21 avril 2017 – A la veille de la Semaine mondiale de la vaccination (24-30 avril), de nouvelles données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiées vendredi révèlent qu’environ 325 millions de personnes vivent dans le monde avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC).

Le ‘Rapport mondial de l’OMS sur l’hépatite pour 2017‘ indique que, dans leur grande majorité, ces gens n’ont pas accès aux dépistages et aux traitements qui pourraient leur sauver la vie. Par conséquent, des millions de personnes sont confrontées au risque d’évolution lente vers une maladie chronique du foie, le cancer et la mort.

« On reconnaît désormais que l’hépatite virale représente un défi sanitaire majeur nécessitant d’agir d’urgence », a déclaré la Directrice générale de l’OMS, le Dr Margaret Chan. « Il existe des vaccins et des médicaments pour la combattre et l’OMS s’est engagée à veiller à ce que ces outils couvrent tous ceux qui en ont besoin ».

Mortalité en hausse et nouvelles infections

L’hépatite virale a provoqué 1,34 million de décès en 2015, un chiffre comparable aux décès dus à la tuberculose et au VIH. Mais, alors que la mortalité imputable à la tuberculose et au VIH baisse, celle due à l’hépatite augmente.

Il y a eu environ 1,75 million de nouveaux cas d’infection à VHC en 2015, portant à 71 millions le nombre total de personnes vivant avec l’hépatite C dans le monde.

Bien que la mortalité générale due aux hépatites soit en hausse, le nombre des nouvelles infections à VHB baisse grâce à une progression de la couverture de la vaccination anti-VHB chez les enfants. Dans le monde, 84% des enfants nés en 2015 ont eu les 3 doses recommandées du vaccin contre l’hépatite B.

Entre l’époque avant la vaccination (qui, selon l’année d’introduction du vaccin va jusqu’aux années 1980 ou au début des années 2000) et 2015, la proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant de nouvelles infections a été ramenée de 4,7 % à 1,3%. On estime cependant qu’en 2015, il y avait 257 millions de personnes, pour la plupart des adultes nés avant l’introduction du vaccin contre l’hépatite B, qui vivaient avec une infection chronique par le VHB.

Les niveaux d’hépatite B varient grandement selon les Régions définies par l’OMS, le fardeau étant le plus lourd dans la Région africaine et dans la Région du Pacifique occidental.

Un test de diagnostic de l’hépatite coûte moins de 1 dollar

Il n’existe pour l’instant aucun vaccin contre le VHC, et l’accès au traitement du VHB comme du VHC demeure faible. La ‘Stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale‘, élaborée par l’OMS, vise à dépister 90% et à traiter 80% des personnes ayant le VHB et le VHC d’ici 2030.

L’infection à VHB nécessite un traitement à vie et l’OMS recommande actuellement le ténofovir, un médicament couramment utilisé pour le traitement du VIH. On peut guérir l’hépatite C au moyen d’un traitement relativement bref avec des antiviraux à action directe (AAD).

«Nous en sommes à un stade précoce de la riposte à l’hépatite virale, mais la voie à suivre semble prometteuse», a expliqué le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur à l’OMS du Département VIH/sida et du Programme mondial de lutte contre l’hépatite. «Davantage de pays mettent les services contre l’hépatite à la disposition de ceux qui en ont besoin; un test de diagnostic coûte moins de 1 dollar et le traitement curatif de l’hépatite C peut revenir à moins de 200 dollars. Mais les données mettent clairement en évidence l’urgence avec laquelle nous devons combler les lacunes en matière de dépistage et de traitement.»

Le ‘Rapport mondial de l’OMS sur l’hépatite pour 2017’ doit servir de référence pour l’élimination de l’hépatite en indiquant des statistiques de base pour les infections à VHB et à VHC, dont la mortalité et les niveaux de couverture des interventions essentielles. Les hépatites B et C, les 2 principaux types parmi 5, sont responsables de 96% de la mortalité globale due à cette maladie.