Bamako

19 October 2012

Projet de déclaration à la presse a la Réunion du Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali

Jan Eliasson, Former Deputy Secretary-General

Merci. Je me félicite de représenter ici le Secrétaire général et d’avoir à mes côtés [partenaires de l’UA et de la CEDEAO].

Je suis heureux également d’avoir à mes côtés le nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel [Prodi], le Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest [Djinnit], le Sous-Secrétaire général à l’appui aux missions [Banbury] et d’autres hauts fonctionnaires de l’Organisation des Nations Unies. Leur présence indique bien l’ampleur de l’appui que le système des Nations Unies est prêt à offrir pour venir en aide au Mali.

D’abord, je veux dire que le fait que la réunion se passe ici au Mali est très signifiant. C’est vraiment important de discuter l’avenir de ce pays avec son Gouvernement et son peuple.

La réunion qui vient de se tenir témoigne des graves préoccupations de la région et de la communauté internationale concernant la crise malienne et ses dangereuses répercussions pour la paix et la stabilité au Sahel et au-delà.

Il faut d’urgence aider le Mali à rétablir son régime démocratique et son intégrité territoriale, et protéger les Maliens des exactions effroyables que leur infligent chaque jour les groupes extrémistes.

Le Mali compte sur la région et sur la communauté internationale, y compris les Nations Unies, pour lui venir en aide. Nous devons répondre à cette attente. La réunion d’aujourd’hui montre que beaucoup sont prêts à apporter leur appui. Cela étant, il est crucial que cet appui soit le bon, et qu’il soit coordonné, étant donné la complexité de la situation.

Nous devons tous aller dans la même direction, avoir une vision commune des choses et placer les Maliens au centre de tout ce que nous faisons. Nous devons aussi être clairs : il n’existe pas de formule toute faite propre à extirper le problème et à régler la crise. Les Maliens devront faire des efforts soutenus, et leurs amis leur apporter un appui soutenu, sur deux plans principaux.

Premièrement, l’action politique. Des questions politiques fondamentales doivent être réglées. Un dialogue national et des élections doivent permettre une transition politique claire qui rétablisse complètement l’ordre constitutionnel et renforce la légitimité de Bamako. Par ailleurs, il faut saisir toutes les possibilités de négocier avec ceux qui, dans le nord, ont de véritables revendications politiques et refusent le terrorisme et la violence.

Deuxièmement, la possibilité de l’action militaire. Le déploiement d’une force militaire internationale est envisagé, et le Conseil de sécurité a demandé que l’ONU concoure au travail de planification.

Mais il faut également, et c’est tout aussi important, que l’accent soit mis sur le renforcement et la réforme des institutions maliennes de défense et de sécurité, pour que celles-ci puissent prendre la direction des opérations de rétablissement de la sécurité et de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée dans le nord.

Dans sa résolution 2071, le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général d’appuyer tant le processus politique que la planification militaire.

Il faut aussi préserver l’unité nationale du Mali et la préservation de l’intégrité territoriale du pays.

Tout en avançant sur ces deux plans, nous devons redoubler d’efforts pour remédier à la situation humanitaire, qui, déjà grave, continue d’empirer, ainsi qu’aux répercussions qu’elle a sur les pays voisins du Mali.  Et n’oublions pas la situation dans l’entière région du sahel, et l’élaboration d’une stratégie cohérente.

Les autorités maliennes ont demandé l’aide de l’ONU en ce qui concerne la crise humanitaire, la concertation nationale, les élections, la médiation dans le nord, la réforme du secteur de la sécurité et la planification militaire en vue du déploiement éventuel d’une force d’intervention.

La situation est aussi étroitement liée à la crise régionale qui touche le Sahel dans son ensemble.

L’ONU est déterminée à prendre des mesures en vue de la mise en œuvre d’une stratégie régionale intégrée visant à endiguer la menace terroriste, combattre la criminalité organisée, empêcher la prolifération des armes, désamorcer les tensions, améliorer la gestion environnementale aussi qu’accroître la résilience du pays.

Le Mali traverse une crise multiforme qui exige une action multiforme. Dans les jours qui viennent, avec nos partenaires, nous nous attellerons à la tâche sur tous ces plans. Je sais que je parle pour tous ceux qui sont ici présents en disant que nous sommes déterminés à aider le Mali à sortir de cette crise.

Je vous remercie, et suis prêt à entendre vos questions.