UN Headquarters

12 November 2020

Secretary-General António Guterres' remarks at Paris Peace Forum

António Guterres

[English version; scroll down for as delivered French Version]

Excellences,
Ladies and Gentlemen,

Five years after the adoption of the Paris Agreement, we are still not on a trajectory that would enable us to limit the rise in global temperature to 1.5°C.

To do that – and the scientific community keeps reminding us of this – we must at all costs reduce greenhouse gas emissions by 45 per cent by 2030 and reach carbon neutrality by 2050.

I would therefore like to use this opportunity to propose three lines of action:

1. First: 2021 must be the year of a leap forward towards carbon neutrality.

The main goal of the United Nations is to do its utmost to mobilize a global coalition for carbon neutrality next year.

Every country, city, financial institution and company should adopt plans for transitioning to net zero emissions by 2050.

Encouraging signals abound.

By early 2021, countries representing more than 65 per cent of global carbon dioxide emissions and more than 70 per cent of the world economy would have made ambitious commitments to carbon neutrality.

The signal sent to markets, institutional investors and decision-makers is clear.

Carbon should be given a price.

The time of fossil fuel subsidies is over.

We must phase out coal.

We must shift the tax burden from taxpayers to polluters.

Financial reporting on exposure to climate risks should be made mandatory.

Authorities must integrate the goal of carbon neutrality into all economic and fiscal policies and decisions, in order to truly transform industry, agriculture, transportation and the energy sector.

But a grand coalition on the goal of net zero emissions cannot be global without developing countries. This means taking into account, in good faith, the common but differentiated responsibilities of one and all, and accompanying these countries in the adoption and, above all, the achievement of ambitious goals.

2. At the same time, we must take more preventive action.

According to a recent report by the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD), only one fifth of climate finance goes to adaptation.
Adaptation should not be the forgotten component of climate action.

3. All of this calls for private and public financing, which is currently lacking.

The OECD report also indicates that, over the period 2016-2018, only 14 per cent of climate finance went to the least developed countries. Small island developing States had access to only 2 per cent of those funds. This is not only insufficient, but also dangerous.

The $100 billion commitment has not been met.

Yet, it is essential and urgent if we are to revive the spirit of cooperation of the Paris Agreement.

But climate action is part of a broader vision to protect our planet, and in particular biodiversity.

As we face the COVID-19 pandemic, it should be borne in mind that about three quarters of new infectious diseases are zoonotic.

These new diseases are the result of our lifestyles. By destroying one ecosystem after another, we weaken the biological barriers that keep these viruses at bay, and also weaken our own adaptive capacities.

The loss of forests, the pollution and acidification of oceans and the disappearance of healthy ecosystems are tantamount to the elimination of the most effective carbon sinks and some of the best natural protections against extreme events.

Ladies and Gentlemen,

We must fully integrate climate and environmental action into stimulus packages in order to rebuild sustainable and inclusive economies and societies.

But no country can achieve such a transformation alone.

We need cooperation and solidarity.

This is why a renewed, inclusive and networked multilateralism is more necessary than ever, in order to mobilize all actors and undertake a true global transformation.

Time is of the essence.

I thank you.

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[French Version as delivered]

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Cinq ans après l'adoption de l'Accord de Paris, nous sommes encore loin d’une trajectoire nous permettant de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 °C.

Pour cela, et la communauté scientifique ne cesse de nous le rappeler, il faut à tout prix réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Je souhaiterais donc profiter de cet échange pour proposer trois axes d’action :

1. Premièrement: 2021 doit être l’année d’un bond en avant vers la neutralité carbone.

L’objectif principal des Nations Unies est de tout faire pour mobiliser l’année prochaine une coalition globale en faveur de la neutralité carbone.

Chaque pays, ville, institution financière et entreprise doit adopter des plans de transition vers zéro émission nette à l’horizon 2050.

Des signaux encourageants se multiplient.

D’ici début 2021, des pays représentant plus de 65% des émissions mondiales de CO2 et plus de 70% de l’économie mondiale auront pris des engagements ambitieux de neutralité carbone.

Le signal envoyé aux marchés, aux investisseurs institutionnels et aux décideurs est clair.

Il faut donner un prix au carbone.

Le temps des subventions aux énergies fossiles est révolu.

Nous devons progressivement éliminer le charbon.

Nous devons transférer la charge fiscale du contribuable aux pollueurs.

Il faut rendre le reporting financier relatif à l'exposition aux risques climatiques obligatoire.

Les autorités doivent intégrer l’objectif de neutralité carbone dans toutes les politiques et décisions économiques et fiscales afin de véritablement transformer l’industrie, l’agriculture, les transports et le secteur de l’énergie.

Mais une grande coalition sur l’objectif de zéro émission nette ne saurait être globale sans les pays en développement. Cela implique de tenir compte, en bonne foi, des responsabilités communes mais différenciées de chacun et d’accompagner ces pays dans l’adoption et surtout dans la réalisation d’objectifs ambitieux.

2. Dans le même temps, nous devons prévenir davantage.

Ainsi, selon un rapport récent de l’OCDE, seul un cinquième de la finance climat est dédié aux efforts d'adaptation.

L’adaptation ne doit pas être le parent pauvre de l’action climatique.

3. Enfin, tout cela implique des financements privés et publics qui aujourd’hui, font défaut.

Ce même rapport de l’OCDE indique aussi que sur la période 2016-2018, seulement 14% de la finance climat était dédiée aux Pays les Moins Avancés. Les petits États insulaires en développement n’ont eu accès qu’à 2% de ces fonds. C’est non seulement insuffisant, mais aussi dangereux.

L’engagement de 100 milliards de dollars n’a pas été atteint.

Or, il est essentiel et urgent si nous voulons raviver l’esprit de coopération de l’Accord de Paris.

Mais l’action climatique s’inscrit dans une plus grande vision de protection de notre planète, et en particulier de la biodiversité.

Alors que nous faisons face à la pandémie de COVID-19, rappelons qu’environ trois quarts des nouvelles maladies infectieuses sont zoonotiques.

Ces maladies nouvelles sont le résultat de nos modes de vie. En détruisant les écosystèmes les uns après les autres, nous affaiblissons les barrières biologiques qui tiennent ces virus à distance et affaiblissons nous-même nos capacités d’adaptation.

La perte de forêts, la pollution et l’acidification des océans et la disparition d'écosystèmes sains revient à supprimer les puits de carbone les plus efficaces ainsi que certaines des meilleures protections naturelles contre les évènements extrêmes.

Mesdames et Messieurs,

Nous devons intégrer pleinement l’action climatique et environnementale aux plans de relance afin de rebâtir des économies et des sociétés durables et inclusives.

Mais aucun pays ne peut réussir une telle transformation de manière isolée.

Nous avons besoin de coopération et de solidarité.

C'est pourquoi un multilatéralisme renouvelé, inclusif et en réseau, est plus que jamais nécessaire pour mobiliser tous les acteurs et engager une véritable transformation globale.

Nous n’avons plus de temps à perdre.

Je vous remercie.