New York

09 December 2017

Secretary-General's Message on the International Day of Commemoration and Dignity of the Victims of the Crime of Genocide and of the Prevention of this Crime [scroll down for French version]

António Guterres, Secretary-General

Throughout history and still today, genocide has inflicted profound and painful losses on all humanity.  In 1948, with the unanimous adoption by the General Assembly of the Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide, Member States recognized a common interest and duty to safeguard groups from threats to their very existence.  Coming so soon after the Holocaust and the Second World War, the Convention embodied a collective determination to protect people from brutality and to prevent any future such horror. 
 
Genocide does not happen by accident; it is deliberate, with warning signs and precursors.  Often it is the culmination of years of exclusion, denial of human rights and other wrongs.  Since genocide can take place in times of war and in times of peace, we must be ever-vigilant. 
 
Despite the clear definition of genocide in the Convention, as well as our improved understanding of the risks, genocide has recurred, multiple times.  We are still reacting rather than preventing, and acting only when it is often too late.  We must do more to respond early and keep violence from escalating. This is the obligation of the State parties to the Convention, one and all.
 
Although the Convention foresaw the possibility of punishment, it is only in the past two decades that individual perpetrators have been held accountable in an international court of law.  The 69th anniversary of the Genocide Convention coincides with the upcoming closure of the International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia (ICTY), the first international criminal tribunal with jurisdiction over genocide.  The convictions and jurisprudence of the ICTY and the International Criminal Tribunal for Rwanda, as well as the ongoing work of the Extraordinary Chambers in the Courts of Cambodia and the International Criminal Court, reflect welcome resolve to punish this crime of all crimes.
 
As we commemorate the dignity of the victims of genocide, we should also commit to ensuring that affected communities are able to tell their stories, create a historical record of what happened and, in appropriate cases, receive reparations. We must also do more to shelter and protect those fleeing from armed conflict or persecution, and to speak out against hatred of all kinds.    
 
I call upon all States to ratify the Genocide Convention by its 70th anniversary in 2018 and, in so doing, help liberate humanity from this cruel and odious crime. 
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Aujourd’hui comme hier, le génocide est pour le genre humain dans son ensemble la cause de pertes profondes et douloureuses incommensurables. En 1948, avec l’adoption par l’Assemblée générale, à l’unanimité, de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, les États Membres ont reconnu qu’il était dans l’intérêt commun et de leur devoir de protéger les groupes dont l’existence même se verrait menacée. La Convention, adoptée juste après l’Holocauste et la Seconde Guerre mondiale, est venue témoigner de la détermination collective de protéger les peuples du barbarisme et d’empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent.
 
Un génocide n’arrive pas par hasard; il procède d’une démarche intentionnelle, dont il faut savoir lire les signes avant-coureurs ou précurseurs. Souvent, le génocide survient au terme d’années d’exclusion, de déni des droits de l’homme et d’autres maux. Comme un génocide peut se produire aussi bien en temps de paix qu’en temps de guerre, nous ne devons jamais relâcher notre vigilance.
 
Malgré la définition claire qui en a été donnée dans la Convention et alors même que nous comprenons mieux les risques qu’il fait peser, le génocide a frappé encore et encore à maintes reprises. Nous nous contentons toujours de réagir au lieu de prévenir de nouvelles occurrences et nous n’agissons souvent que trop tard. Nous devons en faire plus pour intervenir rapidement et empêcher toute escalade de la violence. C’est l’obligation, à titre individuel et collectif, des États parties à la Convention.
 
Si la possibilité de punir les coupables était abordée dans la Convention, c’est seulement depuis les vingt dernières années que ceux-ci doivent répondre de leurs actes devant un tribunal international. Nous allons célébrer le 69ème anniversaire de la Convention l’année même où le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, le premier à avoir compétence pour connaître des affaires de génocide, fermera ses portes. Les condamnations et la jurisprudence du TPIY, ainsi que les travaux, toujours en cours, des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens et de la Cour pénale internationale, témoignent d’une réelle volonté de punir, à juste titre, ce crime, le pire de tous.
 
Puisque que nous nous apprêtons à commémorer les victimes de génocide et à affirmer leur dignité, nous devrions aussi nous engager à faire en sorte que les populations touchées puissent raconter ce qu’elles ont enduré, documenter ce qui s’est passé et obtenir réparation s’il y a lieu. Nous devons également en faire davantage pour héberger et protéger ceux qui fuient un conflit armé ou les persécutions, et à rejeter haut et fort la haine sous toutes ses formes.  
 
J’engage tous les États à ratifier la Convention contre le génocide avant la date de son 70ème anniversaire en 2018 et à contribuer ainsi à débarrasser le genre humain de ce crime cruel et odieux.