Déclaration de Son Excellence Monsieur Michael KAFANDO
Monsieur le Président,
Ma
délégation voudrait avant tout propos, joindre sa voix
à
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Il est particulièrement
heureux, au vu de l'imposante
participation, de constater le grand intérêt que porte la communauté
internationale a cette jeune Convention.
C'est là une prise
de conscience qui traduit, à l'évidence, la ferme volonté de la communauté internationale de dire non, de rejeter et de refuser des pratiques odieuses telles que le détournement de deniers publics, le blanchiment d'argent et la corruption.
Aussi, voudrions-nous remercier tous ceux qui
ont patiemment oeuvre à l'aboutissement de ce nouvel instrument et d'abord, - a tout seigneur tout honneur-,
les membres du Comité
Spécial, en particulier son regretté président, l'Ambassadeur Hector Charry Samper, disparu trop tôt,
a qui ma délégation voudrait ici rendre hommage.
Nous remercions également les pays donateurs, la société civile, les ONGs et les autres acteurs de la communauté internationale qui n'ont ménagé
aucun effort pour que cette convention devienne une réalité.
Monsieur le Président,
C'est assurément une fierté et une victoire de pouvoir enfin combler
ce vide juridique que représentait
l'absence d'une réglementation internationale contre
la corruption sous tous ses aspects.
Il faut maintenant
espérer que la nouvelle
Convention participera efficacement à la lutte contre le
fléau de la corruption
qui sape insidieusement
nos efforts de développement.
Toutefois, gardons nous d'une quelconque
autosatisfaction car la
route du succès
total demeure encore longue, au regard
des défis qui nous attendent.
Ces défis, n'en
doutons pas, sont nombreux, et pour y faire face, il nous faudra
faire preuve d'une ferme volonté politique
dans la promotion de la
nouvelle Convention.
Pour sa part,
le Burkina Faso continuera
à appuyer les efforts
de la communauté internationale
dans ce sens.
C'est ainsi que pour la présente Convention, il a participe activement aux travaux par l'envoi d'une délégation nationale à toutes les sessions du Comité spécial.
En effet,
l'engagement du Burkina Faso dans la lutte contre la corruption, se mesure
d'avantage au nombre et
a la qualité des actions
déjà entreprises, depuis un certain nombre d'années.
Au plan national, le Burkina Faso possède déjà de nombreux textes législatifs et réglementaires, ainsi que plusieurs institutions et mécanismes anti-corruption.
La société
civile est très active, à travers le Réseau National de Lutte Anti-Corruption
(REN-LAC), qui bénéficie
de l'appui des autorités
gouvernementales pour accomplir son travail de dénonciation et d'alerte.
La législation
sur la passation des marchés
publics est en relecture, dans le but de réduire le risque de corruption. Une Haute Autorité chargée de la coordination de la
lutte contre la corruption, a également été créée,
depuis près de deux ans. De même,
un Comité d'éthique a vu
le jour il y a déjà une année.
Les efforts
du Burkina Faso en matière de bonne gestion des affaires publiques sont également lisibles au plan sous- régional
et continental. C'est ainsi
que mon pays fait partie de ceux qui seront
évalués sur la deuxième
liste du mécanisme d'évaluation par les pairs, mécanisme adopté dans le cadre du Nouveau
Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).
Monsieur le Président,
Excellence, Mesdames,
Messieurs
La
corruption est un problème très grave, d'intérêt mondial qui nécessite la mobilisation de tous, pays nantis comme pays en développement.
Les
pays les plus riches, devraient
à notre sens
continuer d'appuyer les efforts des pays les moins riches, en apportant un soutien massif et pratique a ceux de leurs gouvernements
qui sont fermement résolus a lutter contre la corruption. Ils devraient contraindre leurs sociétés a respecter les marches de nos pays
et a mettre fin aux pratiques qui continuent
de fragiliser nos économies.
Les pays
les plus exposes a la corruption,
sous toutes ses formes, devraient rapidement adopter des mesures préventives adéquates. Les associations de la société civile, les ONGs et autres acteurs devraient poursuivre leur rôle d'alerte
et de dénonciation.
Monsieur le Président,
La Convention
des Nations Unies contre
la corruption est particulièrement bienvenue, car elle complète harmonieusement le dispositif prévu par la convention de Palerme, ainsi que ceux des nombreuses initiatives régionales qui l'ont précédé.
C'est là un bon
indicateur de la détermination
de la communauté internationale
à promouvoir la bonne
gouvernance tant au niveau des secteurs
public et privé.
Faisons donc ensemble
le pari du succès et engageons nous en gardant à l'esprit la déclaration du Secrétaire général
qui disait le 22 octobre dernier: la corruption est un mal insidieux dont les effets sont aussi multiples
que délétères. Elle sape
la démocratie et l'état
de droit, entraîne des violations des droits de l'homme, fausse le jeu des marchés et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme
et à d'autres phénomènes
qui menacent l'humanité.
Je souhaite plein succès aux
travaux de la présente
Conférence de signature de la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Je
vous remercie.