AG/10281

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENGAGE LES ÉTATS MEMBRES À PRENDRE DES MESURES POUR ASSURER L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS D’UNISPACE III

20/10/2004
Communiqué de presse
AG/10281


Assemblée générale

37e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENGAGE LES ÉTATS MEMBRES À PRENDRE DES MESURES POUR ASSURER L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS D’UNISPACE III


L’Assemblée générale a adopté sans vote, ce matin, un projet de résolution tel que modifié et amendé oralement*, sur l’examen de l’application des recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE III).


Par ce projet de résolution, que présentaient le Canada, le Chili, le Mexique, le Nigéria, les Pays-Bas, le Pérou, la Roumanie et la Suède, l’Assemblée générale engage tous les gouvernements, les entités du système des Nations Unies ainsi que les entités intergouvernementales et non gouvernementales menant des activités ayant trait à l’espace à prendre les mesures requises pour assurer l’application des recommandations d’UNISPACE III, et en particulier de la résolution intitulée « Millénaire de l’espace: la Déclaration de Vienne sur l’espace et le développement humain ».


L’Assemblée générale, qui réaffirme l’importance de la coopération internationale pour accroître les avantages à tirer de l’exploration et l’utilisation de l’espace au service du développement humain, demande également aux États Membres de fournir des contributions au Fonds d’affectation spéciale pour le Programme d’applications des sciences spatiales avant la fin de 2004.


La Déclaration de Vienne, signée en 1999 à l’issue d’UNISPACE III, offre une stratégie permettant d’utiliser l’espace pour relever les défis mondiaux tels que la pauvreté, la dégradation de l’environnement ou encore les catastrophes naturelles, a rappelé, en guise de préambule, le Président de l’Assemblée générale, M. Jean Ping.  M. Ping, qui s’est félicité du grand nombre de projets concernant le développement de l’Afrique, et a constaté la synergie entre les recommandations d’UNISPACE III et les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique qu’il préside a joué un rôle clef dans la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III à l’échelle de la planète, a déclaré M. Adigun Ade Abiodun.  Dans ces efforts, il n’était pas seul, a-t-il précisé, présentant son rapport sur l’application des recommandations d’UNISPACE III, contenu dans une note du Secrétaire général (A/59/174), puisqu’il a été aidé par un certain nombre de pays, de leurs agences spatiales et de leurs institutions concernées, ainsi que des entités des Nations Unies et de différentes organisations non gouvernementales ou intergouvernementales.  Le rapport du Comité est le produit des efforts réalisés par toutes ces entités, a-t-il souligné.


Au cours du débat qui a suivi, le représentant du Pérou a estimé qu’UNISPACE III avait permis une nouvelle approche, consistant à regarder l’espace à partir de la Terre.  Selon lui, l’utilisation pacifique de l’espace est essentielle pour l’intégration dans une société au sein de laquelle l’information serait davantage placée au centre de l’activité économique. 


Le représentant du Chili a relevé pour sa part le manque de volonté politique décisive pour mettre en place des programmes articulés autour des technologies spatiales, constituant ainsi un obstacle à la promotion de projets de développement humain.  Constatant que la technologie spatiale était pleine de promesse pour renforcer le droit inaliénable à la vie, il a souhaité une mise à jour de la diplomatie, encore régie, selon lui, par des règles doctrinaires traditionnelles, afin d’y inclure une composante scientifique et technologique.


Par ailleurs, le Président de l’Assemblée générale a annoncé que la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement de 2004 et la Conférence pour les annonces de contribution au Programme alimentaire mondial se tiendraient le mercredi 3 novembre 2004 dans la matinée.  Les annonces de contributions volontaires aux programmes de 2004 de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient auront lieu le lundi 12 décembre 2004 dans la matinée.


Outre les orateurs cités, les représentants des Pays-Bas (au nom de l’Union européenne), du Japon, des États-Unis, de la Chine, de l’Indonésie, de l’Autriche, de la France, de la Fédération de Russie, de l’Inde, du Mexique et du Venezuela ont également pris la parole.


L’Assemblée générale se réunira en séance plénière demain à 10 heures pour un débat commun portant sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et autres.


*A/59/L.4


EXAMEN DE L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DE LA TROISIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR L’EXPLOITATION ET LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE EXTRA-ATMOSPHÉRIQUE


Note du Secrétaire général (A/59/174)


Le Secrétaire général a transmis à l'Assemblée générale le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique sur l'application des recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'exploration et les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (UNISPACE III).


Le rapport indique que le bien-être et l’avenir de tous les pays sont étroitement liés aux techniques spatiales, qui sont devenues un outil efficace et indispensable pour résoudre des problèmes de développement durable et répondre aux besoins fondamentaux de l’humanité dans de nombreux domaines, tels le logement, la nourriture, l’énergie, les communications, les transports, la santé, la migration, la situation des réfugiés et l’enseignement.  L'utilisation des sciences et techniques spatiales permet également de mieux gérer les catastrophes naturelles et d’en atténuer les effets, d’exploiter la télémédecine et la télésanté dans les régions défavorisées et d’assurer un développement économique régional autrement impossible, souligne le document. L’application des recommandations d’UNISPACE III s'inscrit donc dans la réalisation des Objectifs généraux de développement adoptés par le Sommet du Millénaire, le Sommet mondial sur le développement durable et le Sommet mondial sur la société de l’information.  Prenant conscience de l’importance des techniques spatiales, de nombreux pays, y compris des pays en développement, ont commencé à investir pour développer leurs propres capacités spatiales, explique le document.


Le rapport couvre les points suivants: « Dispositifs d’application des recommandations d’UNISPACE III », « Progrès réalisés dans l’application des recommandations », « Synergie entre l’application des recommandations d’UNISPACE III et les textes issus des conférences mondiales tenues sous l’égide du système des Nations Unies et d’autres initiatives mondiales », « Évaluation du processus d’application des recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE III) » et « La voie à suivre ».


Le rapport propose une série de mesures concrètes visant à exploiter les applications spatiales en vue de la réalisation des objectifs généraux de développement durable au niveau mondial; coordonner les capacités spatiales au niveau mondial; exploiter les applications spatiales en vue de la réalisation d’objectifs spécifiques destinés à répondre aux besoins du développement humain au niveau mondial; et assurer le développement général des capacités.


Le document suggère entre autres l’élaboration d’une stratégie mondiale intégrée de surveillance de l’environnement visant à garantir une utilisation durable des écosystèmes.  Il se penche également sur les efforts à entreprendre pour améliorer les services médicaux et de santé publique grâce aux techniques spatiales; encourager la coopération concernant l’étude des objets spatiaux gravitant sur une orbite proche de la Terre qui constituent un danger pour la société; améliorer le partage des connaissances par l’accès universel aux services de télécommunications spatiales; et trouver des sources de financement pour exploiter les applications spatiales aux fins des activités de développement.


Enfin, le rapport examine les étapes à entreprendre pour renforcer le rôle du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, de ses sous-comités et de son secrétariat dans l’application des recommandations d’UNISPACE III.


Déclarations


Le Président de l’Assemblée générale, M. Jean Ping (Gabon), a estimé que la Déclaration de Vienne, signée en 1999 à l’issue de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE III) offrait une stratégie permettant d’utiliser l’espace pour relever les défis mondiaux tels que la pauvreté, la dégradation de l’environnement ou encore les catastrophes naturelles.  Dans ce dernier domaine, il s’est ainsi félicité que cinq agences spatiales aient mis leurs infrastructures à la disposition des autorités chargées de la protection civile en leur fournissant gratuitement des images satellites pour soutenir leurs opérations d’urgence, en application de la Charte internationale sur l’espace et les grandes catastrophes.  Ce dispositif, a-t-il précisé, a déjà été activé plus de 50 fois depuis novembre 2000, pour répondre aux effets dévastateurs d’inondations, de glissements de terrain, de tremblements de terre et d’autres catastrophes naturelles, dont la majorité s’est produite dans les pays en développement.


M. Ping a salué la mise en place par le Bureau des affaires spatiales d’un service de téléassistance opérationnel 24 heures sur 24, permettant aux organismes compétents des Nations Unies d’obtenir les images satellites dont ils ont besoin dans leurs opérations de secours.  Il a noté les progrès de la télémédecine et particulièrement dans la lutte contre les maladies infectieuses.  Il s’est félicité du grand nombre de projets concernant le développement de l’Afrique et a constaté à cet égard la synergie entre les recommandations d’UNISPACE III et les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. ADIGUN ADE ABIODUN, Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, qui a présenté le rapport du Comité, a affirmé que cinq ans s’étaient écoulés depuis que le Secrétaire général avait exhorté le Comité à faire en sorte que la Déclaration de Vienne sur l’espace et le développement humain ne soit pas que des mots, mais une force vivante qui changera les vies des générations futures.  La Déclaration de Vienne, a-t-il ajouté, contient une stratégie qui vise à s’attaquer aux défis mondiaux par le biais de l’utilisation de la science et des technologies spatiales et de leur application.  Les actions clefs auxquelles appelle la Déclaration de Vienne couvrent des domaines tels que la protection de l’environnement, de la terre et la gestion de ses ressources, l’utilisation de l’espace pour la sécurité humaine, le développement et le bien-être de l’homme, les connaissances scientifiques, la mise en valeur de l’éducation et de la formation et le renforcement des activités spatiales dans le cadre du système des Nations Unies.  Le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique a joué un rôle clef dans la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III à l’échelle de la planète, a-t-il ajouté.  Mais il n’a pas été seul dans ces efforts, puisqu’il a été aidé par un certain nombre de pays, de leurs agences spatiales et de leurs institutions concernées, ainsi que des entités des Nations Unies et de différentes organisations non gouvernementales ou intergouvernementales.  Le rapport du Comité est le produit des efforts réalisés par toutes ces entités, a-t-il souligné.


M. AMINU B. WALI (Nigéria) s’est félicité des progrès réalisés dans l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Il a souligné le rôle essentiel joué par son pays dans la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III.  Le Nigéria, a-t-il indiqué, fait partie, avec l’Algérie, la Chine, la Turquie et le Royaume-Uni, d’un programme de lancement de satellite d’observation des catastrophes.  Le Gouvernement nigérian a également approuvé, a-t-il poursuivi, le lancement en 2006, d’un satellite de communication couvrant l’Afrique afin de faire face aux carences dans l’échange d’information et au fossé numérique sur le continent.  Son pays collabore parallèlement avec l’Algérie et l’Afrique du Sud pour produire et lancer une constellation de satellites destinés à fournir, à un prix raisonnable et en temps réel, des données permettant d’assurer une meilleure production agricole, de mieux gérer les catastrophes naturelles, de mesurer la désertification et la déforestation et leur impact sur la production alimentaire.  Il a noté que cette initiative entrait dans le cadre de la plate-forme du NEPAD pour l’excellence scientifique.


Le représentant a en outre présenté le projet de résolution A/59/L.4 intitulée « Examen de l’application des recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique », dont les coauteurs sont le Chili, le Mexique, le Pérou, la Roumanie, la Suède, ainsi que par le Canada et les Pays-Bas.


M. ARJAN HAMBURGER (Pays-Bas), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a souligné l’importance de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui met en œuvre nombre des recommandations d’UNISPACE III, par exemple en essayant d’améliorer l’accès universel à la navigation spatiale et aux système de positionnement et la connaissance scientifique à travers des activités coopératives.  Les buts et les principes d’UNISPACE III correspondent aux objectifs de l’ESA et constituent les bases de ses activités de coopération, a-t-il affirmé.  Selon le représentant, les recommandations d’UNISPACE III contribuent à relever des défis telles que l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim ou la réalisation du développement durable.  Le représentant a encouragé tous ceux qui se sont investis dans le travail entrepris à poursuivre leurs efforts dans le même élan.  Il a souhaité en outre un financement adéquat pour mettre en œuvre les recommandations d’UNISPACE III.


M. HIROSHI ISHIKAWA (Japon) a dressé le bilan du Groupe de travail présidé par son pays sur le renforcement des capacités à travers le développement de ressources humaines et budgétaires, dans le cadre d’UNISPACE III.  Il a estimé prioritaire de promouvoir le partage d’information et de matériel pédagogique, de mieux coordonner les activités internationales ou encore de favoriser la distribution de livrets éducatifs, afin de former la prochaine génération.  Il a par ailleurs indiqué que l’agence spatiale japonaise participait à titre d’observateur à la mise en œuvre de la Charte sur l’espace et les catastrophes naturelles.  Il a souligné la contribution active, dans ce domaine, de son pays, qui accueillera à Kobe, en janvier 2005, la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles.  Il s’est félicité de la reconnaissance par le G-8 d’Évian de l’importance de l’observation de la Terre, compte tenu de l’ampleur des problèmes environnementaux dans le monde.  En conclusion, il a estimé que l’espace était une frontière commune à toute l’humanité, qui offrait des possibilités infinies.


M. KENNETH HODGKINS (États-Unis) a déclaré que le programme spatial américain, comme le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, avait vu le jour en pleine guerre froide, au milieu d’une rivalité pour obtenir la suprématie dans les domaines des missiles et de l’espace.  Heureusement, au fil des années ce conflit a disparu, a-t-il ajouté, précisant que les activités spatiales étaient désormais considérées comme un instrument de progrès humain et de coopération internationale.  Les États Membres et les observateurs du Comité ont convenu que le moment était venu de fixer des nouvelles orientations pour les Nations Unies, a-t-il souligné.  Le représentant a estimé qu’UNISPACE III avait été la dernière conférence majeure des Nations Unies du XXe siècle.  Il a affirmé que son pays soutenait le Plan d’action d’UNISPACE III et s’attachait à œuvrer, tant au niveau national qu’international, afin de faire en sorte que le maximum de recommandations possibles puissent être respectées.


M. SUN LAIYAN (Chine) a indiqué que son gouvernement avait toujours appuyé l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et contribuait à l’application des recommandations d’UNISPACE III.  Il a estimé que toutes les activités spatiales devraient servir la paix et la sécurité internationales.  La Chine, a-t-il ajouté, prône une coopération spatiale plus étroite, fondée sur l’égalité et le progrès communs.  Il a précisé que le programme spatial chinois favorisait le développement de gros satellites de communication, afin de consolider progressivement l’industrie nationale.  Il a également indiqué que son pays cherchait à améliorer la capacité de son lanceur longue marche et souhaitait établir un système d’observation de la Terre composé de petits satellites, avec des applications météorologiques, dans le suivi de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes naturelles.  Il a également cité les vols habités et l’exploration de l’espace lointain, deux domaines destinés à assurer le développement durable du programme spatial chinois.  En conclusion, il a estimé que le XXIe siècle devait être caractérisé par un nouvel élan donné à la recherche spatiale.


M. SAMODRA SRIWIDJAJA (Indonésie) a affirmé que le développement de la science et de la technologie dans les domaine des activités spatiales extra-atmosphériques ont montré quels énormes avantages on pouvait en tirer pour l’éducation, la santé, la gestion de l’environnement, la gestion des ressources naturelles, la gestion des catastrophes naturelles, les prévisions météorologiques, la communication et la navigation satellitaire.  Toutefois, a-t-il ajouté, les avantages pratiques n’ont pas été répartis de façon égale entre tous les peuples.  Une partie du monde en développement doit encore tirer les avantages de ces applications, a-t-il estimé.  Le représentant a déclaré que des fonds devraient être disponibles pour financer les progrès futurs et le développement de la technologie extra-atmosphérique.  Il a en outre souhaité que le Comité des utilisations de l’espace extra-atmosphérique poursuive ses efforts dans la promotion de la coopération internationale, notamment entre les pays développés et les pays en développement afin de permettre à ces derniers d’avoir un accès plus important à ces activités.  Il a souligné par ailleurs que des synergies pourraient être développées entre les activités de suivi d’UNISPACE III et celles des conférences mondiales des Nations Unies.


M. RAIMUNDO GONZALEZ ANINAT (Chili) a estimé que la technologie spatiale ne devait pas être présentée comme un luxe mais au contraire devait être mise au service de ceux qui sont dans le besoin pour résoudre les problèmes humanitaires et sociaux.  Les satellites, a-t-il poursuivi, sont des outils indispensables pour créer les conditions du développement durable et de la sécurité humaine.  Il a souligné le fossé qui existe entre l’énorme potentiel des technologies spatiales et le faible engagement des pays pour les placer en tête des priorités. Constatant que l’effort de sensibilisation avait réussi au niveau des Nations Unies, il a estimé qu’il revenait maintenant aux gouvernements de transformer les recommandations en actions tangibles.  Le manque de volonté politique décisive pour mettre en place des programmes articulés autour des technologies spatiales constitue un obstacle à la promotion de projets de développement humain, a-t-il déclaré.  Il a souhaité une mise à jour de la diplomatie, encore régie, selon lui, par des règles doctrinaires traditionnelles, afin d’y inclure une composante scientifique et technologique.  Il n’y a pas d’activité humaine qui ne puisse être abordée à travers la technologie spatiale, a-t-il estimé, en citant l’identification des ressources naturelles, les migrations, le contrôle des maladies infectieuses comme le paludisme ou le choléra, le trafic de drogue ou d’armes, ou encore la prévention des catastrophes naturelles.


Le représentant a estimé que l’inégal accès aux connaissances et à l’éducation constituait un obstacle structurel majeur.  La faim et la pauvreté persistent, a-t-il ajouté, alors que les applications spatiales pourraient être utilisées pour améliorer les rendements, développer de nouvelles cultures, gérer les ressources côtières ou étendre les horizons de la biotechnologie.  La technologie spatiale est pleine de promesse pour renforcer le droit inaliénable à la vie, a-t-il conclu, en insistant sur la question clef de l’accès au savoir et à la connaissance.


M. WALTHER LICHEM (Autriche) a affirmé que la Déclaration de Vienne sur l’espace et le développement humain adoptée à la troisième Conférence des Nations Unies sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique avait fourni une nouvelle orientation de fond à la communauté spatiale ayant des incidences institutionnelles.  L’espace est désormais reconnu pour sa capacité à contribuer à relever des défis auxquelles la communauté internationale doit faire face, a-t-il poursuivi.  Selon le représentant, le défi qui se présente aujourd’hui en termes institutionnels est de développer les liens qui existent entre l’espace et l’économie, l’environnement et les questions sociales aux niveaux régional, mondial et international.  Des étapes importantes ont déjà été franchies, a-t-il estimé.


M. GÉRARD BRACHET (France) a déclaré que la Conférence UNISPACE III avait souligné combien les techniques spatiales, au-delà de celles qui sont les plus connues du grand public, telles l’exploration et les télécommunications, étaient en mesure de contribuer à une très large gammes d’activités et de besoins de l’humanité.  Par exemple, a-t-il précisé, les applications spatiales permettent d’améliorer la connaissance et la gestion de l’environnement au sens le plus large, que ce soit dans le domaine de la météorologie, de la climatologie, de la prévision et de la gestion des catastrophes naturelles, de l’agriculture, des ressources halieutiques ou de l’aménagement du territoire.  Elles fournissent aussi des solutions permettant de répondre aux besoins des populations vulnérables dans le domaine de la santé par la télémédecine, voire par la télé-épidémiologie, ou dans le domaine de l’éducation grâce aux techniques de télé-enseignement.  De même, a-t-il poursuivi, elles contribuent à l’amélioration de la sécurité dans le domaine des transports, grâce aux systèmes de positionnement par satellite, et de recherche et de sauvetage.  Dans tous ces domaines, la France conduit de nombreux projets, a-t-il précisé, amenant le pays à nouer des partenariats avec la plupart des pays disposant d’une agence spatiale.  L’espace est en effet un domaine de coopération internationale intense et croissante, a-t-il observé.  Le représentant a ajouté que la France apportait une contribution substantielle aux efforts de mobilisation de nouvelles sources de financement, notamment par le biais de l’Agence spatiale européenne, dont elle assure plus du quart du financement.


M. VITALIANO GALLARDO (Pérou) a estimé qu’UNISPACE III avait permis une nouvelle approche, consistant à regarder l’espace à partir de la Terre.  L’utilisation de la technologie spatiale doit être mise au service de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit, ajoutant que l’utilisation pacifique de l’espace était essentielle pour l’intégration dans un société au sein de laquelle l’information est de plus en plus placée au centre de l’activité économique.  L’accès aux nouvelles technologies permet d’accroître les capacités de développement, a-t-il estimé.  Il a cependant remarqué que le manque de progrès dans la diffusion de cette nouvelle démarche constituait un obstacle de taille, notamment chez les responsables politiques.  Il a ajouté que des ressources plus substantielles et un effort d’information plus large devait permettre cette prise de conscience.  Est-il plus important de partir à la recherche d’autres corps célestes ou de résoudre le problème de l’eau sur notre propre planète, s’est-il interrogé en conclusion?


M. STEPAN KUZMENKOV (Fédération de Russie) a déclaré que la nécessité affirmée dans la Déclaration de Vienne de maintenir l’espace spatial à des fins pacifiques demeurait insuffisamment au centre des travaux du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Le représentant a ainsi demandé que les discussions dans ce domaine soient accélérées.


M. KIRIP CHALIHA (Inde) a regretté le manque de sensibilisation des décideurs politiques aux effets bénéfiques des activités spatiales.  Il a également constaté le manque de ressources disponibles pour la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III et la faible expertise dans ce domaine, particulièrement dans les pays en développement.  Il a par ailleurs appelé les acteurs du secteur privé à coopérer avec les gouvernements et les organisations intergouvernementales pour mettre œuvre la Déclaration de Vienne.  Le représentant a invité les pays en développement à lancer leurs propres programmes d’application spatiales.  Il a cependant admis que le manque de ressources constituait un obstacle majeur à la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III.  Il a invité le secteur privé à contribuer au Fonds créé à cette occasion.


Mme AMPARO ANGUIANO (Mexique) a déclaré que le Gouvernement de son pays souscrivait pleinement aux recommandations du rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, dans la mesure où elles sont, selon la représentante, étroitement liées aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a souligné l’importance que le Mexique attachait à toutes les mesures visant à promouvoir la coopération internationale dans le domaine de l’espace extra-atmosphérique.  


Mme IMERA NUNEZ DE ODREMAN (Venezuela) a appuyé l’initiative de la Chine et de la Fédération de Russie pour prévenir le déploiement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique, afin d’éviter la course aux armements.  Elle a indiqué que son pays appuyait tous les efforts internationaux en faveur de la défense de l’espace extra-atmosphérique.  Elle a par ailleurs indiqué que le Venezuela avait adopté un mécanisme juridique pour la mise en place d’une agence nationale aérospatiale, dont elle a espéré qu’elle verrait bientôt le jour.


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