DISCOURS DU MINISTRE DE LA JUSTICE DU MALI

 

Monsieur Le Président,

Distingues délégués,

Madame et Messieurs,

 

 

Aujourd'hui est un grand jour pour la communauté internationale. La Convention des Nations Unies contre la corruption en effet arrive au moment , de par le monde, des institutions importantes, des hommes de grande envergure sociale et politique et même des Etats sont ébranlés par des affaires de corruption. Jamais n'a été aussi aiguë la nécessité d'assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques et l'intégrité des « personnes politiquement exposées Ce nouvel instrument permettra à tous les pays intéressés de prendre part à un combat qui n'a de chance de réussir que d'autant qu'il se mène à l'échelle des cinq continents.

 

Aujourd'hui est surtout un grand jour pour les pays du Sud, singulièrement pour les pays africains. Nous avons, bien sûr, la Convention de l'Union Africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption. Nous avons aussi, au niveau de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) un protocole similaire.

 

Mais si l'environnement politique et social de la plupart des pays africains est marqué par les détournements de deniers publics, la corruption et les autres comportements déviants similaires, il reste que c'est hors d'Afrique que l'on retrouve le produit de ces malversations, bien camouflé dans des banques étrangères aux procédures hermétiques.

 

La Convention des Nations Unies contre la corruption, en posant le principe de la restitution des avoirs réalise dans le paysage transactionnel une petite révolution qui aura de grands effets. Ils sont nombreux en effet, les pays africains qui se sont vus pillés par des dirigeants corrompus et privés ainsi des retombées normales de leurs richesses nationales.

 

Désormais, il auront la faculté, grâce à l'entraide judiciaire et à la coopération internationale aux fins de confiscation, de voir retourner ces fonds dans leurs circuits économiques et de réparer ainsi cette grande injustice qui n'a que trop duré.

 

Le Mali qui a participé activement à l'élaboration de cette Convention ne peut pas demeurer en reste au moment le bébé va naître. Il tient à marquer de son empreinte cet acquis de la communauté internationale.

 

C'est donc avec une grande attente que le Gouvernement du Mali, par ma personne procède aujourd'hui à l'acte de signature de notre Convention.

 

Nous félicitons l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime d'avoir pu organiser et animer les nombreuses séances de travail rendues nécessaires pour sa rédaction.

 

Nous espérons que beaucoup d'autres pays se joindront à nous pour faire de cet instrument cette redoutable arme dont nous avons tant besoin pour combattre la corruption.

 

Je vous remercie.