New York

20 June 2016

Secretary-General's message on World Refugee Day [scroll down for French version]

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

Forced displacement has reached unprecedented levels, with more than 65 million people uprooted from their homes globally. New and recurring conflicts, and ever-more disturbing forms of violence and persecution, are driving people to flee in search of safety within their own countries, or to cross international borders as asylum seekers or refugees. Others are living in long-term exile, as solutions to protracted conflicts remain elusive. At the end of 2015, there were 21.3 million refugees, 3.2 million people in the process of seeking asylum, and 40.8 million people internally displaced within their own countries. 

World Refugee Day is a moment for taking stock of the devastating impact of war and persecution on the lives of those forced to flee, and honouring their courage and resilience. It is also a moment for paying tribute to the communities and States that receive and host them, often in remote border regions affected by poverty, instability and underdevelopment, and beyond the gaze of international attention. Nine out of ten refugees are today living in poor and middle income countries close to situations of conflict.

Last year, more than 1 million refugees and migrants arrived in Europe across the Mediterranean, in unseaworthy dinghies and flimsy boats. Thousands did not make it -- tragic testimony to our collective failure to properly address their plight. Meanwhile, divisive political rhetoric on asylum and migration issues, rising xenophobia, and restrictions on access to asylum have become increasingly visible in certain regions, and the spirit of shared responsibility has been replaced by a hate-filled narrative of intolerance. We see a worrisome increase in the use of detention and in the construction of fences and other barriers.

With anti-refugee rhetoric so loud, it is sometimes difficult to hear the voices of welcome. But these do exist, all around the world. In the past year, in many countries and regions, we have witnessed an extraordinary outpouring of compassion and solidarity, as ordinary people and communities have opened their homes and their hearts to refugees, and States have welcomed new arrivals even while already hosting large numbers of refugees.

There is an urgent need to build on and amplify these positive examples. Our responses to refugees must be grounded in our shared values of responsibility sharing, non-discrimination, and human rights and in international refugee law, including the principle of non-refoulement. On 19 September, the UN High-Level Plenary of the General Assembly on Addressing Large Movements of Refugees and Migrants will offer a historic opportunity to agree a global compact, with a commitment towards collective action and greater shared responsibility for refugees at its core.

We must stand together with the millions of men, women and children who flee their homes each year, to ensure that their rights and dignity are protected wherever they are, and that solidarity and compassion are at the heart of our collective response.

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Les déplacements forcés ont atteint une ampleur sans précédent, plus de 65 millions de personnes ayant été arrachées à leur foyer dans le monde. Les conflits nouveaux et récurrents et les formes de violence et de persécution chaque jour plus préoccupantes poussent les populations à fuir. Certaines cherchent la sécurité dans leur propre pays, d’autres traversent les frontières et deviennent des réfugiés ou des demandeurs d’asile. D’autres encore connaissent un très long exil, le règlement des conflits prolongés restant incertain. À la fin de 2015, on dénombrait 21,3 millions de réfugiés, 3,2 millions de demandeurs d’asile et 40,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.
La Journée mondiale des réfugiés est l’occasion de prendre la mesure des effets dévastateurs de la guerre et des persécutions sur la vie de ceux qui sont contraints de fuir, et de rendre hommage à leur courage et à leur force morale. C’est également l’occasion de saluer les populations et les États qui accueillent et hébergent ces personnes, souvent dans des zones frontalières éloignées frappées par la pauvreté, l’instabilité et le sous-développement, loin du regard de la communauté internationale. Neuf réfugiés sur 10 vivent aujourd’hui dans des pays pauvres et dans des pays à revenu intermédiaire proches de l’implosion.
L’an dernier, plus d’un million de réfugiés et de migrants sont arrivés en Europe après avoir traversé la Méditerranée sur des canots pneumatiques impropres à la navigation ou sur de frêles embarcations. Des milliers n’ont pas réussi cette traversée, illustrant tragiquement notre échec collectif à leur offrir une solution adaptée. Parallèlement, un discours politique porteur de dissensions s’est fait jour sur les questions d’asile et de migration, la xénophobie s’est accrue et les restrictions du droit d’asile sont devenues de plus en plus manifestes dans certaines régions. L’esprit de partage des responsabilités a été remplacé par un discours de haine et d’intolérance. Nous assistons à un recours inquiétant à la détention, et à la construction non moins inquiétante de murs et autres barrières
Le discours antiréfugiés est si prédominant que les autres voix ont du mal à se faire entendre. Elles existent pourtant bel et bien. Depuis un an, il y a dans de nombreux pays et régions un extraordinaire élan de compassion et de solidarité. Des personnes, et aussi des populations tout entières, ont ouvert leur maison et leur cœur aux réfugiés. Des États ayant déjà un grand nombre de réfugiés sur leur territoire ont réservé un bon accueil aux nouveaux arrivants.
Il est urgent de suivre les bons exemples et de les reproduire à plus grande échelle. Notre action à l’égard des réfugiés doit reposer sur nos valeurs communes de partage des responsabilités et de non-discrimination, ainsi que sur les droits de l’homme et le droit international des réfugiés, notamment le principe de non-refoulement. La réunion plénière de haut niveau sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants, qui se tiendra le 19 septembre dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies, offrira une occasion sans précédent de s’entendre sur un pacte mondial fondé sur la volonté d’agir collectivement et de mieux partager les responsabilités.
Nous devons faire bloc avec les millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient leur foyer chaque année, pour veiller à ce que leurs droits et leur dignité soient protégés, où qu’ils se trouvent, et placer la solidarité et la compassion au cœur de notre action collective.