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Croissance économique et alimentation

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Photo FAO/C. Sanchez

Selon une section spéciale du rapport annuel de la FAO, intitulée “L’état de l’alimentation et de l’agriculture en 2001”, l’amélioration de l’alimentation a des conséquences positives sur la croissance économique : “L’impact de l’alimentation sur la productivité du travail, la santé et l’éducation se fait sentir à tous les niveaux de la croissance économique”. Augmenter le nombre de calories afin d’atteindre 2 770 calories par habitant dans les pays où il est inférieur à ce niveau pourrait augmenter la croissance du produit intérieur brut de ces pays de 0,34 à 1,48 % par an. Selon la FAO, de 1996 à 1998, 826 millions de personnes dans le monde étaient sous-alimentées, faisant face à une diminution de 100 à 400 calories de leurs besoins énergétiques quotidiens de base.

Alors qu’un régime alimentaire inadéquat n’a pas toujours des conséquences visibles, “la sous-alimentation aggrave l’état nutritionnel auquel le corps s’adapte en ralentissant son activité physique et, dans le cas des enfants, la croissance”. La malnutrition augmente également les risques de maladies et engendre l’apathie, limitant la capacité des enfants à se concentrer. “On estime que 740 millions de personnes souffrent de troubles dus à une carence en iode, notamment le retard mental, un retard du développement moteur et l’arrêt de la croissance. Plus de 16 millions souffrent de débilité mentale et près de 49,5 millions sont atteints de lésions cérébrales causées par une carence en iode. Environ deux milliards de personnes sont anémiques, principalement en raison d’une carence en fer, la carence en micronutriments la plus importante, qui réduit l’activité physique et diminue les aptitudes intellectuelles des enfants.” Entre 100 et 140 millions d’enfants souffrent de carence en vitamine A. Selon le rapport, l’amélioration de la santé des femmes est capitale non seulement pour le bénéfice des familles et de la communauté mais aussi pour la santé et la productivité de la génération suivante.

Dans sa section spéciale consacrée aux “Effets économiques des ravageurs et des maladies transfrontières des animaux et des plantes, la FAO met en garde contre la propagation de maladies émergentes et la prolifération de plantes envahissantes constatées au cours de ces dernières années. Les mouvements transfrontaliers de biens et de personnes, la libéralisation du commerce, les inquiétudes croissantes concernant la sécurité alimentaire et l’environnement ont fait naître la nécessité d’une coopération internationale en matière de lutte contre les ravageurs et de contrôle des maladies transfrontières. La croissance actuelle du commerce des fruits et des légumes frais est responsable de nombreux problèmes justifiables de quarantaine.”

Un grand nombre de pays ont tendance à augmenter leur production de bétail et à en accroître la commercialisation, ce qui augmente les risques de propagation des maladies animales et d’autres infections pouvant causer des pertes économiques. Lorsque des productions sont affectées par des ravageurs ou des maladies, les pertes économiques résultant de la baisse de la demande ou de la perte des marchés d’exportation peuvent être beaucoup plus importantes que les coûts engendrés par les pertes de production directes.

Par exemple, selon une étude figurant dans le rapport, en se basant sur les volumes commerciaux actuels et les restrictions phytosanitaires, si elle était introduite aux États-Unis, la mouche méditerranéenne des fruits provoquerait une perte de la production de l’ordre de 800 millions de dollars. Selon une autre étude, l’éradication de la fièvre aphteuse en Uruguay pourrait rapporter 20 millions de dollars supplémentaires et 90 millions potentiels générés par les exportations.

Selon la FAO, des progrès technologiques importants ont été réalisés en matière de lutte contre les ravageurs et les maladies transfrontalières mais ceci ne suffit pas. Dans de nombreux cas, les pays ont également échangé des informations sur la poussée des maladies et la pullulation des ravageurs et, ensemble, ont mis sur pied des programmes de lutte contre les maladies. Cependant, “le manque de coopération de certains pays a constitué un obstacle à la réussite de ces initiatives”. La FAO invite les pays à renforcer la coopération régionale et internationale. Il est indispensable d’apporter un appui aux pays en développement “ tous les pays n’étant pas en mesure, seuls, de faire face aux coûts de prévention et d’intervention.

Le rapport contient aussi une section consacrée aux négociations sur le commerce agricole international, qui ont été lancées au sein de l’Organisation mondiale de l’alimentation. Le commerce agricole est particulièrement important pour la plupart des pays en développement, exportateurs et importateurs de produits agricoles. Pour bon nombre d’entre eux, les barrières commerciales représentent un obstacle considérable. La complexité des régimes d’importation, le coût engendré par l’application des normes sanitaires et phytosanitaires ainsi que les barrières techniques peuvent constituer des obstacles insurmontables, particulièrement pour les petits pays en développement. Il est important qu’une nouvelle série de négociations commerciales agricoles puissent donner à ces pays de meilleures opportunités de participer au commerce agricole international.

Le rapport de 295 pages est accompagné d’un CD-ROM contenant des séries chronologiques concernant 150 pays, groupes de pays et régions, en anglais, en français et en espagnol, ainsi que du logiciel FAOSTAT TS qui permet un accès rapide et simple aux bases de données. Pour plus de détails, veuillez visiter le site www.fao.org.



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