DEMOCRATIC REPUBLIC OF SAO TOME AND PRINCIPE
 

DISCOURS DE

S.E. M. PATRICE TROVOADA
MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES,
COOPÉRATION ET COMMUNITE DE
LA RÉPUBLIQUE DEMOCRATIC DE SAO TOME ET PRINCIPE

56ème SESSION DE L'ASSEMBLÉE GENERALE
DES NATIONS UNIES

New York, vendredi 16 November 2001

vérifier au prononcé

 

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général
Messieurs les Chefs d'États et de Gouvernement
Messieurs les Ministres
Messieurs les Délégués Excellences
Monsieur le Président,

Permettez-moi, de vous féliciter; au nom de l'État santomeen et en mon nom personnel, pour votre élection à la présidence de la 56ème Assemblée Générale de l'ONU, témoignage de l'estime et de la reconnaissance portée par la communauté internationale à la République de Corée et à votre personne.

D'ores et déjà nous vous exprimons nos voeux de pleins succès dans l'exercice de votre mandat.

Permettez-moi également de remercier votre. prédécesseur Son Excellence Harri Holkeri pour la manière exemplaire dont il a conduit les travaux de notre dernière session.

Je voudrais saisir cette occasion pour rendre un. vibrant hommage à Son Excellence Kofi Annan, notre Secrétaire Général, d'une part pour sa brillante réélection et d'autre part pour l'attribution juste et méritée du prix Nobel de la Paix, prix également décerné à l'ONU pour son importante contribution à la cause de la paix et du développement.
 

Monsieur le Président,

La présente assise se tient dans un moment particulièrement important dans l'histoire des relations internationales, où la communauté internationale tout entière se mobilise pour faire face au phénomène dévastateur du terrorisme dont l'amplitude a été manifeste au travers des attentats perpétrés sur cette ville de New York, à Washington et en Pennsylvanie le 11 septembre ayant causé la mort de milliers d'innocents.

A cette occasion, Sao Tome et Principe a exprimé sa totale indignation pour ces actes criminels et monstrueux commis à l'égard du peuple américain et a manifesté son entière solidarité aux autorités américaines et aux familles des victimes.

Nous partageons l'opinion selon laquelle les auteurs de cette barbarie doivent être arrêtes et punis et les organisations terroristes qui les appuient démantelées par tous les moyens. Nous renouvelons donc notre entière disponibilité à coopérer de manière active tant au niveau régional qu'au niveau international dans la lutte contre le terrorisme qui constitue de. nos jours l'un des principaux maux menaçant la paix et la sécurité de la planète.

Nous saluons toutes les initiatives prises en vue de circonscrire l'action militaire déclenchée, justement, contre ceux qui ont- semé la terreur ainsi que ceux qui les hébergent sur leurs territoires, de- façon à éviter qu'il y ait dis victimes innocentes parmi les populations civiles.

Nous nous réjouissons des efforts menés par la communauté internationale en vue de l'adoption d'un instrument juridique sur le terrorisme international de façon à rendre le combat contre celui-ci plus efficace, dans le cadre d'une stratégie globale.

En effet, aujourd'hui personne ne peut douter que cet acte d'agression criminelle, inacceptable et injustifiée, condamnée à l'échelle mondiale exige une dynamique nouvelle dans son combat, particulièrement au sein des Nations Unies. Nous constatons avec satisfaction que des mesures importantes ont étés prises dans ce sens, notamment par le Conseil. de Sécurité a travers la Résolution 1373 du 28 septembre 2001. Toutefois, la manifestation de ce phénomène de violence extrême lors des derniers attentats, nous interpelle sur la nécessité d'appréhender de manière différente et globale les grands problèmes auxquels se confronte l'humanité à- l'échelle planétaire sans perdre de vue les combats sans merci qui doivent être livrés contre le terrorisme international et toutes ses formes de manifestation.
 

Monsieur le Président,

Nonobstant les progrès téchnico-scientifiques considérables enregistrés au cours de l'histoire et qui ont permis d'atteindre d'importants niveaux de développement, dans plusieurs domaines persistent des phénomènes révélateurs d'asymétries de développement économique et social, tant au niveau interné de chaque pays, comme entre pays, régions et sous régions de la planète, comme le témoigne particulièrement la situation qui prévaut en Afrique au sud de Sahara. Il suffit de regarder les statistiques sur la situation économique et sociale des pays de cette région pour se rendre compte de la nécessite urgente de constituer un front qui, agissant de manière concertée. et collective, puisse mener un combat en vue d'éradiquer la pauvreté absolue.

Devant ce scénario, de pays riches d'un côté, et pauvres de l'autre, on peut s'interroger sur l'existence effective de la volonté politique pour inverser cette situation qui est dominée par l'égoïsme. et les intérêts des personnes dés groupes et des Etats.

Seulement ainsi peuvent s'expliquer le manque de collaboration, l'indifférence et voire même le manque de sensibilité des industries des pays développés devant les véritables fléaux qui frappent de plein fouet des milliers de personnes, rendant les pays du Sud encore plus vulnérables.

Je pense par exemple, à la pandémie du HIV l SIDA et d'autres épidémies comme le paludisme et l'hépatite B.

Il est visible l'effort consenti par les organisations internationales, notamment l'ONU et son système, ainsi que quelques organisations- non gouvernementales pour aider l'humanité à faire face à cette. douloureuse situation.

Par ailleurs, outre les données économiques qui reflètent l'augmentation croissante de la pauvreté en Afrique, la situation de notre continent est aggravée par la persistance de conflits armés, notamment la crise dans la région des Grands Lacs, la Corne de l'Afrique et en Angola, pour ne citer que quelques exemples de la guerre fratricide qui nous frappe.

Concernant la situation qui prévaut en Angola, nous renouvelons nos-plus vifs désirs de voir terminer la guerre dans ce pays frère. Nous condamnons les actes terroristes qui y font d'innombrables victimes particulièrement parmi la population civile et lançons un appel à ce que soit repris les termes du protocole de Lusaka pour la résolution du conflit.

Dans le cadre de la résolution des conflits, nous accueillons avec satisfaction les efforts de la communauté internationale en vue de trouver- une solution pour la question du Timor oriental et nous nous réjouissons de l'état d'évolution du processus d'émancipation du peuple « maubere », sous l'égide des Nations Unies. Nous exprimons notre plus vif désir de voir ce peuple frère admis au sein de l'ONU en qualité de membre de pleins droits et de le voir renforcer la Communauté de Pays de Langue Portugaise (CPLP).

C'est avec préoccupation que nous constatons l'escalade de la violence au Moyen Orient. A notre avis il est nécessaire et urgent que l'Israël et l'Autorité Palestine reprennent les négociations du processus de paix comme la seule voie pour une solution juste et pacifique qui prend en compte aussi bien le droit du peuple palestinien à l'autodétermination comme la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël.
 

Monsieur le Président,

Malheureusement, Sao Tome et Principe fait toujours partie de la liste de pays pauvres, moins avancés ou sous-développés, malgré les efforts consentis par son peuple et la volonté politique manifeste de ses dirigeants pour mettre le pays sur les rails du développement. Aujourd'hui mon pays est sans- aucun doute un espace de liberté et de démocratie où les droits fondamentaux de la personne humaine sont respectés. La réalisation récente des élections présidentielles de juillet dernier qui ont conduit Son Excellence Francisque de Menezes à la magistrature suprême de l'Etat saotomeen, est la preuve irréfutable de la stabilité démocratique dans le pays.

Cependant, les contraintes résultantes. des inégalités qui règnent dans. le nouvel ordre économique international nous empêchent d'accéder au bien être et de créer des conditions d'existence plus dignes pour nos populations.
 

Monsieur le Président,

Pendant le Sommet du Millénaire réalisé l'année dernière les Chefs d'Etat ont adoptés dans ces enceintes un texte très important sous l'appellation de « Déclaration du Millénaire » dont un extrait j'ai le plaisir de citer:

« (...) En tant que dirigeants, nous avons donc des devoirs à l'égard de tous les citoyens du monde, en particulier les personnes les plus vulnérables, et tout spécialement les enfants, à qui l'avenir appartient. (...)»

Cette déclaration revêt une importance particulière dans le cas de nos pays où l'avenir et le bien être des enfants semble bien être sérieusement compromis, compte tenu du climat de terreur, des horreurs de la guerre, des abus de l'exploitation, la famine et la pauvreté. Il est donc nécessaire qui nous agissons d'ores et déjà en vue de la protection effective des enfants. Il faut lutter par tous moyens de façon à ce que leurs droits fondamentaux soient pleinement respectés.

C'est pourquoi nous accueillons avec beaucoup. de satisfaction la. réalisation de la Conférence Mondiale sur l'Exploitation Sexuelle des Enfants le mois prochain, et le Sommet Mondial consacré à l'Avenir des Enfants en mai 2002.

Mon Pays, Sao Tome et Principe considère la mondialisation comme étant un phénomène d'interdépendance solidaire, une opportunité unique de rapprochement entre les peuples et non pas un idéal politique guidé par les puissances économiques dominantes.

Voilà pourquoi nous accueillons avec enthousiasme « le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique » et nous y participons dans la certitude que ce plan, basé sur nos exigences et les aspirations de nos peuples pour l'avenir, et qui vise trouver des solutions pratiques aux problèmes économiques et sociaux de l'Afrique trouvera un accueil. favorable de nos partenaires, notamment ceux du G7/8, pour sa mise en oeuvre.

La question de l'environnement, étant l'un des facteurs fondamentaux pour la survie de l'humanité doit continuer à mériter une attention particulière de la part de notre organisation. Nous soulignons donc l'importance des conclusions issues de la récente réunion de Marrakech sur les changements climatiques. Tous les efforts doivent être mis dans la création et diffusion des outils technologiques permettant de minimiser les effets de l'action humaine sur l'environnement, par la mobilisation de ressources nécessaires destinées aux politiques et stratégies adoptées au niveau de divers fora internationaux.
 

Monsieur le Président,

Il apparaît aujourd'hui plus qu'évident la nécessité de procéder aux modifications dans le fonctionnement des organes de notre organisation en vue de la rendre mieux à même de répondre aux exigences de nos jours.

En tant qu'organisation à vocation universelle, l'ONU doit être ouverte à tous les Etats s'agissant surtout de sujets du droit international qui entretiennent des rapports de souveraineté avec des Etats membres et participent de façon solidaire et active aux efforts de développement à travers l'action de coopération, des échanges commerciaux internationaux, comme c'est le cas de la République de Chine à Taiwan.

Nous croyons au droit à la différence, surtout quant il est manifesté de façon libre et démocratique par les peuples , nous croyons également à la force du dialogue comme la seule voie pour la résolution des foyers de tension.

Notre organisation qui a toujours cherché à soutenir les efforts de développement de tous les pays particulièrement les plus pauvres doit jouer un rôle prépondérant à la quête de solutions aux grands problèmes auxquels le Monde se trouve confrontée moyennant la mobilisation de volonté et adoption de mesures adéquates en vue de la création d'un monde plus juste et plus humanisé.

Je vous remercie.