Deuxième Commission
24e & 25e séances – matin & après-midi
AG/EF/3407

Deuxième Commission: 805 millions d’humains souffrant de la faim, des mesures doivent être prises pour garantir le développement agricole et leur sécurité alimentaire

Les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), conscientes que 805 millions de personnes, soit une personne sur 8 dans le monde, souffrent de faim chronique, ont présenté aujourd’hui leurs recommandations en vue d’éliminer ce fléau, ce qui représente un objectif qui ne pourra être atteint qu’en garantissant le développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous.

Saisis du rapport du Secrétaire général sur ces questions et d’un rapport du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, les délégations ont constaté la diminution, de 17%, du nombre de personnes souffrant de la faim depuis 1990.  Cela ne les a pas néanmoins empêchées de s’inquiéter des écarts importants qui persistent entre les régions.  Le Groupe des 77 et la Chine (G77), par la voix du représentant de la Bolivie, a rappelé à cet égard que la grande majorité des personnes souffrant de la faim vivent dans des pays en développement, où 13,5% de la population est sous-alimentée.

Pour arriver à réduire la faim dans le monde, les délégations ont recommandé l’adoption de politiques et de programmes appropriés, ainsi que la mise en place de cadres juridiques.  Le représentant du Guyana a donné en exemple la politique commune agricole de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui vise à maximiser les bénéfices de l’agriculture pour la population.  S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la délégation laotienne a mentionné le Cadre de sécurité alimentaire intégré de l’ASEAN et la Réserve d’urgence de riz de l’ASEAN+3 (APTERR), créés par les États membres de cette Association.

Il faut revitaliser le secteur agricole dans les pays en développement, a préconisé le représentant du G77, suivi en cela par celui de l’Algérie qui a conseillé d’encourager davantage les populations à s’installer dans les territoires ruraux.  Alors que l’on célèbre en 2014 l’Année internationale de l’agriculture familiale, les petits exploitants agricoles et les agriculteurs familiaux ont été appelés à jouer un rôle important dans le développement agricole, du fait de leurs connaissances et pratiques qui contribuent efficacement à l’utilisation durable des semences.

« Être capable de nourrir neuf milliards de personnes d’ici à 2050 nécessitera une meilleure coopération internationale », a déclaré le représentant des Émirats arabes unis.  De nombreux appels ont été lancés en ce sens par d’autres délégations pour que les efforts de développement agricole menés par les pays en développement soient soutenus et complétés par la communauté internationale, notamment en relevant le niveau d’aide publique au développement (APD) et en mobilisant de nouvelles ressources financières.

La représentante des États-Unis, qui a noté que 7 milliards de dollars d’investissements publics et privés avaient été obtenus grâce à la « Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition », a estimé que, quelles que soient les aides accordées aux pays en développement, l’appropriation nationale était un facteur décisif pour réussir dans ce domaine.

Les pays en développement ont aussi reconnu qu’outre l’aide financière attendue, ils avaient besoin du transfert de technologies appropriées afin de développer des pratiques agricoles durables. 

Le débat d’aujourd’hui a également porté sur le manque d’accès des produits agricoles des pays en développement aux marchés commerciaux internationaux.  La majorité des intervenants ont dénoncé le versement de subventions agricoles à leurs producteurs et exportateurs de produits agricoles par les pays développés et l’existence d’autres facteurs de distorsion de marchés, causés par les pratiques agricoles et commerciales de ces pays.  Les États en développement ont exigé l’élimination immédiate de toutes les mesures qui ne sont pas conformes aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), demandant en outre que soit conclu avec succès le Cycle de négociations commerciales de Doha.

Au nom des 12 petits États insulaires en développement du Pacifique, le représentant de Tonga a, pour sa part, attiré l’attention de la Commission sur le gaspillage de nourriture, à l’instar de son homologue du Soudan.  Le représentant de l’Égypte a soulevé, quant à lui, le problème de la désertification, qui touche particulièrement les États arabes, au nom desquels il s’exprimait.

Les États Membres ont montré leur volonté de voir toutes ces questions inscrites dans le futur programme de développement pour l’après-2015.  Selon le Secrétaire général, ce programme devrait comprendre un objectif calqué sur celui proposé par le Groupe de travail et intitulé « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable ». 

À la veille de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition, qui se tiendra du 19 au 21 novembre 2014 à Rome, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), beaucoup d’intervenants ont espéré que ce serait l’occasion de jeter de nouvelles bases pour lutter contre la faim.

La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 29 octobre, à partir de 10 heures, et examinera le point de son ordre du jour intitulé « activités opérationnelles de développement ».

DÉVELOPPEMENT AGRICOLE, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION

Rapport sur les principales décisions et recommandations de politique générale formulées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (A/69/91-E/2014/84)

Au cours de sa session, qui s’est tenue en octobre 2013, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale a été informé de certaines des conclusions de l’édition 2013 du Rapport sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2013).  Ce rapport précise le nombre -842 millions- de personnes, soit environ une personne sur 8 dans le monde, qui souffrait de faim chronique en 2011-2013, contre 868 millions pour la période 2010-2012.  Il explique aussi que les régions en développement prises dans leur ensemble ont enregistré des avancées considérables dans la réalisation de la cible de l’OMD nº1 consacrée à la réduction de la faim.  Cependant, même si globalement la situation s’est améliorée, des écarts importants persistent entre les régions.

Le rapport SOFI 2013 remarque que si la croissance peut se traduire par une augmentation des revenus et un recul de la faim, une croissance économique plus forte ne profite pas forcément à tous.  Il apparaît que la sécurité alimentaire est une question complexe.  Il est plus facile de comprendre ses diverses dimensions –disponibilités, accès, utilisation et stabilité– lorsqu’elle est présentée par le biais d’une série d’indicateurs.  Le même rapport note que la sous-alimentation et la dénutrition coexistent dans de nombreux pays.  Dans certains pays, toutefois, les taux de dénutrition sont considérablement plus élevés que la prévalence de la sous-alimentation.

Il recommande de s’engager sur le long terme à intégrer la sécurité alimentaire et la nutrition dans les politiques et les programmes publics, ce qui est un élément clef de la réduction de la faim.  Selon les constatations du rapport SOFI 2013, il est possible de réduire la faim, même en situation de pauvreté généralisée, en associant des politiques visant à augmenter la productivité agricole, surtout celle des petits exploitants, et des politiques et programmes de protection sociale.  En outre, les envois de fonds effectués par les migrants, dont le montant au niveau mondial est aujourd’hui 3 fois plus élevé que l’aide publique au développement, ont un impact non négligeable sur la pauvreté et sur la sécurité alimentaire.

Au cours d’une discussion sur les agrocarburants et la sécurité alimentaire, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale a noté que le développement des agrocarburants ouvrait des possibilités et impliquait des risques aux niveaux économique, social et environnemental.  Actuellement, la production d’agrocarburants entre parfois en concurrence avec celle de denrées destinées à l’alimentation.   Le Comité a suggéré de mener des actions internationales et nationales concertées, si l’on veut que le développement des agrocarburants et les politiques en la matière soient conformes à l’objectif consistant à éradiquer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition et contribuent à un développement rural durable, tout en respectant les droits fonciers légitimes, et à la réduction de la pauvreté, compte tenu des différents contextes nationaux.

Une autre discussion a porté sur l’investissement dans la petite agriculture en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition, en partant du principe que les petits agriculteurs, dont beaucoup sont des femmes, jouent un rôle central dans la sécurité alimentaire au niveau local et au niveau mondial.  La petite agriculture fournit de nombreux autres avantages en contribuant au maintien de l’emploi et à la réduction de la pauvreté, et en renforçant la gestion durable des ressources naturelles.

Le Comité a en outre examiné le bilan actualisé des consultations visant à élaborer des « principes pour un investissement agricole responsable dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition ».  Il a aussi fait le point sur le processus de consultation mis en place en vue de l’élaboration d’un « programme d’action en faveur de la sécurité alimentaire dans les pays en situation de crise prolongée ».  Enfin, il a approuvé le processus de mise à jour du Cadre stratégique mondial pour la sécurité alimentaire et la nutrition.

Rapport du Secrétaire général « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/69/279)

Le Secrétaire général note que de nombreux pays, s’inspirant de l’ambitieuse vision présentée dans l’initiative « Défi Faim zéro », ont renouvelé leurs efforts pour éliminer la pauvreté, autonomiser les petits exploitants agricoles et les femmes rurales, améliorer l’accès à la nourriture, lutter contre la malnutrition, renforcer la capacité d’adaptation des populations les plus vulnérables, accroître durablement la productivité agricole, adapter l’agriculture aux changements climatiques et à leurs effets, réduire les pertes et le gaspillage de produits alimentaires, et veiller à ce qu’il existe des moyens de mise en œuvre suffisants.  De nouvelles alliances mondiales et régionales se forment pour aborder ces questions, et elles permettront d’asseoir sur une base solide un programme de développement pour l’après-2015 qui tienne dûment compte de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la viabilité de l’agriculture.

De l’avis du Secrétaire général, il est essentiel que le programme de développement pour l’après-2015 comprenne un objectif global similaire à l’objectif 2 de la proposition du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable: « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable ».  Il pourrait également prévoir des cibles tendant à mettre fin à la dégradation des ressources naturelles essentielles à une agriculture durable.

Les objectifs et cibles de développement durable liés à l’agriculture et à la sécurité alimentaire pourraient tendre en priorité à éliminer la faim et la malnutrition, à répondre aux besoins à moyen terme en vue d’assurer la durabilité des systèmes alimentaires et à tenir compte de la nécessité de conserver les ressources naturelles de la planète, précise le Secrétaire général.  Il conseille de s’appuyer sur les dernières conclusions des rapports établis par le Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition du Comité de la sécurité alimentaire mondiale.

Le Secrétaire général rappelle qu’il faut permettre aux pays de déterminer leurs propres stratégies en matière de sécurité alimentaire, qui doivent être élaborées grâce à des consultations avec toutes les parties prenantes.  Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale est bien placé pour leur fournir des conseils adaptés et des outils connexes.

En outre, il prévient que les futurs changements climatiques vont faire planer de nouvelles menaces d’envergure sur la sécurité alimentaire dans de nombreux pays.  Cela oblige les gouvernements à faire des recherches et d’autres investissements pour aider les petits exploitants agricoles à s’adapter.  Il faut aussi poursuivre les efforts visant à améliorer la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des pauvres, notamment en renforçant la protection sociale et les filets de sécurité.  Ces filets peuvent faciliter l’accès aux produits alimentaires en temps de crise, accélérer la réduction de la dénutrition et, s’ils sont bien conçus, créer une demande et stimuler la production des petits exploitants agricoles.

Débat général

M. JULIO LÁZARO MOLLINEDO CLAROS (Bolivie), qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que 805 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique, un problème que connaissaient 13,5% des pays en développement au cours de la période 2012-2014.  Le rapport SOFI 2014, a-t-il noté, a démontré la nécessité de disposer de politiques et programmes appropriés, ainsi que de cadres juridiques et de ressources suffisantes, pour arriver à réduire la faim dans le monde.  Il a aussi été souligné qu’il fallait adopter des approches centrées sur les personnes en ce qui concerne le développement alimentaire, la sécurité alimentaire et la nutrition.  La faim est une violation de la dignité humaine, a-t-il souligné en appelant à prendre des mesures aux niveaux national, régional et international pour y remédier. 

La sécurité alimentaire exige une revitalisation du secteur agricole dans les pays en développement, a poursuivi M. Mollinedo Claros.  Il a précisé qu’il fallait pour cela autonomiser les peuples autochtones, les communautés rurales, les petits exploitants agricoles et les pêcheurs, en leur fournissant une assistance technique et financière.  Les petits exploitants agricoles et les agriculteurs familiaux, avec leurs connaissances et pratiques, jouent un rôle important dans l’utilisation durable des graines et la biodiversité associées à la production alimentaire, a-t-il relevé.  Il a apprécié à cet égard que l’on célèbre actuellement l’Année internationale de l’agriculture familiale. 

Le représentant du Groupe des 77 et la Chine a invité les États Membres à renforcer les capacités des différents pays, notamment par le biais de la coopération internationale, pour qu’ils puissent préserver une bonne nutrition de leur population par le biais des pratiques culturelles et environnementales.  Il a demandé d’augmenter les investissements ciblés en vue de renforcer la production alimentaire mondiale.  Il faut, a-t-il ajouté, mobiliser de nouvelles ressources financières provenant de toutes les sources, afin de parvenir à un développement alimentaire durable.  Il a aussi demandé de poursuivre les délibérations sur le développement alimentaire, la sécurité alimentaire et la nutrition dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015.  Enfin, il a dénoncé le versement de subventions ainsi que l’existence d’autres facteurs de distorsion de marchés causés par les pratiques agricoles et commerciales des pays développés qui ont gravement affecté le secteur agricole des pays en développement.  Il a demandé l’élimination immédiate de ces mesures qui ne sont pas conformes aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi que la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha.

M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a remarqué que les activités dans le domaine agricole étaient cruciales pour créer des emplois et des opportunités en matière d’entreprenariat, ainsi que pour la subsistance des populations et la réduction des maladies non transmissibles.  Ces questions sont essentielles pour maintenir la stabilité, la sécurité et le développement durable des Caraïbes, a-t-il ajouté.  Il a mentionné les efforts entrepris dans la région en vue de maximiser les bénéfices de l’agriculture pour la population, notamment en suivant la politique commune agricole élaborée par la CARICOM.

M. Talbot a aussi parlé de la treizième Semaine de l’agriculture des Caraïbes, qui a été célébrée ce mois-ci au Suriname, et qui avait pour thème la transformation de l’agriculture grâce aux exploitations familiales.  Les expériences de la CARICOM en matière d’agriculture durable, a-t-il indiqué, ont montré la nécessité d’adopter une démarche cohérente s’appuyant sur des politiques complémentaires, et ce, dans un cadre systémique.  Il a aussi expliqué que, du fait que de nombreux petits exploitants des pays en développement vivent au bord de l’insécurité alimentaire, une réduction immédiate du gaspillage alimentaire dans ces pays pourrait avoir un effet direct sur leurs capacités et moyens de subsistance.

Nous œuvrons à la transformation de l’agriculture afin qu’elle soit plus adaptée aux besoins, ce qui nécessite des partenariats notamment avec la communauté internationale, a ajouté le représentant.  Il a conseillé aux États Membres et aux acteurs de la scène internationale de donner leur appui aux initiatives agricoles régionales.  Les pays vulnérables de la CARICOM, a-t-il précisé, ont besoin d’un appui ciblé pour que les petites exploitations soient pérennes.  Il a émis l’espoir que la CARICOM puisse coopérer avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a (FAO) pour que le traitement et la commercialisation des produits agricoles soient capables d’offrir aux populations des aliments à des prix abordables et de bonne qualité nutritive.  En outre, il a demandé de mettre en œuvre rapidement les mesures pertinentes prises dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID).  En ce qui concerne le programme de développement pour l’après-2015, M. Talbot a demandé d’aborder de manière cohérente les questions de développement agricole, de sécurité alimentaire et de nutrition.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a dit que l’insuffisance de production, la volatilité des prix des denrées alimentaires, les distorsions créées sur le marché et le système de commerce international demeurent une menace à la sécurité alimentaire.  Alors que 805 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, il a estimé que la communauté internationale et les Nations Unies jouaient un rôle critique pour soutenir le développement de l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.  Il a rappelé que la production agricole était aussi un pilier du développement économique.  Il a souligné l’importance d’investir dans la productivité agricole, et a dit que renforcer l’accès de la production agricole des pays du Sud aux marchés mondiaux permettrait de stabiliser les prix des denrées alimentaires.  Il a espéré que le Cycle de négociations commerciales de Doha permettra d’aboutir à un marché agricole juste et équitable en corrigeant les distorsions du commerce agricole créées par le versement de subventions injustes par les pays développés à leur secteur agricole. 

Soulignant les efforts qu’a déployés l’ASEAN pour assurer les objectifs de sécurité alimentaire, le représentant des États membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est a cité la mise en place du Cadre de sécurité alimentaire intégré de l’ASEAN et de son plan d’action « Sécurité alimentaire de l’ASEAN (SPA-FS) », ainsi que l’initiative Réserve d’urgence de riz de l’ASEAN+3 qui sont des initiatives visant à répondre aux besoins alimentaires des populations des États membres de l’ASEAN lorsque le besoin se fait sentir.  Il a précisé que les ministres de l’agriculture et des forêts des États de l’ASEAN se sont réunis en septembre 2014, au Myanmar, pour adopter le cadre révisé de sécurité alimentaire intégré de l’ASEAN et son plan d’action pour la période 2015-2020.  Afin de s’attaquer aux nouveaux défis et objectifs de la sécurité alimentaire à long terme.  Il a rappelé que sera lancée, le 5 décembre, l’Année internationale de la Terre 2015. 

Au nom des 12 petits États insulaires en développement du Pacifique, M. MAHE’ULI’ULI SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a jugé indispensable de s’attaquer aux pertes et au gaspillage de nourriture tout au long de la chaîne de transformation et de valorisation des produits alimentaires si nous voulons faire face aux besoins de la population mondiale.  Il a expliqué que, pour nourrir leur population, les petits États insulaires étaient tributaires de l’importation d’aliments, dont la mauvaise qualité contribue à l’augmentation des maladies non transmissibles.  Précisant que les recettes tirées de l’exploitation des ressources de l’environnement marin sont une part importante du budget national des petits États insulaires, il a appelé à reconnaître la dimension sociale des océans en tant que source d’emplois et de culture.  Il faut inclure dans le programme de développement durable pour l’après-2015 un objectif distinct sur la gestion des océans et des mers, a-t-il insisté.  Les changements climatiques sont la principale menace qui se pose aux petits États insulaires du Pacifique, a dit le représentant en prévenant que les terres fertiles et l’eau potable deviendront plus rares avec la multiplication annoncée des catastrophes naturelles et la salinisation des terres due à la montée du niveau des océans.  S’agissant des solutions, il a rappelé que la Conférence sur les petits États insulaires qui s’est tenue à Samoa en septembre dernier ouvre la voie à de nombreuses solutions viables pour renforcer les pratiques d’agriculture durable des petits États insulaires.

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) qui a parlé au nom du Groupe des États arabes, a rappelé qu’une personne sur 8 souffre de la faim dans le monde.  Il s’est inquiété de la hausse des prix des produits alimentaires, du déséquilibre des saisons agricoles et du manque d’eau, du au réchauffement climatique.  Assurer la sécurité alimentaire est un défi urgent à relever, a-t-il lancé, appelant à consolider les efforts visant à la renforcer.  Il a également demandé d’intégrer les problèmes liés à l’alimentation et l’agriculture dans les futurs objectifs de développement durable et le programme de développement pour l’après-2015, se félicitant des travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable à ce sujet.

Le représentant de l’Égypte a demandé à la communauté internationale de mener une action globale et coordonnée pour faciliter le transfert des technologies agricoles vers les pays en développement, afin qu’ils soient davantage en mesure de relever les défis.  Il faut aussi soutenir les petits exploitants agricoles et faciliter l’accès de leurs produits aux marchés, a-t-il recommandé.  Expliquant que tous les pays arabes ont des terres arides et sèches, il a noté que ce problème ne faisait que s’accroître avec la désertification.  Le Groupe arabe est donc résolu à œuvrer avec les Nations Unies et tous les pays du monde pour éliminer la faim dans le monde, a-t-il assuré.  Il a enfin plaidé en faveur de l’élimination des subventions offertes au secteur agricole par les pays développés.

M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, Union européenne, a déclaré qu’il fallait prêter attention à la volatilité excessive des prix, qui peut avoir des effets dévastateurs sur les plus pauvres et les plus vulnérables.  C’est pour cette raison que l’Union européenne (UE) continue de soutenir la transparence sur les marchés, de même que la stabilité, notamment grâce au Système d’information sur les marchés agricoles et à la Plateforme pour la gestion des risques agricoles.  L’Union européenne, dont l’une des priorités est la gestion responsable de l’eau et la protection des ressources, soutient également les efforts en cours pour répondre aux problèmes des pertes et du gaspillage agricoles.  

Le représentant a également indiqué que l’Union européenne continue d’investir dans l’alimentation équilibrée, en particulier en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 2 ans.  La sous-nutrition, en tant que cause de crises humanitaires, doit être abordée d’une manière multisectorielle, incluant des objectifs de nutrition, de sécurité alimentaire, de santé, d’eau ou encore d’éducation.  L’Union européenne reste disposée à aider les pays qui souhaitent réduire le nombre d’enfants victimes de la malnutrition, a dit le représentant. 

M. FERNANDO SARDENBERG ZELNER GONÇALVES (Brésil) a rappelé que les populations de 33 États ne survivent que grâce à l’assistance alimentaire.  Il a souligné le problème que posent le développement et la commercialisation d’aliments peu nutritifs, mais dont la consommation contribue à la montée de l’obésité et de nombreuses maladies non transmissibles.  Alors que le monde doit faire face aux besoins alimentaires de neuf milliards de personnes d’ici à 2050, il a jugé indispensable d’améliorer la productivité et de libéraliser les règles du marché commercial agricole des pays occidentaux, qui reste extrêmement protégé du fait de subventions et de règles sanitaires et phytosanitaires souvent artificielles qui bloquent l’entrée des produits agricoles des pays en développement.  Il a souligné le rôle essentiel que jouent les petites exploitations agricoles en matière de sécurité alimentaire.  Il a expliqué que la mise en place de programmes alimentaires dans les écoles au Brésil permet de stimuler la demande en produits locaux et génère une activité économique dans les zones les plus enclavées.  

Mme IRIT LILIANE (Israël) s’est inquiétée des faibles niveaux de productivité agricole dans le monde.  Elle a estimé que le meilleur moyen d’augmenter cette productivité était de soutenir les petits exploitants agricoles pour leur permettre d’augmenter leurs rendements.  Elle a rappelé que les petits exploitants agricoles sont responsables de 56% de la production agricole dans le monde, et de 80% en Afrique.  Elle a expliqué que les efforts pour éliminer la pauvreté et augmenter la productivité agricole devaient autonomiser les petits exploitants agricoles et les femmes rurales.  En 25 ans, Israël a multiplié par 7 sa productivité agricole malgré un climat sec et des terres arides, a-t-elle indiqué, avant de préciser que 40% des légumes récoltés en Israël sont produits dans le désert.

Mme PATTAMAWADEE AUEAREECHIT (Thaïlande) a déclaré qu’en dépit des efforts déployés par son pays pour résoudre le problème de la faim, la Thaïlande reste confrontée au défi de la malnutrition, en particulier infantile.  C’est dans ce contexte que les autorités ont mis en place des programmes d’éducation alimentaires en direction des enfants, notamment dans les écoles, a indiqué la représentante.  

Elle a estimé que la question posée par la diminution des sols fertiles est d’une importance capitale si on veut répondre aux défis de la faim dans le monde.  C’est pour cette raison que la Thaïlande soutient le lancement de la première « journée mondiale des sols », a indiqué la représentante.  La Thaïlande appelle en outre à l’élimination de toutes les formes de subventions agricoles et autres mesures de distorsion, qui sont incompatibles avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Paquet de Bali.  Ces mesures mettent en péril l’économie agricole des pays en développement, en limitant l’accès de leurs produits aux marchés mondiaux et en réduisant leurs capacités à éradiquer durablement la pauvreté, à accélérer leur développement et à renforcer leur sécurité alimentaire, a-t-elle conclu. 

M. TIM MAWE (Irlande) a invité la communauté internationale à suivre une double démarche pour faire face à l’insécurité alimentaire, en menant des interventions aux niveaux local et mondial.  L’Irlande, a-t-il indiqué, a atteint l’an dernier l’objectif de consacrer 20% de son budget d’aide à des activités liées à l’élimination de la faim.  Nous avons promis de doubler nos investissements dans le domaine de la nutrition d’ici à 2020, a-t-il ajouté.  À l’échelle internationale, nous appuyons les programmes de recherche agricole au profit des plus pauvres.  Il a conseillé d’encourager les petites exploitations agricoles à travailler en partenariat avec le secteur privé.  Il a aussi recommandé d’autonomiser les femmes, qui ont un rôle important à jouer dans le secteur agricole.  Enfin, il a salué ce qui est fait dans le cadre de l’initiative Renforcer la nutrition (Scaling Up Nutrition - SUN) qui est un instrument privilégié pour arriver à de réels changements.

M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a rappelé que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20), « L’avenir que nous voulons », avait reconnu le besoin d’assurer la sécurité alimentaire et avait réaffirmé l’engagement mondial en faveur du droit à l’accès à une alimentation nutritive, suffisante et sûre.  Le développement alimentaire, la sécurité alimentaire et la nutrition doivent être au cœur du programme de développement pour l’après 2015, a-t-il ajouté.  Il a ensuite indiqué que les Sri-Lankais avaient été parmi les premiers au monde à mettre en place des réserves hydriques pour gérer l’irrigation agricole, le pays devenant ainsi le « grenier à blé de la région ».

Dans ce pays où 29% de la main-d’œuvre est employée dans le secteur de l’agriculture, le Gouvernement subventionne les engrais et a mis en place un système de pensions, ainsi qu’une assurance contre les destructions de récoltes, a indiqué le représentant.  M. Kohona a aussi souligné les progrès accomplis par l’industrie de la pêche depuis 2009.  Il a également indiqué que son pays avait fait un don de riz au Programme alimentaire mondial (PAM).  Enfin, il a mentionné que le Gouvernement du Sri Lanka fournit des suppléments protéinés aux femmes enceintes, à celles qui allaitent, ainsi qu’aux enfants.

M. NASREDINE RIMOUCHE (Algérie) a estimé qu’assurer la sécurité alimentaire des populations était de la responsabilité première de chaque pays.  Les États doivent consacrer une part suffisante de leurs ressources nationales à l’investissement dans l’agriculture, mais il est aussi de la responsabilité de la communauté internationale de garantir aux pays défavorisés un niveau suffisant d’aide publique au développement (APD).  M. Rimouche a invité les États Membres à redonner du dynamisme à ce secteur et à attirer davantage les populations vers les territoires ruraux.  Il a conseillé, pour cela, de moderniser les infrastructures et le cadre de vie.  Il faudra aussi, a-t-il ajouté, valoriser les ressources naturelles.

M. Rimouche a souligné que très peu de pays africains disposent de ressources suffisantes pour faire face à leurs besoins courants et à leurs besoins de développement à long terme, d’où la forte dépendance qu’ils ont envers l’APD.  Il a souhaité la mise en place d’une gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire, qui laisse la place à la concertation multilatérale et consacre pleinement le droit à l’alimentation.  Il a espéré que la deuxième Conférence internationale sur la nutrition, qui se tiendra le mois prochain à Rome, sous l’égide de la FAO et de l’OMS, serait l’occasion de jeter de nouvelles bases pour lutter efficacement contre la faim.  En ce qui concerne l’Algérie, il a mentionné la politique de renouveau agricole et rurale nationale, adoptée pour la période 2009-2014, qui mobilise près de 13,7 milliards de dollars.

M. AL JASSAR (Koweït) s’est inquiété des niveaux de gaspillages et de pertes d’aliments.  Les quantités de produits gaspillés permettraient de répondre aux besoins alimentaires des 800 millions de personnes qui souffrent de la faim, a relevé le représentant.  Il a salué l’importance du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui est la principale plateforme internationale et intergouvernementale ouverte sur les questions relatives à l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.  Il s’est particulièrement inquiété des conséquences négatives des changements climatiques sur la capacité des pays à faire face à leurs objectifs de développement agricole et de sécurité alimentaire.   Mettant l’accent sur l’importance de la protection de l’environnement, il a indiqué que le Koweït avait adopté, le 13 juillet dernier, un projet de loi comprenant 9 chapitres et 181 articles sur la protection de l’environnement, dont la protection de la qualité de l’air et celle de l’environnement marin.

M. PURNOMO A. CHANDRA (Indonésie) a déclaré que résoudre le problème de la faim dans le monde exige l’adoption et l’usage de nouveaux moyens révolutionnaires, comprenant notamment la coopération transsectorielle, le soutien à la recherche scientifique, l’amélioration des infrastructures agricoles ou encore le transfert de technologies.  Le vrai défi à relever reste cependant celui de la mobilisation de la volonté politique nécessaire pour agir et soutenir les actions nécessaires, a-t-il dit.   

Résoudre certains défis qui se posent en matière d’alimentation va exiger une coopération internationale accrue en matière agricole et maritime dans le but de protéger la biodiversité et les ressources stratégiques, a ajouté le représentant.  Des efforts doivent être faits pour développer des technologies abordables qui améliorent les capacités de production, tant dans le domaine agricole que dans celui de la pêche, tout en sécurisant le marché alimentaire, a ajouté le représentant de l’Indonésie.  

Mme ZAKIA EL MIDAOUI (Maroc) s’est particulièrement inquiétée de la situation de la Corne de l’Afrique et de la région du Sahel qui font face à des sécheresses récurrentes qui sont sources de crises alimentaires.  Elle a expliqué que le Maroc, qui est un importateur net de denrées alimentaires, a redéfini ses missions et objectifs à atteindre en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire.  Elle a cité la mise en place en 2002 du Plan Maroc vert, qui vise à réduire la facture des importations.  Elle a évoqué le soutien accordé à l’agriculture familiale, qui occupe 40% des gens actifs, dans le but d’améliorer la productivité et le niveau de vie des agriculteurs.  Parmi les autres initiatives, elle a cité l’adoption de techniques modernes d’irrigation et la lutte contre le criquet pèlerin.  

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a recommandé d’adopter une approche intégrée pour assurer la sécurité alimentaire, plaidant en faveur de pratiques agricoles durables et de la prise de mesures pour limiter le gaspillage.  L’autonomisation des femmes et des communautés locales est aussi un moyen important pour garantir la sécurité alimentaire, a-t-elle ajouté.  Elle a invité les États Membres à conclure avec succès le Cycle de négociations commerciales de Doha pour permettre l’accès aux marchés des produits des pays en développement et créer ainsi de nouvelles possibilités pour ces pays.  Elle a également demandé de respecter la diversité biologique et les modes de vie des populations autochtones.

Les objectifs de développement durable ne peuvent pas être réalisés sans relever les défis relatifs à l’agriculture, a-t-elle ensuite expliqué.  Elle a préconisé qu’une aide soit apportée aux pays en développement dans ce domaine.  La représentante a également souligné la pertinence de l’Alliance mondiale des régions arides, créée par le Qatar, qui lutte contre la pénurie d’eau, la sécheresse et l’insécurité alimentaire.

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a parlé de la vulnérabilité de son pays en matière de développement alimentaire.  Il a indiqué notamment que l’agriculture de subsistance concerne 48 % des foyers ruraux namibiens.  Le Gouvernement de la Namibie soutient le secteur agricole, a-t-il assuré, par le biais de son plan de développement et en assurant la promotion des normes de sécurité alimentaire.  Le Gouvernement œuvre aussi en faveur de la promotion de la mécanisation agricole, de la création de centres d’agrotechnologie et de la mise en place de régimes d’agrofinancement.

Sur le plan international, le représentant a demandé de mettre en place un « système commercial universel, ouvert, non discriminatoire, équitable, multilatéral et basé sur des règles ».  À cet égard, il a appelé de ses vœux la conclusion du Cycle de négociations de Doha.  Il a aussi demandé à la communauté internationale de faciliter l’accès des pays en développement aux technologies agricoles, et de renforcer l’assistance qu’ils apportent au secteur agricole de ces pays.  Rappelant la vulnérabilité de pays comme la Namibie aux changements climatiques, il a parlé notamment de la sécheresse et des pertes en biodiversité causées par ce phénomène.  Pour parvenir à une production agricole prospère, il faut réaménager les terres sèches et dégradées, a-t-il expliqué.  Enfin, il a souligné le rôle important des femmes dans le secteur agricole et appelé à le renforcer.

M. AL HURAIMEL (Émirats arabes Unis) a salué les efforts du système que font les Nations Unies pour promouvoir la sécurité alimentaire et la nutrition en mettant l’accent sur la recherche de solutions aux causes profondes de la faim et de la malnutrition.  « Être capable de nourrir neuf milliards de personnes d’ici à 2050 nécessitera une meilleure coopération internationale », a déclaré le représentant avant d’appeler à mettre en œuvre des moyens pour promouvoir la productivité agricole à tous les niveaux.  Il a appelé à soutenir l’agriculture familiale comme moyen d’intensifier la production agricole.  Il a expliqué que son pays a aidé à mettre en place des partenariats pour soutenir le développement agricole dans de nombreux pays en développement.   

M. MAMADOU COULIBALY (Burkina Faso) a déclaré que l’économie agricole de son pays repose essentiellement sur un modèle familial dont la production est destinée à l’autoconsommation.  Mais le secteur agricole burkinabé ambitionne de se moderniser et d’être compétitif à l’horizon 2025, dans le but d’atteindre le premier Objectif du Millénaire pour le développement qui porte sur l’élimination de l’extrême pauvreté et la faim, a assuré le représentant.  Mais le Burkina est confronté à un manque de ressources financières qui limite la portée de ses investissements, a-t-il noté.  Pour y remédier, le pays s’est engagé dans un vaste chantier de réformes structurelles qui ont abouti à d’importants résultats.  Il a adopté une politique d’ouverture aux investisseurs étrangers, supprimé le contrôle des prix, et a révisé l’ensemble du dispositif législatif consacré aux investissements et renforcé les droits et garanties octroyés aux investisseurs, a encore déclaré M. Coulibaly. 

Si la politique du Burkina Faso connaît des résultats intéressants, la crise humanitaire qui secoue le Sahel pourrait cependant avoir des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire, a prévenu le délégué, indiquant que son pays avait accueilli 60 000 réfugiés venant de la sous-région.  Face à cette situation, il est impératif que la communauté internationale se penche sur cette menace qui pèse sur la survie de 18 millions de personnes, a-t-il conclu.  

Mme JILL DERDERIAN (États-Unis) a cité la mise en place d’initiatives telles que la « Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition », qui a permis d’attirer 7 milliards de dollars en investissements publics et privés depuis sa création.  Quelles que soient les aides, l’appropriation nationale est décisive pour réussir, a prévenu la représentante des États-Unis.  Nous attendons avec impatience la tenue de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition, prévue à Rome en novembre prochain, pour promouvoir de nouvelles initiatives qui seront de nature à faire face à nos objectifs en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire.  Elle s’est félicitée que la Conférence sur les océans, organisée par le Secrétaire d’État John Kerry ait été l’occasion de mettre l’accent sur les menaces liées à la surpêche

M. ANG KUANCHENG (Chine) a regretté le peu d’avancées majeures au niveau mondial en termes de productivité agricole et de sécurité alimentaire.  Il a recommandé d’aider les pays en développement à stimuler ce secteur.  Il a aussi plaidé en faveur d’un environnement commercial international plus favorable au commerce des produits agricoles.  Il a demandé, à cet égard, de lutter contre le protectionnisme et de faire aboutir le Cycle de négociations de Doha.  Le représentant a aussi demandé d’intégrer le développement alimentaire, la sécurité alimentaire et la nutrition dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il faut pouvoir soutenir les efforts des pays en développement dans ce secteur, en leur offrant des financements, en y transférant les technologies nécessaires et en donnant à leurs produits un accès aux marchés, a-t-il prévenu.

En Chine, nous avons atteint une autonomie en matière de production alimentaire, s’est félicité le représentant en précisant que son pays nourrit 20% de la population mondiale avec seulement 9% des terres arables et 6% des réserves d’eau douce du globe.  Depuis 2004, a-t-il ajouté, la production alimentaire en Chine n’a fait que progresser.  Il a assuré que la Chine pourrait maintenir la sécurité alimentaire de sa population sur le long terme, grâce à sa production locale.  Le représentant a ensuite expliqué comment son pays aide les pays en développement, en particulier ceux de l’Afrique, pour progresser dans ce domaine, notamment grâce à des activités de formation.

M. IBRAHIM (Malaisie) a indiqué que la Malaisie déployait beaucoup d’efforts en vue de parvenir à la sécurité alimentaire, dans le cadre de son Plan de transformation économique et de sa politique nationale agroalimentaire 2011-2020 dont l’objectif est de garantir à sa population un approvisionnement adéquat en alimentation.  Le Gouvernement entreprend de transformer le secteur agroalimentaire en un secteur viable, en augmentant les revenus des personnes qui travaillent dans ce domaine, a-t-il indiqué.  Il a aussi mentionné les efforts menés pour contrer les effets des changements climatiques, notamment par le développement et la production d’engrais et la gestion des maladies qui affectent les récoltes.

La sécurité alimentaire doit figurer en priorité dans les programmes internationaux d’aide, a-t-il ajouté.  En ce qui concerne les changements climatiques, le représentant a souhaité que les pays développés renforcent leurs engagements en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’endiguer le réchauffement de la planète, car les conséquences de ces phénomènes nuisent beaucoup au développement agricole.  Il a émis l’espoir que la communauté internationale continuerait à trouver des solutions pour accroître les investissements dans l’agriculture et stimuler la productivité alimentaire mondiale.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a expliqué que son pays est devenu un exportateur important de denrées alimentaire contribuant aujourd’hui à hauteur de 20% aux exportations mondiales de riz.  Elle a souhaité que les efforts du Viet Nam trouvent une résonnance régionale et internationale pour servir d’exemple à d’autres pays pour qu’ils atteignent les objectifs de développement agricole.  L’attribution de terres aux ménages agricoles et la reconnaissance du droit d’utilisation des sols ont été des mesures décisives pour encourager la productivité agricole, a-t-elle expliqué.  Elle a aussi parlé de l’importance de programmes de protection sociale dans la lutte contre la faim.  Elle a souligné l’importance du programme « Défi Faim zéro », qui a été lancé en 2012 lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.

M. DIANGUINA DIT YAYA DOUCOURÉ (Mali) a indiqué que le Gouvernement du Mali a décidé d’accorder 15% du budget de l’État malien à l’agriculture en 2015.  Il a rappelé que l’agriculture occupe 80% des actifs maliens.  Il a dit que l’objectif de son pays est de hisser le Mali au rang des plus grands producteurs ouest-africains de viande, de lait et de poissons d’eau douce.  M. Doucouré a indiqué que le Gouvernement malien a adopté un programme décennal de sécurité alimentaire et nutritionnelle, dont l’objectif consiste à vaincre la faim et assurer la sécurité alimentaire à l’horizon 2017.  Il a dit que l’objectif de parvenir à la sécurité alimentaire implique un accès aux micronutriments, à l’eau salubre, à l’hygiène et à l’assainissement, aux services de santé de bonne qualité, aux bonnes pratiques au niveau de l’allaitement exclusif, à une amélioration de la sécurité alimentaire des ménages et à une bonne pratique nutritionnelle de la part des ménages.

M. SHATRUDHWAN PRASAD SHARMA POKHAREL (Népal) a salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et notamment l’objectif nº2, qui a été proposé sur la question du développement alimentaire, de la sécurité alimentaire et de la nutrition.  Il a rappelé que l’agriculture est une « bouée de sauvetage » pour de nombreuses économies du monde, dont celle du Népal.  Expliquant les problèmes que doit surmonter son pays dans ce domaine, il a parlé de la hausse des prix, de la faiblesse de l’approvisionnement, de la fuite de la main d’œuvre et de l’impact des changements climatiques.  Le déclin de la biodiversité des terres est un autre problème auquel fait face le Népal, a dit M. Pokharel.

Le représentant a invité la Commission et les États Membres à aborder le problème de la faim sous l’angle de la disponibilité, de l’accès et de l’offre d’aliments.  Il a déploré la négligence dont est objet le secteur agricole, demandant de développer l’utilisation des technologies dans ce domaine, et de les rendre abordables.  Il a également demandé de renforcer l’APD, qui doit bénéficier notamment au secteur agricole.  Les questions de développement alimentaire et de sécurité alimentaire doivent être prioritaires dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il ajouté.

M. ADA MOUSSA (Niger) a indiqué que l’agriculture et l’élevage constituaient le secteur le plus important de l’économie du Niger.  Mais, a-t-il expliqué, les aléas climatiques, le caractère encore traditionnel des méthodes de production et la forte pression démographique limitent le potentiel de ce secteur.  C’est pourquoi le Niger s’est très tôt doté d’un dispositif national de prévention et de gestion des catastrophes et des crises, composé du système d’alerte précoce et de la cellule de crise alimentaire, a dit M. Moussa.  Il a aussi mentionné le programme de renaissance, qui comporte notamment l’initiative « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens » ou « 3N », dont l’objectif principal est de renforcer les capacités nationales de production alimentaire, d’approvisionnement et de résilience face aux crises alimentaires et aux catastrophes.

M. Moussa a évoqué les aménagements institutionnels, techniques et financiers qui ont dû être opérés pour soutenir cet objectif, comme la création du Haut-Commissariat à l’initiative 3N, la création de la Banque agricole et l’élaboration de kits d’information à l’attention des usagers des services et crédits agricoles.  Le Niger a, en outre, été un des 10 premiers pays africains à mettre en œuvre certains objectifs africains en matière agricole adoptés en 2003 à Maputo dans le cadre de l’Union africaine, notamment celui de consacrer 10% du budget de l’État à l’agriculture.  Enfin, dans le cadre des discussions portant sur le programme de développement pour l’après-2015, il a jugé important de tenir compte de l’interdépendance entre l’eau, la Terre nourricière, l’énergie, la science et la technologie, et le secteur de l’agriculture.   

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que les efforts déployés à ce jour en matière agricole et alimentaire n’ont pas porté leurs fruits puisque une personne sur 8 dans le monde souffre toujours de la faim, un an avant la date butoir de la réalisation des OMD.  Il a aussi regretté que la productivité agricole ait été obtenue au détriment d’autres facteurs essentiels pour la qualité de vie des populations.  Notant que seulement 5% des agriculteurs du Mozambique ont recours à des engrais, il a dit la volonté de son pays de créer les capacités institutionnelles nécessaires pour contribuer à développer la productivité de manière viable.  Il a cité un programme qui vise à rassurer les investisseurs et à les encourager à investir dans la productivité agricole.  L’autonomisation des communautés permet non seulement de consolider le secteur agricole, mais aussi d’améliorer la situation des groupes vulnérables, a-t-il ajouté.

M. GODWIN O. AGAMAH (Nigéria) a indiqué qu’il y a plus d’enfants dont la croissance souffre ou est affectée aujourd’hui en raison de la malnutrition qu’il y a 20 ans.  Il a félicité le Secrétaire général pour avoir lancé en 2012 le programme « Défi Faim zéro ».  Il a souligné les efforts menés par le Nigéria pour parvenir à une bonne transformation de son secteur agricole dans l’objectif de libérer l’énorme potentiel de ce secteur et de créer 3,5 millions d’emplois agricoles.  Il a souligné aussi les efforts déployés par son pays pour promouvoir une utilisation durable de l’eau et la distribution de variétés améliorées de semences. 

M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a parlé du Programme national d’investissement agricole de la Côte d’Ivoire, qui découle du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique adopté dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le programme national vise notamment à relancer la croissance agricole à un taux de 9% par an d’ici à 2015, et à réduire l’insécurité alimentaire.  Il vise aussi à créer des emplois dans ce secteur, notamment pour les jeunes.  M. Bamba a également mentionné les réformes pertinentes entreprises dans son pays, comme la création d’un environnement propice à l’investissement privé dans la production, la transformation et la commercialisation.  Grâce à la pertinence du Programme national, la Côte d’Ivoire est éligible depuis 2012 à la Nouvelle Alliance du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition, s’est-il félicité. 

M. Bamba a aussi parlé des plateformes de partenariat public-privé mises en place tant dans le domaine des cultures de rente que dans celui des produits vivriers comme le riz, où le déficit national était évalué en 2012 à près de 50% des besoins.  En 2013, le Gouvernement ivoirien a mis en place le Fonds d’appui au développement du secteur vivrier.  Le représentant a également souligné que le problème de la sécurité alimentaire était lié aux questions de transport, de distribution et de prix.  Parmi les mesures prises par son gouvernement dans ces domaines, il a cité la réhabilitation d’ouvrages hydroagricoles et de pistes rurales.  Il a en outre assuré que le Gouvernement ivoirien œuvrait en faveur d’un meilleur accès de la population à une alimentation saine, diversifiée et équilibrée.  Enfin, il a plaidé en faveur d’une coopération internationale qui intègre le transfert de technologies et le renforcement des capacités.

M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a déploré que l’enrichissement de certaines régions du monde n’ait pas permis d’améliorer la sécurité alimentaire de ceux qui vivent dans d’autres régions.  Il a demandé de comprendre l’interdépendance complexe qui existe entre toutes les questions liées au développement agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition.  Il a dès lors recommandé d’adopter une approche intégrée pour aborder ces thèmes et problématiques.  Le représentant a apprécié les efforts menés pour que le futur programme de développement pour l’après-2015 en tienne compte.  Il a ensuite parlé du programme de développement de la production agricole du Bélarus, son pays, et de sa coopération avec la FAO, ainsi que des mesures qui permettent de réaliser la vision nationale en matière de sécurité alimentaire.

Mme KOUMÉALO ANATE BALLI (Togo) a expliqué que le secteur agricole contribue à 40% du PIB du Togo et emploie 70% de la population active.  Elle a dit que le Gouvernement du Togo avait l’intention de faire du secteur agricole le moteur du développement économique du pays.  Elle a cité la mise en place d’un programme qui a aidé 60 000 agriculteurs, 13 000 éleveurs, 1 600 pécheurs et 500 maraichers à améliorer le rendement de leur unité de production.  Elle a parlé de l’aménagement de 12 sites couvrant une surface totale de 650 hectares dans le cadre du projet d’aménagement agricole planifié visant à faciliter l’accès à la terre aux couches les plus défavorisées de la population, dont les femmes et les jeunes.  Elle a indiqué que le président du Togo a reçu cette année un prix spécial de la FAO pour ses efforts de lutte contre la faim au Togo.

 Au nom des pays les moins avancés (PMA), TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a indiqué que le secteur agricole des PMA ne représente que 20 % du PIB de ces pays alors que 70% de la population en dépend directement.  Il a noté qu’un tiers des aliments sont gaspillés dans le monde, et a ajouté que ce gaspillage, quand il se produit dans les pays en développement, est surtout dû au manque d’installations de stockage.  Notant que « nous devons être capables de multiplier par 3 la productivité agricole pour répondre aux besoins futurs en alimentation », le représentant des PMA a souligné la nécessité d’améliorer le rendement des petits exploitants et d’améliorer l’accès à des infrastructures d’irrigation.  Il a appelé à la mise en œuvre de la Déclaration d’Istanbul et du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés, conçus pour aider les pays les plus pauvres à sortir de la pauvreté, avec comme objectif d’éliminer la faim d’ici à 2020.  Le représentant des PMA a demandé la création de banques alimentaires pour faire face aux urgences alimentaires dans les PMA  et réduire l’instabilité des prix.   

M. K. M. ALI (Soudan) a réaffirmé le droit des peuples et des individus de vivre sans souffrir de la faim (droit à l’alimentation).  Chacun doit avoir accès à des produits alimentaires en quantité suffisante et de bonne qualité, a-t-il relevé.  Il a noté les effets négatifs qu’ont les changements climatiques sur la sécurité alimentaire, comme la dégradation des sols, les sécheresses et les émissions de gaz à effet de serre, problèmes qui sont aggravés par le gaspillage alimentaire.  Il a aussi mentionné le manque d’accès aux marchés dont souffrent les produits agricoles des pays en développement, avant de demander aux pays développés de mettre fin à leurs politiques protectionnistes.  Venant à la situation de son pays, qui dépend largement du secteur de l’agriculture, il a mentionné les efforts menés au Soudan en faveur du développement agricole.  Il a ainsi expliqué que des projets avaient été mis en place en vue de venir en aide aux petits exploitants agricoles, ce qui a permis de réduire les taux de chômage. 

M. ALI HAJILARI (République islamique d’Iran) a recensé les défis à relever pour faire face à l’insécurité alimentaire.  Il faut lancer des actions coordonnées venant de la part de la communauté internationale dans son ensemble, a-t-il préconisé.  Il a ainsi noté qu’il fallait encore, dans de nombreux pays, atteindre les OMD relatifs à l’éradication de la pauvreté et à la réduction de la faim et de la malnutrition.  Il faut aussi faire face au manque d’investissements dans le secteur agricole, en vue de renforcer la capacité productive des pays en développement, a dit le représentant.  Il a en outre recommandé de réduire la volatilité excessive des prix des produits alimentaires, avant de dénoncer les subventions agricoles et autres pratiques auxquelles ont recours les pays développés et qui causent des distorsions dans le commerce international.

Pour relever tous ces défis, le représentant a conseillé d’accroître la coopération internationale en vue de renforcer les capacités des pays en développement.  Il a plaidé en faveur du transfert de technologies et du renforcement des investissements dans le secteur agricole.  Il a aussi demandé d’éliminer les mesures unilatérales coercitives prises contre certains pays.  Il a ensuite prôné une plus grande coopération entre les différentes entités du système des Nations Unies et d’autres organisations intergouvernementales, ainsi qu’avec les institutions financières internationales, ceci afin de mieux surmonter les obstacles au développement agricole. 

Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a dit que le développement agricole et la sécurité alimentaire sont prioritaires pour le Gouvernement de la Mongolie.  Elle a indiqué que le secteur agricole représente 16% du PIB  et 14% des recettes d’exportation mongoles.  Elle a indiqué que son pays avait atteint l’autonomie et l’autosuffisance s’agissant de la production de blé et de pommes de terre.  Elle a dit que la Mongolie manquait de ressources financières et de compétences techniques pour atteindre ses objectifs en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire.  Elle a mentionné les difficultés particulières rencontrées par la Mongolie liées au fait que la saison agricole n’y dure que trois mois en raison de la haute altitude et de la rigueur de l’hiver.  Elle a ajouté que la production de bétail représente 77% de la production agricole en précisant que cette production était menacée par des conditions climatiques aléatoires et la fréquence des catastrophes naturelles.  

M. BAI (Fidji) a déclaré que l’instabilité excessive des cours des denrées alimentaires venait s’ajouter aux autres problèmes structurels des petits pays insulaires.  Il a estimé que le transfert de technologies était essentiel pour trouver les meilleures méthodes de production permettant de garantir l’autonomie alimentaire des petits États insulaires.  Il s’est particulièrement inquiété des conséquences de la montée du niveau de la mer et de la fréquence croissante des catastrophes sur la fertilité des sols des petits États insulaires.  Il a appelé à créer un système d’échanges mondiaux plus juste en supprimant les subventions et autres freins à l’accès au marché des produits des pays en développement.    

M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a jugé indispensable que la communauté internationale prenne des mesures en adoptant une démarche intégrée pour faire face au problème de la faim dans le monde.  Ce n’est que grâce à une croissance économique équitable, à la création d’emplois et au développement du secteur agricole qu’on pourra y arriver, a-t-il prévenu.  Au Nicaragua, le Gouvernement fait en sorte que la population ait accès à une alimentation suffisante et saine, a indiqué le représentant.  Selon la FAO, le Nicaragua a atteint l’OMD visant à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim.  Il n’y a plus que 20% de personnes souffrant de malnutrition, a-t-il ajouté.

Le représentant a estimé que, sans investir dans le microcrédit et dans le secteur agricole, on ne pourra pas avancer dans la voie du développement agricole.  Pour ce qui est du programme de développement pour l’après-2015, il a conseillé de viser l’agriculture durable par le biais d’une meilleure utilisation des connaissances des peuples autochtones et de faciliter l’accès aux marchés pour les petites exploitations agricoles.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, prévoir l’élimination des subventions agricoles des pays développés qui entravent le développement agricole des pays en développement.

M. ANDREW KIHURANI (Kenya) a indiqué que 40% du PIB de son pays provient de son secteur agricole.  Ce secteur fournit la majorité des emplois au Kenya et entretient des liens forts avec le secteur des services, comme ceux de la banque et de l’assurance.  Il a regretté que l’agriculture des pays en développement reste vulnérable face aux impacts des changements climatiques.  Il a noté le coût élevé des engrais, problème qui s’ajoute à la hausse des cours des prix des denrées alimentaires.  Le continent africain consacre 35 milliards de dollars par an pour importer des aliments, alors que 50 à 60% des terres arables inutilisées du monde se trouvent en Afrique subsaharienne, a-t-il aussi relevé.

Le représentant a ensuite expliqué ce qui est fait au plan national au Kenya pour renforcer le secteur agricole, et qui et basé sur la Stratégie nationale de développement du secteur agricole.  Le Kenya a aussi élaboré un plan d’action national sur la nutrition qui est sur le point d’être finalisé, a-t-il ajouté.  Il a souligné l’importance des petits exploitants agricoles et des exploitations familiales.  Enfin, il a lancé un appel en faveur de la régulation des marchés, pour limiter le rôle des acteurs non commerciaux dans le marché des produits alimentaires.

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a noté que 850 millions de personnes souffraient encore de la faim à travers le monde, bien que nous ayons observé une diminution de 17% du nombre de personnes souffrant de faim chronique depuis 1990.  Il a fustigé la culture du gaspillage, observable dans les sociétés des pays riches et a condamné particulièrement la destruction délibérée de denrées alimentaires afin d’en garder les prix hauts, une pratique courante dans les pays industrialisés.  L’Observateur permanent du Saint-Siège a jugé inadmissible que 51 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent chaque année de la faim, dont 7 millions meurent.  Il a estimé que la famille est essentielle dans la lutte contre la faim.  Il a appelé à reconnaître l’importance de la famille pour mieux lutter contre la faim.  Il a espéré que la deuxième Conférence internationale sur la nutrition, qui se tiendra à Rome du 19 au 21 novembre 2014, organisée conjointement par la FAO et l’OMS, sera l’occasion d’avancer dans le domaine du développement agricole et de la sécurité alimentaire.  

Intervenant à son tour, au nom du Fonds international de développement agricole (FIDA) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO), M. THOMAS YANGA, du Programme alimentaire mondial (PAM), a parlé des progrès modestes accomplis en Afrique subsaharienne et en Asie occidentale en matière de développement agricole.  Il a noté l’importance croissante des mesures de protection sociale dans l’agenda mondial de la sécurité alimentaire.  Il a appelé les États à revoir la manière dont ils produisent, consomment et procèdent à l’échange et au commerce des denrées alimentaires.   Au-delà de la faim, il a noté que 1,4 milliard d’adultes souffrent d’obésité et de surpondération en précisant que cette situation entraine aussi une prolifération des maladies non transmissibles.  Il a espéré que la deuxième Conférence internationale sur la nutrition, qui se tiendra à Rome du 19 au 21 novembre 2014, et qui sera organisée conjointement par la FAO et l’OMS, sera l’occasion d’améliorer les politiques alimentaires.

 

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