Monsieur le Président de la République française, Cher Emmanuel Macron
Señor Presidente de la República de Costa Rica, Estimado Rodrigo Chaves Robles
Excellences, chers amis,
Dear President of the French Republic, Dear Emmanuel Macron
Mr. President of the Republic of Costa Rica, Dear Rodrigo Chaves Robles
Excellencies, dear friends,
Permettez-moi tout d'abord de remercier nos hôtes, les gouvernements de la France et du Costa Rica, d'avoir organisé cette conférence.
Let me begin by thanking our hosts, the Governments of France and Costa Rica, for convening this conference.
Et merci à tous d’être là, à Nissa la bella – ville à la mer d’azur et au ciel pur.
And thank you all for being here, in “Nissa la bella” – city of azure seas and clear skies.
Nous voici réunis sur les rives de la Méditerranée, carrefour de continents, de cultures et de commerce.
We gather beside the Mediterranean – a crossroads of continents, cultures, and commerce.
Une mer qui, depuis des millénaires, est source de vie – et qui nous rappelle notre profonde dépendance à l'égard de l'océan.
A sea that has sustained life for millennia –reminding us of our deep dependence on the ocean.
L'océan produit la moitié de l'oxygène que nous respirons.
The ocean generates half of the oxygen we breathe.
Il nourrit 3 milliards de personnes et fait vivre 600 millions d’autres.
It feeds 3 billion people and sustains 600 million livelihoods.
L'économie des océans a plus que doublé en 30 ans – et elle continue de croître.
The ocean economy has more than doubled in 30 years – and keeps growing.
Le transport maritime assure, à lui seul, plus de 80 % du commerce mondial.
Maritime transport alone moves over 80 per cent of global trade.
L’océan est notre bien commun par excellence.
The ocean is the ultimate shared resource.
Pourtant, nous sommes en train de le piller.
But we are failing it.
Les stocks de poissons s'effondrent.
Fish stocks are collapsing.
La surconsommation et la pêche illégale poussent des espèces au bord de l’extinction.
Over-consumption and illegal fishing are pushing marine life to the brink.
Chaque année, 23 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les eaux et asphyxient les écosystèmes.
Plastic pollution is choking ecosystems – with 23 million tonnes of waste entering waters every year.
Les émissions de carbone provoquent l'acidification et le réchauffement des océans – détruisant les récifs de corail et accélérant la montée des eaux.
Carbon emissions are driving ocean acidification and heating – destroying coral reefs and accelerating sea level rise.
Si on ne change pas de cap, cette acceleration va submerger les deltas, detruire les récoltes et engloutir les littoraux, menaçant la survie même de nombreuses îles.
If we do not change course, this rise will submerge deltas, destroy crops, and swallow coastlines – threatening many islands’ survival.
L'océan absorbe désormais 90 % de l'excédent de chaleur piégé par les gaz à effet de serre.
The ocean now stores 90 per cent of the excess heat trapped by greenhouse gases.
Autant de symptômes d’un système en crise… et qui s’auto-alimente.
These are symptoms of a system in crisis – and they are feeding off each other.
Brisant les chaînes alimentaires... Anéantissant les moyens de subsistance… Augmentant l’insécurité.
Unravelling food chains. Destroying livelihoods. Deepening insecurity.
Cette insécurité est exacerbée par la criminalité : piraterie, trafic d’êtres humains, réseaux organisés et pillage des ressources volent des vies, freinent le développement et privent les communautés côtières de leurs droits.
And insecurity is rising not only from natural forces – but from criminal ones. Piracy, organized crime, human trafficking, and the looting of natural resources are threatening lives, undermining development, and robbing coastal communities of their rights.
Ladies and gentlemen,
Since the last UN Ocean Conference in Lisbon, we have seen progress.
We have also seen a growing awareness of the deep interconnection between preserving biodiversity and marine ecosystems, combatting climate change, and stopping pollution.
The Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework set a bold pledge:
To conserve and manage at least 30 per cent of marine and coastal areas by 2030.
Member States also adopted the Agreement on Marine Biological Diversity of Areas beyond National Jurisdiction – a historic breakthrough.
I urge all delegations to ratify it – and welcome good news delivered by President Macron and the momentum this Conference is generating toward its swift entry into force.
I also call on all countries to agree on an ambitious and legally binding treaty on plastic pollution – this year.
It is essential to successfully conclude the agreement on fisheries currently discussed at World Trade Organization.
The International Maritime Organization committed to reach net-zero emissions from shipping by 2050.
And last year’s General Assembly Meeting on Sea Level Rise underscored that statehood and sovereignty cannot be undermined by rising seas.
This proves multilateralism works – but only if we match words with action.
By developing concrete national plans aligned with global targets;
By harnessing science, driving innovation, and ensuring fair access to technology;
By empowering fishers, Indigenous peoples, and youth;
And above all, by investing.
SDG 14 on life below water remains one of the least funded Sustainable Development Goals.
This must change – through increased public finance, greater support from development banks, and bold models to unlock private capital.
I urge all countries to come forward with bold pledges.
Small Island Developing States need support to build resilience and thrive in the blue economy.
Many struggle to access healthy, affordable food – underscoring the urgent need to restore local fisheries and strengthen ocean-based food systems.
We must also strengthen maritime security as a pillar of sustainable development.
And we must embed ocean priorities across climate, food systems and sustainable finance.
Because without a healthy ocean, there can be no healthy planet.
Finally, nations are also navigating new waters on seabed mining:
I support the ongoing work of the International Seabed Authority on this important issue.
The deep sea cannot become the Wild West.
Ladies and gentlemen,
We live in an age of turmoil, but the resolve I see here gives me hope.
Hope that we can turn the tide.
That we can move from plunder to protection.
From exclusion to equity.
From short-term exploitation to long-term stewardship.
We know it’s possible.
When we reached a global moratorium on commercial whaling, whale populations recovered.
When we protect marine areas, life returns.
Today, we have the opportunity to restore marine abundance.
What was lost in a generation can return in a generation.
The ocean of our ancestors – teeming with life and diversity – can be more than legend.
It can be our legacy.
I wish you a successful conference.
Thank you.
****
[All-French]
Monsieur le Président de la République française, Cher Emmanuel Macron
Monsieur le Président de la République du Costa Rica, Cher Rodrigo Chaves Robles
Excellences, chers amis,
Permettez-moi tout d'abord de remercier nos hôtes, les gouvernements de la France et du Costa Rica, d'avoir organisé cette conférence.
Et merci à tous d’être là, à Nissa la bella – ville à la mer d’azur et au ciel pur.
Nous voici réunis sur les rives de la Méditerranée, carrefour de continents, de cultures et de commerce.
Une mer qui, depuis des millénaires, est source de vie – et qui nous rappelle notre profonde dépendance à l'égard de l'océan.
L'océan produit la moitié de l'oxygène que nous respirons.
Il nourrit 3 milliards de personnes et fait vivre 600 millions d’autres.
L'économie des océans a plus que doublé en 30 ans – et elle continue de croître.
Le transport maritime assure, à lui seul, plus de 80 % du commerce mondial.
L’océan est notre bien commun par excellence.
Pourtant, nous sommes en train de le piller.
Les stocks de poissons s'effondrent.
La surconsommation et la pêche illégale poussent des espèces au bord de l’extinction.
Chaque année, 23 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les eaux et asphyxient les écosystèmes.
Les émissions de carbone provoquent l'acidification et le réchauffement des océans – détruisant les récifs de corail et accélérant la montée des eaux.
Si on ne change pas de cap, cette accélération va submerger les deltas, détruire les récoltes et engloutir les littoraux – menaçant la survie même de nombreuses îles.
L'océan absorbe désormais 90 % de l'excédent de chaleur piégé par les gaz à effet de serre.
Autant de symptômes d’un système en crise… et qui s’auto-alimente.
La montée des eaux submerge les deltas, détruit les récoltes et engloutit les littoraux, menaçant la survie même de nombreuses îles.
L’océan est pris au piège d’un cercle vicieux – victime et accélérateur du changement climatique.
Brisant les chaînes alimentaires... Anéantissant les moyens de subsistance… Augmentant l’insécurité.
Cette insécurité est exacerbée par la criminalité : piraterie, trafic d’êtres humains, réseaux organisés et pillage des ressources volent des vies, freinent le développement et privent les communautés côtières de leurs droits.
Mesdames et Messieurs,
Depuis la dernière Conférence des Nations Unies sur l’océan, qui s’est tenue à Lisbonne, des progrès ont été accomplis.
Nous avons également vu une prise de conscience croissante des liens profonds entre la préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins, la lutte contre le changement climatique et l'arrêt de la pollution.
Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal contient un engagement audacieux :
Conserver et gérer au moins 30 % des zones marines et côtières d’ici à 2030.
Les États Membres ont également adopté l’Accord portant sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, qui marque une avancée historique.
J’exhorte toutes les délégations à ratifier cet accord et je me félicite des bonnes nouvelles partagées par le President Macron et de l’impulsion donnée par la Conférence pour en favoriser l’entrée en vigueur rapide.
Par ailleurs, j’appelle tous les pays à s’entendre cette année sur un traité ambitieux et juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Il est également essentiel de conclure avec succès l'accord sur la pêche actuellement discuté à l'Organisation mondiale du commerce.
L’Organisation maritime internationale est résolue à faire en sorte que, d’ici à 2025, le transport maritime ne produise plus aucune émission nette.
L’année dernière, durant la réunion de l’Assemblée générale sur l’élévation du niveau de la mer, il a été dit avec force que la montée des eaux ne saurait porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité des États.
Toutes ces initiatives montrent que le multilatéralisme fonctionne, mais seulement si nous traduisons nos paroles en actes.
En développant des plans nationaux concrets alignés sur les objectifs mondiaux.
En exploitant la science, en stimulant l'innovation, et en garantissant un accès équitable à la technologie.
En donnant des moyens d’action aux pêcheurs, aux populations autochtones, aux scientifiques et aux jeunes.
Et, par-dessus tout, en investissant.
L’objectif de développement durable no 14 relatif à la vie aquatique demeure l’un des objectifs de développement durable les moins bien financés.
Les choses doivent changer. Pour cela, il faut augmenter les financements publics, accroître l’appui apporté par les banques de développement et favoriser l’afflux de capitaux privés grâce à des modèles de financement audacieux.
J’exhorte tous les pays à prendre des engagements ambitieux [et je remercie ceux qui l’ont déjà fait].
Les petits États insulaires en développement ont besoin d’aide pour renforcer leur résilience et prospérer dans l’économie bleue.
Nombreux sont ceux qui peinent à se procurer une alimentation saine à un coût abordable, ce qui montre combien il est urgent de restaurer les pêches locales et de renforcer les systèmes alimentaires basés sur l’océan.
Nous devons également renforcer la sécurité maritime qui est l’un des piliers du développement durable.
Nous devons intégrer les priorités liées à l’océan dans toutes nos activités touchant le climat, les systèmes alimentaires et la finance durable.
Car sans un océan en bonne santé, il ne peut y avoir de planète en bonne santé.
Enfin, l’exploitation minière des fonds marins pose aux pays de nouveaux défis.
Je soutiens les travaux en cours de l’Autorité internationale des fonds marins sur cet enjeu important.
Les grands fonds ne peuvent pas devenir un Far West.
Mesdames et Messieurs,
Nous vivons une époque de troubles, mais la détermination que je constate ici me donne de l’espoir.
J’espère que nous pourrons redresser la situation.
Que nous pourrons remplacer le pillage par la protection.
L’exclusion par l’équité.
La surexploitation à court terme par la bonne gestion à long terme.
Nous savons que c’est possible.
Lorsque nous sommes parvenus à un moratoire mondial sur la chasse commerciale à la baleine, les populations de baleines se sont reconstituées.
Lorsque nous protégeons des aires marines, la vie revient.
Aujourd’hui, nous avons la possibilité de redonner à l’océan son abondance.
Ce qui a été perdu en l’espace d’une génération peut renaître en l’espace d’une autre.
L’océan qu’ont connu nos ancêtres, qui regorgeait de vie et de diversité, peut être davantage qu’une légende.
Il peut être notre héritage.
Que votre conférence soit couronnée de succès.
Je vous remercie.