Soixante-douzième session,
1re séance plénière – après-midi
AG/11944

La tâche de l’Assemblée générale est de porter la voix de ceux qui ne sont pas ici, souligne le Président de la 72e session

« Les hommes et les femmes qui ont le plus besoin de l’ONU ne sont pas dans cette salle.  Ils ne sont pas impliqués dans la négociation des résolutions.  Ils ne prennent pas la parole aux réunions de haut niveau. »  C’est en ces termes que le nouveau Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, de la Slovaquie, s’est adressé pour la première fois aux États Membres.  « C’est l’une des tâches de l’Assemblée générale que de s’assurer que leurs voix soient entendues », a-t-il souligné, donnant le coup d’envoi de la soixante-douzième session de l’Assemblée, en présence du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres.

M. Lajčák a en effet rappelé que l’ONU avait été créée pour une « raison simple »: servir celles et ceux qui recherchent la paix, une vie décente et une planète durable.  Si ces hommes et ces femmes seront au cœur de son action, le Président a cité trois autres principes qui guideront sa présidence: l’équilibre, la qualité et la transparence.  S’agissant du principe d’équilibre, il a expliqué qu’il était impossible d’assigner une priorité à l’ONU cette année, tant les opinions diffèrent de région en région, d’une personne à l’autre.

« Celui qui voit son village menacé par la montée des eaux dira que ce sont les changements climatiques, celui qui a perdu un être cher dans une attaque à la bombe dira que c’est la lutte contre le terrorisme, celui qui a été persécuté dira que ce sont les droits de l’homme », a reconnu le Président.  « Pendant cette session, je m’efforcerai de représenter tous les points de vue », a-t-il promis, en insistant sur l’équilibre dans le travail de l’Assemblée.

M. Lajčák a ensuite voulu que le principe de qualité guide l’organisation des manifestations.  La majorité des États Membres n’ont que de petites délégations à New York, et certains d’entre eux ont du mal à suivre le programme chargé de l’ONU, a-t-il fait observer.  « J’ai l’intention de définir un programme de travail simplifié et d’éviter d’alourdir le fardeau des États Membres », a-t-il assuré, en rappelant que la qualité du dialogue et des résultats était plus importante que le lancement de nouvelles initiatives.

Le Président a indiqué qu’il avait prôné la transparence tout au long de sa carrière, avant de promettre aux États Membres que « sa porte leur sera toujours ouverte ».  Il a précisé que les priorités de sa présidence ont été largement influencées par ses consultations avec les États Membres.  M. Lajčák dévoilera ces priorités la semaine prochaine, à l’ouverture du débat général, dont il a espéré qu’il sera placé sous le signe de la diplomatie et du respect mutuel.  « Pour atteindre cet objectif, je vous suggère une règle simple: traiter chaque orateur comme s’il était le chef de votre propre délégation. »

Le Président a annoncé que la soixante-douzième session serait marquée par des « premières »: la négociation du premier pacte intergouvernemental sur les migrations; l’organisation de la première manifestation de haut niveau sur les résolutions jumelles de l’Assemblée et du Conseil de sécurité relatives à la pérennisation de la paix et le premier pacte international pour l’élimination de l’exploitation et des abus sexuels dans les opérations de maintien de la paix.  « Bientôt, plusieurs États signeront le premier accord sur l’élimination des armes nucléaires », s’est-il réjoui.

« Mais cette année sera aussi une année du suivi », a poursuivi M. Lajčák.  Il a en effet souligné la nécessité de maintenir l’élan autour de la mise en œuvre et du financement des objectifs de développement durable et d’intégrer l’Accord de Paris sur les changements climatiques dans les cadres nationaux, régionaux et internationaux.  « Nous ne pouvons reléguer les rapports, manifestations et résolutions dans les archives de l’ONU.  Nous devons continuer à travailler à leur mise en œuvre », a-t-il insisté.

Enfin, le Président a parlé de la réforme de l’ONU -l’un des thèmes majeurs de la nouvelle session– qui devrait permettre à l’Organisation de fonctionner comme elle n’a jamais fonctionné auparavant.  M. Lajčák s’est attardé sur la transformation de l’ONU au cours des années, citant notamment le processus de revitalisation de l’Assemblée générale.  « Nous devons voir la réforme de l’ONU comme l’occasion de contribuer au processus en cours, mais avec un regard neuf », a-t-il lancé, en invitant les États Membres à se servir de l’ONU pour rendre le monde meilleur.  « Si nous échouons, ce sera de notre faute, pas de celle de l’ONU », a-t-il conclu.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, s’est félicité de l’élection de M. Lajčák au poste de président de l’Assemblée générale, au moment où, confrontées à de multiples défis, les populations du monde entier attendent de l’ONU toujours plus.  C’est la raison pour laquelle des réformes systémiques sont nécessaires en vue d’obtenir des résultats plus concrets.  Il a dit avoir lancé aujourd’hui même « une feuille de route pour la parité homme–femme à l’échelle du système des Nations Unies ».

Au cours de cette séance, les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie, qui sont en retard dans le paiement de leurs contributions au budget ordinaire de l’Organisation, ont tout de même été autorisés à participer au vote de l’Assemblée générale, le manquement étant dû à des circonstances indépendantes de leur volonté*.  Enfin, l’Assemblée générale a nommé les États membres de la Commission de vérification des pouvoirs.

En début de séance, l’Assemblée a consacré une minute de silence à la prière ou à la méditation.

* A/72/380

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