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 Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement durable

XI. Cadre institutionnel pour le développement durable


137. Un cadre institutionnel efficace pour le développement durable à tous les niveaux est la clef d’une pleine mise en œuvre d’Action 21, d’un suivi des résultats du Sommet mondial pour le développement durable ainsi que pour affronter les défis émergeants du développement durable. Les mesures visant à renforcer un tel cadre devraient se fonder sur les dispositions d’Action 21 ainsi que sur le Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 de 1997 et sur les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et devraient promouvoir la réalisation des objectifs de développement convenus à l’échelon international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, en tenant compte du Consensus de Monterrey, des résultats pertinents des autres grandes conférences des Nations Unies tenues depuis 1992 et des accords internationaux conclus depuis cette même date. Ces mesures devraient répondre aux besoins de tous les pays, en tenant compte des besoins particuliers des pays en développement, y compris pour ce qui est des moyens de mise en œuvre. Elles devraient conduire à renforcer les organisations et organes internationaux traitant du développement durable, tout en respectant leurs mandats existants, ainsi qu’à renforcer les institutions régionales, nationales et locales pertinentes.

138. La bonne gouvernance est essentielle au développement durable. De saines politiques économiques, de solides institutions démocratiques répondant aux besoins des populations et la mise en place de meilleures infrastructures sont à la base d’une croissance économique soutenue, de l’éradication de la pauvreté et de la création d’emplois. La liberté, la paix et la sécurité, la stabilité intérieure, le respect des droits de l’homme, y compris le droit au développement, et la prééminence du droit, l’égalité des sexes, des politiques allant dans le sens de l’économie de marché et un engagement général à établir des sociétés justes et démocratiques sont également essentiels et de nature à se renforcer mutuellement.


A. Objectifs

139. Les mesures destinées à renforcer les arrangements institutionnels en faveur du développement durable, à tous les niveaux, devraient être prises dans le cadre d’Action 2145, se fonder sur les progrès réalisés depuis la tenue de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement et conduire à la réalisation des objectifs suivants, entre autres :

a) Le renforcement des engagements en faveur du développement durable;
L’intégration des dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable d’une manière équilibrée;

b) Le renforcement de la mise en œuvre d’Action 21, y compris par la mobilisation de ressources financières et technologiques, ainsi que par des programmes de renforcement des capacités, en particulier à l’intention des pays en développement;
Le renforcement de la cohérence, de la coordination et du suivi;

c) La promotion de la prééminence du droit et le renforcement des institutions gouvernementales;

d) L’accroissement de l’effectivité et de l’efficacité par la limitation des chevauchements de compétences et de la duplication des activités des organisations internationales, dans et en dehors du système des Nations Unies, en se basant sur leurs mandats et leurs avantages comparatifs;

e) Le renforcement de la participation et la contribution effective de la société civile et des autres parties prenantes pertinentes à la mise en œuvre d’Action 21 ainsi que la promotion de la transparence et d’une large participation du public;

f) Le renforcement des capacités pour le développement durable à tous les niveaux, y compris au niveau local, en particulier celles des pays en développement;

g) Le renforcement de la coopération internationale visant à renforcer la mise en œuvre d’Action 21 et des résultats du Sommet.
 

B. Consolidation du cadre institutionnel du développement durable au niveau international

140. La communauté internationale devrait :

a) Améliorer l’intégration des objectifs du développement durable comme cela est reflété dans Action 21 et soutenir la mise en œuvre d’Action 21 et des résultats du Sommet dans les politiques, les programmes de travail et les lignes directrices opérationnelles des organes, programmes et fonds des Nations Unies compétents, du Fonds pour l’environnement mondial et des institutions financières et commerciales internationales, dans le cadre de leurs mandats, tout en soulignant que leurs activités devraient tenir pleinement compte des programmes et priorités nationaux, en particulier de ceux des pays en développement ainsi que, le cas échéant, des pays en transition, pour réaliser le développement durable;

b) Renforcer la collaboration à l’intérieur du système des Nations Unies et entre celui-ci et les institutions financières internationales, le Fonds pour l’environnement mondial et l’Organisation mondiale du commerce, par l’entremise du Comité de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, du Groupe des Nations Unies pour le développement, du Groupe de gestion de l’environnement et des autres organes de coordination interinstitutions. Une collaboration interinstitutions renforcée devrait être recherchée dans tous les contextes pertinents, une importance particulière étant accordée au niveau opérationnel et à la mise au point d’arrangements de partenariat sur des questions précises, afin de soutenir, en particulier, les efforts des pays en développement pour mettre en œuvre Action 21;

c) Renforcer et mieux intégrer les trois dimensions des politiques et des programmes de développement durable et promouvoir la pleine intégration des objectifs relatifs au développement durable dans les programmes et les politiques des organismes qui traitent essentiellement des questions sociales. En particulier, la dimension sociale du développement durable devrait être renforcée, notamment en mettant l’accent sur le suivi des résultats du Sommet mondial pour le développement social et de l’examen de son application après cinq ans, en tenant compte des rapports établis lors de ces réunions, et en soutenant les systèmes de protection sociale;

d) Mettre pleinement en œuvre la décision relative à la gestion internationale de l’environnement adoptée par le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement lors de sa septième session extraordinaire et inviter l’Assemblée générale, à sa cinquante-septième session, à étudier la question importante et complexe de la composition universelle du Conseil d’administration du PNUE/Forum ministériel mondial pour l’environnement;

e) S’engager activement et de manière constructive pour garantir l’achèvement sans retard des négociations relatives à une convention générale des Nations Unies contre la corruption, y compris sur la question du rapatriement dans leurs pays d’origine des fonds acquis de façon illicite;

f) Promouvoir la responsabilité des entreprises, leur obligation de rendre des comptes et les échanges des meilleures pratiques au regard du développement durable, y compris, lorsqu’il convient, par des dialogues multipartites, tels que dans le cadre de la Commission du développement durable, et par d’autres initiatives;
Agir concrètement à tous les niveaux pour mettre en œuvre le Consensus de Monterrey.
 

141. La bonne gouvernance au niveau international est fondamentale pour réaliser le développement durable. Afin de faire en sorte qu’il existe un environnement économique international dynamique et favorable, il est important de promouvoir une gouvernance économique à l’échelle mondiale pour encadrer les modes de fonctionnement internationaux en matière de finances, de commerce, de technologie et d’investissement qui ont une incidence sur les perspectives de développement des pays en développement. À cette fin, la communauté internationale devrait prendre toutes les mesures nécessaires et appropriées, y compris assurer un soutien aux réformes structurelles et macroéconomiques, trouver une solution globale au problème de la dette extérieure et accroître l’accès des pays en développement aux marchés. Les efforts visant à réformer l’architecture financière internationale doivent être poursuivis de façon plus transparente et avec la participation effective des pays en développement aux processus de décision. Un système commercial multilatéral universel, basé sur des règles, ouvert, non discriminatoire et équitable, ainsi qu’une libéralisation significative des échanges, peuvent stimuler considérablement le développement dans le monde entier, pour le bienfait de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement.

142. Un système des Nations Unies dynamique et efficace est fondamental pour la promotion de la coopération internationale aux fins du développement durable et pour un système économique mondial qui profite à tous. A cet effet, un ferme engagement à l’égard des idéaux des Nations Unies, des principes du droit international et de ceux qui sont énoncés dans la Charte des Nations Unies, ainsi qu’un ferme engagement de renforcer le système des Nations Unies et les autres institutions multilatérales et de promouvoir l’amélioration de leur fonctionnement sont essentiels. Les États doivent aussi honorer leur engagement de négocier et de finaliser le plus tôt possible une convention des Nations Unies contre la corruption sous tous ses aspects, y compris la question du rapatriement dans leurs pays d’origine des fonds acquis de façon illicite, ainsi que de promouvoir une plus grande coopération en vue de l’élimination du blanchiment d’argent.


C. Rôle de l'Assemblée générale

143. L’Assemblée générale des Nations Unies devrait faire du développement durable un élément clef du cadre général des activités des Nations Unies, en particulier pour la réalisation des objectifs de développement convenus à l’échelon international, y compris ceux qui figurent dans la Déclaration du Millénaire, et devrait donner une orientation politique d’ensemble pour la mise en œuvre d’Action 21 et son examen.

D. Rôle du Conseil économique et social

144. Conformément aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies et d’Action 21 concernant le Conseil économique et social et aux résolutions 48/162 et 50/227 de l’Assemblée générale qui ont réaffirmé qu’il était le mécanisme central de coordination du système des Nations Unies et de ses institutions spécialisées et de supervision des organes subsidiaires, en particulier de ses commissions techniques, et afin de promouvoir la mise en œuvre d’Action 21 en renforçant la coordination à l’échelle du système, le Conseil devrait :

a) Accroître son rôle dans la supervision de la coordination à l’échelle du système et pour l’intégration équilibrée des aspects économiques, sociaux et environnementaux des politiques et programmes des Nations Unies visant à promouvoir le développement durable;

b) Organiser l’examen périodique des thèmes de développement durable ayant trait à la mise en œuvre d’Action 21, y compris les moyens de mise en œuvre. Les recommandations relatives à ces thèmes pourraient être faites par la Commission du développement durable;

c) Faire un plein usage de ses débats de haut niveau, de ses débats consacrés à la coordination et aux activités opérationnelles et de ses débats généraux pour prendre effectivement en compte tous les aspects pertinents des travaux de l’ONU concernant le développement durable. Dans ce contexte, le Conseil devrait encourager la participation active des grands groupes à ses débats de haut niveau et aux travaux de ses commissions techniques compétentes, conformément aux règles respectives de procédure;

d) Promouvoir une plus grande coordination, la complémentarité, l’effectivité et l’efficacité des activités de ses commissions techniques et autres organes subsidiaires compétents pour la mise en œuvre d’Action 21;

e) Mettre fin au travaux du Comité de l’énergie et des ressources naturelles au service du développement et les transférer à la Commission du développement durable;
Veiller à ce qu’il y ait un lien étroit entre le rôle que joue le Conseil dans le suivi des résultats du Sommet et son rôle dans le suivi du Consensus de Monterrey, de façon continue et coordonnée. À cette fin, le Conseil devrait explorer les moyens de mettre au point des arrangements relatifs à ses réunions avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du Commerce, comme prévu dans le Consensus de Monterrey;
S’efforcer davantage de garantir que l’intégration d’une perspective sexospécifique fasse partie intégrante de ses activités concernant la mise en œuvre coordonnée d’Action 21.
 

E. Rôle et fonction de la Commission du développement durable

145. La Commission du développement durable devrait demeurer l’organe de haut niveau du système des Nations Unies chargé du développement durable et continuer à servir de forum pour l’examen des questions touchant à l’intégration des trois aspects du développement durable. Si le rôle, les fonctions et le mandat de la Commission, tels qu’ils sont définis dans les chapitres pertinents d’Action 21 et ont été adoptés par l’Assemblée générale dans sa résolution 47/191, restent pertinents, la Commission a besoin d’être renforcée en tenant compte du rôle des institutions et organisations intéressées. Un rôle accru de la Commission devrait comprendre l’examen et le suivi des progrès dans la mise en œuvre d’Action 21 et la promotion de la cohérence de sa mise en œuvre, des initiatives et des partenariats.

146. Dans ce contexte, la Commission devrait axer davantage ses travaux sur des actions concrètes qui favorisent la mise en œuvre à tous les niveaux, y compris la promotion et la facilitation de partenariats entre les gouvernements, les organisations internationales et d’autres parties prenantes pertinentes pour la mise en œuvre d’Action 21.

147. La Commission devrait :

a) Examiner et évaluer les progrès accomplis et promouvoir la poursuite de la mise en oeuvre d’Action 21;

b) Se concentrer sur les aspects intersectoriels de certaines questions sectorielles et servir d’instance de débat pour une meilleure intégration des politiques, y compris en organisant des échanges entre les ministres chargés des diverses dimensions et des divers secteurs du développement durable lors des débats de haut niveau;

c) S’attaquer aux nouvelles difficultés et saisir les possibilités concernant la mise en oeuvre d’Action 21;

d) Se focaliser sur les actions relatives à la mise en oeuvre d’Action 21 et ne mener des négociations lors de ses sessions que tous les deux ans;

e) Limiter le nombre des thèmes traités à chaque session.

148. En relation avec son rôle consistant à faciliter la mise en oeuvre, la Commission devrait mettre l’accent sur ce qui suit :

a) Examiner les progrès et promouvoir la poursuite de la mise en oeuvre d’Action 21. Dans cette perspective, la Commission devrait identifier les contraintes entravant cette mise en oeuvre et formuler des recommandations pour les surmonter;

b) Servir de point focal pour la discussion de partenariats qui promeuvent le développement durable, y compris la mise en commun des expériences, des progrès réalisés et des meilleures pratiques;

c) Examiner les questions relatives à l’assistance financière et au transfert de technologies au service du développement durable, ainsi qu’au renforcement des capacités, en tirant pleinement parti des informations existantes. À cet égard, la Commission pourrait envisager d’utiliser plus efficacement les rapports nationaux et les expériences régionales, et, à cette fin, formuler des recommandations appropriées;

d) Servir de forum d’analyse et d’échange d’expériences sur les mesures visant à faciliter la planification en matière de développement durable, la prise de décisions et la mise en oeuvre des stratégies de développement durable. À cet égard, la Commission pourrait envisager d’utiliser plus efficacement les rapports nationaux et régionaux;

e) Prendre en compte les évolutions importantes du droit dans le domaine du développement durable, en tenant dûment compte du rôle des organes intergouvernementaux compétents pour promouvoir la mise en oeuvre des chapitres d’Action 21 relatifs aux instruments et mécanismes juridiques internationaux.
 

149. En ce qui concerne ses modalités pratiques de fonctionnement et son programme de travail, la Commission devrait prendre des décisions précises lors de sa prochaine session, lorsque son programme de travail thématique sera élaboré. En particulier, les questions suivantes devraient être examinées :

a) Accorder une attention égale à la mise en oeuvre de tous les mandats que l’Assemblée générale lui a confiés dans sa résolution 47/191;

b) Continuer à faire en sorte que les organisations internationales et les grands groupes participent plus directement et plus substantiellement à ses travaux;

c) Prêter une plus grande attention aux contributions de la science au développement durable, par exemple en faisant appel à la communauté scientifique et en encourageant les réseaux scientifiques nationaux, régionaux et internationaux à participer à ses propres travaux;

d) Faire en sorte que les éducateurs contribuent davantage au développement durable, y compris, là où il convient, dans les activités de la Commission;

e) Fixer le calendrier et la durée de ses réunions intersessions.
 

150. Adopter de nouvelles mesures pour promouvoir les meilleures pratiques et expériences acquises en matière de développement durable et, en outre, promouvoir le recours à des méthodes modernes de collecte et de diffusion des données, y compris le recours plus large aux technologies de l’information.

F. Role des institutions internationales

151. Souligner qu’il faut que les institutions internationales, qu’elles appartiennent ou non au système des Nations Unies, y compris les institutions financières internationales, l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds pour l’environnement mondial, intensifient, dans les limites de leur mandat respectif, les efforts qu’ils mènent en coopération pour :

a) Promouvoir un appui collectif efficace à la mise en oeuvre d’Action 21 à tous les niveaux;

b) Renforcer l’efficacité et la coordination des institutions internationales pour mettre en oeuvre Action 21, les résultats du Sommet mondial pour le développement durable, les éléments de la Déclaration du Millénaire relatifs au développement durable, le Consensus de Monterrey et les résultats de la quatrième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, tenue en novembre 2001 à Doha.
 

152. Demander au Secrétaire général de l’ONU, par l’entremise du Comité de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, y compris dans le cade d’efforts de collaboration informels, de promouvoir davantage la coopération et la coordination interinstitutions à l’échelle du système en matière de développement durable, de prendre les mesures appropriées pour faciliter les échanges d’informations et de continuer à tenir le Conseil économique et social et la Commission informés des actions menées pour mettre en oeuvre Action 21.

153. Renforcer sensiblement le soutien aux programmes de renforcement des capacités en matière de développement durable du Programme des Nations Unies pour le développement, en s’appuyant sur l’expérience acquise dans le cadre du programme Capacités 21, dans la mesure où ces programmes constituent d’importants mécanismes de soutien des efforts locaux et nationaux de renforcement des capacités en matière de développement, en particulier dans les pays en développement.

154. Renforcer la coopération entre le Programme des Nations Unies pour l’environnement et les autres organismes et institutions spécialisées des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce, dans le cadre de leurs mandats.

155. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Centre des Nations Unies pour les établissements humains, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement devraient, dans le cadre de leurs mandats, renforcer leur contribution aux programmes de développement durable et à la mise en oeuvre d’Action 21 à tous les niveaux, en particulier dans le domaine de la promotion du renforcement des capacités.

156. Afin de promouvoir la mise en oeuvre efficace d’Action 21 au niveau international, il faudrait faire ce qui suit :

a) Intégrer le calendrier des réunions internationales consacrées au développement durable et, lorsqu’il convient de le faire, réduire le nombre et la durée de ces réunions ainsi que le temps consacré à la négociation de textes et consacrer davantage de temps aux questions concrètes relatives à la mise en oeuvre;

b) Encourager les initiatives de partenariats associant tous les acteurs pertinents à la mise en oeuvre afin de concrétiser les résultats du Sommet mondial pour le développement durable. À cet égard, la poursuite du développement de ces partenariats et leur suivi devraient prendre en considération les travaux préparatoires du Sommet;

c) Tirer pleinement parti des progrès accomplis dans le domaine des technologies de l’information et des communications.

157. Le renforcement du cadre institutionnel international du développement durable est un processus évolutif. Il est nécessaire de réexaminer les divers mécanismes périodiquement, d’identifier les lacunes, de supprimer les fonctions redondantes et de continuer à ne ménager aucun effort pour accroître l’intégration, l’efficacité et la coordination des dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable afin de mettre en oeuvre Action 21.


G. Renforcement des arrangements institutionnels pour le développement durable au niveau régional


158. La mise en oeuvre d’Action 21 et des résultats du Sommet devrait être poursuivie aux niveaux régional et sous-régional par l’intermédiaire des commissions régionales et d’autres institutions et organes régionaux et sous-régionaux.

159. Il faudrait améliorer la coordination et la coopération intrarégionales en faveur du développement durable entre les commissions régionales, les fonds, programmes et organismes des Nations Unies, les banques de développement régionales et d’autres institutions et organes régionaux et sous-régionaux. Il s’agirait notamment d’assurer, lorsqu’il convient de le faire, un soutien à l’élaboration, au renforcement et à la mise en oeuvre de stratégies et de plans d’action régionaux concertés en faveur du développement durable, en tenant compte des priorités nationales et régionales.

160. Les commissions régionales devraient en particulier faire ce qui suit, en collaboration avec d’autres organes régionaux et sous-régionaux et en tenant compte des dispositions pertinentes d’Action 21 :

a) Promouvoir l’intégration équilibrée des trois dimensions du développement durable dans leurs travaux, y compris par la mise en oeuvre d’Action 21. À cette fin, les commissions régionales devraient renforcer leurs capacités par une action interne et bénéficier, lorsqu’il y a lieu, d’un appui externe;

b) Faciliter et promouvoir l’intégration équilibrée des dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable dans les travaux des organes régionaux, sous-régionaux et autres, par exemple en facilitant et en renforçant les échanges d’expériences, y compris nationales, des meilleures pratiques, d’études de cas et d’expériences de partenariats relatifs à la mise en oeuvre d’Action 21;

c) Aider à mobiliser une assistance technique et financière et faciliter la fourniture d’un financement adéquat pour la mise en oeuvre des programmes et projets de développement durable convenus aux échelons régional et sous-régional, y compris ceux visant l’objectif d’éradication de la pauvreté;

d) Continuer à promouvoir la participation de toutes les parties prenantes au développement durable et encourager les partenariats pour soutenir la mise en oeuvre d’Action 21 aux niveaux régional et sous-régional.
 

161. Il faudrait soutenir les initiatives et programmes de développement durable adoptés aux niveaux régional et sous-régional, tels que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et les volets interrégionaux du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement qui a été convenu à l’échelon mondial.

H. Renforcement du cadre institutionnel pour le développement durable au niveau national


162. Les Etats devraient :

a) Continuer à promouvoir des approches cohérentes et coordonnées des cadres institutionnels pour le développement durable au niveau national, y compris, lorsqu’il convient de le faire, en créant les autorités et les mécanismes nécessaires pour élaborer, coordonner et mettre en oeuvre les politiques et pour faire appliquer les lois, ou en renforçant ces autorités et ces mécanismes s’ils existent déjà,;

b) Prendre des mesures immédiates pour progresser dans la formulation et l’élaboration de stratégies nationales de développement durable et commencer à les mettre en oeuvre d’ici à 2005. À cette fin, les stratégies devraient, lorsqu’il convient, être soutenues par la coopération internationale, en tenant compte des besoins spéciaux des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés. De telles stratégies, qui, là où c’est applicable, pourraient prendre la forme de stratégies de réduction de la pauvreté qui intègrent les aspects économiques, sociaux et environnementaux du développement durable, devraient être poursuivies en conformité avec les priorités nationales de chaque pays.
 

163. Il incombe au premier chef à chaque pays d’assurer son propre développement durable et on ne pourra jamais trop souligner le rôle des politiques et des stratégies de développement nationales. Tous les pays devraient promouvoir le développement durable au niveau national, notamment en promulguant et en appliquant des lois claires et efficaces qui le favorisent. Tous les pays devraient renforcer leurs institutions gouvernementales, y compris en les dotant de l’infrastructure nécessaire et en promouvant la transparence, l’obligation de rendre des comptes ainsi que des institutions administratives et judiciaires justes.

164. Tous les pays devraient aussi promouvoir la participation des citoyens, y compris par des mesures qui leur permettent d’accéder à l’information concernant la législation, les réglementations, les activités, les politiques et les programmes. Ils devraient aussi encourager la pleine participation des citoyens à l’élaboration et à la mise en oeuvre des politiques relatives au développement durable. Les femmes devraient être en mesure de participer pleinement, sur un pied d’égalité, à l’élaboration des politiques et à la prise des décisions.

165. Promouvoir davantage la création ou le renforcement de conseils et de structures de coordination du développement durable au niveau national, y compris au niveau local, afin de concentrer l’attention, à un haut niveau, sur les politiques de développement durable. Dans ce contexte, la participation de toutes les parties prenantes devrait être promue.

166. Soutenir les efforts que font tous les pays, en particulier les pays en développement ainsi que les pays en transition, pour renforcer leurs mécanismes institutionnels pour le développement durable, y compris au niveau local. Cela pourrait comprendre la promotion d’approches intersectorielles pour la formulation des stratégies et des plans de développement durable tels que, là où c’est applicable, les stratégies de réduction de la pauvreté, la coordination de l’aide, l’encouragement à des approches participatives ainsi que le renforcement de l’analyse des politiques, des capacités de gestion et des capacités de mise en oeuvre, y compris en intégrant une perspective sexospécifique dans toutes ces activités.

167. Renforcer le rôle et les capacités des autorités et des parties prenantes locales pour la mise en oeuvre d’Action 21 et des résultats du Sommet et pour renforcer le soutien qui doit continuer à être apporté aux programmes Action 21 locaux et aux initiatives et partenariats connexes, et encourager, en particulier, les partenariats entre les administrations locales, les autres niveaux de gouvernement et les parties prenantes pour faire progresser le développement durable, comme y appelle, entre autres, le Programme pour l’habitat.47
 

I. Participation des grands groupes

168. Renforcer les partenariats entre les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, y compris tous les grands groupes ainsi que les groupes de bénévoles, autour de programmes et d’activités de développement durable à tous les niveaux.

169. Reconnaître l’attention donnée à l’existence possible d’un rapport entre l’environnement et les droits de l’homme, y compris le droit au développement, avec la participation pleine et transparente des États Membres des Nations Unies et des États ayant le statut d’observateur.

170. Promouvoir et soutenir la participation des jeunes aux programmes et activités relatives au développement durable, par exemple en soutenant les conseils locaux de la jeunesse ou leur équivalent et en encourageant leur création là où il n’en existe pas.


______________________
45  Les références à Action 21 faites dans le présent document s'étendent au Programme relatif à la poursuite de sa réalisation et aux résultats du Sommet.
46   PNUE/GCSS.VII/6, annexe I
47   A/CONF.165/14, chap. I, résolution 1, annexe II.

 
 

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January 2008