Excellences,

Mesdames et messieurs,

C’est pour moi un plaisir que de m’adresser à vous dans de cadre de l’atelier destiné à évaluer et mesurer les réalisations de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des Violences Sexuelles Faites aux Femmes et aux Enfants (UMIRR) pendant sa première année de fonctionnement.

Je tiens d’emblée à remercier les organisateurs, en particulier Case Matrix Network et Commission for International Justice and Accountability pour leur invitation. Je voudrais remercier les collègues de la MINUSCA ainsi que les autorités de la République centrafricaine pour leur engagement et leur action en faveur du renforcement de la réponse judiciaire aux violences sexuelles liées au conflit en Centrafrique.

Je salue le lancement du supplément au Protocole international relatif aux enquêtes sur les violences sexuelles liées au conflit, spécifiquement destiné aux praticiens qui travaillent sur la documentation, les enquêtes et les poursuites des violences sexuelles liés au conflit en République centrafricaine. Ces praticiens sont eux-mêmes des citoyens centrafricains qui sont membres de l’UMIRR, de la Cour Pénale Spéciale ainsi que de la police judiciaire nationale, du système judiciaire ordinaire, tels que les procureurs, juges, ainsi que de la société civile.

Je salue et encourage le lancement du supplément et les formations réalisées en République centrafricaine sur les violences sexuelles commises en période de conflit car ils vont faciliter l’ouverture d’enquêtes conformément aux normes internationales, de façon à respecter les victimes et à les replacer au centre des procédures. En effet, il est important que nous gardions à l’esprit que nous ne cherchons pas simplement à rassembler et collecter des preuves, mais nous voulons que les procès qui seront engagés sur la base de celles-ci permettent aux femmes, hommes et enfants victimes de crimes graves survenus en République centrafricaine d’avoir accès à des recours effectifs.

Par conséquent, j’encourage tous les participants réunis ici aujourd’hui, particulièrement les policiers et les procureurs, à travailler ensemble pendant cette formation afin de créer des relations solides, qui vous permettront de mettre en pratique la formation que vous vous apprêtez à recevoir. Bien que cette formation concerne un protocole international, des changements ne pourront avoir lieu en République centrafricaine en l’absence d’une véritable volonté au niveau national de vouloir mettre en œuvre ces normes internationales.

Nous constatons déjà les progrès réalisés jusqu’à présent au niveau national dans le domaine de la lutte contre l’impunité. La constitution de l’UMIRR en 2018 et le démarrage imminent de la Cour pénale spéciale sont des étapes importantes vers le rétablissement de l’Etat de droit en République centrafricaine. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher nos efforts. Ainsi, je salue tout particulièrement le travail considérable accompli notamment par les officiers de police et de gendarmerie, dans la réalisation de ces premières avancées, dans la création de ces nouvelles institutions et pour leur travail au service des citoyens centrafricains, notamment des femmes, filles, hommes et garçons victimes de violence sexuelle.

Je remercie ces officiers pour leur travail et j’espère ardemment que leurs efforts pour mener des enquêtes pourront conduire à l’ouverture de poursuites et de procès supplémentaires qui satisfassent aux normes internationales. Ceux-ci représenteront une avancée significative dans la lutte contre l’impunité pour les violences sexuelles commises en période de conflit et pourraient servir de véritable modèle au niveau international.

Je vous remercie de m’avoir donné cette occasion de m’adresser à vous aujourd’hui et je souhaite profiter de cette occasion pour vous pour annoncer ma venue en République centrafricaine cette année.