Conformément au paragraphe 13 de la résolution 1822 (2008) et aux résolutions connexes ultérieures, le Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida publie les résumés des motifs ayant présidé aux inscriptions de noms de personnes, groupes, entreprises et entités sur sa Liste.
L’État islamique d’Iraq et du Levant en Libye a été inscrit sur la Liste le 4 mars 2020 en application des paragraphes 2 et 4 de la résolution 2368 (2017) comme associé à l’EIIL pour avoir concouru à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités d’Al-Qaida, de l’EIIL ou de toute cellule, filiale ou émanation ou tout groupe dissident, en association avec eux, sous leur nom ou pour leur compte ou pour les soutenir. Il a également été établi que l’État islamique d’Iraq et du Levant en Libye a concouru à fournir, vendre ou transférer des armes et matériels connexes, et à recruter pour le compte de l’EIIL, inscrit sur la Liste sous le nom d’Al-Qaida en Iraq (QDe.115), et soutenu de toute autre manière des actes ou activités auxquels il se livre.
L’État islamique d’Iraq et du Levant en Libye a été créé en novembre 2014 lorsque l’ancien émir de l’EIIL, Abu Bakr Al-Baghdadi, inscrit sur la Liste sous le nom d’Ibrahim Awwad Ibrahim Ali Al-Badri Al-Samarrai (QDi.299), a annoncé la constitution de l’EIIL-Libye regroupant trois provinces reconnues : Barqa à l’est, la Tripolitaine à l’ouest et Fezzan au sud. L’EIIL-Libye a depuis perpétré de nombreux attentats, dont l’attaque lancée en janvier 2015 contre un poste de contrôle de l’armée libyenne dans la ville de Sokhna, dans le sud de la Libye, qui a fait 16 morts. Le même mois, le groupe a également revendiqué la responsabilité d’un attentat contre un hôtel de luxe à Tripoli, qui a fait huit morts. Par la suite, en février 2015, le groupe a revendiqué la responsabilité d’un attentat à la bombe contre un poste de police et le domicile du président du Parlement libyen dans la ville de Qoubba, qui a fait au moins 40 morts et des blessés. En février 2015, le groupe a par ailleurs diffusé une vidéo montrant le meurtre de 21 chrétiens égyptiens enlevés en Libye entre décembre 2014 et janvier 2015. Le groupe a revendiqué la responsabilité d’un attentat contre le siège de la National Oil Corporation libyenne à Tripoli en septembre 2018, et contre le siège du Ministère des affaires étrangères libyen à Tripoli en décembre 2018. En avril 2019, le groupe a lancé une attaque contre la ville de Foqaha dans le centre de la Libye, tuant le chef du conseil local de la ville et un agent de sécurité local de haut rang. Le mois suivant, le groupe a revendiqué un attentat contre un camp d’entraînement militaire à Sebha, ville du sud de la Libye, qui a fait neuf morts.