fin aux occupations de territoires qui nourrissent le terrorisme.  Il est honteux que l’Europe ait conclu un accord avec la Turquie qui est un des sponsors du terrorisme pour régler le problème des migrants et des réfugiés, s’est indigné le représentant avant de conclure.

M. HARALD BRAUN (Allemagne) a affirmé que la Conférence islamique allemande avait permis un dialogue entre les représentants du Gouvernement et des organisations musulmanes, dans un effort visant à traiter de questions aussi importantes que l’introduction des cours d’islam dans les écoles et les universités et la formation continue des imams financée par l’État. 

Le représentant a ajouté que l’Allemagne était un partenaire actif dans la coalition mondiale contre l’État islamique.  Elle est confiante dans le fait que la campagne militaire contre cette organisation sera couronnée de succès.  Mais il est important que les zones libérées ne deviennent pas des aires de reproduction du terrorisme.  Ces régions doivent être rapidement stabilisées, et la confiance avec la population doit être restaurée.  « Nous devons démontrer qu’il existe un avenir meilleur dans une société multiethnique et multiconfessionnelle. 

L’Allemagne, en tant que coprésidente du groupe de travail de stabilisation, a initié de nombreux projets à cette fin.  Elle organisera aussi à la fin du mois, à Berlin, une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation.  

M. GILLIAN BIRD (Australie) a déclaré qu’il n’y avait pas de solution unique à la lutte contre l’extrémisme violent.  Le représentant a ajouté que les efforts de son gouvernement pour combattre les discours et les idéologies des terroristes visaient à réduire la portée et l’attrait des récits extrémistes en limitant l’accès à la propagande extrémiste en ligne.  Cela se fait par la publicité numérique et l’extraction du contenu extrémiste, en sapant l’appel des messages extrémistes par des activités communautaires de contre-discours extrémistes, et en radicalisant le public par une résilience numérique accrue des jeunes pour qu’ils soient moins enclins à prendre pour argent comptant la propagande extrémiste.

Le Gouvernement australien travaille avec la société civile, l’industrie et l’industrie créative pour rivaliser avec le rythme et l’ampleur de la diffusion de contenu extrémiste.  En outre, l’Australie est engagée dans une approche régionale et internationale pour répondre aux défis communs de lutte contre les récits et les idéologies du terrorisme.  Elle travaille à des programmes visant à marginaliser l’appel de la pensée et des messages extrémistes et à bâtir des communautés résilientes aux messages extrémistes par la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et de la tolérance.

M. MAHLATSE MMINELE (Afrique du Sud) a dit la nécessité d’améliorer la coordination entre les entités des Nations Unies.  Il a affirmé que l’Assemblée générale en tant qu’organe à composition universelle avait une contribution décisive à apporter dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale. 

Il a prévenu que le terrorisme ne pourrait être vaincu par les seules mesures militaires et coercitives et qu’une coopération était indispensable pour lutter contre les discours terroristes.  Il faut éliminer les inégalités et travailler avec les groupes les plus vulnérables au discours et à l’idéologie terroristes, notamment avec les jeunes.  Il a insisté sur le fait que le terrorisme ne pouvait être associé à une religion, à une culture ou à une civilisation.

M. BØRGE BRENDE, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a affirmé qu’aucun pays n’était immunisé contre l’extrémisme violent, et que ce fléau devait être vaincu par tous les moyens possibles.  Il a estimé qu’il faudrait mettre un terme aux flux financiers des terroristes et à ceux des combattants terroristes étrangers.  Il a également appelé à l’amélioration des politiques de développement, au renforcement des États fragiles et à offrir aux jeunes une bonne éducation, des emplois et des opportunités.  « Il serait inutile de gagner les batailles quotidiennes en Iraq si nous ne gagnons pas celles de l’avenir », a-t-il dit. 

Il a déclaré que les groupes tels que Daech ne pouvaient être détruits que si leur idéologie était démantelée.  Il a en outre relevé que les valeurs telles que la paix, la tolérance, la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit étaient celles que combattaient les terroristes.  Pour défaire les terroristes, il faudrait que la communauté internationale défende les valeurs qui ont prévalu à la création de l’ONU il y a 70 ans, a-t-il observé.

Le Ministre a aussi précisé que les gouvernements avaient besoin du soutien de la société civile, y compris des jeunes et des femmes, pour venir à bout de l’extrémisme violent.  C’est pour cette raison que le Gouvernement norvégien a lancé deux réseaux d’organisations de la société civile avec ses deux composantes, dans le but de prévenir la radicalisation des Norvégiens.  

M. MARC-ANDRÉ BLANCHARD (Canada) a déclaré que, pour assurer une mise en œuvre efficace des stratégies de contre-discours, il faudrait établir des partenariats solides avec le secteur privé et la société civile, et adopter des approches novatrices permettant de tirer profit de l’ensemble croissant de connaissances sur la déstabilisation des discours terroristes.  Il faudrait aussi comprendre l’importance de véhiculer des messages positifs et complets.  Les gouvernements ont un rôle à jouer à cet égard.  Tout au long de l’histoire canadienne, le Gouvernement a activement favorisé la formation de société pacifique et pluraliste non sans faire quelques erreurs.  Pour le Canada, la diversité et l’inclusion constituent des éléments essentiels d’une société saine et prospère qui résiste à l’extrémisme.  La récente réinstallation de 25 000 réfugiés syriens au Canada, à qui s’ajouteront d’autres, fait partie de cette histoire.

Le représentant a poursuivi en disant que les gouvernements devraient également favoriser le dialogue social et politique pour miner les discours terroristes, diriger des recherches et la mise en commun de connaissances, mobiliser les jeunes et habiliter les personnes marginalisées.  Pour l’aider à concentrer ses efforts, le Canada est en train de mettre sur pied un bureau responsable de la sensibilisation communautaire et de la lutte contre la radicalisation.  En conclusion, le représentant a fait remarquer que les efforts multilatéraux concernant les communications et les contre-discours étaient plutôt récents et qu’il faudrait faire davantage pour les étendre.  Le Canada est prêt à partager son expérience et son expertise avec la communauté internationale, a-t-il assuré.

M. MACHARIA KAMAU (Kenya) a expliqué que dans son pays, le Mouvement des Chabab, basé en Somalie, et affilié à Al Qaeda, usait d’une idéologie salafiste et djihadiste issue d’une lecture sélective des textes religieux de l’Islam pour justifier le terrorisme.  Ce groupe a toujours l’ambition d’établir un califat en Afrique de l’Est, a-t-il dit.  Il a estimé que la réponse de la communauté internationale au défi de l’extrémisme violent était « faible » et ne répondait pas au désespoir et aux frustrations des jeunes.

Il a également déploré que les éléments terroristes ciblaient les camps de réfugiés pour enrôler de nouvelles recrues.  Faisant le bilan des efforts du Kenya dans la lutte contre le terrorisme, il a indiqué que l’un des éléments clefs était la résolution des conflits, sous peine de voir toute stratégie de lutte contre l’extrémisme violent échouer.  « Nous avons également besoin de renforcer notre coopération régionale et de formuler les politiques adéquates visant à remédier aux causes profondes de la propagation de l’extrémisme violent », a conclu M. Kamau.

M. MANSOUR AYYAD AL OTAIBI (Koweït), s’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a estimé que la première étape pour contrer l’extrémisme violent serait de priver les groupes terroristes de la légitimité qu’ils ont auprès de leur soutien, et cela en démontant les arguments qu’ils utilisent pour justifier leurs actes criminels.  Il a dit qu’à cet effet, il faudrait déjà corriger l’erreur faite dans la note conceptuelle établie pour le présent débat.  M. Al Otaibi a ainsi expliqué que l’expression « groupes terroristes d’inspiration religieuse » était erronée, car aucune religion ne tolère ni n’inspire le terrorisme, mais plutôt qu’il existe des groupes terroristes qui exploitent les religions.  Il a indiqué que l’OCI luttait contre les idéologies extrémistes en donnant la parole à des dirigeants religieux crédibles qui transmettent le langage de la tolérance et de la non-violence.

Le représentant a en outre invité les États Membres à prendre des mesures adéquates, en conformité avec le droit international et la liberté d’expression, pour identifier et fermer les médias qui véhiculent le langage de la haine, tout en développant des récits pour contrer la propagande des groupes extrémistes violents.  À ce propos, il a annoncé que l’OCI entendait établir un centre chargé de l’élaboration des messages, à son siège de Djeddah, dans le cadre des efforts en vue de lutter contre l’extrémisme violent.  Il a aussi relevé que le Programme d’action de l’OCI à l’horizon 2025, adopté au cours de la treizième session de la Conférence islamique au sommet des chefs d’État ou de gouvernement à Istanbul le mois dernier, avait reconnu l’importance d’améliorer l’usage des technologies de l’information et des communications pour contrer l’exploitation du cyber espace à des buts terroristes.  M. Al Otaibi s’est par ailleurs dit préoccupé par la montée de l’intolérance et des discriminations contre les musulmans, ainsi que par la montée de l’islamophobie qu’il a qualifiée d’« affront aux droits de l’homme et la dignité des musulmans ».

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a affirmé que son pays jouait un rôle de chef de file dans les efforts visant à remédier au choc, toujours plus violent, des civilisations, des religions et des cultures.  C’est grâce aux efforts de mon pays, a-t-il rappelé, que l’année 2009 a été désignée année internationale du rapprochement des cultures.  Il a ajouté que le Président kazakh avait proposé d’établir, sous les auspices de l’ONU, une coalition mondiale d’États pour la paix, la stabilité et la confiance afin de mettre un terme aux conflits qui sont un terreau fertile pour la radicalisation.  Appuyant le Plan d’action du Secrétaire général visant à prévenir l’extrémisme violent, il a indiqué que son pays avait ratifié tous les instruments internationaux de la lutte contre l’extrémisme violent.  Enfin, le délégué a affirmé que son pays travaillait sans relâche pour diffuser une culture de paix et de tolérance.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) s’est félicité de l’adoption de la déclaration présidentielle sur la lutte contre le terrorisme.  La lutte contre les idéologies terroristes est l’une des plus grandes priorités de son pays, a-t-il dit en faisant valoir son initiative de lutte contre le terrorisme « par les mots et pas les actes ».  L’Arabie saoudite a en effet adopté une stratégie complète à ce sujet, assortie de lois d’application, a-t-il indiqué.  Nous cherchons en même temps à faire tarir les sources qui sont à l’origine du terrorisme.  Ainsi, nous avons créé un centre de soins et de conseils pour les personnes accusées de terrorisme et celles qui risquent d’être attirées par ces idéologies.

L’Arabie saoudite promeut la coexistence pacifique par le biais d’activités régionales, a poursuivi le représentant, en mentionnant sa proposition de créer un bureau arabe de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme qui a été entérinée par le Conseil des ministres des pays arabes.  Avec l’Espagne et l’Autriche, nous avons participé à l’inauguration du Centre du Roi Abdelaziz à Vienne qui lutte contre l’extrémisme et promeut une culture de paix.  Nous avons également participé à l’établissement du centre de lutte contre le terrorisme de l’ONU et nous aidons les États à renforcer leurs capacités dans ce domaine, a-t-il dit avant de signaler également la création d’un centre de lutte contre le terrorisme nucléaire à Vienne.

Le représentant saoudien s’est, ensuite, élevé contre les tentatives de faire porter le chapeau aux musulmans, avant de fustiger Israël pour sa rhétorique raciale et son occupation illégale.  Il a aussi accusé l’Iran d’appuyer des milices armées sectaires telles que le Hezbollah terroriste au Liban.  Il n’a pas oublié les autorités syriennes qui, a-t-il dit, alimentent la rhétorique extrémiste, ce qui a pour conséquence de renforcer les rangs de l’EIIL.  Le délégué saoudien a appelé à lutter contre la rhétorique extrême et violente contre l’Islam. 

Mme DINA KAWAR (Jordanie) a affirmé que son pays avait toujours lutté contre l’idéologie extrémiste violente et les visées et manipulations des groupes terroristes.  Elle a insisté sur l’importance des efforts visant à remporter la bataille intellectuelle contre les groupes extrémistes violents.  Toutes les parties doivent à cette fin coopérer, a-t-elle dit.  Mme Kawar a appelé les universitaires religieux à faire entendre leur voix, ces derniers jouant un rôle clef puisqu’ils peuvent démasquer « les traîtres qui se cachent derrière l’Islam ».  Elle a plaidé pour une protection accrue des jeunes afin qu’ils ne soient pas « hypnotisés » par les groupes terroristes.  En conclusion, la représentante de la Jordanie a insisté sur l’importance de la bataille livrée dans le cyberespace contre les groupes extrémistes violents et terroristes.

Mme SADIA FAIZUNNESA (Bangladesh) a appelé la communauté internationale à s’investir dans la promotion des messages de paix et de tolérance, des messages qui sont au cœur de toutes les religions.  Elle a regretté que les instruments d’autonomisation que constituent les TIC soient utilisés par les extrémistes et les terroristes.  Le Bangladesh reste engagé à traiter ces menaces en impliquant la communauté dans les efforts en ce sens et en renforçant les capacités institutionnelles, a-t-elle assuré.

Mme Faizunnesa a voulu que la réponse internationale aille au–delà du discours sécuritaire, en plaidant en faveur de discours plus nuancés, d’approches à long terme et davantage participatives.  Elle a souhaité des accords entre les différents acteurs de la société à même de filtrer les terroristes et de contrer ce phénomène.  En outre, a-t-elle ajouté, il faut axer les efforts sur l’éducation, en évitant l’infiltration des terroristes dans ce secteur.  La représentante a aussi souligné le rôle des femmes en tant qu’agents pour le changement et qui sont souvent la cible des terroristes.  Enfin, elle a rejeté toute forme de xénophobie, de discrimination raciale ou d’islamophobie, avant d’inviter les gouvernements à mieux protéger les migrants.

M. HAHN CHOONG-HEE (République de Corée) a insisté sur l’importance d’attirer l’attention du grand public sur les dangers de l’idéologie terroriste.  À cette fin, mon pays a organisé un séminaire sur la lutte contre l’extrémisme violent aux Émirats arabes unis en juillet dernier, a-t-il dit.  Le délégué a aussi prôné un renforcement de l’offre éducative auprès des jeunes afin de diminuer les risques de radicalisation et une intensification des efforts visant à empêcher que les médias sociaux soient utilisés à des fins terroristes.  La République de Corée va renforcer son partenariat avec les entreprises du secteur privé et la société civile et participer aux échanges de bonnes pratiques avec les autres États Membres.  Avant de conclure, le représentant a assuré que son pays appuyait pleinement le Plan d’action du Secrétaire général visant à prévenir l’extrémisme violent.

Mme MESHAL HAMAD MOHAMED JABR AL-THANI (Qatar) a préconisé de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme, comme le prévoit la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  La solution à ce fléau doit être complète et capable de coordonner les efforts de toute la communauté internationale, a-t-elle insisté.  La riposte militaire ne doit pas se faire au détriment d’une approche qui vise à trouver une solution aux causes profondes de ce fléau, a-t-elle précisé.  La représentante a ensuite dénoncé le régime syrien qui prend pour cibles les installations hospitalières et civiles, agit en violation flagrante du droit international et commet des atrocités contre son peuple.

La représentante a demandé de ne pas associer le terrorisme à une religion, une culture, une nationalité, un groupe ou une race.  Les religions prônent la tolérance et la solidarité, a-t-elle affirmé, en expliquant que l’Islam est tolérant.  Elle a ensuite parlé d’une initiative lancée par son pays pour convoquer une réunion de haut niveau sur les enfants et les jeunes touchés par le terrorisme violent à l’Assemblée générale le 3 juin.  Le Qatar a aussi adopté des programmes éducatifs pour les réfugiés syriens, a-t-elle ajouté. 

M. GIORGI KVELASHVILI (Géorgie) a déclaré que pour faire face aux défis posés par les groupes terroristes, son gouvernement avait simplifié ses procédures en matière de partage de renseignements et les agences spécialisées avaient adopté de bonnes pratiques de coopération internationale réussie.  Concernant la propagande de l’État islamique, des cadres de travail devraient être examinés dans lesquels des dirigeants religieux influents et des jeunes leaders jouent un rôle clef. 

Il faut aussi s’attaquer aux causes profondes de la propagation de l’extrémisme violent, y compris l’élaboration des politiques visant le développement économique et social, l’éducation et l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes et l’appropriation nationale inclusive.  La Géorgie a pris des mesures visant l’intégration de certaines communautés vulnérables au sein de la société.  Rappelant que des groupes terroristes cherchaient à obtenir des armes de destruction massive, le représentant a indiqué que depuis quelques années, il y a eu de nombreuses tentatives de contrebandes de matériels nucléaires et radioactifs dans les territoires géorgiens occupés par la Russie.

Mme LANA NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a fait remarquer que les groupes extrémistes avaient exploité les conflits non résolus de sa région et utilisé celle-ci comme refuge.  Ces groupes, qui n’ont aucun lien avec l’Islam, menacent la stabilité de la région et sapent la sécurité, s’est-elle indignée.  Elle a fait remarquer que les jeunes, qui constituent la moitié de la population des sociétés arabes, sont visés par les groupes extrémistes qui exploitent leurs doléances.  Elle a ainsi souligné l’importance de faire participer ces jeunes à l’édification des États, ainsi que les femmes.

Un décret a été adopté dans son pays pour lutter contre la discrimination et la haine, a indiqué la représenante.  Il faut aussi lutter contre l’extrémisme par le biais de l’éducation, a-t-elle dit en prônant le développement de cursus à tous les niveaux à cet effet.  Le Qatar, a-t-elle assuré, est le siège du Centre Hedayah de lutte contre l’extrémisme violent et du Conseil musulman des aînés, créé avec la coopération des États-Unis et du Centre Sawab de lutte contre les messages extrémistes par le biais des médias sociaux.

Elle a terminé par quelques recommandations, pour le Conseil de sécurité tout d’abord, souhaitant qu’il applique les mêmes normes à tous les acteurs, tous les États et tous les auteurs de l’occupation, de terrorisme d’État et d’interférence étrangère.  À la communauté internationale, elle a demandé d’intensifier ses efforts pour appliquer les normes existantes, tandis qu’elle doit discuter de la façon de réintégrer les combattants étrangers et améliorer le contexte économique et social.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA VELÁSQUEZ (Pérou) a souhaité que les actes terroristes ne soient associés à aucune religion, nationalité ou culture.  La lutte contre le terrorisme implique qu’il faut contrecarrer les discours et les idéologies terroristes, a-t-il reconnu en citant le premier pilier de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  D’un côté, nous devons nous concentrer sur la réduction des conditions propices à la radicalisation des individus, ce qui exige un renforcement du développement de sociétés pacifiques et inclusives.  D’un autre côté, il faut favoriser une culture de paix, le dialogue et les valeurs éthiques qui réduisent les motivations personnelles pouvant mener à la radicalisation et à la violence.  Le représentant a appelé les gouvernements à utiliser les technologies de l’information et des communications pour limiter la rhétorique terroriste.  Il a aussi jugé important de travailler sur le concept et la mise en pratique de la vision de la Stratégie antiterroriste mondiale aux niveaux national, régional et international.

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti) a rappelé que les deuxième et troisième forum régionaux des oulémas de l’Afrique de l’Est s’étaient tenus respectivement en 2014 et 2015 et avaient pour objectif majeur d’élaborer des politiques de prévention pour faire face à la montée des discours extrémistes et adopter des mesures visant à discréditer les personnes et groupes porteurs de messages extrémistes.  Au niveau international, a-t-il estimé, il est important que la riposte devant être élaborée donne un écho particulier à la voix et aux témoignages des victimes de l’extrémisme violent ainsi qu’à celle des combattants extrémistes repentis.  Il a ajouté que la contribution de ces derniers pour la démobilisation et la réhabilitation des recrues sera essentielle et jettera un éclairage particulier sur le processus psychologique qui leur a permis de se défaire de la passion mortifère qui les animait.  Par ailleurs, le représentant de Djibouti a déploré le caractère contreproductif de l’islamophobie grandissante dans de nombreux pays. 

M. JUAN CARLOS MENDOZA (Costa Rica) a souligné que, rien qu’en 2014 et 2015, Daech avait développé plus de 1 000 campagnes médiatiques aux fins de recrutement, traduites en russe, français, anglais et allemand.  Dans cette même période, le nombre de combattants étrangers a augmenté de 70%.  Il a donc recommandé de s’attaquer à la rhétorique idéologique utilisée par les terroristes, en rappelant l’importance des lois nationales qui interdisent l’incitation aux actes de terrorisme.  Il est également nécessaire, a-t-il dit, d’analyser les possibilités, pour les moyens de diffusion, d’adopter des codes volontaires de conduite pour les journalistes chargés d’informer sur le terrorisme, en prévoyant notamment l’interdiction de la glorification des terroristes.  Une autre possibilité serait de réserver un espace, dans les moyens de communication, aux victimes du terrorisme et à leurs familles, en utilisant le même langage culturel que les jeunes.  Le délégué a ainsi cité en exemple la Fondation Quilliam, un think-tank de la société civile qui a lancé la campagne « Nous sommes unis » après les attentats de Paris.  Enfin, il a plaidé en faveur du respect des droits de l’homme et contre la prolifération des armes.

M. HAVIT CEVIK (Turquie) a indiqué que son gouvernement luttait contre trois groupes terroristes, à savoir le DHKP-C, groupe terroriste d’extrême gauche, le PKK/YPG, organisation marxiste-léniniste visant à exploiter les différences ethniques en Turquie et la crise syrienne, et Daech qui manipule la religion.  Il a estimé qu’une approche sélective dans la lutte contre le terrorisme, se concentrant sur une seule forme de terrorisme ou un seul ensemble de groupes terroristes, serait contreproductive.  Il a affirmé que la Turquie visait à refuser aux groupes terroristes tout espace qu’ils pourraient utiliser pour leur propagande.

« Nous avons fermé des dizaines de sites Internet liés à Daech et dans les cas où les serveurs sont situés hors de la Turquie nous avons interdit leur accès », a-t-il indiqué.  Il a également assuré que son pays encourageait les voix modérées afin qu’elles défendent le véritable sens de la religion.  Enfin, M. Cevik a rappelé que son pays faisait partie de la coalition mondiale contre Daech et insisté sur le rôle crucial de la promotion des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme et, en particulier, l’extrémisme violent.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a indiqué que son pays avait mobilisé toute la société pour mieux avancer sur la voie de la tolérance, avec notamment une nouvelle loi qui consacre la liberté d’expression, de culte et de conscience.  Des innocents ont payé de leur vie, a-t-il fait remarquer en signalant que quatre membres de la garde nationale tunisienne avaient été tués aujourd’hui même dans le sud du pays alors qu’ils étaient à la poursuite de terroristes.  Il a aussi mentionné une loi d’août 2015 contre le blanchiment d’argent à des fins terroristes, ainsi qu’une stratégie nationale pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui s’appuie sur quatre piliers.

Nous voulons, a dit le représentant, promouvoir la tolérance en misant sur des programmes éducatifs et en mettant en valeur le rôle de la femme dans la lutte contre l’extrémisme violent.  Il a indiqué que le Ministère tunisien des affaires religieuses avait lancé une campagne intitulée « Un avenir meilleur » qui utilise les moyens de communication favoris des jeunes.  La Tunisie a également mis l’accent sur l’aspect culturel pour mieux faire face à l’idéologie extrémiste, a-t-il ajouté, avant de conseiller de renforcer la coopération avec le secteur privé dans ce domaine.  De son côté, la communauté internationale doit prendre des initiatives pour s’attaquer aux causes concrètes du terrorisme et de l’extrémisme violent, a-t-il souhaité.

M. OMAR HILALE (Maroc) a souligné la nécessité de ne pas tomber dans le piège consistant à créer l’amalgame entre une religion comme l’Islam et les groupes terroristes, ce qui ne fait qu’alimenter l’islamophobie, la xénophobie et le racisme.  En tombant dans ce piège, des journalistes sont devenus le fer de lance du discours de la haine et de la xénophobie, a-t-il déploré.  Le représentant a ensuite proposé l’adoption de nouvelles lois qui, dans le respect total des droits de l’homme et du droit à la liberté d’expression, interdiraient toute exploitation abusive d’Internet.  M. Hilale a prôné le développement d’un contre-narratif visant à lutter contre les discours des groupes terroristes et invité les imams à prêcher l’islam de tolérance et de coexistence.  Dans ce droit fil, le délégué du Maroc a indiqué que son pays avait procédé à la restructuration du champ religieux par la mise sur pied de l’autorité scientifique responsable de l’interprétation des textes du Coran et du Hadith et par le lancement d’un programme de déradicalisation et d’intégration des combattants terroristes étrangers.  Enfin, il a mentionné la récente Déclaration de Marrakech qui vise à garantir la sécurité des minorités.

M. RY TUY (Cambodge) a souhaité que, face à l’idéologie terroriste, la communauté internationale adopte une réponse intégrée sur les plans social, économique et politique.  Les Nations Unies peuvent jouer un rôle central à cet égard, a-t-il estimé en conseillant de mettre au point une stratégie internationale de lutte contre les idéologies extrémistes.  Comme mesures concrètes, il a suggéré de s’attaquer aux causes profondes des conflits violents, de promouvoir l’éducation et l’engagement civique et d’atteindre le développement durable.  Toutes les mesures doivent être prises dans le plein respect des principes de la Charte des Nations Unies, a-t-il précisé.  Il faudrait, a-t-il ajouté, impliquer les jeunes dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement socioéconomique.  Il a ainsi recommandé à la communauté internationale de parler d’une seule voix pour réduire au silence les discours extrémistes et les idéologies perverties, ce qui se passe mieux, selon lui, par le biais des organes spécialisés de l’ONU. 

Mme CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande), s’exprimant au de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), a estimé que le terrorisme ne doit pas être associé à une religion particulière, encore moins à une nationalité, civilisation ou groupe ethnique donné.  Elle a expliqué que le dialogue interconfessionnel, les valeurs de tolérance, de compréhension mutuelle, de respect et de diversité et d’inclusion avaient été promus par la Déclaration de Langkawi sur le Mouvement mondial des modérés que l’ASEAN avait adoptée l’an dernier au cours de son 26e Sommet.  La représentante a ensuite indiqué que l’éducation est un moyen efficace de faire que les jeunes ne tombent pas sous l’influence des idéologies terroristes.  Elle a ajouté qu’une éducation qui ouvre la voie à un emploi décent permet d’atténuer les perceptions de privation qui rendent plus vulnérables aux idéologies des groupes terroristes.  Elle a également appelé à des mesures pour prévenir les abus sur Internet et à exploiter le rôle constructif des médias sociaux pour lutter contre la diffusion de la propagande terroriste et des idéologies violentes.  Elle a précisé que ces mesures ne doivent pas être prises en violation de la liberté d’expression.

M. PAWEL RADOMSKI (Pologne) a affirmé que la communauté internationale avait le devoir de livrer cette bataille « pour les cœurs et les âmes » contre les groupes extrémistes.  À cet égard, les pays musulmans ont un rôle éminent à jouer dans la propagation d’une interprétation authentique et pacifique de l’Islam, a-t-il dit, en soulignant l’appui que la communauté internationale devrait leur apporter.  « Nous devons tout faire pour qu’une radicalisation n’en nourrisse une autre, tout aussi dangereuse, qui est l’islamophobie. »  M. Radomski a également souligné l’importance de coopérer avec les communautés afin de promouvoir des figures positives auprès des plus vulnérables.  En conclusion, le représentant de la Pologne a rappelé que la communauté internationale avait le devoir d’appuyer le monde musulman dans sa lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.

M. OMER DAHAB FADUL (Soudan) a affirmé que les actes des groupes terroristes se réclamant de l’Islam ne reflètent nullement l’essence de cette religion, en précisant que ses enseignements promeuvent, au contraire, la modération, la tolérance et la coexistence pacifique entre civilisations et religions.  Il a appelé la communauté internationale à se focaliser sur des réponses régionales et nationales face au terrorisme, en affirmant qu’il est plus efficace de lutter contre ce fléau dans l’environnement direct où il a émergé ou émerge.  Dans ce contexte, il a souligné le rôle important que jouent les organisations régionales, en coordination avec les partenaires mondiaux.  Il a rappelé que le Soudan avait accueilli, les 27 et 28 avril dernier, la Conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme sectaire en Afrique.  Il a promis que les recommandations de cette rencontre seront partagées avec la communauté internationale.  

M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a rappelé que son pays avait souffert des conséquences d’actes terroristes organisés, financés et exécutés depuis l’étranger.  Il a dénombré 3 478 morts et 2 099 personnes blessées.  Le pays, qui a adopté une loi contre les actes de terrorisme en décembre 2001, est partie à 18 conventions internationales relatives au terrorisme.  Le représentant a également assuré que Cuba respecte pleinement les obligations résultant des résolutions du Conseil de sécurité sur ce thème.  Il a souhaité que les États Membres se concentrent sur les discussions relatives à une future convention internationale sur le terrorisme, un instrument qu’il est urgent d’adopter.  Il a rappelé que, il y a bientôt 40 ans, un avion de ligne commerciale cubain explosait en plein vol au-dessus des côtes de la Barbade, faisant 73 morts.  Le terroriste Luis Posada Carriles, qui en était l’auteur, n’a jamais payé pour son crime, a-t-il regretté en demandant que les États respectent leur obligation d’extrader les terroristes.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a indiqué que l’initiative antiterroriste pour les Balkans occidentaux, emmenée par la Slovénie, et qui a été entérinée par le Conseil de l’Union européenne en 2015, vise à promouvoir une approche intégrée et complémentaire de tous les acteurs internationaux dans la région afin de décupler l’efficacité de la réponse apportée au défi de l’extrémisme violent.  La prévention de la radicalisation doit être au centre de nos efforts, a-t-il affirmé.  Estimant que le dialogue interculturel et l’éducation étaient les seuls moyens pour lutter contre l’idéologie extrémiste, le délégué a précisé que le Centre pour les études arabo-musulmanes créé en 2015 en Slovénie visait à promouvoir les échanges entre pays arabo-musulmans et européens.  En conclusion, M. Logar a appuyé les efforts de l’UNESCO pour lutter contre l’endoctrinement des jeunes.

M. ZELJKO PEROVIC (Montenegro) a fait remarquer que la capacité de l’ONU et de la communauté internationale à combattre le terrorisme avait été affaiblie par leur incapacité à se mettre d’accord sur une convention complète sur la lutte antiterroriste qui prévoie une définition du terrorisme.  Il a donc plaidé en faveur d’une définition claire.  Les Nations Unies doivent déployer davantage d’efforts pour faire preuve de leadership dans la coopération contre le terrorisme, a-t-il demandé avant de réclamer un poste de coordonnateur pour toutes les activités onusiennes dans ce domaine.

Le représentant a ensuite fait remarquer que l’objectif 16 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 offrait une occasion de faire des progrès dans la gestion pacifique des différends.  Il a aussi recommandé aux États de ne pas utiliser la lutte contre le terrorisme pour supprimer l’opposition politique.  Dans la lutte contre la terreur, il faudrait respecter les valeurs de la démocratie et les droits de l’homme, a-t-il ajouté.  Enfin, il a invité à impliquer les citoyens, notamment les familles, les femmes, les jeunes, les chefs communautaires et religieux, dans les discussions publiques sur les moteurs du radicalisme et de l’extrémisme violent.

Mme VASILIKI KRASA (Chypre) a salué le Plan d’action du Secrétaire général visant à prévenir l’extrémisme violent, ainsi que l’adoption de la déclaration présidentielle de ce jour.  Elle a affirmé qu’une approche globale contre la propagande terroriste devrait obéir au principe de subsidiarité et faciliter la prise d’actions, en particulier au niveau local.  Elle a appelé de ses vœux une coopération accrue avec le secteur privé, la société civile et les institutions éducatives et religieuses, tout en soulignant le rôle important que doivent jouer les victimes du terrorisme dans les efforts de déradicalisation.  En conclusion, la déléguée de Chypre a affirmé que c’est seulement en présentant un front uni que la communauté internationale parviendra à vaincre l’extrémisme violent et le terrorisme.

M. MAZIFULLAH SALARZAI (Afghanistan) a affirmé que les Taliban, présents en Afghanistan depuis 1994, avaient annoncé la terreur que le monde connaît aujourd’hui en divers points du globe.  « Ce sont les Taliban qui ont lapidé les femmes à mort, qui ont fermé les écoles de filles, qui ont introduit les attaques suicide contre les civils en Afghanistan », a-t-il rappelé, en précisant que les Taliban avaient facilité la création d’Al-Qaida et de Daech.  « Qui les a entraînés?  Qui les a financés? » a-t-il demandé.  Le représentant a identifié trois causes expliquant la montée de la violence terroriste dans son pays: l’acuité des rivalités régionales entre États, les tensions entre militaires et civils s’agissant du contrôle du pouvoir et le déficit de confiance qui a empêché un dialogue constructif.  M. Salarzai a mis en garde contre toute tentative visant à distinguer entre « bons et mauvais terroristes » puisque le terrorisme sous toutes ses formes est intrinsèquement dangereux.  En conclusion, le délégué a souligné la nécessité de réduire les rivalités entre États et de promouvoir la confiance. 

M. DENIS RÉGIS (Haïti) a dit que la communauté internationale devait porter la lutte contre la mouvance terroriste sur le terrain des idées.  Haïti attache le plus haut intérêt à la mise en place d’un dispositif international de lutte, assorti des ressources et des mécanismes de coopération appropriés, visant à contrer les discours idéologiques susceptibles de conduire à la radicalisation.  Il est impérieux de réduire significativement l’attractivité idéologique du terrorisme, car il en tire en grande partie ce qui fait sa force.

Le renforcement de la coopération internationale, régionale et sous-régionale est à cet égard indispensable.  Il est souhaitable que l’ONU et ses institutions et agences spécialisées, dont l’UNESCO, appuient les programmes d’éducation et de sensibilisation que déploient les États, y compris ceux du tiers monde, en vue de renforcer la prise de conscience des risques et des menaces que posent les idéologies terroristes.

Le Gouvernement de Haïti s’évertue de moderniser son système juridique, en y renforçant les dispositions permettant de sanctionner non seulement la provocation à des actes de terrorisme et l’apologie de tels actes, mais aussi la propagation d’idées extrémistes, la diffusion des idéologies axées sur la violence, le discours d’intolérance religieuse et d’incitation à la haine.  De même, la communauté internationale doit être consciente du fait que l’endiguement du terrorisme et des idéologies sous-jacentes passe par le règlement de conflits régionaux qui n’ont que trop durée et l’élimination des foyers de tension habilement exploités par les mouvements terroristes.  

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a insisté sur le fait que la menace terroriste ne met personne à l’abri.  Il a ainsi recommandé d’engager une action collective et des efforts internationaux pour sauver des vies innocentes.  Il a précisé que le terrorisme ne devrait pas être associé à la culture arabo-musulmane.  La lutte antiterroriste doit se faire tant sur le plan militaire que sur le plan de l’idéologie extrémiste, celle-ci déformant les enseignements de l’Islam.  Le Bahreïn a adopté une liste d’organisations terroristes qui tient compte des listes établies à l’échelle régionale.  Il s’emploie aussi à couper l’accès au financement de l’EIIL.  Le Ministre des affaires étrangères de Bahreïn a organisé conjointement avec les États membres du Conseil de coopération du Golfe, un atelier sur la lutte contre les activités terroristes du Hezbollah par des moyens juridiques.

M. RIYAD MANSOUR, Observateur de l’État de Palestine, a affirmé que les partisans de toute idéologie extrémiste devraient être combattus sans relâche, dans le respect des droits de l’homme.  Nous devons mobiliser toutes nos forces pour ce faire, a-t-il dit, avant de prôner une politique de tolérance zéro envers les groupes terroristes.  Il a appelé de ses vœux une réaffirmation du cadre international visant à mettre fin aux conflits de notre époque et défendu le respect de toute vie humaine.  Les actes violents et criminels qui visent à semer la terreur ne peuvent être justifiés quels qu’en soient les objectifs poursuivis, a-t-il dit, avant de mettre en garde contre toute approche sélective.  En conclusion, M. Mansour a affirmé que le terrorisme ne saurait être mis sur le même pied que la lutte pour la liberté des peuples soumis au joug colonial, tels que le peuple palestinien.

M. YE MINN THEIN (Myanmar) a demandé de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme, en plus des mesures sécuritaires et de l’application de la loi, en prenant les mesures nécessaires pour arriver à une inclusion politique, sociale et économique.  Il a souligné le rôle des femmes dans les prises de décisions au sein des plateformes politiques, économiques et sociales.  En ce qui concerne les enfants, il faut leur offrir l’occasion de recevoir l’éducation nécessaire à leur développement en leur enseignant ce qui est juste et ce qui est faux.  Il a mentionné la loi sur la lutte antiterroriste adoptée par son pays en juin 2014, ainsi que les mesures prises pour supprimer le financement du terrorisme et éviter le blanchiment d’argent sale.  Le représentant a aussi fait valoir les conventions internationales et régionales auxquelles le Myanmar est partie dans ce domaine, avant de souligner le rôle crucial de l’ONU pour renforcer la capacité des États Membres à prévenir et lutter contre l’extrémisme violent.

Le représentant de la République arabe syrienne a répondu à ses homologues de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, des « régimes qui diffusent le terrorisme le plus haineux », notamment le wahhabisme, a-t-il dit en les accusant aussi de financer les terroristes et de leur fournir des plateformes de propagandes.  Ils sont derrière plusieurs attaques terroristes, a-t-il affirmé en fustigeant les combattants étrangers qui viennent en Syrie pour retarder la solution à la crise, sachant qu’il y a plus de 50 000 combattants en Iraq et en Syrie.  Il y en a même plus que 30 000 en Syrie, a-t-il dit en dénombrant déjà 24 500 terroristes de nationalité saoudienne.  Des milliers d’autres terroristes saoudiens sont présents dans d’autres États Membres, a-t-il affirmé en dénonçant leurs actes terroristes qui n’ont rien à voir avec l’Islam.  En ce qui concerne la Turquie, qui va transférer des combattants terroristes étrangers jusqu’en Syrie, il a affirmé que le régime turc participait au terrorisme, à travers notamment le commerce du pétrole et le vol d’objets d’art syriens.

Le représentant de la République islamique d’Iran a jugé ironique que le représentant de l’Arabie saoudite accuse l’Iran d’alimenter le terrorisme.  C’est tout à fait le contraire, a-t-il dit en affirmant que « c’est connu de tous ».  Il en a pris pour preuve les déclarations de chefs religieux, comme le grand mufti de la Mecque, qui prêchent des discours sectaires et de haine contre les Shiites.  « Ils se considèrent comme les seuls croyants et ils veulent annihiler les autres groupes musulmans.  Je n’ose même pas penser à ceux qui ne sont pas musulmans. »  Rappelant que cela n’est pas un fait nouveau, il a évoqué un massacre historique de croyants à Tikrīt.  Il a aussi regretté les propos de l’Ambassadeur saoudien contre le Hezbollah qu’il a qualifié d’organisation sectaire et terroriste.  Ce pays musulman trouve des points d’accord avec Israël, allant ainsi à l’encontre de l’unité des musulmans qui est nécessaire pour faire avancer leur bien-être sur la planète, s’est-il indigné.

Le représentant de la Fédération de Russie a repris la parole pour rejeter les insinuations anti-russes faites par les délégations de l’Ukraine et de la Géorgie qui n’ont aucun rapport, a-t-il dit, avec le thème du débat de ce jour.

De son côté, le représentant de l’Ukraine s’est dit déçu par les mêmes arguments fallacieux que le délégué russe a ressassés concernant la situation en Ukraine.  Il a précisé que les agissements de la Fédération de Russie ne se limitaient pas à l’appui aux groupes terroristes mais visaient également à s’assurer de la gouvernance directe dans les régions ukrainiennes occupées.  Le but est de créer un « État marionnette » dans ces régions permettant à Moscou de prendre toutes les décisions qui les concernent, a-t-il soutenu.

La représentante de la Turquie a répondu aux accusations du régime syrien, lequel, a-t-elle précisé « a perdu toute légitimité depuis longtemps ».  Elle a rappelé les souffrances et les destructions causées par le régime en Syrie, avant d’assurer que son pays continuerait d’appuyer le peuple syrien.

Le représentant de la Fédération de Russie a expliqué que son commentaire précédent se rapportait exactement à ce que vient de dire le représentant de l’Ukraine.

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