Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le
développement durable III. Modification des modes de
consommation et de production non viables 14. Des changements fondamentaux dans la façon dont les sociétés
produisent et consomment sont indispensables pour réaliser un
développement durable à l’échelle mondiale. Tous les pays devraient
s’efforcer de promouvoir des modes de consommation et de production
durables, les pays développés montrant la voie et tous les pays en
bénéficiant, compte tenu des principes de Rio, y compris le principe,
parmi d’autres, de responsabilités communes mais différenciées, énoncé
au principe 7 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le
développement. Les gouvernements, les organisations internationales
compétentes, le secteur privé et tous les grands groupes ont un rôle
essentiel à jouer dans l’action visant à modifier les modes de
consommation et de production non durables. Il s’agit de mener à tous
les niveaux une action comportant, entre autres éléments, ceux qui sont
présentés ci-après.
15. Encourager et
promouvoir l’élaboration d’un cadre décennal de programmes à l’appui des
initiatives régionales et nationales visant à accélérer le passage à des
modes de consommation et de production durables et non polluants, à
promouvoir le développement économique et social dans les limites de la
capacité de charge des écosystèmes, en examinant les liens entre
croissance économique et dégradation de l’environnement et, là où il
convient de le faire, en les découplant grâce à une amélioration de
l’efficacité et de la durabilité de l’utilisation des ressources et des
processus de production et à réduire la dégradation des ressources, de
la pollution et de la production de déchets. Tous les pays devraient
agir, les pays développés montrant la voie, en tenant compte des besoins
et des moyens de développement des pays en développement, grâce à la
mobilisation de toutes les sources d’assistance financière et technique
en faveur des pays en développement et au renforcement de leurs
capacités. Il faudrait pour cela agir à tous les niveaux pour :
a) Identifier des activités, des
outils, des politiques, des mesures et des mécanismes spéciaux de
suivi et d’évaluation, y compris, là où elle convient, l’analyse du
cycle de vie des produits et des indicateurs nationaux permettant de
mesurer le progrès accompli, compte tenu du fait que les normes
appliquées par certains pays peuvent ne pas convenir ou être d’un
coût économique et social injustifié pour d’autres, en particulier
pour les pays en développement;
b)
Adopter et mettre en oeuvre des politiques et des mesures visant à
promouvoir des modes de production et de consommation durables en
appliquant, entre autres principes, celui du pollueur-payeur défini
dans le principe 16 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et
le développement;
c) Élaborer des
politiques de production et de consommation visant à améliorer les
produits et services fournis tout en en réduisant les effets sur
l’environnement et la santé, en ayant recours, là où il convient de
le faire, à une démarche scientifique, par exemple l’analyse du
cycle de vie;
d) Élaborer des
programmes de sensibilisation à l’importance des modes de production
et de consommation durables, en particulier à l’intention des jeunes
et des secteurs concernés dans tous les pays, particulièrement dans
les pays développés, y compris au moyen de l’éducation, de
l’information du public et des consommateurs, de la publicité et
d’autres moyens de communication, en tenant compte des valeurs
culturelles locales, nationales et régionales;
e) Mettre au point et adopter, là où il convient de le faire et sans
que ce soit obligatoire, des moyens d’information du consommateur
qui soient efficaces, transparents, vérifiables, non trompeurs et
non discriminatoires, en vue de diffuser des informations relatives
à la consommation et la production durables, y compris en ce qui
concerne la santé et la sécurité des populations. Ces moyens ne
devront pas être utilisés comme obstacles camouflés au commerce;
f) Accroître l’écoefficacité, avec un soutien financier provenant de
toutes les sources, là où il en est convenu d’un commun accord, au
renforcement des capacités, au transfert de technologie et aux
échanges de technologie avec les pays en développement ou en
transition, en coopération avec les organisations internationales
compétentes.
16. Accroître les investissements dans une
production moins polluante et dans l’écoefficacité, dans tous les pays,
en ayant recours, entre autres moyens, à des politiques, des programmes
et des systèmes d’incitation et d’aide visant à la mise en place de
cadres réglementaires, financiers et juridiques appropriés. Il s’agit
notamment d’agir à tous les niveaux pour :
a) Mettre en place et appuyer des
programmes et des centres de production moins polluants et des
méthodes de production plus efficaces, grâce, entre autres moyens, à
des mesures d’incitation et au renforcement des capacités en vue
d’aider les entreprises, spécialement les petites et moyennes
entreprises et en particulier dans les pays en développement, à
améliorer leur productivité et à promouvoir le développement
durable;
b) Offrir dans tous les pays
des mesures d’incitation à l’investissement dans des modes de
production moins polluants et dans l’éco-efficacité, telles que des
prêts financés par l’État, du capital-risque, une assistance
technique et des programmes de formation à l’intention des petites
et moyennes entreprises, tout en évitant les mesures faussant les
échanges qui sont incompatibles avec les règles de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC);
c)
Recueillir et diffuser des renseignements sur des exemples de modes
de production moins polluants, d’éco-efficacité et de gestion de
l’environnement qui présentent un bon rapport coût-performance, et
promouvoir les échanges entre institutions publiques et privées sur
les pratiques optimales et le savoir-faire concernant l’emploi de
technologies respectueuses de l’environnement;
d) Offrir aux petites et moyennes entreprises des programmes de
formation à l’utilisation des technologies de l’information et des
communications.
17. Intégrer la question des modes de
production et de consommation aux politiques, programmes et stratégies
de développement durable, y compris, là où il convient, aux stratégies
de réduction de la pauvreté. 18. Accroître
la responsabilité environnementale et sociale des entreprises et leur
obligation de rendre des comptes. Il s’agit notamment d’agir à tous les
niveaux pour :
a) Encourager le secteur industriel à
améliorer ses résultats sur les plans social et environnemental
grâce à des initiatives volontaires concernant, par exemple, des
systèmes de management environnemental, des codes de conduite, des
mesures de certification et la publication d’information sur des
questions environnementales et sociales, en tenant compte d’éléments
tels que les normes de l’Organisation internationale de
normalisation (ISO) et les directives de l’Initiative mondiale sur
les rapports de performance (Global Reporting Initiative ou GRI)
concernant les données relatives à la durabilité, en gardant à
l’esprit le principe 11 de la Déclaration de Rio sur l’environnement
et le développement;
b) Encourager le
dialogue entre les entreprises, d’une part, et, de l’autre, les
populations chez qui elles exercent leurs activités et les autres
parties prenantes;
c) Encourager les
institutions financières à intégrer dans leur processus décisionnel
les considérations relatives au développement durable;
d) Créer sur les lieux de travail des partenariats et des
programmes, y compris des programmes de formation et d’éducation.
19. Encourager les autorités compétentes à
tous les niveaux à prendre le développement durable en considération
lorsqu’elles prennent des décisions, y compris celles ayant trait à la
planification du développement à l’échelon national ou local, à
l’investissement dans les infrastructures, au développement du commerce
et aux marchés publics. Il s’agit notamment d’agir à tous les niveaux
pour :
a) Fournir un appui à l’élaboration de
stratégies et de programmes de développement durable, y compris pour
la prise de décisions concernant l’investissement dans les
infrastructures et le développement du commerce;
b) Continuer à promouvoir l’internalisation des coûts
environnementaux et l’utilisation d’instruments économiques, en
tenant compte du raisonnement selon lequel le pollueur devrait, en
principe, supporter les coûts de la pollution, dans le respect de
l’intérêt public et sans fausser les échanges et les investissements
internationaux;
c) Promouvoir des
politiques de passation des marchés publics qui encouragent la
création et la diffusion de biens et de services respectueux de
l’environnement;
d) Offrir des
activités de renforcement des capacités et de formation afin d’aider
les autorités compétentes à mettre en oeuvre les initiatives
énumérées dans le présent paragraphe;
e) Appliquer des procédures d’étude d’impact environnemental.
20. Appeler les gouvernement, ainsi que
les organisations régionales et internationales compétentes et les
autres parties prenantes concernées, à mettre en oeuvre, en tenant
compte des spécificités et des situations nationales et régionales, les
recommandations et conclusions relatives à l’utilisation de l’énergie
aux fins du développement durable que la Commission du développement
durable a adoptées à sa neuvième session, y compris les problèmes et les
options exposés ci-après, en gardant à l’esprit que, puisqu’ils
contribuent de manière différente à la dégradation de l’environnement
mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées.
Il s’agit notamment d’agir à tous les niveaux pour :
a) Prendre de nouvelles mesures pour
mobiliser les apports de ressources financières, le transfert de
technologies, le renforcement des capacités et la diffusion de
technologies respectueuses de l’environnement, conformément aux
recommandations et conclusions que la Commission du développement
durable a formulées au paragraphe 3 de la section A et au paragraphe
30 de la section D de sa décision 9/1
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relative à l’énergie pour le développement durable;
b) Intégrer les considérations concernant l’énergie, y compris le
rendement énergétique, le caractère abordable et la disponibilité,
dans les programmes socioéconomiques, spécialement dans les
politiques des grands secteurs consommateurs d’énergie, tels que le
secteur public, les transports, l’industrie, l’agriculture,
l’occupation des sols en milieu urbain, le tourisme et le bâtiment,
et dans la planification, l’exploitation et l’entretien des
infrastructures à longue durée de vie consommatrices d’énergie;
c) Mettre au point et diffuser des technologies de substitution pour
le secteur énergétique en vue d’accroître la part des énergies
renouvelables dans l’offre d’énergie, d’améliorer les rendements
énergétiques et de faire davantage appel aux technologies
énergétiques de pointe, y compris des technologies à combustibles
fossiles moins polluantes;
d) Combiner,
lorsqu’il convient de le faire, l’usage accru de ressources
énergétiques renouvelables, l’utilisation plus efficace de
l’énergie, le recours accru aux technologies énergétiques de pointe,
y compris les technologies de pointe et moins polluantes à
combustibles fossiles, et l’exploitation durable des ressources
énergétiques traditionnelles, qui pourraient répondre aux besoins
croissants en services énergétiques à long terme et réaliser le
développement durable;
e) Diversifier
les sources d’approvisionnement en énergie en mettant au point des
technologies de pointe moins polluantes, plus efficaces, plus
abordables et d’un meilleur rapport coût-performance, y compris des
technologies à combustibles fossiles et des technologies à sources
d’énergie renouvelables, y compris l’énergie hydraulique, et en
assurant leur transfert aux pays en développement à des conditions
préférentielles convenues d’un commun accord. En ayant conscience de
l’urgence, augmenter significativement la part mondiale des sources
d’énergie renouvelables, avec pour objectif d’accroître leur apport
à l’offre globale d’énergie, en faisant la part des objectifs
nationaux et des objectifs volontaires régionaux ainsi que des
initiatives, là où elles existent, et en s’assurant que les
politiques énergétiques appuient les efforts déployés par les pays
en développement pour éradiquer la pauvreté, et examiner
régulièrement les données disponibles pour évaluer les progrès
réalisés;
f) Soutenir, avec la
participation du secteur privé et éventuellement en apportant aux
pays en développement une aide financière et technique, les efforts
déployés pour réduire la purge et le brûlage à la torche des gaz
dégagés lors de l’extraction du pétrole brut;
g) Développer et utiliser pour divers usages locaux les sources
d’énergie et les infrastructures autochtones et promouvoir la
participation des populations rurales, y compris les groupes
concernés par les programmes Action 21 locaux, avec l’appui de la
communauté internationale, à la mise au point et à l’utilisation des
technologies faisant appel aux sources d’énergie renouvelables afin
de répondre besoins énergétiques quotidiens de ces populations et de
trouver des solutions simples et locales;
h) Mettre en place des programmes nationaux pour l’amélioration des
rendements énergétiques, y compris, lorsqu’il convient de le faire,
en accélérant la mise en service de technologies d’accroissement des
rendements énergétiques, avec l’assistance voulue de la part de la
communauté internationale;
i) Accélérer
la mise au point, la diffusion et la mise en service de technologies
d’accroissement des rendements énergétiques et de réduction de la
consommation d’énergie qui soient abordables et moins polluantes,
ainsi que le transfert de ces technologies, en particulier aux pays
en développement, à des conditions favorables, y compris des
conditions préférentielles ou de faveur convenues d’un commun
accord;
j) Recommander aux institutions
financières internationales et aux autres organismes financiers
internationaux d’adopter des politiques qui apportent un soutien aux
pays en développement ou en transition dans les efforts qu’ils
déploient eux-mêmes pour mettre en place des cadres de politiques et
de réglementation qui donnent des chances égales aux énergies
renouvelables, à la recherche de meilleurs rendements énergétiques,
aux technologies énergétiques de pointe, y compris les technologies
de pointe moins polluantes utilisant des combustibles fossiles, et
aux systèmes énergétiques centralisés, distribués et décentralisés;
k) Promouvoir, tant au niveau national que par la collaboration
internationale, un accroissement des activités de
recherche-développement portant sur diverses technologies
énergétiques, y compris les énergies renouvelables, la recherche de
meilleurs rendements énergétiques et les technologies énergétiques
de pointe, y compris les technologies de pointe moins polluantes
utilisant des combustibles fossiles; renforcer les institutions et
centres nationaux et régionaux de recherche-développement dont les
travaux portent sur des formes d’énergie pour le développement
durable qui soient fiables, abordables, économiquement viables,
socialement acceptables et respectueuses de l’environnement;
l) Promouvoir la constitution de réseaux entre les centres
d’excellence pour les questions relatives à l’énergie au service du
développement durable, y compris de réseaux régionaux, en mettant en
rapport des centres compétents dans le domaine des technologies
énergétiques au service du développement durable, capables d’appuyer
et de promouvoir les activités de renforcement des capacités et de
transfert de technologie, particulièrement ceux des pays en
développement, ainsi que de servir de centres d’échange
d’information;
m) Promouvoir
l’éducation afin d’informer hommes et femmes sur les sources
d’énergie et les technologies disponibles;
n) Faire appel à des instruments et mécanismes financiers, en
particulier le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), dans les
limites de son mandat, pour fournir des ressources financières aux
pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et
les petits États insulaires en développement, afin de satisfaire
leur besoin de capacités en matière de formation, de savoir-faire
technique et de renforcement des institutions nationales pour ce qui
concerne des formes d’énergie fiables, abordables, économiquement
viables, socialement acceptables et respectueuses de
l’environnement, y compris en promouvant la recherche de meilleurs
rendements énergétiques et les économies d’énergie, les énergies
renouvelables et les technologies énergétiques de pointe, y compris
les technologies de pointe moins polluantes utilisant des
combustibles fossiles;
o) Appuyer
l’action menée pour améliorer le fonctionnement et la transparence
des marchés de l’énergie, ainsi que l’information concernant ces
marchés, en ce qui concerne à la fois l’offre et la demande, le but
étant de parvenir à une plus grande stabilité et à une meilleure
prévisibilité et d’assurer aux consommateurs l’accès à des services
énergétiques qui soient fiables, abordables, économiquement viables,
socialement acceptables et respectueux de l’environnement;
p) Des politiques réduisant les distorsions du marché permettraient
de promouvoir des systèmes énergétiques compatibles avec le
développement durable en utilisant de meilleurs signaux de marché et
en éliminant les distorsions du marché, y compris par la
restructuration de la fiscalité et l’élimination progressive
d’éventuelles subventions néfastes, compte tenu de leurs effets sur
l’environnement, ces politiques tenant pleinement compte des besoins
et de la situation propres aux pays en développement, dans le but de
réduire au minimum les éventuels effets délétères sur leur
développement;
q) Prendre, là où il
convient de le faire, des mesures pour supprimer progressivement les
subventions qui entravent le développement durable, en tenant
pleinement compte de la situation particulière et du niveau de
développement de chaque pays et en prenant en considération les
effets néfastes d ces subventions, en particulier pour les pays en
développement;
r) Les gouvernements
sont encouragés à améliorer le fonctionnement de leurs marchés
énergétiques de manière à concourir au développement durable, à
lever les barrières commerciales et à améliorer l’accès aux marchés,
en tenant pleinement compte du fait que c’est à chaque pays de
décider de ces politiques et que ses caractéristiques, ses capacités
et son niveau de développement sont à prendre en considération, en
particulier tels que définis dans les stratégies de pays pour le
développement durable, là où elles existent;
s) Renforcer les institutions et les dispositifs nationaux et
régionaux s’occupant des questions énergétiques pour améliorer la
coopération régionale et internationale sur les questions relatives
à l’énergie au service du développement durable, en particulier pour
aider les pays en développement dans l’action qu’ils mènent pour
fournir à toutes les couches de leur population des services
énergétiques qui soient fiables, abordables, économiquement viables,
socialement acceptables et respectueux de l’environnement;
t) Les pays sont instamment priés d’élaborer et de mettre en oeuvre
des activités, dans le cadre fixé à la neuvième session de la
Commission du développement durable, y compris au moyen de
partenariats entre secteur public et secteur privé, en tenant compte
de la situation propre de chaque pays, sur la base des enseignements
tirés par les gouvernements, les institutions internationales et les
autres parties prenantes, y compris les entreprises et les
industries, dans le domaine de l’accès à l’énergie, y compris les
technologies énergétiques relatives aux énergies renouvelables et à
l’efficacité énergétique et les technologies énergétiques de pointe,
y compris les technologies de pointe moins polluantes faisant appel
à des combustibles fossiles;
u)
Promouvoir la coopération entre les institutions et les organes
internationaux et régionaux qui s’occupent des différents aspects de
l’énergie au service du développement durable, dans les limites de
leurs mandats respectifs, en gardant à l’esprit l’alinéa h) du
paragraphe 46 du Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d’Action 21, en renforçant, lorsqu’il convient de le faire,
les activités régionales et nationales de promotion de l’éducation
et de renforcement des capacités en ce qui concerne l’énergie au
service du développement durable;
v)
Renforcer et faciliter, lorsqu’il convient de le faire, les
arrangements de coopération régionale visant à promouvoir le
commerce transfrontière de l’énergie, y compris l’interconnexion des
réseaux électriques, des oléoducs et des gazoducs;
w) Renforcer les possibilités d’échanges entre producteurs et
consommateurs d’énergie aux niveaux régional, national et
international et, là où il convient de le faire, faciliter leur
rencontre.
21. Promouvoir une approche intégrée de la
formulation des politiques aux niveaux national, régional et local pour
les services et systèmes de transport en vue de promouvoir le
développement durable, y compris les politiques et la planification dans
les domaines de l’aménagement du territoire, des infrastructures, des
systèmes de transports publics et des réseaux de livraison des
marchandises, en vue d’assurer des transports efficaces, sûrs et
abordables, d’accroître l’efficacité énergétique, de réduire la
pollution, les encombrements et les effets néfastes pour la santé et de
limiter l’expansion urbaine, en tenant compte des priorités et de la
situation de chaque pays. Il s’agit notamment d’agir à tous les niveaux
pour :
a) Mettre en oeuvre des stratégies de
transport aux fins du développement durable, tenant compte des
situations particulières aux niveaux régional, national et local,
afin de rendre les transports plus abordables, plus efficaces et
plus commodes et d’améliorer la qualité de l’air en milieu urbain et
la santé et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, y
compris par la mise au point de meilleures technologies des
véhicules, qui soient plus respectueuses de l’environnement,
abordables et socialement acceptables;
b) Promouvoir les investissements et les partenariats pour la mise
au point de systèmes de transport multimodaux durables utilisant
plus efficacement l’énergie, y compris des systèmes de transports en
commun et de meilleurs systèmes de transport dans les zones rurales,
une assistance technique et financière étant fournie aux pays en
développement ou en transition.
22. Prévenir et réduire au minimum la
production de déchets et maximaliser la réutilisation, le recyclage et
l’utilisation de matériaux de substitution respectueux de
l’environnement, avec la participation des pouvoirs publics et de toutes
les parties prenantes, afin de réduire au minimum les effets nuisibles
sur l’environnement et d’améliorer l’efficacité des ressources, une
assistance financière, technique et autre étant fournie aux pays en
développement. Il s’agit notamment d’agir à tous les niveaux pour :
a) Mettre au point des systèmes de
gestion des déchets, en donnant la plus grande priorité à la
prévention et à la réduction au minimum de la production de déchets,
à la réutilisation et au recyclage, et des installations de
traitement respectueuses de l’environnement, y compris des
technologies permettant de récupérer l’énergie provenant des
déchets, et encourager les initiatives de recyclage des déchets à
petite échelle qui permettent la gestion des déchets en milieu
urbain et rural et offrent la possibilité d’activités
rémunératrices, une assistance internationale étant fournie aux pays
en développement;
b) Promouvoir la
prévention et la réduction au minimum de la production de déchets en
encourageant la production de biens de consommation réutilisables et
de produits biodégradables et en développant l’infrastructure
nécessaire.
23. Renouveler l’engagement pris dans
Action 21 de gérer de manière sûre les produits chimiques, tout au long
de leur cycle de vie, ainsi que les déchets dangereux, en vue du
développement durable et de la protection de la santé humaine et de
l’environnement, entre autres, afin que d’ici à 2020 les produits
chimiques soient utilisés et produits de manière à ce que les effets
néfastes graves sur la santé humaine et sur l’environnement soient
réduits au minimum, en recourant à des procédures d’évaluation des
risques transparentes et basées sur les sciences et à des méthodes de
gestion des risques basées sur les sciences, en tenant compte du
principe de précaution énoncé au principe 15 de la Déclaration de Rio
sur l’environnement et le développement, et soutenir les pays en
développement pour le renforcement de leurs capacités à gérer de manière
sûre les produits chimiques et les déchets toxiques en leur apportant
une assistance technique et financière. Il s’agit notamment d’agir à
tous les niveaux pour :
a) Promouvoir la ratification et la
mise en oeuvre des instruments internationaux pertinents relatifs
aux produits chimiques et aux déchets, y compris la Convention de
Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance
de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides
dangereux qui font l’objet du commerce international
10, afin qu’elle
puisse entrer en vigueur d’ici à 2003, et la Convention de Stockholm
sur les polluants organiques persistants
11, afin qu’elle puisse
entrer en vigueur d’ici à 2004, et encourager et améliorer la
coordination, ainsi que le soutien aux pays en développement en vue
de la mise en oeuvre de ces instruments;
b) Élaborer plus avant, d’ici à 2005, une approche stratégique de la
gestion internationale des produits chimiques, sur la base de la
Déclaration de Bahia et des Priorités d’action après 2000 adoptées
par le Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique et
demander instamment au Programme des Nations Unies pour
l’environnement, au Forum intergouvernemental sur la sécurité
chimique 12, aux organisations internationales s’occupant de gestion
des produits chimiques et aux autres organismes internationaux et
acteurs compétents de collaborer étroitement à cet effet, lorsqu’il
convient de le faire;
c) Encourager les
pays à mettre en oeuvre dès que possible le nouveau système général
harmonisé de classification et d’étiquetage de produits chimiques,
de façon à ce qu’il soit pleinement opérationnel d’ici à 2008;
d) Encourager les partenariats pour promouvoir des activités visant
à accroître le recours à une gestion respectueuse de l’environnement
des produits chimiques et des déchets dangereux, à mettre en oeuvre
les accords multilatéraux relatifs à l’environnement, à accroître la
sensibilisation aux problèmes que posent les produits chimiques et
les déchets dangereux et à encourager la collecte et l’utilisation
de données scientifiques supplémentaires;
e) Promouvoir, d’une manière qui soit compatible avec les
obligations énoncées dans les instruments internationaux pertinents
comme la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements
transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, les
efforts visant à empêcher le trafic illégal de produits chimiques
dangereux et de déchets dangereux et à prévenir les dégâts résultant
des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur
élimination 13;
f) Encourager la
production d’une information cohérente et intégrée sur les produits
chimiques, notamment au moyen des registres nationaux des émissions
et transferts de matières polluantes;
g) Promouvoir une réduction des risques liés aux métaux lourds qui
présentent un danger pour la santé des êtres humains et pour
l’environnement, y compris en passant en revue les études
pertinentes, comme l’évaluation mondiale du mercure et de ses
composés à laquelle a procédé le PNUE.
____________________
9
Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 2001,
Supplément No 9
(E/2001/29),chap. I.B.
10 UNEP/FAO/PIC/CONF.5, annexe
III.
11
<http://www.chem.unep.ch/sc>.
12
Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique, troisième session,
rapport final du Forum III (IFCS/Forum III/23w), annexe 6.
13
Recueil des Traites de l'Organisation des Nations Unies, vol. 1673, No
28911 |