CONFERENCE DE HAUT NIVEAU POLITIQUE SUR LA SIGNATURE
DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES CONTRE LA CORRUPTION
REPUBLIQUE TOGOLAISE
Mérida le 9 Decembre 2003
Monsieur
le Président,
II
nous plait de joindre
notre voix, au nom du Président de République, Son Excellence GNASSINGBE EYADEMA, au nom de la
délégation togolaise et
en notre nom propre, à celles qui nous
ont précédé pour vous féliciter pour votre élection â la tète du
bureau de cette grande
conférence qui, à n'en point douter, marque un tournant décisif dans le combat que mène la communauté
internationale contre
la corruption, fléau qui gangrène
la société humaine dans son ensemble sur les plans
politique, économique, social et
culturel.
Permettez, monsieur le
Président, que nous adressions également nos félicitations
aux membres du bureau
qui vous assisteront pendant nos travaux, trois
jours durant,
ici à Merida
en terre
mexicaine.
Au
gouvernement fédéral mexicain et au peuple du Mexique, particulièrement
au peuple de l'Etat du Yucatan et a la splendide ville historique de Merida, nous exprimons
toute notre gratitude
non seulement pour avoir accepté d'abriter cette conférence de haut niveau politique et de portée historique mais aussi et surtout
pour l'acceuil et les facilites
dont nous sommes l'objet depuis que nous
avons foulé le sol du grand et beau Mexique, pays dont la richesse de la civilisation et les cultures diverses
ont su forger une hospitalité légendaire.
Nous
voulons, enfin, rendre hommage au Comité spécial des Nations Unies chargé d'élaborer la Convention
qui nous réunit ici.
Nos experts, monsieur
le Président ont réussi, dans le délai imparti par l'Assemblée générale, â soumettre a la communauté internationale,
le premier instrument juridique universel
de lutte contre la corruption.
Que le comité trouve
ici l'expression de notre admiration et de notre profonde gratitude.
Nous ne pouvons
évoquer les travaux de
ce comité sans une pensée
pieuse a son Président, l'Ambassadeur Hector Charry SAMPER de la Colombie, décédé quelques semaines avant l'ultime session (la 7e) qui consacra l'adoption
du projet de Convention par le Comitetdes experts le ter Octobre 2003.
Diplomate chevronné aux qualités hummaines
dignes d'éloges, l'Ambassadeur
SAMPER a su conduire les travaux
du Comite'pendant les
six (6) premieres sessions, cherchant toujours le consensus sur les questions délicates. II a su mettre a la disposition du Comité, avec une générosité inouie et une farouche détermination sa riche expérience
diplomatique, ses connaissances approfondies du droit ainsi
que sa passion sans feinte pour
la justice et l'état de
droit. Paix a son ame et que son
pays ainsi que sa famille trouvent
ici l'expression de nos
condoléances les plus attristées.
Monsieur le Président.
Trois ans après
la Covention des Nations
Unies sur la Criminalité Transnationale Organisée, signée â Palerme le 15 décembre 2000,
voici la Communauté Internationale rassemblée pour sceller un nouveau pacte contre
l'un des fléaux les plus anciens et les plus ravageurs de
toutes les sociétés: la Corruption.
Aussi curieux que cela puisse paraitre, il est indéniable
que l'évocation de ce mot,
provoque dans la conscience
de tout humain même de ceux qui
en profitent, une réaction
d'adversité et de degout. C'est dire, qu'au
delà même des degats visibles qu'engendre la corruption, ses effets moraux sont
encore plus pernicieux,
et sont sources de blessures profondes de l'âme.
Combattre la corruption, ne doit donc
pas être perÇu comme un simple acte de moralisation des hommes et de la société, mais bien plus, comme une facon de panser les plaies béates qui
fragilisent les fondements
mêmes des sociétés et dénaturent profondément les rapports humains.
C'est a juste titre
que le Togo voudrait louer
l'initiative et la clairvoyance
de l'Assemblée Générale
des Nations Unies, qui a décidé dans
sa résolution 55/61 du 4 décembre 2000 d'élaborer une convention internationale contre la corruption.
L' Incrimination
de l'acte et le recouvrement
des avoirs, points saillants de la présente convention interpellent la communauté
internationale en vue d'une coopération
internationale franche
et volontaire sans laquelle la lutte contre la corruption serait vaine. Mais, Monsieur le Président le vrai combat se trouve en amont: c'est la prévention. Si la convention y a
consacré tout un chapitre c'est vous dire son importance tant dans le secteur
public que dans le secteur privé.
Le Togo qui
s'est engagé depuis deux ans,
sur l'initiative du Président de la République, Son
Excellence GNASSINGBE EYADEMA, dans
une croisade contre la corruption,
ne peut que se féliciter de l'élaboration de cette Convention en appellant tous les Etats à la signer et â la ratifier le plus rapidement possible et a faire en sorte que
la coopération internationale
permette d'éradiquer ce
mal dont tous les pays, riches ou
pauvres, sont victimes.
La présence
de la délégation togolaise
â la présente Conférence
de signature démontre
â suffisance, si besoin en était, le ferme engagement de notre pays à lutter aux
côtes de la communauté
internationale contre cette gangréne qui ruine tous les pays et particulerement ceux en développement.
La signature
est certes un grand pas dans
cette lutte contre la
corruption mais seule une ratification rapide pourra, comme nous l'avons
dit plus haut, doter les Etats signataires de moyens efficaces de lutte.
Faisons de la solidarité internationale la premiére arme
contre la corruption.
Le
TOGO pour sa part, s'engage a prendre les mesures legislatives requises pour
rendre effective et efficace
cette coopération internationale.
Je vous remercie.