BURKINA FASO

 

Déclaration de Son Excellence Monsieur Michael KAFANDO

 

Monsieur le Président,

 

Ma délégation voudrait avant tout propos, joindre sa voix à celle des éminents plénipotentiaires venus de tous horizons, pour remercier vivement le Gouvernement et le peuple mexicains, et rendre un hommage particulier à la ville de Mérida et à ses habitants, pour l'accueil chaleureux dont nous bénéficions depuis notre arrivée.

 

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

 

Il est particulièrement heureux, au vu de l'imposante

participation, de constater le grand intérêt que porte la communauté internationale a cette jeune Convention.

 

C'est une prise de conscience qui traduit, à l'évidence, la ferme volonté de la communauté internationale de dire non, de rejeter et de refuser des pratiques odieuses telles que le détournement de deniers publics, le blanchiment d'argent et la corruption.

 

Aussi, voudrions-nous remercier tous ceux qui ont patiemment oeuvre à l'aboutissement de ce nouvel instrument et d'abord, - a tout seigneur tout honneur-, les membres du Comité Spécial, en particulier son regretté président, l'Ambassadeur Hector Charry Samper, disparu trop tôt, a qui ma délégation voudrait ici rendre hommage.

 

Nous remercions également les pays donateurs, la société civile, les ONGs et les autres acteurs de la communauté internationale qui n'ont ménagé aucun effort pour que cette convention devienne une réalité.

 

Monsieur le Président,

 

C'est assurément une fierté et une victoire de pouvoir enfin combler ce vide juridique que représentait l'absence d'une réglementation internationale contre la corruption sous tous ses aspects.

 

Il faut maintenant espérer que la nouvelle Convention participera efficacement à la lutte contre le fléau de la corruption qui sape insidieusement nos efforts de développement.

 

Toutefois, gardons nous d'une quelconque autosatisfaction car la route du succès total demeure encore longue, au regard des défis qui nous attendent.

 

Ces défis, n'en doutons pas, sont nombreux, et pour y faire face, il nous faudra faire preuve d'une ferme volonté politique dans la promotion de la nouvelle Convention.

 

Pour sa part, le Burkina Faso continuera à appuyer les efforts de la communauté internationale dans ce sens.

C'est ainsi que pour la présente Convention, il a participe activement aux travaux par l'envoi d'une délégation nationale à toutes les sessions du Comité spécial.

 

En effet, l'engagement du Burkina Faso dans la lutte contre la corruption, se mesure d'avantage au nombre et a la qualité des actions déjà entreprises, depuis un certain nombre d'années.

Au plan national, le Burkina Faso possède déjà de nombreux textes législatifs et réglementaires, ainsi que plusieurs institutions et mécanismes anti-corruption.

 

La société civile est très active, à travers le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), qui bénéficie de l'appui des autorités gouvernementales pour accomplir son travail de dénonciation et d'alerte.

 

La législation sur la passation des marchés publics est en relecture, dans le but de réduire le risque de corruption. Une Haute Autorité chargée de la coordination de la lutte contre la corruption, a également été créée, depuis près de deux ans. De même, un Comité d'éthique a vu le jour il y a déjà une année.

 

Les efforts du Burkina Faso en matière de bonne gestion des affaires publiques sont également lisibles au plan sous- régional et continental. C'est ainsi que mon pays fait partie de ceux qui seront évalués sur la deuxième liste du mécanisme d'évaluation par les pairs, mécanisme adopté dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).

 

Monsieur le Président,

Excellence, Mesdames,

Messieurs

 

La corruption est un problème très grave, d'intérêt mondial qui nécessite la mobilisation de tous, pays nantis comme pays en développement.

 

Les pays les plus riches, devraient à notre sens continuer d'appuyer les efforts des pays les moins riches, en apportant un soutien massif et pratique a ceux de leurs gouvernements qui sont fermement résolus a lutter contre la corruption. Ils devraient contraindre leurs sociétés a respecter les marches de nos pays et a mettre fin aux pratiques qui continuent de fragiliser nos économies.

 

Les pays les plus exposes a la corruption, sous toutes ses formes, devraient rapidement adopter des mesures préventives adéquates. Les associations de la société civile, les ONGs et autres acteurs devraient poursuivre leur rôle d'alerte et de dénonciation.

 

Monsieur le Président,

 

La Convention des Nations Unies contre la corruption est particulièrement bienvenue, car elle complète harmonieusement le dispositif prévu par la convention de Palerme, ainsi que ceux des nombreuses initiatives régionales qui l'ont précédé.

 

C'est un bon indicateur de la détermination de la communauté internationale à promouvoir la bonne gouvernance tant au niveau des secteurs public et privé.

 

Faisons donc ensemble le pari du succès et engageons nous en gardant à l'esprit la déclaration du Secrétaire général qui disait le 22 octobre dernier: la corruption est un mal insidieux dont les effets sont aussi multiples que délétères. Elle sape la démocratie et l'état de droit, entraîne des violations des droits de l'homme, fausse le jeu des marchés et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme et à d'autres phénomènes qui menacent l'humanité.

 

Je souhaite plein succès aux travaux de la présente Conférence de signature de la Convention des Nations Unies contre la corruption.

 

Je vous remercie.