Ouagadougou

03 March 2016

Secretary-General's remarks at press conference with President Roch Marc Christian Kaboré of Burkina Faso

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les représentants des médias, Bonjour,

Houn sounr nooma mè nè mam soun bè Burkina roundo
[I am delighted to be in Burkina Faso' in Moré]

Je remercie le Président Kaboré, ainsi que le Gouvernement et le peuple du Burkina Faso, pour l’accueil très chaleureux qu’ils m’ont réservé.

C’est la troisième fois que je viens en visite dans votre beau pays.

Je viens de m’entretenir avec le Président Kaboré. Je lui ai confié ma grande admiration pour le courage du peuple Burkinabé, qui a traversé des épreuves très douloureuses depuis l’insurrection de Octobre deux mille quatorze (2014), le coup d’état de Septembre deux mille quinze (2015), et les attentats meurtriers du 15 Janvier dernier. Le Burkina Faso revient de loin. J’ai félicité le Président pour son engagement à promouvoir la réconciliation nationale, le dialogue politique et la consolidation des acquis démocratiques que les Burkinabè ont chèrement gagné, notamment à travers d’élections libres et transparentes.

J’ai assuré le Président de l’engagement de Nations Unies à vos côtés. L’Organisation des Nations Unies est fière de son partenariat avec le Burkina Faso et le système des Nations Unies soutiendront le Plan National de Développement que le Gouvernement va présenter dans quelques semaines.  Les enjeux sont considérables : il s’agit d’engager le pays sur la voie de la prospérité, des reformes de long terme y compris celle du secteur sécurité.

Mesdames et Messieurs,

Je salue également la volonté du Burkina Faso d’aligner son action sur les objectifs de développement durable, notamment dans la ligne des décisions prises à Paris en décembre durant la COP21. Nous sommes dans la première année des efforts devant mener à la concrétisation des engagements pris dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et dans l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Ces instruments sont la preuve que la communauté internationale est déterminée à ce que tous les êtres humains puissent mener une vie digne.

Le Sommet mondial sur l’action humanitaire, qui se tiendra à Istanbul au mois de mai, sera une autre occasion de promouvoir la solidarité internationale. Il aidera à mobiliser l’assistance en faveur des populations les plus vulnérables de cette région et du reste du monde, et peut nous permettre de passer de l’ère de la fourniture de l’aide à celle de la fin des besoins.

J’ai invité le Président à y assister.

Le Burkina Faso joue un rôle actif dans la région du Sahel, notamment en tant que membre du G5 Sahel, de la CEDEAO et de l’Union africaine.

La dernière fois que je suis venu au Burkina Faso, j’ai présenté la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Depuis, l’ONU a uni ses forces avec celles de plusieurs partenaires pour améliorer la condition des femmes, favoriser la bonne gouvernance, prévenir l’extrémisme violent.

Je tiens à saluer en particulier le rôle que le Burkina Faso joue dans le cadre de la MINUSMA au Mali. Je salue la mémoire des 9 casques bleus Burkinabè qui ont perdu la vie l’an dernier, durant leur service pour la paix.

Je suis profondément préoccupé par les attaques terroristes perpétrées dans la région – durant mon entretien avec le Président, j’ai réitéré mes condoléances les plus sincères aux familles des victimes du lâche attentant dont a ensanglanté Ouagadougou le 15 janvier dernier. La riposte au terrorisme doit être globale, et menée dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Le Président et moi pensons tous deux que tout en s’attaquant aux problèmes de sécurité, les pays du Sahel doivent se concentrer sur les causes profondes de l’instabilité : la pauvreté, le chômage, l’exclusion sociale, la discrimination et l’impunité. Le Président est engagé à donner aux jeunes les moyens de participer pleinement à la construction démocratique de ce pays; les organisations de la société civile et tous ceux qui luttent pour les droits de l’homme, seront ainsi appelés à continuer de jouer un rôle actif.

Vous pouvez compter sur l’appui des Nations Unies sur le terrain, ainsi que sur M. Mohamed Ibn Chambas, le Représentant spécial pour l’Afrique de l’ouest, qui prendra sous peu la responsabilité plus large de notre engagement dans le Sahel.

Je suis revenu dans la région pour engager la communauté internationale à continuer d’apporter son soutien à la région du Sahel.

Demain, je me rendrai en Mauritanie pour poursuivre ce travail de sensibilisation.
Mesdames et Messieurs,

Je compte sur l’appui et la participation active du Burkina Faso dans tous les domaines de l’action internationale.

Je vous remercie.