Discours d’acceptation suite à son élection

Discours de remerciement de S.E. M. Miroslav Lajčák à la suite de son élection à la présidence de l’Assemblée générale

 

Monsieur le Président de l’Assemblée générale,
Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les représentants,

Avant toute chose, je voudrais me joindre à la déclaration du Président Thomson et condamner dans
les termes les plus forts l’odieux attentat commis à Kaboul. Rien ne peut justifier une violence aussi effroyable.

Tout d’abord, je remercie l’Assemblée générale. Je suis vraiment ravi d’avoir été élu Président de l’Assemblée générale à sa soixante-douzième session. Je suis extrêmement honoré du soutien de l’Assemblée
et me sens réellement privilégié d’avoir la possibilité de la servir tout au long de la prochaine session.

Toute ma vie professionnelle a été consacrée à la diplomatie, au service de la Slovaquie et de la communauté
internationale, et j’ai exercé ce métier avec passion et engagement. J’ai toujours cru au respect, à l’honnêteté et à la dignité, aux règles, au dialogue et à la recherche de compromis.

Au cours de ma carrière, j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup d’entre vous. C’est pourquoi je considère
que la confiance que l’Assemblée m’a témoignée aujourd’hui m’engage au niveau professionnel, mais aussi au niveau personnel.

C’est la première fois que la Slovaquie se voit confier ce rôle. Je suis très reconnaissant de l’appui que j’ai reçu dans mon pays de la part du Président, du gouvernement et du peuple. Mon pays a toujours été résolument attaché au multilatéralisme, avec l’ONU en son centre. Au fil des ans, nous avons contribué à un
large éventail d’activités de l’ONU par notre travail au sein des principaux organes, par notre participation aux opérations de maintien de la paix ou en fournissant une aide humanitaire et au développement.

Au cours de mon mandat, j’entends accorder toute l’attention voulue aux trois piliers de l’action de l’ONU et j’ai l’intention de travailler en m’appuyant sur six priorités.

Premièrement, je demande aux États Membres de placer l’être humain au cœur de leurs efforts en faveur de la paix et d’une vie décente pour tous sur une planète durable. Je crois que nous pouvons faire plus pour rapprocher l’ONU des citoyens du monde. Les nations du monde entier continuent de placer de grands espoirs dans l’ONU. En tant qu’organe le plus représentatif, l’Assemblée générale se doit d’intensifier ses efforts et d’apporter un réel changement dans la vie des gens.

Deuxièmement, j’entends mettre en avant l’importance de la prévention et de la médiation dans le maintien de la paix. C’est une priorité que je partage avec le Secrétaire général António Guterres, car j’ai toujours été un grand défenseur de la diplomatie préventive. Nous examinerons les efforts passés et les possibilités qui s’offrent à l’ONU, s’agissant de la pérennisation de la paix, à la réunion de haut niveau qui est d’ores et déjà prévue pour avril 2018.

Troisièmement, je vais me concentrer sur la question des migrations. Le processus consultatif pour le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières va passer à la phase des négociations intergouvernementales. La question des migrations n’est pas un problème saisonnier ou régional à court terme. C’est un problème mondial très complexe, propre à notre génération, qui exige une attention mondiale.

Quatrièmement, j’accorderai également une attention particulière aux objectifs de développement durable et au climat. Nous devons maintenir l’élan politique. Je vais donc poursuivre le travail du Président Thomson et appuyer les efforts de la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed. Il faut faire davantage pour remédier aux inégalités et trouver les moyens d’aider les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement. Je juge encourageants les engagements pris à cet égard par les États Membres et la présidence actuelle de cet organe. Les activités telles que la conférence de la semaine prochaine sur les océans vont dans le sens souhaité, tant sur le plan de la substance que du calendrier.

Cinquièmement, le principe fondamental du respect des droits de l’homme guidera mon travail. Il ne peut y avoir de paix et de développement sans respect de la dignité et des droits fondamentaux. Ainsi, je continuerai à promouvoir l’égalité, y compris l’égalité des chances pour les hommes comme pour les femmes,
en tant que priorité absolue. Le principe de parité de la représentation sera également respecté dans la composition de mon équipe. J’entends participer activement au dialogue à cet égard. Je souhaite vivement
réaliser la parité hommes-femmes et l’équilibre géographique au sein du Bureau du Président de l’Assemblée générale.

La sixième priorité est la qualité, en particulier en ce qui concerne les réunions officielles. Je n’introduirai pas de nouvelles initiatives susceptibles de constituer un fardeau supplémentaire, notamment pour les petits États. Je préférerais que l’ordre du jour soit examiné par des groupes et soit simplifié en vue d’aboutir à des résultats concrets.

La présidence de l’Assemblée générale est une fonction de plus en plus exigeante. En vue de me préparer à mon poste, j’ai largement consulté les États Membres et les autres parties prenantes. Notre objectif commun est de rendre l’Organisation des Nations Unies plus forte, afin qu’elle réponde mieux à toutes les attentes. Je faciliterai une interaction constructive, informée et ouverte entre les États Membres et avec le Secrétaire général. Je suis prêt à examiner ses initiatives de réforme dans le domaine de la paix et de la sécurité, du développement et de la gestion.

Dans l’optique d’un changement plus profond pour l’Organisation, nous devons renforcer la confiance entre l’ONU et ses Membres, ainsi qu’avec les grands groupes. De nombreux États Membres estiment que nous avons besoin de constater des progrès tangibles dans le programme de réforme des Nations Unies et la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale. Je ferai tout mon possible pour soutenir cet effort.

Il est essentiel de faire de nouveaux progrès pour améliorer l’efficacité et le rôle de l’Assemblée générale. Je partage l’avis qu’il s’agit tout à la fois d’un problème technique et politique. La réforme des Nations Unies la plus largement évoquée est de loin la réforme du Conseil de sécurité. Il est largement admis qu’il est nécessaire de transformer le Conseil de sécurité en un organe du XXIe siècle. J’ai l’intention de travailler en étroite collaboration avec les États Membres et de les consulter considérablement sur la façon de promouvoir l’accord que nos dirigeants ont conclu au Sommet mondial de 2005.

Qu’il me soit permis de remercier le Secrétaire général d’être parmi nous aujourd’hui. Ce n’est pas une
époque facile pour diriger la plus importante organisation internationale dans le monde. Son engagement
constant à faire progresser le mandat des Nations Unies est très apprécié et nécessaire.

Je tiens à vous exprimer, Monsieur le Président, ma gratitude particulière pour votre coopération et vos conseils exceptionnels. Vous êtes un leader engagé dans de nombreux domaines, mais surtout dans la promotion de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Votre dévouement au renforcement de la continuité et de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale a été exceptionnel. Vous et votre équipe m’avez beaucoup aidé à me préparer à ma présidence. Sans votre générosité et votre bonne volonté, la transition serait beaucoup plus compliquée. Jusqu’en septembre, je tiens à vous assurer, Monsieur le Président, que je soutiens pleinement vos efforts entrepris.

Je tiens à remercier de nouveau les États Membres de me donner l’opportunité de les servir. Je ferai tout mon possible pour les représenter au mieux de mes capacités. Je suis impatient de collaborer étroitement avec tous, en mettant l’accent sur des questions pragmatiques et pratiques. Je m’engage à représenter chaque pays comme un courtier honnête, de manière juste et ouverte, et je veux que tous les États Membres aient un même sentiment d’appartenance et de pertinence.

Discours d'acceptationi