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In Memoriam - En mémoire des membres de la famille des Nations Unies
qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre
qui a secoué Haïti le 12 janvier 2010

Cecilia Corneo, 1970 - 2010

Chef d'équipe du Projet de la Section de la lutte contre les violences communautaires (Italie)

Cecilia Corneo

Cecilia Corneo était chargée des programmes à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) depuis septembre 2008. Elle était chef d'équipe du Projet de la Section de la lutte contre les violences communautaires.

Cecilia, surnommée « Cilla » par ses amis proches, est née à Arona (Italie). Elle étudia à l'Università degli Studi de Pavia où elle obtint une maîtrise en langues étrangères en 1997.

Parlant couramment allemand, anglais, français et italien, elle entra dans la vie active en 1995 en tant que traductrice. Elle avait également des notions d'espagnol et de créole.

Cecilia intégra l'ONU en mars 2001 en tant que Volontaire des Nations Unies (VNU) à la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), au Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports à Pristina. D'abord attachée de liaison pour les jeunes, elle fut ensuite chargée des programmes sportifs pour les minorités et le développement interethnique, organisant des événements sportifs, tournois et camps d'été pour promouvoir la paix.

C'est au Kosovo que Cecilia rencontra Patrick Hein qu'elle épousa et avec lequel elle partit pour Haïti lorsqu'il obtint un poste à la MINUSTAH.

À son arrivée en Haïti, Cecilia travailla comme journaliste indépendante pour le site italien Peace Reporter et pour lequel elle publia régulièrement des articles sur Haïti. L'un d'entre eux qui date de juin 2005 décrit la dure réalité de la vie du peuple haïtien. Avec le recul, cet article prend un relief particulier, compte tenu de son titre Vivere e morire a Haiti (Vivre et mourir en Haïti).

En juillet 2005, elle commença une mission pour l'Organisation internationale pour les migrations, où elle gérait un budget d'un million de dollars. Elle contribua à organiser plus de 60 projets relatifs à la conservation des sols, à la réduction des risques dus aux inondations, ainsi que des événements destinés aux jeunes.

Cecilia travailla également en 2007 à Port-au-Prince à la Cooperative Housing Foundation-International (CHF), où elle fut consultante en gestion des entreprises et donna des conseils sur la gestion des projets d'infrastructures communautaires. Ses collègues de la CHF disent avoir beaucoup appris de l'expérience qu'elle avait acquise à l'OIM.

Elle intégra en 2008 la MINUSTAH pour laquelle elle développa plus de 40 projets dans les bidonvilles les plus pauvres du pays. Ces projets sont encore d'actualité et aideront à atténuer les souffrances causées par le séisme qui lui a coûté la vie.

« C'était une gestionnaire née » qui « instaurait une éthique de travail et un niveau d'exigence tels qu'elle incitait tous ses collègues à faire de même. Elle nous manquera énormément mais son souvenir et l'aide qu'elle nous a apportée seront toujours avec nous », explique une collègue d'Haïti.

« Nous travaillions côte-à-côte tous les jours. J'avais confiance en son bon sens et en sa motivation. Elle faisait toujours preuve d'intégrité et de professionnalisme », dit une collègue.

« Sa bonté, sa joie, son sens de l'humour et son courage ont été de vrais exemples. Cilla illuminait mes journées, me faisait sourire et savait me réconforter quand il le fallait  », ajoute-t-elle.

Un collègue qui a travaillé avec elle au Kosovo se souvient que « Cilla adorait chanter. Elle était entière, gaie, adorait la vie et les gens. C'était une amie très loyale. »

Cecilia laisse derrière elle son mari Patrick, lui aussi membre du personnel des Nations Unies, qui se trouvait à l'Hôtel Christopher au moment du séisme. Il a survécu mais souffre de blessures aux jambes.