En pleine crise mondiale de l’emploi des jeunes, caractérisée par un niveau de chômage sans précédent, des emplois de mauvaise qualité et faiblement rémunérés, le système des Nations Unies lance une initiative ambitieuse pour créer des emplois pour les jeunes et les accompagner dans leur transition vers la vie active, a annoncé lundi l’Organisation internationale du Travail (OIT).

L’Initiative mondiale pour l’emploi décent des jeunes a été présentée au siège de l’ONU à New York par le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, à l’ouverture du Forum annuel de la jeunesse des Nations Unies.

M. Ryder a précisé qu’il s’agissait d’un partenariat unique entre les gouvernements, les Nations Unies, les entreprises, les institutions académiques, les organisations de jeunesse et d’autres groupes visant à se mobiliser pour créer de nouvelles possibilités et de nouvelles pistes vers un emploi de qualité dans l’économie mondiale et pour « aider les jeunes à acquérir les compétences requises pour pouvoir rivaliser sur le marché du travail actuel ».

Avec plus de vingt ministres de la jeunesse et plus de 500 jeunes délégués dans l’auditoire, M. Ryder a invité les jeunes à « s’engager pleinement » et à devenir des acteurs du changement. « Vos voix reflètent les aspirations des jeunes, où qu’ils soient. Vos voix doivent être entendues et prises en compte si nous voulons façonner des sociétés durables et inclusives, combattre les injustices et les inégalités et ouvrir la voie à la paix, au progrès et à la prospérité pour tous ».

La triste réalité ne peut être ignorée, a averti M. Ryder. « Aujourd’hui, deux jeunes sur cinq en âge de travailler sont au chômage ou occupent des emplois trop mal rémunérés pour échapper à la pauvreté. Le piège de la pauvreté au travail affecte pas moins de 169 millions de jeunes. Dans les pays à bas revenu, la situation est encore pire, puisque neuf jeunes sur dix occupent un emploi informel, c’est-à-dire occasionnel, peu rémunéré et sans aucune protection de la loi ».

Le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, formé des 29 dirigeants des institutions de l’ONU, a adopté cette initiative comme une priorité de premier ordre. En outre, l’enjeu de l’emploi des jeunes a été placé au centre de la nouvelle vision ambitieuse de l’ONU en matière de développement telle que l’a définie le Programme de développement durable pour 2030 récemment adopté.

En concertation avec les gouvernements, l’Initiative va coordonner les politiques économiques et d’emploi en faveur de la croissance de l’emploi et de l’inclusion sociale et va protéger les droits des travailleurs en veillant à ce que les jeunes bénéficient d’un traitement équitable. L’Initiative mettra l’accent sur les « emplois verts » pour les jeunes, un apprentissage de la qualité, les compétences numériques et la construction de centres technologiques; elle soutiendra les jeunes dans l’économie rurale, facilitera leur transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et encouragera la création d’entreprises par les jeunes.

Lors du forum, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, Ahmad Alhendawi, a déclaré que le lancement de cette initiative reflétait « l’engagement de l’ONU à lutter contre le chômage des jeunes et à promouvoir l’emploi décent pour les jeunes » et témoigne que « l’emploi des jeunes devrait être une priorité à tous les niveaux pour débloquer le potentiel de 1,8 milliard de jeunes, un facteur indispensable pour le développement, ainsi que pour la paix et la sécurité ».

Le Forum de la jeunesse des Nations Unies, convié par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), est un événement de deux jours qui rassemble des porte-parole des jeunes du monde entier et offre une tribune aux jeunes pour engager le dialogue avec les gouvernements et contribuer à la formulation de politiques sur les questions économiques, sociales et environnementales mondiales.

Le Président de l’ECOSOC, Oh Joon, a déclaré pour sa part que « les défis auxquels nous sommes confrontés peuvent paraître impressionnants et impossibles à surmonter ». Mais « il n’en est rien, chacun d’entre nous peut être un agent du changement, quel que soit notre âge ou les moyens dont nous disposons », a-t-il affirmé.

Evoquant les 17 objectifs contenus dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Joon a estimé que « ce programme historique peut inspirer chacun d’entre nous à s’engager dans des secteurs spécifiques et être un agent de changement, chacun à sa manière ».

 

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