8 décembre 2015 – S’exprimant en marge de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP21) à Paris, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré mardi, devant un parterre de chefs d’entreprises, que cette réunion mondiale servira à généraliser les progrès effectués dans des secteurs importants et à définir une ambition encore plus grande pour l’avenir.

« L’élan collectif créé au sein du secteur privé pour une action au sujet du climat s’accroit chaque jour », a dit M. Ban, siégeant aux côtés du Secrétaire d’Etat américain John Kerry et du Ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, lors d’une réunion de haut niveau du Forum « Caring for Business » du Pacte mondial de l’ONU.

Assemblée pendant deux jours en marge de la COP21, cette troisième réunion annuelle du Forum vise à fournir une plateforme de dialogue et d’action pour les chefs d’entreprises, les investisseurs, les représentants de la société civile, l’ONU et les gouvernements.

Depuis le 30 novembre, le site de la conférence au Bourget, dans le nord-est de Paris, est le théâtre de discussions sur le climat, des milliers de personnes de toutes provenances se réunissant pour plaider pour un nouvel accord universel sur la lutte contre les changements climatiques qui soit de nature à limiter à moins de deux degrés Celsius la hausse de la température moyenne de la planète.

« A travers le monde, les entreprises et les investisseurs se mobilisent en faveur d’un accord robuste à Paris qui envoie aux marchés les bons signaux », a souligné le Secrétaire général. « Ils demandent un message clair selon lequel la transition vers des sources d’énergie plus propres, à faibles émissions de gaz à effet de serre, est nécessaire, inévitable, irréversible et bénéfique ».

« Les affaires » étant l’un des thèmes centraux de la COP21 mardi, M. Ban a déclaré que le fait qu’« il n’est pas possible de faire marche arrière » doit être affirmé clairement et que tous les secteurs de la société – chefs d’entreprises, villes et citoyens – doivent faire partie de la solution.

Le chef de l’ONU a rappelé que l’an dernier, il avait appelé les dirigeants d’entreprises à se faire entendre et à démontrer que « l’économie verte est une bonne économie ». « Des compagnies du monde entier ont répondu. D’importantes entreprises démontrent qu’elles peuvent faire face au problème des changements climatiques tout en prospérant financièrement », a-t-il insisté.

Il a noté que davantage de compagnies et d’investisseurs jouent un rôle de pointe dans l’action relative au climat qu’à aucun autre moment de l’histoire et qu’ils le font « parce qu’ils comprennent les risques liés aux changements climatiques, ainsi que les chances qu’offre l’action visant à les contrer ».

Il s’est félicité du fait que l’initiative Caring for Climate de l’ONU soit désormais la plus grande coalition d’entreprises engagées dans une action relative au climat, précisant que cent compagnies s’étaient fixé d’ambitieux objectifs de réduction de leurs émissions de carbone.

Ban a également indiqué que des entreprises avaient « joué un rôle déterminant » pour assurer qu’attacher un coût au carbone soit reconnu comme un outil nécessaire et efficace. Selon le Carbon Disclosure Project, plus de 1.000 compagnies affirment avoir fixé en interne un prix au carbone ou prévoir de le faire à l’avenir. Ce chiffre correspondrait à une multiplication par dix en un an.

« Au cours de l’année écoulée, plus de 2.000 compagnies et 500 investisseurs ont pris officiellement des engagements de lutte contre le changement climatique grâce au portail NAZCA du Comité intergouvernemental de négociation d’une convention-cadre sur les changements climatiques (CINCCCC). Mais pour limiter la hausse de la température mondiale à moins de deux degrés, nous devons aller beaucoup plus loin et rapidement », a-t-il dit.

Enfin, s’adressant aux dirigeants du secteur privé, M. Ban leur a dit son espoir qu’en quittant Paris ils emporteraient un message clair à l’intention de leurs consommateurs, employés, pairs – et à leurs gouvernements – selon lequel « la manière dont nous faisons des affaires aujourd’hui déterminera si nous pourrons continuer à en faire à l’avenir ».