UN Headquarters

17 December 2015

Statement on the External Independent Review of the UN Response to Allegations on Sexual Exploitation and Abuse and other serious crimes by Members of Foreign Military Forces not under UN command in the Central African Republic

Ban Ki-moon

Today I received the Report of the External Independent Review of the United Nations Response to Allegations of Sexual Exploitation and Abuse in the Central African Republic. I thank the Chair of the Panel, Ms. Marie Deschamps, a former Justice of the Supreme Court of Canada, and the other members, Ms. Yasmin Sooka, the Executive Director of the Foundation for Human Rights in South Africa, and Mr. Hassan Jallow, the Prosecutor of the United Nations International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR), for their important work. I accept the broad findings of the Panel’s report.

The Report depicts a United Nations that failed to respond meaningfully when faced with information about reprehensible crimes against vulnerable children. I express my profound regret that these children were betrayed by the very people sent to protect them. Though the soldiers who committed the abuses were not under United Nations command, the Report shows that the United Nations, which uncovered the abuse, did not subsequently handle the case with the speed, care or sensitivity required.

The Report has found that three United Nations officials abused their authority. Given the gravity of these findings, I will act quickly to determine what action might be necessary. To uphold the fundamental principle of accountability, and in the light of the history of allegations of sexual abuse by troops in the Central African Republic, including the current allegations, I had previously asked one of them -- my Special Representative for the Central African Republic -- to resign.

The Report also found that, while there were some shortcomings in the performance of several other United Nations officials and offices, they had not abused their authority. I believe that missteps by these individuals were largely a product of flawed systems. I intend to study these cases further to ensure that all individuals and offices heed the lessons of this review.

The comments and statements of the United Nations officials mentioned are included in an appendix to the Report.

I intend to urgently review the Panel’s recommendations and act without delay to ensure that systemic issues, fragmentation and other problems are fully addressed. I stress, however, that some of these recommendations will require the involvement and approval of Member States.

Over the years, the United Nations has put in place a host of measures to prevent sexual exploitation and abuse by United Nations peacekeeping personnel, and to react robustly when violations occur. This year, I further strengthened the zero-tolerance policy. I met with all my Special Representatives, Force Commanders and Police Commissioners to underscore the importance of the UN zero tolerance policy on sexual exploitation and abuse. I also met with the Security Council, and with troop- and police-contributing countries, to stress the central role of Member States in taking decisive preventive and punitive action.

Still, it is clear that we must do much more, especially to better align our peacekeeping and human rights systems. As the report indicates, the handling of sexual exploitation and abuse is particularly complicated when, as in this case, troops are not under United Nations command. The United Nations does not have authority over contingents of troops that operate outside United Nations peacekeeping. This in no way diminishes the responsibility of the United Nations to speak out when other troops commit violations. Yet too often, national responses to allegations of abuse are slow, muted or non-existent. We must address this major weakness. Victims do not care what colour helmet or uniform is worn by those who come to protect them. Our duty is to uphold the trust that must underpin all international engagements.

United Nations staff are strongly committed to combatting sexual exploitation and abuse as a matter of basic humanity but also because we know that the appalling acts of a few can undermine the work of thousands of dedicated personnel. For my part, while I may not agree with every assertion in the Report, I accept its broad findings. Sexual exploitation and abuse of power has no place in the United Nations or in the world of dignity for all that we are striving to build.

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French version

Déclaration du Secrétaire général suite à l’enquête externe indépendante sur la réaction de l’Organisation des Nations Unies aux allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles et d’autres infractions graves qui auraient été commises par des membres de forces militaires armées qui ne sont pas placées sous le commandement de l’ONU en République centrafricaine

J’ai reçu aujourd’hui le rapport du Groupe d’enquête externe indépendant chargé d’examiner la réaction de l’ONU aux allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles et d’autres infractions graves qui auraient été commises en République centrafricaine. Je tiens à remercier la Présidente du Groupe, Mme Marie Deschamps, ancienne juge à la Cour suprême du Canada, ainsi que les autres membres, Mme Yasmin Sooka, Directrice exécutive de la Fondation pour les droits de l’homme en Afrique du Sud, et M. Hassan Jiallo, Procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda, d’avoir accompli ce travail important. Je souscris globalement aux conclusions du rapport du Groupe d’enquête.

Le rapport dépeint une Organisation des Nations Unies qui n’a pas su se montrer à la hauteur de la situation lorsqu’elle a eu connaissance d’informations faisant état de ces actes criminels répréhensibles commis sur des enfants vulnérables. Je déplore profondément que ces enfants aient été trahis par ceux-là mêmes qui ont été envoyés pour les protéger. Bien que les soldats ayant commis ces exactions n’étaient pas placés sous le commandement de l’ONU, le rapport montre que l’Organisation des Nations Unies, qui a rendu ces faits publics, n’a pas traité l’affaire avec la diligence, l’attention et la délicatesse requises.

D’après le rapport, trois fonctionnaires de l’Organisation ont abusé de leur autorité. Compte tenu de la gravité de ces conclusions, je vais agir rapidement pour déterminer quelles mesures pourraient être nécessaires. Dans le souci de respecter le principe fondamental de responsabilité, et étant donné que les allégations actuelles de sévices sexuels commis par des membres de contingents déployés en République centrafricaine ne sont pas les premières, j’avais déjà demandé à un des fonctionnaires en question, mon Représentant spécial pour la République centrafricaine, de remettre sa démission.

Le rapport indique également que plusieurs autres fonctionnaires et bureaux de l’Organisation n’ont pas abusé de leur autorité, bien que leur performance ait laissé à désirer. Je pense que ces manquements résultent dans une large mesure de systèmes défaillants. Je me propose d’étudier ces cas de façon plus approfondie afin de veiller à ce que les personnes et les bureaux concernés tirent des enseignements de cette enquête.

Les observations et déclarations faites par les fonctionnaires en question figurent dans un appendice au présent rapport.

Je compte examiner d’urgence les recommandations du Groupe et prendre immédiatement des mesures qui s’imposent pour remédier aux problèmes structurels, au cloisonnement et à tous autres problèmes. Je fais toutefois observer que certaines de ces recommandations nécessiteront la participation et l’approbation des États Membres.

Au fil des ans, l’ONU a mis en place toute une série de mesures visant à prévenir l’exploitation et les atteintes sexuelles commises par des membres du personnel de maintien de la paix des Nations Unies et prévoyant une réaction ferme en cas d’infraction. Cette année, j’ai continué de renforcer la politique de tolérance zéro. J’ai rencontré tous mes représentants spéciaux et les commandants de la force et chefs de la police afin de leur rappeler l’importance de la politique de tolérance zéro adoptée par l’Organisation concernant l’exploitation et les atteintes sexuelles. J’ai également eu des entretiens avec les membres du Conseil de sécurité et les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police pour leur rappeler que les États Membres avaient un rôle déterminant à jouer pour ce qui était de prendre des mesures de prévention et de répression énergiques.

Reste qu’il faut, de toute évidence, faire beaucoup plus, notamment pour mieux mettre en cohérence le système du maintien de la paix et celui des droits de l’homme. Ainsi que l’indique le rapport, il est particulièrement compliqué de traiter les problèmes d’exploitation et d’atteintes sexuelles lorsque, comme en l’espèce, les contingents ne sont pas placés sous le commandement de l’ONU. L’Organisation n’exerce pas son autorité sur les contingents qui ne font pas partie de ses missions de maintien de la paix. Cela ne l’exonère en rien de dénoncer les exactions commises par d’autres forces. Or, les pays concernés réagissent trop souvent aux accusations avec lenteur ou tiédeur, quand ils ne restent pas complètement silencieux. Cette situation grave appelle une action de notre part. Pour les victimes, peu importe la couleur du casque ou de l’uniforme porté par ceux qui viennent les protéger. Notre devoir est de maintenir la confiance qui doit sous-tendre toutes les interventions internationales.

Le personnel des Nations Unies s’emploie à lutter contre l’exploitation et les atteintes sexuelles au nom des valeurs humaines fondamentales, mais aussi parce qu’il est conscient que les actes effroyables de quelques-uns peuvent saboter le travail de milliers de fonctionnaires dévoués. En ce qui me concerne, bien que n’adhérant pas à toutes les affirmations figurant dans le rapport, j’en accepte globalement les conclusions. L’exploitation sexuelle et les abus de pouvoir n’ont pas de place à l’ONU ou dans le monde de dignité pour tous que nous nous efforçons d’édifier.