Le désarmement et la démobilisation sont des éléments essentiels des opérations de maintien de la paix. La présence des femmes dans les groupes armés doit être prise en compte pour que des mesures de justice transformatrices et efficaces soient mises en œuvre.
Travailler avec des femmes, en particulier celles qui sont victimes de mariages forcés, exige une gestion complexe et prudente pour éviter de perpétuer la violence, car la pression économique et les contraintes sociales limitent leurs choix.
Plus que des victimes
Les contraintes structurelles, les préjugés socioculturels et la stigmatisation, comme la perception selon laquelle les détenteurs d'armes sont majoritairement des hommes, ont historiquement conduit les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) à se concentrer principalement sur les combattants masculins. Cette approche néglige souvent les expériences et les besoins spécifiques des ex-combattantes et des femmes associées aux groupes armés.
Assimiler les femmes à des victimes ou supposer qu'elles n'occupent que des rôles non combattants les empêche d'accéder à un soutien essentiel à la réinsertion. De telles suppositions minimisent la présence, l'action et l'expérience des femmes.
Si les femmes sont incontestablement victimes de violences, les réduire uniquement à ce rôle entrave leur bonne réinsertion.
Des programmes DDR sur mesure
Des processus distincts peuvent être nécessaires pour les femmes afin d'éviter une stigmatisation accrue. Des programmes de DDR sur mesure pour les femmes et des initiatives distinctes pour les filles, axées sur le soutien psychosocial, les moyens de subsistance, l'éducation, l'accompagnement technique, la lutte contre les violences sexuelles liées au genre et aux conflits, les besoins de santé de base et la mise en place de cadres juridiques sur des questions telles que le mariage forcé.
Soutenir les femmes, c’est favoriser la paix
Il est essentiel de changer le discours pour reconnaître les divers rôles des femmes dans les écosystèmes armés et garantir qu’elles reçoivent le soutien et les opportunités nécessaires à leur réintégration dans la société, en reflétant les divers rôles des femmes dans les groupes armés et recadrant le DDR comme un outil de consolidation de la paix, en donnant la priorité à la sécurité humaine, à la réintégration, à la réduction des tensions et à la cohésion sociale à long terme plutôt qu'aux approches militarisées.