Même si des progrès significatifs ont été enregistrés dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé, les cibles fixées ne seront pas atteintes, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mercredi.

L’année 2015 est la date butoir concernant les OMD, des objectifs définis par les gouvernements en 1990, à l’initiative des Nations Unies, pour orienter l’action mondiale visant à mettre fin à la pauvreté. Dans l’édition 2015 de son rapport annuel intitulé ‘Statistiques sanitaires mondiales’, dont l’objectif est d’évaluer les progrès accomplis par 194 pays dans la réalisation des OMD liés à la santé, l’OMS fait état d’un bilan mitigé.

D’ici la fin de l’année, selon le rapport de l’OMS, le monde aura atteint les OMD pour redresser la situation concernant les épidémies de VIH, de paludisme, de tuberculose et pour élargir l’accès à l’eau potable. Il aura fait également des progrès substantiels pour réduire la malnutrition de l’enfant, la mortalité de la mère et de l’enfant et pour développer l’accès aux services d’assainissement de base.

« Les OMD ont été positifs pour la santé publique. Ils ont attiré l’attention politique et mobilisé des fonds dont on avait cruellement besoin », a salué dans un communiqué de presse annonçant la publication du rapport la Directrice général de l’OMS, Dr Margaret Chan.

« Si les progrès ont été très encourageants, il subsiste de larges écarts entre les pays et au sein des pays. Le rapport d’aujourd’hui souligne la nécessité de poursuivre l’action pour garantir aux populations les plus vulnérables du monde l’accès aux services de santé », a-t-elle cependant ajouté.

Selon le rapport, la progression de la survie des enfants dans le monde est l’un des plus grands succès du développement international. Depuis 1990, le nombre des décès d’enfants a diminué de moitié, baissant selon les estimations de 90 à 46 décès pour 1000 naissances vivantes en 2013.

Malgré d’énormes progrès, ce n’est en revanche pas suffisant pour atteindre le but qui était de réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants. Moins d’un tiers des pays ont atteint, ou sont dans les temps pour atteindre cet objectif d’ici la fin de l’année, indique en effet l’étude, précisant que les principales causes de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans sont désormais, les complications des naissances prématurées, la pneumonie, l’asphyxie à la naissance et la diarrhée.

Le nombre de mères décédées de complications pendant la grossesse et l’accouchement a baissé de près de la moitié entre 1990 et 2013, d’après le rapport de l’OMS, un rythme qui ne sera pas suffisant pour atteindre la réduction ciblée de 75% d’ici la fin de l’année.

L’étude révèle également que le monde a commencé à inverser la tendance de la propagation du VIH, avec 2,1 millions de nouvelles infections notifiées en 2013, contre 3,4 millions en 2001. La cible révisée, consistant à parvenir à l’accès universel au traitement du VIH, sera plus difficile à atteindre avec les nouvelles recommandations de l’OMS préconisant de traiter un bien plus grand nombre de personnes. Avec les tendances actuelles, le monde dépassera la cible de 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire d’ici 2015.

Concernant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, alors que la cible mondiale consistant à améliorer l’accès à l’eau potable a été atteinte en 2010, les Régions OMS de l’Afrique et de la Méditerranée orientale en sont encore loin, notamment pour les populations pauvres et celles qui vivent en zone rurale.

« En septembre, les pays décideront de nouveaux objectifs ambitieux pour 2030 lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York », a déclaré l’agence onusienne. « En plus d’achever le programme des OMD, le programme pour l’après-2015 devra relever de nouveaux défis, comme l’impact croissant des maladies non transmissibles, à l’instar du diabète ou des cardiopathies, ou encore l’évolution des déterminants sociaux et environnementaux qui affectent la santé », a-t-elle conclu.

 

Via le Centre d’actualités de l’ONU