CS/11230

Le Conseil de sécurité renforce les capacités de la MINUSS pour remédier à la détérioration rapide de la situation au Soudan du Sud

24/12/2013
Conseil de sécuritéCS/11230
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7091e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENFORCE LES CAPACITÉS DE LA MINUSS POUR REMÉDIER À LA DÉTÉRIORATION RAPIDE

DE LA SITUATION AU SOUDAN DU SUD


Même avec des moyens supplémentaires, il ne sera pas possible

de protéger tous les civils, avertit le Secrétaire général, qui a exhorté les parties à trouver une solution politique


Profondément alarmé par la détérioration rapide de la sécurité et de la situation humanitaire au Soudan du Sud, le Conseil de sécurité a approuvé, cet après-midi, l’augmentation temporaire de l’effectif global de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) aux fins de la protection des populations civiles et de la fourniture d’aide humanitaire.


Par la résolution 2132 (2013), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité a décidé que la Mission comprendra une composante militaire et une composante de police, comptant respectivement jusqu’à 12 500 militaires et 1 323 policiers.  Dans son dernier rapport sur le Soudan du Sud*, le Secrétaire général indiquait que la Mission comptait, au 17 septembre, 6 935 soldats et 713 agents de police.


Le Conseil autorise également, de façon provisoire, le transfert de contingents, d’éléments habilitants et de multiplicateurs de force d’autres missions, en particulier de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) seront également sollicitées.


Les États Membres doivent faciliter le déploiement et redéploiement des moyens depuis et vers la MINUSS, souligne le Conseil, tout en les engageant tous à participer à la mobilisation de contingents et de ressources menée par les Nations Unies.


En adoptant la présente résolution, le Conseil de sécurité a approuvé les recommandations du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, formulées dans la lettre** qu’il a adressée au Président du Conseil, le 23 décembre.


S’exprimant après le vote, le Secrétaire général a souligné qu’il était déterminé à faire en sorte que la MINUSS ait les moyens de s’acquitter de sa tâche principale qui est de protéger les civils.  Il s’est dit confiant que le Conseil de sécurité et les États Membres continueront de fournir le personnel, l’équipement et le soutien logistique, qui sont essentiels au déploiement des troupes supplémentaires.


« Sans un tel soutien, le Secrétariat des Nations Unies ne sera pas en mesure de déployer rapidement les capacités additionnelles demandées », a averti M. Ban.  Il a ensuite affirmé qu’il ne sera pas possible, même après le renforcement de la Mission, de protéger tous les civils qui sont dans le besoin au Soudan du Sud.  Il a rappelé que les parties au conflit doivent mettre immédiatement fin aux hostilités.


Convaincu que le dialogue politique était la seule voie à suivre pour résoudre la crise, le Secrétaire général a indiqué qu’il avait appelé à plusieurs reprises le Président Salva Kiir et les responsables de l’opposition à se rendre à la table des négociations.  « Ils doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que leurs partisans comprennent que la poursuite des violences, ethniques ou autres, est totalement inacceptable », a-t-il insisté.


De son côté, le représentant du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, a assuré que son gouvernement restait solidaire avec la communauté internationale pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires.  « Le Gouvernement du Soudan du Sud fait tout ce qui est en son pouvoir, dans des circonstances très difficiles, pour rétablir le calme et la stabilité dans les zones troublées du pays. »


« Les Sud-Soudanais ne veulent pas retomber dans les abysses de la guerre, dont ils ont souffert pendant plus d’un demi-siècle », a-t-il déclaré.  Le représentant a en outre salué « l’esprit de la déclaration » faite aujourd’hui par le Président Kiir qui, a-t-il dit, appelle à la cessation immédiate « de la violence, du ciblage ethnique et des activités illégales ».  Cette déclaration, a-t-il ajouté, appelle également le docteur Riek Machar et les forces qui le soutiennent à relever le défi de la paix, de l’unité et de l’édification de la nation.


*S/2013/651

**S/2013/758


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD


Lettre datée du 23 décembre 2013, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2013/758)


Texte du projet de résolution (S/2013/760)


Le Conseil de sécurité,


Se disant profondément alarmé et préoccupé par la détérioration rapide de la sécurité et de la situation humanitaire au Soudan du Sud du fait du conflit politique et des violences imputables aux dirigeants politiques du pays qui en ont résulté,


Rappelant ses déclarations à la presse des 17 et 20 décembre 2013 et ses résolutions 1996 (2011), 2046 (2012), 2057 (2012) et 2109 (2013), et prenant note de la lettre du Secrétaire général datée du 23 décembre 2013 (S/2013/758),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République du Soudan du Sud,


Condamnant les combats et les violences ciblées contre les populations civiles et groupes ethniques, ou autres communautés bien déterminés dans l’ensemble du pays et qui ont fait des centaines de morts et de blessés et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes,


Condamnant également les violations des droits de l’homme et les exactions qui auraient été commises par toutes les parties, dont des groupes armés ou les forces de sécurité nationales, et soulignant que quiconque est responsable de violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme doit en répondre,


Constatant avec satisfaction que les moyens d’enquête de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) en matière de droits de l’homme ont été renforcés avec l’appui du Haut-Commissariat aux droits de l’homme,


Se félicitant de l’initiative prise par le Groupe ministériel de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine, en vue d’engager le dialogue et de servir de médiateur entre les principaux dirigeants, et exhortant toutes les parties à s’associer à cette initiative,


Félicitant la MINUSS des mesures diligentes qu’elle a prises en exécution de son mandat pour donner refuge dans ses locaux et porter autrement assistance aux civils prisonniers des combats,


Condamnant avec la plus grande fermeté les attaques et menaces contre le personnel de la MINUSS et les installations des Nations Unies, exigeant de toutes les parties qu’elles respectent l’inviolabilité des locaux des Nations Unies et s’abstiennent de toute violence contre les civils qui y sont rassemblés et, à cet égard, condamnant à nouveau l’attaque perpétrée le 19 décembre contre le camp d’Akobo, dans laquelle deux soldats de la paix indiens ont trouvé la mort, un autre blessé et au moins 20 personnes recherchant la protection de la Mission,


Estimant que la situation qui règne au Soudan du Sud continue de menacer la paix et la sécurité régionales et internationales,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Demande l’arrêt immédiat des hostilités et l’ouverture immédiate d’un dialogue;


Exige de toutes les parties qu’elles coopèrent pleinement avec la MINUSS à l’exécution de son mandat, en particulier en ce qui concerne la protection des civils, et souligne qu’aucune entrave à l’aptitude de la Mission à s’acquitter de son mandat et aucune attaque contre le personnel des Nations Unies ne seront tolérées;


Approuve la recommandation du Secrétaire général tendant à voir temporairement accroître l’effectif global de la MINUSS aux fins de la protection des populations civiles et de la fourniture d’aide humanitaire;


Décide en conséquence, vu l’urgence de la situation, que la MINUSS comprendra une composante militaire et une composante de police, unités de police constituées y compris, comptant respectivement jusqu’à 12 500 militaires, tous grades confondus, et 1 323 policiers, et prie le Secrétaire général de surveiller en permanence le nouveau niveau des effectifs militaires et de police de la Mission, de lui rendre compte des mesures prises pour donner suite à la présente résolution dans un délai de 15 jours et, ensuite, de lui faire rapport au moins tous les 30 jours;


Autorise le Secrétaire général à prendre les mesures nécessaires pour que les missions coopèrent entre elles et, en cas de besoin et après que le Conseil aura de nouveau examiné la question, pour procéder à la constitution de forces et de matériel complémentaires, et autorise, à hauteur du plafond des effectifs fixés au paragraphe 4 et de façon provisoire, le transfert de contingents, d’éléments habilitants et de multiplicateurs de force d’autres missions, en particulier de la MONUSCO, de la MINUAD, de la FISNUA, de l’ONUCI et de la MINUL, sous réserve de l’accord des pays fournisseurs de contingents et sans préjudice de l’exécution des mandats de ces missions des Nations Unies;


Exhorte les États Membres concernés à faciliter le déploiement et le redéploiement de moyens depuis et vers la MINUSS et engage tous les États Membres à participer à la mobilisation de contingents et de ressources menée par les Nations Unies;


Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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