Conformément au paragraphe 13 de la résolution 1822 (2008) et aux résolutions ultérieures sur la question, le Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida publie un résumé des motifs ayant présidé à l’inscription des personnes, groupes, entreprises et entités figurant sur la liste relative aux sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida.
Iyad Nazmi Salih Khalil a été inscrit sur la Liste le 22 février 2017 en application des dispositions des paragraphes 3 et 5 de la résolution 2253 (2015) comme associé à ’l’EIIL ou à Al-Qaida pour avoir concouru à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités du Front el-Nosra pour le peuple du Levant (QDe.137), en association avec ce groupe, sous son nom ou pour son compte, pour leur avoir fourni, vendu ou transféré des armements et matériels connexes, et pour avoir soutenu de toute autre manière des actes commis par le Front el-Nosra pour le peuple du Levant (QDe.137) ou des activités auxquelles il se livre.
En mars 2016, Abu Mohammed al-Jawlani (QDi.317), commandant en chef du Front el-Nosra pour le peuple du Levant (QDe.137), a nommé Iyad Nazmi Salih Khalil émir du Front el-Nosra pour la zone côtière de la République arabe syrienne. Auparavant, Khalil dirigeait le Front el-Nosra à Deraa (République arabe syrienne).
Sous le régime de Khalil, le Front el-Nosra a renforcé les moyens d’action des agents de la sécurité et du renseignement responsables des assassinats. Les prisons contrôlées par Khalil étaient connues pour les actes de torture qu’on y perpétrait, et Khalil encourageait le pillage des véhicules et des biens appartenant aux membres de l’Armée syrienne libre.
Fin 2015, Khalil, qui était auparavant l’un des plus hauts responsables du Front el-Nosra dans le sud de la République arabe syrienne, a été transféré à Edleb (République arabe syrienne), où il a participé aux discussions qui se sont tenues entre hauts responsables du Front el-Nosra concernant la stratégie générale du groupe et la possibilité d’établir un soi-disant « émirat » à Edleb. Khalil s’était précédemment fait connaître en prenant la tête d’une campagne secrète d’assassinats visant des personnalités qui s’opposaient à l’influence du Front el-Nosra, et son arrivée dans le nord de la République arabe syrienne a été interprétée par beaucoup comme un signe indiquant que le Front el-Nosra se préparait à commettre de semblables attaques ciblées à l’encontre de tout détracteur de son projet d’émirat.
En avril 2015, Khalil était l’émir de la branche du Front el-Nosra à Deraa (République arabe syrienne) et imposait une ferme autorité sur les activités du groupe dans la région. En 2011, Ibrahim Awwad Ibrahim Ali al-Badri al-Samarrai (QDi.299), chef de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), inscrit sur la Liste sous le nom d’Al-Qaida en Iraq (QDe.115), a envoyé Khalil et six autres personnes en République arabe syrienne pour y fonder ce qui est devenu le Front el-Nosra.
Début janvier 2015, Khalil a été accusé de diriger un groupe chargé de mener des interrogatoires qui a torturé à mort un détenu dans une prison du Front el-Nosra.
Khalil a quitté la Jordanie au milieu des années 2000 pour rejoindre Al-Qaida en Iraq, et était proche d’Abu Musab al-Zarqawi (décédé) jusqu’à sa mort en 2006.