9431e séance – matin
CS/15434

Conseil de sécurité: fermes condamnations des frappes russes contre Hroza et Kharkiv, en Ukraine

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix a décrit, ce matin lors d’une séance publique du Conseil de sécurité, les attaques aux missiles subies, les 4 et 5 octobre, par les civils dans le village de Hroza et le centre-ville de Kharkiv, en Ukraine.  Ces attaques ont fait l’objet de fermes condamnations de la plupart des membres du Conseil. 

À Hroza, au moins 52 personnes auraient été tuées lorsqu’un missile a touché un magasin et un café, une attaque qui a anéanti un sixième de la population de ce village.  Et moins de 24 heures plus tard, a-t-elle poursuivi, des missiles ont frappé des bâtiments dans le centre-ville de Kharkiv, tuant un garçon de 10 ans et sa grand-mère, a précisé Mme Rosemary DiCarlo qui, à l’instar de la plupart des membres du Conseil, a fermement condamné ces attaques.

La Russie a tué d’un seul coup les proches de presque toutes les familles de Hroza, a confirmé l’Ukraine, en ajoutant qu’il y a 80 ans déjà, des villages entiers avaient été effacés de la carte lors de l’invasion nazie de l’Ukraine.  La Fédération de Russie imite à présent son modèle, le Troisième Reich, a-t-il accusé.

Réfutant catégoriquement ces arguments, la Fédération de Russie a répliqué qu’à Hroza, « presque tous les corps photographiés » et publiés sur les réseaux sociaux « appartenaient à des hommes en âge de servir dans l’armée », et justifié que, si l’Ukraine concentrait du personnel militaire à un endroit, celui-ci devenait une « cible légitime pour une frappe ».

Le représentant russe a dénoncé, d’autre part, le « cynisme » de ses collègues occidentaux qui déplorent l’attaque du village de Hroza tout en bloquant un projet de déclaration à la presse du Conseil de sécurité concernant l’attaque terroriste contre l’académie militaire de la ville syrienne de Homs qui a tué « plus de 100 personnes ». 

« La vérité rattrapera les mensonges russes », a rétorqué le Royaume-Uni qui a évoqué l’existence de preuves accumulées des violations du droit international commises par la Russie.  Le Gabon a souligné que la « guerre n’est pas une situation de non-droit », tandis que la France a noté que de tels actes sont constitutifs de crimes de guerre. La mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine et la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine présentent d’ailleurs des rapports réguliers répertoriant ces violations, ont relevé plusieurs délégations, dont la Suisse. 

Évoquant l’élection, demain par l’Assemblée générale, des nouveaux membres du Conseil des droits de l’homme, l’Albanie a appelé en outre « ceux qui se soucient des droits humains » à réfléchir deux fois avant de déposer leur bulletin de vote.  Alors qu’elle continue de commettre des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité, la Fédération de Russie demande à être élue au Conseil des droits de l’homme, après sa suspension l’an dernier, en raison de la guerre contre l’Ukraine, s’est indignée la délégation des États-Unis, avertissant que son élection jetterait un discrédit sur cet important organe de l’ONU.

Favorable au dialogue et à la diplomatie, la Chine a exhorté les parties à donner suite aux appels à la paix de la communauté internationale, priant également les pays qui disposent d’une influence sur la situation de jouer un rôle constructif.  Pour ce faire, le Brésil a exhorté les parties à reprendre les contacts en vue d’ouvrir des négociations directes.  De son côté, le Japon a signalé que la Russie avait souscrit, il y a à peine un mois, à la déclaration des dirigeants du G20, qui appelle tous les États à respecter les principes du droit international, notamment l’intégrité territoriale et la souveraineté, et du droit international humanitaire. 

Dans son intervention, Mme DiCarlo a par ailleurs indiqué que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a documenté que 9 806 civils, dont 560 enfants, ont été tués à cause de la guerre, avertissant que les chiffres réels sont très probablement bien plus élevés car ces dernières semaines, les civils et les infrastructures civiles dans toute l’Ukraine sont restés sous le feu presque constant de la Russie. 

La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence a condamné pour sa part la poursuite des frappes russes contre les infrastructures portuaires et les installations de stockage de céréales de l’Ukraine sur la mer Noire et le Danube, soulignant que dans un monde où l’insécurité alimentaire s’intensifie, toutes les sources de nourriture doivent être connectées de manière sûre et durable aux chaînes d’approvisionnement mondiales.  Notant par ailleurs que les températures seront bientôt en dessous de zéro dans l’ensemble du pays, Mme Joyce Msuya a jugé troublant que des attaques contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine aient d’ores et déjà été signalées. 

On retiendra par ailleurs l’affirmation de l’Ukraine selon laquelle la Russie aurait transféré des armes au Hamas, l’objectif étant, a-t-elle dit, d’étayer les infox que le Kremlin fait circuler au sujet de l’assistance militaire à l’Ukraine dans le but d’ouvrir des enquêtes sur l’espace informationnel occidental.  Il ne sera donc pas surprenant si l’« envoyé de Putin » fait référence, vendredi dans cette salle, à ce discours sur la présence au Moyen-Orient d’armes envoyées à l’Ukraine, a affirmé le délégué.

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

Mme ROSEMARY DICARLO, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a rappelé les faits: jeudi 5 octobre, le petit village de Hroza, dans la région ukrainienne de Kharkiv, a subi, selon elle, l’une des attaques les plus meurtrières contre des civils depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février dernier.  Au moins 52 personnes auraient été tuées lorsqu’un missile a touché un magasin et un café.  L’attaque a anéanti un sixième de la population et les experts des droits de l’homme de l’ONU sur le terrain ont pu recueillir les noms de 35 personnes tuées, dont 19 femmes, 15 hommes et 1 garçon de 8 ans.  Je réitère, a-t-elle dit, la ferme condamnation du Secrétaire général à l’égard de cette attaque odieuse. 

Moins de 24 heures plus tard, a-t-elle poursuivi, la région de Kharkiv a été de nouveau touchée. Cette fois, des missiles ont frappé des bâtiments dans le centre de la ville de Kharkiv –la deuxième plus grande ville d’Ukraine-.  Un garçon de 10 ans aurait tué de même que sa grand-mère.  Trente autres personnes auraient été blessées, dont un nourrisson de 11 mois.  Ces attaques ont eu lieu dans une zone entourée de restaurants, immeubles d’habitation et autres infrastructures civiles.  Les récents attentats de Kharkiv alourdissent un bilan déjà insupportable en pertes civiles résultant de l’invasion russe. 

Au 8 octobre, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a documenté que 9 806 civils, dont 560 enfants, ont été tués à cause de la guerre.  Le nombre de civils blessés, s’élève lui à 17 962, dont 1 196 enfants.  Les chiffres réels sont très probablement beaucoup plus élevés, car ces dernières semaines, les civils et les infrastructures civiles dans toute l’Ukraine sont restés sous le feu presque constant, notamment à Kherson, Zaporizhzhia, Dniepr, Lviv, Sumy, Donetsk, Odessa, Kyïv et d’autres régions.  Elle s’est également inquiétée des attaques contre les infrastructures céréalières de l’Ukraine, alertant des répercussions sur l’insécurité alimentaire mondiale, de même que de la reprise des attaques contre les infrastructures énergétiques du pays.  Le droit international humanitaire interdit sans ambiguïté les attaques visant des civils ou des infrastructures civiles, a rappelé la Secrétaire générale adjointe, ajourant qu’elle n’hésitera pas à demander des comptes à quiconque est responsable de dommages causés aux civils pendant les hostilités. 

Mme DiCarlo a ensuite indiqué que le dernier rapport du HCDH sur l’Ukraine dresse un sombre tableau de graves violations des droits humains dans le pays, la plupart attribuées aux forces armées russes.  Il s’agit notamment d’actes de violence sexuelle qui auraient été commis par des membres des forces armées russes et des services pénitentiaires russes, et de détentions arbitraires et de mises au secret.  Des cas de détention arbitraire perpétrés par les forces de l’ordre ukrainiennes ont également été documentés.

La Secrétaire générale adjointe a également signalé que l’impact de la guerre en mer Noire s’était accru ces dernières semaines, notamment en raison d’une utilisation généralisée de mines marines qui pourraient menacer la navigation civile. Elle a appelé à la retenue, notant qu’un incident militaire en mer Noire, intentionnel ou accidentel, pourrait déstabiliser davantage la région.

Mme JOYCE MSUYA, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a déclaré que l’attaque de jeudi dernier contre le village de Hroza, qui comptait environ 300 civils, dans la région de Kharkiv, a été l’une des plus meurtrières depuis l’escalade de l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a maintenant 593 jours.  Nous avons tous vu les images brutales et tragiques provenant de cette petite communauté située à 40 kilomètres de la ligne de front. Cinquante-deux civils ont été tués et d’autres blessés, des familles entières ont été anéanties et tous les membres de cette petite communauté ont été touchés, a-t-elle déploré. 

Mme Msuya a indiqué que la Coordonnatrice de l’action humanitaire pour l’Ukraine s’était rendue sur place moins de 24 heures après cette attaque « impitoyable ». Depuis, a-t-elle ajouté, l’ONU et les organisations humanitaires sont sur le terrain, aux côtés des autorités locales.  Outre un soutien psychosocial aux survivants, des matériaux de réparation d’urgence ont été livrés aux propriétaires des maisons endommagées, de même que des articles médicaux, d’hygiène et ménagers.  Les habitants se sont aussi inscrits pour une aide en espèces, a-t-elle précisé. 

Elle a également signalé que, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), au 8 octobre, 27 768 victimes civiles avaient été enregistrées dans toute l’Ukraine, dont 560 enfants, tout en signalant que le véritable bilan est probablement beaucoup plus élevé.  Se faisant l’écho du Secrétaire général, elle a exigé que toutes les attaques contre les civils cessent immédiatement, avant de rappeler qu’en vertu du droit international humanitaire, les attaques contre des civils et des objets civils sont strictement interdites.  La haute fonctionnaire a également alerté que les attaques ciblant les travailleurs et les installations humanitaires s’était fortement accrues depuis l’escalade des hostilités en 2022, et que le nombre de travailleurs humanitaires tués avait triplé, passant de 4 en 2022 à 11 cette année. 

Poursuivant, la Sous-Secrétaire générale a signalé que la guerre continue d’envoyer des « ondes de choc » bien au-delà des frontières de l’Ukraine, condamnant la poursuite des frappes russes contre les infrastructures portuaires et les installations de stockage de céréales de l’Ukraine sur la mer Noire et le Danube. Dans un monde où l’insécurité alimentaire s’intensifie, toutes les sources de nourriture doivent être connectées de manière sûre et durable aux chaînes d’approvisionnement mondiales.  Les ports ukrainiens de la mer Noire doivent pouvoir fonctionner à pleine capacité, et la sécurité de la navigation doit être assurée pour le trafic entrant et sortant, en particulier pour la nourriture, a-t-elle insisté.

Notant par ailleurs que les températures seront bientôt en dessous de zéro dans l’ensemble du pays, Mme Msuya a jugé troublant que des attaques contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine aient d’ores et déjà été signalées.  Elle a également attiré l’attention sur les répercussions disproportionnées du conflit sur les femmes et les filles, toujours confrontées à des niveaux généralisés de violence sexiste et à des risques exacerbés d’exploitation et d’abus sexuels. 

La Sous-Secrétaire générale a ensuite indiqué que le Plan d’intervention pour l’Ukraine avait été financé à environ 52%, et que quelque 500 partenaires humanitaires continueront à fournir des services de protection pour 11,1 millions de personnes en 2023.  Elle a ensuite appelé la communauté internationale à faire davantage pour appuyer un accès humanitaire à toutes les personnes dans le besoin en Ukraine, y compris aux quatre millions de personnes vivant dans les zones sous contrôle de la Fédération de Russie et auxquelles l’assistance ne peut parvenir. 

M. FERIT HOXHA (Albanie) a rappelé que le village de Hroza, qui ne revêtait aucune importance stratégique, démontrait le tribut payé par les civils en Ukraine, un tribut qui se compte non seulement en nombre de morts mais aussi de blessés. Il a dénoncé le système de propagande et de déformation de la réalité du Kremlin et l’obsession russe de « fabriquer des histoires absurdes ».  Nous savons qu’ils mentent, ils savent qu’ils mentent et pourtant ils continuent de mentir, a-t-il déclaré.  Notant que le Président russe avait indiqué que son objectif était de « changer le monde », le représentant a affirmé que si le changement voulu était de violer le droit international et les droits humains ou encore de réprimer les libertés, « ce changement, nous n’en voulons pas ».  Il a rappelé que les nouveaux membres du Conseil des droits de l’homme seront élus demain et a appelé ceux qui se soucient des droits humains à réfléchir deux fois avant de déposer leur bulletin de vote: ceux qui déportent les enfants, pratiquent la torture, et foulent aux pieds les droits humains, n’ont pas leur place au Conseil des droits de l’homme, a-t-il tranché. 

Mme FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a vu dans l’attaque perpétrée jeudi dernier contre un café de la ville de Hroza, dans la région de Kharkiv, une des « conséquences tragiques de la guerre d’agression insensée, illégale et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine ».  Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières contre des civils depuis le début de l’agression russe, s’est-elle indignée, rappelant que les attaques intentionnelles contre des civils sont interdites par le droit international et constituent des crimes de guerre. 

Appelant à tenir pour responsables les auteurs de telles atrocités, la représentante a réitéré son soutien à tous les efforts allant dans ce sens, y compris les processus en cours de la Cour pénale internationale et de la Cour internationale de Justice.  Enfin, après avoir enjoint une nouvelle fois à la Russie de retirer complètement et sans condition toutes ses forces et équipements militaires de l’ensemble du territoire ukrainien à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, elle a indiqué que, d’ici là, son pays resterait solidaire de l’Ukraine et de son peuple. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a condamné, dans les termes les plus fermes, la frappe de missile russe qui a touché des civils à Hroza dans la région de Kharkiv, faisant au moins 51 victimes civiles.  En frappant ce magasin et ce café où étaient rassemblés des civils ukrainiens pour un repas de deuil, que cherchaient les forces armées russes? s’est-il indigné, ajoutant que de tels actes sont constitutifs de crimes de guerre. En ciblant ainsi les civils, a-t-il poursuivi, la Russie poursuit une stratégie de la terreur et continue de violer le droit international humanitaire.  Si la Russie est seule responsable de ce funeste bilan, nous avons, collectivement, le devoir de tout mettre en œuvre pour que cesse cette agression, comme l’écrasante majorité des États Membres des Nations Unies l’a demandé à plusieurs reprises.  Le représentant a affirmé qu’il en va de l’avenir de l’Ukraine, mais aussi de la crédibilité de l’Organisation et du respect des principes au fondement de notre sécurité collective, consacrés par la Charte des Nations Unies.  Cette attaque, comme l’ensemble des crimes dont s’est rendue coupable la Russie, ne restera pas impunie, a averti le représentant, qui a précisé que la France continuera de fournir un appui aux juridictions ukrainiennes et à la Cour pénale internationale afin de lutter contre l’impunité de tels crimes. 

M. GENG SHUANG (Chine) s’est déclaré vivement préoccupé par les graves attaques récentes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils.  La protection des civils et le respect du droit international humanitaire devraient être une priorité absolue, a-t-il expliqué, appelant les parties à faire preuve de calme et de retenue et à respecter à la lettre les principes de nécessité, de distinction et de proportionnalité.  Il a également exhorté les parties à donner suite aux appels à la paix de la communauté internationale.  Les pays qui exercent une influence sur la situation doivent également jouer un rôle constructif, a-t-il ajouté.  Il a souligné que la Chine sera toujours dans le camp de la paix et du dialogue et prête à jouer un rôle constructif dans la résolution du conflit en Ukraine. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a rappelé que les dirigeants des États Membres, durant le débat général de haut niveau de l’Assemblée générale, avaient envoyé un message sans équivoque pour que cette guerre cesse.  Aujourd’hui encore, a-t-il ajouté, l’Équateur demande à la Fédération de Russie de mettre fin à cette invasion qui a déjà fait beaucoup de morts et de victimes parmi les civils. 

Le représentant s’est demandé combien d’enfants devront mourir, combien d’infrastructures critiques, de parcs et d’aires de jeux pour enfants devront être pulvérisés pour que la Fédération de Russie cesse cette invasion absurde.  Il a exigé que soit respecté le droit international humanitaire et que le Conseil donne au Secrétaire général tous les moyens pour faire cesser cette guerre, dans le plein respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, y compris dans ses eaux territoriales. 

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a déclaré que l’attaque de Hroza est l’une des plus meurtrières depuis le début de l’agression, soulignant que les gens, dans toutes les régions d’Ukraine, continuent de vivre dans la crainte quotidienne d’une prochaine frappe de missile, qui pourrait toucher des bâtiments d’habitation, une école, une crèche ou, comme la semaine passée à Hroza, un café et un magasin ou, à Berislav, un hôpital.  Dès le lendemain de l’attaque dans le district de Kupiansk, une autre attaque a eu lieu dans le centre de Kharkiv, où des immeubles résidentiels ont été touchés et détruits, faisant davantage de victimes, a poursuivi la représentante, qui a souligné que ces frappes récurrentes contre des infrastructures civiles, y compris les infrastructures essentielles, sont d’autant plus préoccupantes à l’approche de l’hiver. 

La Suisse rappelle que les parties au conflit doivent en tout temps faire la distinction entre civils et combattants, ainsi qu’entre biens civils et objectifs militaires. Par ailleurs, lorsque des objectifs militaires sont attaqués, les principes de précaution et de proportionnalité doivent être respectés, a précisé la représentante, qui a exigé que les attaques indiscriminées et disproportionnées, interdites par le droit international humanitaire, cessent immédiatement.  Elle a exigé que tous les auteurs responsables des crimes, à tous les niveaux, aient à rendre des comptes lorsque ces obligations sont violées. 

À cet égard, la représentante a jugé indispensable de mener des enquêtes crédibles le moment venu, de documenter et de poursuivre pénalement les auteurs de violations du droit international.  Elle a estimé que le déploiement d’une équipe de terrain par le Haut-Commissaire des droits de l’homme pour enquêter sur l’attaque à Hroza est un pas important et concret dans cette direction.  En outre, la représentante a salué l’annonce d’enquêtes approfondies menées notamment par la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine concernant les attaques à l’aide d’armes explosives, les attaques touchant les civils, la torture, la violence sexuelle et basée sur le genre et les frappes contre les infrastructures énergétiques.   

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a déclaré que la Fédération de Russie était responsable de la mort de plus de 50 personnes à Hroza.  Elle a relevé que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme avait rapporté cette semaine que les frappes aériennes russes avaient tué au moins 262 civils et en avaient blessés 990 entre février et août de cette année, et infligé de vastes dégâts aux infrastructures économiques et sociales. Ce même rapport fait état de plus de 50 prisonniers de guerre ukrainiens tués à Olenivka le 28 juillet dernier, a-t-elle déploré.  Dénonçant le « monde de désinformation » où la Fédération de Russie cherche, selon elle, à entraîner le Conseil, la représentante a souligné qu’il existe des preuves accumulées des violations du droit international commises par la Russie au cours de son invasion.  La vérité rattrapera les mensonges russes, a-t-elle affirmé.

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a déclaré qu’alors que la Fédération de Russie continue de détruire des infrastructures civiles en Ukraine, la communauté internationale doit continuer de demander des comptes à la Russie.  Il est important que toute personne prenne l’ampleur du crime odieux commis dans le village de Hroza, qui a perdu 15% de sa population en une seule attaque, a-t-il insisté, ajoutant que « les missiles russes contiennent un message plus clair que ses discours ».  Alors qu’elle continue de commettre des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité, la Fédération de Russie demande à être élue au Conseil des droits de l’homme, après sa suspension l’an dernier, en raison de la guerre contre l’Ukraine.  Son élection jetterait un discrédit sur cet important organe de l’ONU, a prévenu le représentant, appelant une fois de plus la Fédération de Russie à mettre un terme à sa guerre d’invasion contre l’Ukraine. 

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) s’est félicité de la participation de l’Ukraine à la réunion et a estimé que la frappe contre Hroza était l’une des plus meurtrière depuis le début d’un conflit imposé aux civils, d’où la nécessité de réitérer l’importance du respect du principe de proportionnalité et du droit international humanitaire. 

Le représentant a aussi rappelé qu’il importe de protéger les installations et infrastructures civiles et de faciliter le travail vital des organisations humanitaires, tout en veillant à la protection de leur personnel en toutes circonstances. Chaque pays a un rôle à jouer pour traduire ses propos dans la pratique, et les Émirats arabes unis sont disposés à le faire s’agissant du conflit en Ukraine, dans le plein respect de la Charte, a-t-il affirmé.

M. MARTINS MARIANO KUMANGA (Mozambique) a déploré que le conflit entre la Russie et l’Ukraine mette à l’épreuve les fondements la sécurité collective, raison d’être des Nations Unies, et appelé tout un chacun à trouver une solution commune acceptable à ce conflit. 

Le représentant a regretté la persistance et l’aggravation du conflit, qui constitue une menace sérieuse à la paix et à la sécurité locales, régionales et internationales, a-t-il noté, en demandant aux parties de tout faire pour assurer la protection des civils, des infrastructures publiques et des moyens de subsistance.  Il s’est dit convaincu que le moyen le plus durable de protéger les civils était de prévenir l’éclatement des conflits eux-mêmes et a, à ce titre, invité les parties à reprendre des négociations directes, sans conditions préalables et de bonne foi.

M. XAVIER MICHEL BIANG (Gabon) après avoir condamné les allégations faisant état de risque de destruction du système électrique ukrainien, à l’approche de l’hiver, a réitéré que la guerre n’est pas une situation de non-droit.  Pour cette raison, le représentant a appelé les belligérants à faire preuve de retenue et à respecter le droit international humanitaire en épargnant les personnes qui ne prennent pas part aux combats. Il a aussi estimé que les informations relatives à la conclusion de nouvelles alliances militaires ainsi que le revirement de certains pays concernant leur politique d’armement sont autant de signaux préoccupants, notamment en ce qui concerne les engagements internationaux de désarmement et de non-prolifération nucléaire. 

À cet égard, le représentant a dit soutenir les appels du Secrétaire général et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), demandant aux États d’imposer de nouvelles règles internationales sur les systèmes d’armes autonomes.  Il a aussi appelé, en conclusion, les parties, y compris les organisations régionales et sous-régionales, au respect de leurs obligations consenties et à créer des conditions permettant des négociations de bonne foi en vue de parvenir à la cessation des hostilités. 

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a condamné toutes les attaques ciblant les civils et les infrastructures civiles, en mettant l’accent sur l’obligation des parties au conflit de s’abstenir de s’attaquer aux civils, conformément au droit international.  Dans ce contexte, la représentante a souligné les principes humanitaires de distinction, de proportionnalité et la nécessité de leur respect en toutes circonstances. 

La représentante a regretté que l’attaque de Hroza ne soit pas un incident isolé mais soit au contraire symptomatique de la guerre en Ukraine.  Elle en a appelé à tous pour mettre un terme au « carnage » et aux conséquences mondiales de ce conflit par la diplomatie et le dialogue car il n’y aura pas de solution militaire. 

La représentante a exhorté les Nations Unies et la communauté internationale à consacrer les ressources et les efforts nécessaires pour parvenir à la cessation des hostilités militaires et ouvrir la voie à une solution politique.  Elle a appelé par ailleurs la Russie à mettre fin à son agression contre l’Ukraine, à respecter sa souveraineté et son intégrité territoriale conformément aux normes et pratiques du droit international et de la Charte des Nations Unies. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a rappelé que ce n’était pas la première fois qu’un « spectacle antirusse » avait lieu au Conseil de sécurité en relatant par le détail le « soi-disant coup porté au marché de la ville de Kostiantynivka ».  Il a expliqué que ce massacre avait en réalité été perpétré par l’Ukraine, accusant la junte de Kiev de relayer des fausses informations et le Secrétariat de l’ONU de jouer le jeu de ce pays.  Il a également cité l’exemple de l’attaque contre la gare de Kramatorsk, en avril 2022, et ce qui s’était passé à Boutcha, pour dénoncer les « provocations » de l’Ukraine.  Ce pays a également tenté de « détourner » la chute d’une roquette dans le village polonais de Przewodów, en novembre 2022, qui a tué 2 deux personnes, pour inciter l’OTAN à prendre des mesures de représailles.  La plupart de ces épisodes se sont produits au moment des visites de hauts responsables politiques occidentaux en Ukraine ou lorsque le Président ukrainien se rendait à l’étranger, a-t-il relevé, affirmant que ces frappes n’étaient autres que des démonstrations théâtrales de la part de ce pays pour convaincre ses alliés ou convoquer des réunions du Conseil de sécurité. 

En venant à Hroza, le représentant russe a soutenu que presque tous les corps photographiés et publiés sur les réseaux sociaux appartenaient à des hommes en âge de servir dans l’armée.  Il a rappelé que si l’Ukraine concentrait du personnel militaire à un endroit, celui-ci devenait une cible légitime pour une frappe, avant de souligner que la Russie ne frappait pas de cibles civiles et que ses armes de précision étaient utilisées exclusivement pour détruire le potentiel militaire du « régime de Kiev ».  À ce titre, il a averti l’Ukraine qu’utiliser des greniers et des installations portuaires pour stocker des munitions et du matériel occidental l’exposait à la destruction de ces infrastructures.  Il a en outre dénoncé le cynisme de ses collègues occidentaux qui déplorent l’attaque du village de Hroza tout en bloquant un projet de déclaration à la presse du Conseil de sécurité concernant l’attaque terroriste contre l’académie militaire de la ville syrienne de Homs qui a tué « plus de 100 personnes ».  Rappelant la « guerre sanglante » menée par l’Ukraine contre la population civile du Donbass, le délégué a dénoncé ses collègues occidentaux qui cherchent à dissimuler par tous les moyens possibles les crimes et violations des droits humains commis par l’Ukraine depuis 2014. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a condamné dans les termes les plus fermes l’attaque perpétrée à Kupiansk, dans la région de Kharkiv, qui a fait au moins 52 morts.  Soulignant que plus de 9 700 civils ont été tués depuis le début de cette guerre d’agression, il a noté que, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, 111 l’ont été rien qu’entre le 1er et le 24 septembre. 

Le représentant a ensuite rappelé que la Fédération de Russie a accepté, le mois dernier, la déclaration des dirigeants du G20 qui appelle tous les États à respecter les principes du droit international, notamment l’intégrité territoriale et la souveraineté, et du droit international humanitaire.  « Nul n’échappe à sa responsabilité en cas de violations du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies et du droit international humanitaire », a-t-il affirmé, ajoutant que cette situation ne se serait pas produite si la Fédération de Russie n’avait pas lancé son agression illégale contre l’Ukraine en violation du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies.  Le représentant a assuré que le Japon continuerait à se tenir aux côtés de l’Ukraine pour réaliser une paix juste et durable en Ukraine. 

M. SÉRGIO FRANÇA DANESE (Brésil) a condamné les récentes tragédies survenues en Ukraine, avant d’appeler toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et les principes fondamentaux de distinction entre combattants et civils.  Il est urgent que les parties s’engagent également dans un effort sincère pour désamorcer les hostilités sans plus attendre. 

La poursuite des opérations militaires n’apportera pas de solutions aux causes multiples et complexes du conflit, a affirmé le représentant, avant d’exhorter les parties à reprendre les contacts, soit directement, soit par l’intermédiaire de bons offices de tiers, en vue d’ouvrir des négociations directes qui pourraient mettre un terme au conflit et trouver une solution durable aux différends à l’origine de cette terrible guerre.  C’est l’espoir et l’aspiration des pays du monde entier, en particulier du monde en développement qui souffre des effets secondaires du conflit, a-t-il conclu. 

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a déclaré que la « nature terroriste » du régime de la Fédération de Russie s’était encore illustrée avec le massacre des civils de Hroza, un village libéré à l’automne dernier, dont il a rappelé qu’elle était l’une des attaques les plus meurtrières depuis le début de l’invasion russe.  Dans cette attaque, la Russie a tué, d’un seul coup, les proches de presque toutes les familles de Hroza, a-t-il dénoncé, en ajoutant qu’il y a 80 ans déjà, des villages entiers avaient été effacés de la carte lors de l’invasion nazie de l’Ukraine.  La Fédération de Russie imite à présent son modèle, le Troisième Reich, a-t-il accusé, et Putin affirme que sa guerre d’agression est une guerre de défense.

Reprenant à son compte les propos de la Coordonnatrice de l’action humanitaire en Ukraine, selon lesquels « diriger intentionnellement une attaque contre des civils ou des biens de caractère civil est un crime de guerre », le représentant a indiqué que la seule façon d’arrêter les attaques de la Russie était de priver ce pays de sa capacité d’attaquer, une tâche que remplissent les forces armées ukrainiennes en utilisant les armes reçues de ses alliés. Après avoir rappelé que la Russie avait été suspendue du Conseil des droits de l’homme en raison de ses violations et abus flagrants et systémiques des droits humains, il a dénoncé l’intensification de l’agression russe et l’augmentation du nombre d’attaques délibérées contre des civils depuis cette suspension. 

Le représentant a ensuite évoqué l’attaque du Hamas contre Israël, en esquissant un parallèle entre la terreur dans cette région et la terreur russe dans les villes et villages ukrainiens.  Il a dénoncé une attaque terroriste contre Israël « minutieusement préparée », avançant que, selon les renseignements, la Russie aurait transféré des armes au Hamas.  L’objectif est pur et simple: étayer les infox que le Kremlin fait circuler au sujet de l’assistance militaire à l’Ukraine dans le but d’ouvrir des enquêtes sur l’espace informationnel occidental.  Il ne sera donc pas surprenant si l’envoyé de Putin fait référence, vendredi dans cette salle, à ce discours sur la présence au Moyen-Orient d’armes envoyées à l’Ukraine, a affirmé le délégué.

Rappelant que l’Ukraine et ses civils avaient besoin de protection contre les atrocités russes, le délégué a appelé au renforcement des capacités militaires de son pays.  Il est revenu sur la « formule de paix » de son pays, un plan universel pour restaurer l’ordre fondé sur le respect du droit international et des principes de la Charte, destiné non seulement, a-t-il dit, à mettre fin à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, mais aussi à régler et prévenir les guerres dans le reste du monde. 

Mme HEDDA SAMSON, de l’Union européenne (UE), a rappelé que, le mois dernier, le Président du Conseil européen, M. Charles Michel, a qualifié l’Ukraine de « scène de crime ».  Cette affirmation a, selon elle, été confirmée par l’attaque perpétrée jeudi dernier par la Fédération de Russie contre un café et une épicerie du village de Hroza qui a tué 52 personnes, dont un enfant, et blessé de nombreuses autres. « La violence effroyable de la Russie contre la population civile ukrainienne ne montre aucun signe de ralentissement », a-t-elle dénoncé, notant que, vendredi, une frappe aérienne contre un immeuble à Kharkiv a tué un garçon de 10 ans et sa grand-mère et blessé des dizaines d’autres personnes.  La représentante a également relevé que, depuis qu’elle s’est retirée unilatéralement de l’Initiative de la mer Noire, la Russie a intensifié ses attaques contre des biens civils, notamment des installations d’exportation de céréales ukrainiennes. 

Après avoir signalé que la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine et la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine ont toutes deux conclu que la Russie avait commis un large éventail de violations du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme en Ukraine, la représentante a cité le bilan établi par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), lequel fait état de 9 614 civils tués depuis le début de l’agression russe.  « Le chiffre réel est sans doute bien plus élevé », a-t-elle ajouté, avant d’avertir que « tous les commandants, auteurs et complices de ces atrocités devront rendre des comptes ».  L’UE reste fermement déterminée à garantir que la Russie soit tenue pleinement responsable de son agression contre l’Ukraine, a insisté la représentante, pour qui l’Ukraine exerce son droit inhérent à se défendre et à reprendre le contrôle total de son territoire.  Elle a enfin estimé que toute initiative en faveur d’une paix durable en Ukraine doit être fondée sur le plein respect de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. 

M. JAKUB KULHÁNEK (Tchéquie) a déclaré que la déclaration du Président russe assurant n’avoir « aucun intérêt à conquérir davantage de territoire » n’est clairement pas vraie: la Russie continue son occupation, poursuit ses opérations militaires contre l’Ukraine, de même que ses attaques contre des biens civils et des infrastructures civiles clefs.  Le représentant a alors lancé un appel à la Russie afin qu’elle cesse immédiatement son agression contre l’Ukraine et retire ses troupes du territoire ukrainien. 

Le représentant a aussi estimé qu’il peut y avoir d’impunité pour les crimes de guerre, y compris les attaques contre des civils.  Tous les responsables seront tenus responsables, a-t-il prévenu, assurant que son pays continuera d’aider l’Ukraine et ses citoyens à assurer leur juste défense contre les Russes.  Il a ensuite appelé tous ceux pour qui la liberté, le respect mutuel, la souveraineté, la coopération, la coexistence pacifique et le respect de la vie humaine sont des éléments essentiels des relations internationales, à rejoindre la position de son pays. 

M. CORNEL FERUȚĂ (Roumanie) a indiqué que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles, prohibées par le droit international humanitaire doivent cesser immédiatement et condamné, à ce titre, les attaques contre les civils dans le district de Kupiansk le 5 octobre et contre un bâtiment résidentiel à Kharkiv. 

Le représentant, qui a souligné que son pays fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter les exportations de céréales ukrainiennes, a également dénoncé les attaques aux drones contre des silos de céréales et des camions à proximité du Danube, à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, acte qui, selon lui, constitue une autre brèche délibérée du droit international et du droit international humanitaire, ainsi qu’une tentative évidente d’arrêter l’acheminement des céréales.  Il a expliqué que les ports du Danube constituent des voies alternatives pour les exportations céréalières depuis l’Ukraine. 

Le représentant a assuré que la Roumanie fera tout ce qu’elle peut pour aider les pays qui en ont besoin à faire face aux tentatives d’augmenter de façon artificielle le prix des céréales, ajoutant que la Roumanie avait déjà facilité l’acheminement de plus de 27 millions de tonnes de céréales ukrainiennes et envisageait d’augmenter les installations pour faciliter de telles exportations.

La Russie est l’agresseur et devra répondre de ses actes, y compris de son crime d’agression, a conclu le représentant.

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a exprimé sa grave préoccupation face à l’érosion du système de sécurité mondial.  Selon lui, la vague de violences au Moyen-Orient, marquée par l’attaque terroriste en cours contre Israël, ne fait qu’aggraver la guerre en Ukraine.  Il a, par conséquent, appelé à respecter le droit international, y compris le droit de légitime défense des personnes attaquées, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États.  Revenant au thème de cette réunion, il a condamné, à son tour, le « nouveau massacre de civils innocents » perpétré par les forces d’agression dans le village ukrainien de Hroza, non sans préciser que, parmi les nombreuses personnes tuées, figurait un travailleur de l’Action humanitaire polonaise qui s’occupait de personnes âgées. 

Jugeant qu’une conduite « aussi honteuse » ne devrait pas être celle d’un membre permanent du Conseil de sécurité, le représentant a constaté que les actions de la Russie sapent la confiance dans le système des Nations Unies. « Lorsque le système de sécurité mondial s’érode, tous les États Membres, en particulier ceux auxquels sont confiées des responsabilités particulières, doivent agir de manière à ce que la crédibilité du multilatéralisme soit assurée et non minée », a-t-il fait valoir, avant de regretter que la Russie n’ait pas encore fait preuve de la moindre bonne volonté pour mettre fin à son agression et reste sourde aux appels au retrait de ses forces militaires des territoires occupés de l’Ukraine.  Si nous voulons renforcer la crédibilité du multilatéralisme, nous devons veiller à ce que la Russie soit tenue responsable de ses violations des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a-t-il conclu, mettant en garde contre le risque de désintégration du système mondial actuel. 

Mme SANITA PAVĻUTA-DESLANDES (Lettonie), s’exprimant au nom des trois pays baltes, a déclaré que la guerre menée par le Fédération de Russie contre l’Ukraine et soutenue par le Bélarus est une menace à la paix et à la sécurité internationales.  En tant que première responsable de cette guerre, seule la Fédération de Russie peut y mettre un terme, a ajouté la représentante, qui a de nouveau appelé ce pays à retirer ses forces et équipements militaires du territoire ukrainien.

Pour la représentante, la terreur glaçante qu’impose la Fédération de Russie à la population civile ukrainienne est constitutive de crime de guerre et crime contre l’humanité. Tant que cette situation perdurera, la Fédération de Russie n’aura pas sa place au Conseil des droits de l’homme, a-t-elle estimé.  La représentante a aussi déclaré que toutes les personnes responsables d’attaques et de meurtres contre des civils ukrainiens devront en répondre devant la justice internationale.  Elle a aussi invité la Fédération de Russie à cesser ses menaces nucléaires. 

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