SC/11964-AFR/3176

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet, M. Gerard van Bohemen (Nouvelle-Zélande):

Les membres du Conseil de sécurité ont fait observer que le 9 juin 2015 marque le début de la quatrième année de l’indépendance de la plus jeune nation du monde, la République du Soudan du Sud.  Ils ont exprimé la profonde déception que leur inspire la conduite du Président Salva Kiir, de l’ancien Vice-Président Riek Machar Teny et d’autres dirigeants qui ont fait passer leurs ambitions personnelles avant le bien de leur pays et de leur peuple et ont mis en péril les fondations de cet État tout juste constitué.

Les membres du Conseil ont constaté que l’échec des deux dirigeants à œuvrer pour la paix s’est traduit par la mort de dizaines de milliers de civils, le déplacement de plus de 2,1 millions de personnes et des attentats mortels dirigés contre les Casques bleus de l’ONU, les déplacés qui bénéficient de la protection des Nations Unies et le personnel humanitaire.  Ils ont réaffirmé que de tels actes ne sauraient être tolérés.  Les membres du Conseil se sont de nouveau déclarés profondément préoccupés par ces 19 mois de violence au Soudan du Sud et par la catastrophe politique, sécuritaire, humanitaire et économique d’origine humaine qui en résulte.

Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus fermes les violations des droits de l’homme et les exactions ainsi que les violations du droit humanitaire international commises au Soudan du Sud, en particulier celles perpétrées dans les États de l’Unité et du Haut-Nil en avril et mai 2015 et rapportées par l’UNICEF et par la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui ont notamment signalé des actes de castration, des viols à grande échelle et l’incendie de maisons dans lesquelles se trouvaient des femmes et des enfants. Ils ont exprimé leur détermination à appuyer tous les efforts engagés pour amener les responsables de ces crimes à en répondre.

Les membres du Conseil ont salué l’action menée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui dirige la médiation depuis le début de la crise, et a souligné que si les efforts de médiation étaient en cours, rien n’indiquait encore que les parties étaient prêtes à cesser de combattre et à s’engager dans un véritable processus de paix.  À cet égard, ils étaient conscients qu’il fallait d’urgence évaluer et remettre en marche le processus politique afin d’élaborer et de mettre en œuvre une solution globale à la crise au Soudan du Sud, et comptaient bien sur les efforts renouvelés de l’IGAD, des amis d’Afrique et de l’extérieur du Soudan du Sud, et de l’Organisation des Nations Unies.

Les membres du Conseil ont rappelé que, le 1er juillet 2015, six individus avaient été désignés aux termes de sa résolution 2206 (2015) et ont réitéré leur détermination à désigner comme devant faire l’objet de sanctions les dirigeants politiques et militaires qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité du Soudan du Sud.

Compte tenu de la détérioration considérable de la situation, les membres du Conseil ont souligné qu’il était urgent et impératif de mettre fin à l’impunité et d’amener les auteurs de crimes à en répondre, attendaient avec intérêt les conclusions et les recommandations de la commission d’enquête de l’Union africaine pour le Soudan du Sud en l’invitant à publier d’urgence le rapport final, et attendaient avec espoir l’issue de la réunion ministérielle de haut niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui doit se tenir le 14 juillet 2015.

 

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