Un appel à une migration sûre, ordonnée et régulière, fondée sur la dignité et le développement durable, a marqué la célébration de la Journée internationale des migrants au Sénégal, le 18 décembre, à l’occasion d’un rassemblement de responsables et de communautés au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), à Diamniadio, sous le thème : « Mon Histoire Extraordinaire : Cultures et Développement ».
L’événement a réuni le Gouvernement, les Nations Unies, la société civile, les migrants et les organisations de la diaspora pour mettre en évidence comment une migration bien gouvernée peut renforcer les communautés, enrichir les cultures et soutenir le développement, tout en protégeant des vies.
Président la cérémonie, le Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, a souligné la nécessité de placer les migrants au cœur de l’action publique et de renforcer la collaboration entre institutions, communautés et partenaires. « Cette journée, comme il est de tradition, nous ramène à la centralité du migrant dans la gouvernance de la migration », a-t-il déclaré, appelant au partage d’expériences et à des approches innovantes « pour une gestion plus efficace et plus humaine des migrations ».
M. Diouf a également évoqué des efforts nationaux concrets visant à mieux accompagner les Sénégalais vivant à l’étranger. Il a rappelé le programme spécial d’accompagnement et de promotion des Sénégalais de l’extérieur, lancé la veille lors de la Journée nationale de la diaspora, qui fixe des priorités pour renforcer l’accompagnement, la protection et l’assistance, accroître la contribution de la diaspora au financement du développement et à la valorisation du capital humain, et améliorer la gouvernance ainsi que les cadres institutionnels, en cohérence avec la vision Sénégal 2050 à long terme.
Le Coordonnateur résident des Nations Unies au Sénégal, Aminata Maiga, a mis en avant la dimension humaine de la migration ainsi que l’importance de la solidarité et d’approches fondées sur les droits. « La migration n'est pas uniquement une question de chiffres ou de politique publique. Elle est avant tout une expérience humaine, faite de parcours singuliers, de résilience et de contributions multiples à nos sociétés », a-t-elle souligné.
Mme Maiga a rappelé comment les Nations Unies accompagnent les pays dans la mise en œuvre des engagements internationaux — notamment à travers le Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières et le Réseau des Nations Unies pour la migration, qui contribue à renforcer la coordination et la cohérence au sein du système des Nations Unies et avec les partenaires. Réaffirmant l’engagement des Nations Unies aux côtés des autorités nationales, elle a ajouté : « Ensemble, faisons en sorte que chaque parcours migratoire puisse devenir une histoire de dignité, de contribution et d'espoir. »
Aissata Kane, Cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations au Sénégal, avec fonctions de coordination pour le Cap Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, a souligné que le système des Nations Unies travaille avec le Gouvernement et les communautés sur des solutions visant à réduire les risques et à élargir les opportunités — notamment la prévention de la migration irrégulière, les services de protection, ainsi que l’appui au retour et à la réintégration durable, tout en renforçant le lien entre migration, climat et développement et en mobilisant la diaspora comme actrice du développement.
« En effet, nous considérons la migration comme un pont entre les cultures, un levier de croissance et une force de transformation sociale », a-t-elle déclaré, en insistant sur l’importance des approches portées par les communautés et la coopération régionale.

Aissata Kane, Cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations au Sénégal, avec fonctions de coordination pour le Cap Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone. ©ONU Sénégal, Mouhamed Moreau
La société civile et la diaspora au premier plan
Le programme d’ouverture a donné une place importante aux interventions de la société civile et de représentants de la diaspora, notamment REMIDEV (Réseau migration-développement) et un représentant des migrants, qui ont rappelé le rôle de longue date de la société civile sénégalaise dans la célébration de la Journée internationale des migrants et son utilisation comme espace de mobilisation, de réflexion et de plaidoyer.
Les intervenants ont également insisté sur l’importance d’une mise en œuvre inclusive des politiques, d’un engagement communautaire soutenu et d’un accompagnement pratique — en particulier pour les jeunes et les familles — afin de favoriser des choix de mobilité plus sûrs et mieux informés.
De la sensibilisation aux solutions — et la culture comme passerelle
La journée a également permis de mettre en lumière des initiatives visant à aider les jeunes à accéder à une information fiable et à identifier des voies plus sûres ainsi que des opportunités locales, notamment WakaWell (wakawell.info) — une plateforme numérique présentée lors de l’ouverture comme un outil d’accompagnement pour une mobilité plus sûre grâce à une information et une orientation accessibles. Des stands d’information et des échanges ont aussi porté sur la formation, l’emploi et l’entrepreneuriat.
En cohérence avec le thème, des prestations culturelles ont rythmé la journée, à commencer par un sketch théâtral mêlant humour et messages directs pour alerter sur les dangers de la migration irrégulière et encourager des choix éclairés, des voies légales et des opportunités au pays, suivi de contributions artistiques d’une délégation venue de Sierra Leone.
Suite du programme
À la suite de la cérémonie d’ouverture, le programme a comporté un panel de haut niveau sur les migrations, la résilience et le développement, ainsi que des espaces thématiques et des échanges portés par les communautés. Tout au long de la journée, un message commun est ressorti : lorsque la dignité est au cœur des politiques, une migration bien gouvernée peut protéger des vies et devenir une force de développement et de cohésion sociale.



