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Perspective
Les enjeux d’aujourd’hui, les enjeux de demain

Par Vivek Rai, pour la Chronique

Comme le fait remarquer Mme Halonen dans l’article précédent, les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans le développement mondial et le développement économique positif associé au bien-être des personnes et à l’environnement. Dans le contexte du Sommet mondial du développement durable de Johannesburg, le Secrétaire général, Kofi Annan, a proposé cinq domaines essentiels spécifiques : l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et la biodiversité. Ce sont des domaines « dans lesquels le progrès est possible avec les ressources et la technologie dont nous disposons actuellement », a dit M. Annan.

Nous devrions pouvoir aider au moins un milliard de personnes qui n’ont pas d’eau potable et deux milliards qui vivent sans assainissement adéquat.

L’électricité et les autres services d’énergie devraient être fournis aux deux milliards de personnes qui en sont dépourvus, tout en réduisant la surconsommation, en encourageant l’utilisation de l’énergie renouvelable et en faisant face au changement climatique par le biais de la ratification du Protocole de Kyoto.

Nous devrions pouvoir sauver chaque année la vie de trois milliards de personnes victimes de la pollution de l’air, examiner les effets des matériaux toxiques et dangereux et réduire l’incidence du paludisme et de la draconculose en Afrique, qui se propagent par l’eau polluée et des conditions d’assainissement insatisfaisantes.

Nous devrions pouvoir assurer la protection de deux tiers des terres agricoles affectées par la dégradation des sols en inversant le phénomène.

Nous devrions pouvoir construire « une nouvelle éthique de la gestion mondiale de l’environnement », en mettant en question les méthodes qui ont détruit environ la moitié des forêts tropicales et des mangroves, menacé plus de deux tiers des récifs coralliens et conduit à la fermeture des pêcheries.

Deux semaines de négociations intenses concernant le plan d’action que les gouvernements adopteront lors du Sommet ont été conclues le 7 juin à Bali (Indonésie). Des accords importants ont été obtenus sur une grande variété de questions qui pourraient renforcer la lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement mais certaines divergences sur plusieurs questions commerciales globales ont apparu, qui devront être résolues à Johannesburg. Lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, qui s’est tenue à Rio de Janeiro en 1992, la communauté internationale avait adopté un plan d’action complet appelé Action 21 qui abordait les questions de la croissance économique, du développement et de la protection de l’environnement, en vue d’atteindre un développement durable au XXIe siècle. Dix ans après, les progrès réalisés étant insuffisants, le Sommet de Johannesburg est une occasion d’adopter des mesures concrètes pour faire face aux défis existants, mesures qui sont, plus que jamais, urgentes.

À Johannesburg, les participants adopteront une déclaration politique. Ils définiront un programme de mise en œuvre qui précisera les actions que les gouvernements ont jugé nécessaire de mener en priorité. Des initiatives de partenariats ou des projets spécifiques qui engendreront une action mesurable dans des domaines particuliers indépendants de tout consensus global seront également annoncés.

Au cours de deux réunions préparatoires, les participants ont ciblé des domaines où l’action est essentielle - et réalisable - notamment la réduction de la pauvreté, la préservation des écosystèmes et des ressources naturelles, l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’amélioration de l’assainissement et de la fourniture en électricité, les changements néfastes de modes de consommation et de production et l’Afrique. Pour obtenir des résultats tangibles dans ces domaines, il faut que le Sommet établisse des initiatives de partenariat entre les gouvernements, le secteur privé et les groupes de citoyens qui seront associées à une meilleure gouvernance à tous les niveaux. Mais le Secrétaire général du Sommet, Nitin Desai, a estimé qu’il fallait mettre en œuvre le développement durable « sur une plus grande échelle, au-delà du type de programmes fragmentés, circonstanciels et pilotes proposés [...] pour que l’on puisse enfin voir les résultats, en termes économiques, sociaux et environnementaux, que le développement durable peut nous apporter. »

Au bout de deux semaines, les discussions portant sur le texte du Programme d’action ont piétiné sur plusieurs questions majeures, a expliqué M. Desai. Les participants s’étaient mis d’accord sur 73 % du texte, les 27 % restants, qui avaient principalement trait à la mondialisation et à la mise en œuvre, spécialement les paragraphes concernant le commerce et les finances, étant encore à l’étude. Les pays en développement ont fait pression pour obtenir un plus grand accès aux marchés des pays développés et établir un équilibre du commerce mondial, demandant également aux nations les plus riches une augmentation de l’aide au développement. À cause de la réticence de certains pays développés, aucun consensus n’a pu être atteint. La décision a donc été prise à la fin de la réunion de poursuivre les discussions durant le Sommet.

Pour M. Desai, le problème n’était pas tant une question de temps que de trouver un terrain d’entente. C’était le défi de Johannesburg, a-t-il dit, et il a proposé de poursuivre les discussions informelles jusqu’au début du sommet. Il a aussi recommandé d’organiser chaque semaine des réunions pour informer les participants des développements. Le représentant de l’Indonésie, qui a animé la réunion de Bali, a dit que le manque de volonté politique avait empêché d’atteindre un consensus. Prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui représente plus de 130 pays en développement, le Ministre vénézuélien de l’environnement, Ana Elisa Osario a déclaré : « Nous pensons qu’il aurait été préférable de finaliser l’accord à Bali », ajoutant que le groupe avait toutefois espoir qu’un accord final pourrait être obtenu à Johannesburg. Pour Margot Wallstrom, Commissaire de l’environnement de l’Union européenne, « des progrès importants ont été accomplis à Bali. J’aurais aimé qu’il y en ait plus, mais les progrès sont là. »

Les responsables du Sommet mondial du développement durable ont également rejeté les critiques de la presse internationale selon lesquelles les délégués auraient perdu des occasions précieuses de mener à bien les négociations en se consacrant à des activités de loisirs, autres que celles qui leur incombaient. Or, selon un porte-parole, tous les efforts ont été déployés pour obtenir un accord pendant la réunion de deux semaines.


Liens:
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