Soixantième session,
Réunions virtuelles – matin & après-midi
SOC/4903

Commission du développement social: plaidoyer pour l’inclusion des jeunes, femmes et groupes vulnérables aux stratégies de relèvement après la COVID-19 

À l’entame de sa seconde semaine de travaux, la Commission du développement social du Conseil économique et social (ECOSOC) a entendu une quarantaine de délégations dans le cadre de sa discussion générale, dont certaines ont appelé à davantage de mesures d’inclusion pour faire reculer la faim et la pauvreté, y compris en impliquant davantage les jeunes, les femmes et les groupes vulnérables. 

En s’appuyant sur le thème de la session qui table sur l’élimination de la faim et la pauvreté dans le contexte post-COVID-19, la plupart des orateurs qui intervenaient en visioconférence ont une fois de plus insisté sur les mesures de protection sociale pour lutter contre les inégalités qui ont été, pour certaines, exacerbées du fait de la pandémie.  La priorité était donc accordée à un relèvement qui contribuerait à réduire la pauvreté et la faim à travers le monde, tandis qu’au niveau national, plusieurs intervenants ont jugé crucial que les principaux groupes vulnérables aient désormais voix au chapitre. 

C’est ainsi que deux délégués de la jeunesse roumaine ont appelé à plus de solidarité en faveur des jeunes qui peuvent apporter une contribution, si d’aventure ils prenaient part au processus de prise de décisions.  Leurs homologues bulgares ont pour leur part souligné combien les jeunes ont particulièrement été affectés par la COVID-19, au niveau de l’éducation et de la santé mentale notamment, s’alarmant particulièrement de l’augmentation du taux de suicide parmi eux. 

Il faut également des politiques promouvant le bien-être des jeunes qui doivent être considérés comme des agents de changement, ont-ils plaidé, alors que deux autres jeunes italiens confirmaient que les jeunes contribuent déjà au développement en produisant des idées innovantes.  Ils ont réclamé la création de cadres politiques permettant aux jeunes d’agir pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), ce qui nécessite, selon eux, la mise sur pied de mécanismes facilitant l’inclusion des jeunes au marché du travail.  Même son de cloche du côté de la République de Corée qui a appelé à fournir aux jeunes un programme de formation professionnelle sur mesure. 

Par ailleurs, l’Inde a souligné que l’utilisation de la technologie numérique s’est révélée être la force motrice de plusieurs initiatives, tant en matière d’éducation que pour l’accès à une large gamme de services sociaux.  De son côté, le Népal a expliqué avoir étendu son réseau de la sécurité sociale aux groupes les plus défavorisés, notamment les dalits, tout en introduisant un système de retraite contributif afin de renforcer la justice sociale.  Des programmes ciblés sont également mis en œuvre au Burkina Faso afin de soutenir les personnes vulnérables qui représentent 12% de la population.  Le pays s’emploie en outre à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en fournissant une assistance humanitaire immédiate et en interdisant l’exportation des denrées alimentaires.    

La question de l’équité vaccinale a été soulevée par de nombreuses délégations, dont celle du Liban qui a déclaré que l’accès inégal au vaccin contre la COVID-19 est l’une des manifestations flagrantes des inégalités mises en exergue par la pandémie.  Un constat qui a poussé le Bhoutan à réclamer davantage de coopération internationale, notamment en matière de vaccination.    

Sur un tout autre plan, Cuba et le Bélarus ont appelé pour leur part à la levée complète et immédiate de toutes les mesures coercitives unilatérales, y compris des sanctions, afin, a précisé la République islamique d’Iran, de permettre aux pays ciblés de réparer leurs économies tout en garantissant le bien-être de leurs populations au lendemain de la crise de la COVID-19. 

La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mardi 15 février, à partir de 10 heures. 

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE - E/CN.5/2022/2

Thème prioritaire: Assurer un relèvement inclusif et résilient après la COVID-19 pour garantir à chaque personne des moyens de subsistance, le bien-être et la dignité: éliminer la pauvreté et la faim sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions aux fins de la réalisation du Programme 2030 - E/CN.5/2022/3

Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux

Discussion générale

Le Liban a déclaré que l’accès inégal du vaccin contre la COVID-19 est l’une des manifestations flagrantes des inégalités mises en exergue par la pandémie.  Il est grand temps que l’ONU y mette fin, a souligné la délégation.  Pour appuyer la reprise postpandémie, elle a appelé à assurer un « certain équilibre » entre les nations, d’autant plus que la pandémie a sapé la mise en œuvre des ODD.  À preuve, des millions de personnes demeurent en proie à la faim tandis que d’autres vivent dans la pauvreté extrême, a déploré la délégation qui a plaidé pour des politiques de réduction des vulnérabilités à long terme.  

L’Inde a déclaré prendre tout un ensemble de mesures en vue d’une reprise post-COVID-19 inclusive et résiliente.  Elle a ainsi fait état d’un élargissement de son système de protection sociale tout au long de la crise, avec un accent particulier mis sur les populations pauvres et les exploitants agricoles.  Elle a souligné que l’utilisation de la technologie numérique s’est révélée être la force motrice de plusieurs initiatives, tant en matière d’éducation que pour l’accès à une large gamme de services sociaux.  À cet égard, elle a indiqué que le Gouvernement indien s’est engagé à combler le fossé numérique et à faire bénéficier toutes les populations des progrès dans ce domaine.  Des programmes sociaux assortis de transferts d’argent ciblent par ailleurs les femmes et les filles, les migrants, les personnes âgées et celles en situation de handicap.  Le pays a en outre pu vacciner 71% de sa population et a déjà administré plus d’un milliard de doses de vaccin.

Cuba a demandé un accès juste et équilibré aux vaccins dont la fabrication, a-t-il souligné, doit se faire dans la transparence et dans tous les pays.  Pour rattraper le retard dans la réalisation du Programme 2030, la délégation cubaine a réclamé un nouveau modèle de financement et des transferts de technologies.  Elle a également insisté sur l’importance des coopérations internationale, Sud-Sud et triangulaire et appelé la Commission du développement social à avoir un rôle renforcé.  Après avoir dénoncé les répercussions du blocus américain à l’encontre de Cuba, la délégation a indiqué que son gouvernement met l’accent sur la revitalisation des secteurs du transport, de l’éducation et de la croissance économique.  Elle a également indiqué que les vaccins fabriqués en Amérique latine ont été administrés aux enfants, aux personnes vulnérables, handicapées ou âgées et aux femmes.  

Le Pakistan a déclaré que l’élimination de la pauvreté et la faim doit être au cœur de tous les efforts internationaux.  Il a indiqué que sur le plan national, le Gouvernement pakistanais a mis sur pied un programme de huit milliards de dollars en soutien aux familles les plus vulnérables, ciblant ainsi les ODD 1 et 2 sur l’élimination de la pauvreté et la diminution de la faim.  Il a appelé à la mobilisation internationale pour atteindre les objectifs internationaux, notamment en rapport avec la pauvreté et la faim.

L’Équateur a indiqué que son programme « Table sociale » a permis de réduire la faim dans le pays grâce à la distribution de nourriture aux personnes vulnérables, par le biais d’une coopération entre le secteur privé, les banques alimentaires, les cuisines communautaires et les organisations internationales.  Il a précisé qu’en 2021, 4 320 personnes ont été prises en charge quotidiennement par ce programme qui offrira également des allocations et des pensions aux familles les plus vulnérables en 2022.  La délégation a également indiqué que le taux de pauvreté s’élevait à 27,7% à la fin de 2021, soit une diminution significative de 5,4 points par rapport à 2020.

Soucieux de faire bénéficier sa population du progrès social, le Bhoutan a dit mettre l’accent sur son secteur agricole pour assurer une reprise inclusive et résiliente.  Alors que le pays a déjà des possibilités d’emploi limitées en dehors de l’agriculture, la pandémie a durement frappé son secteur touristique, a indiqué la délégation.  La priorité est donc accordée au relèvement de la production agricole, à la lutte contre l’exode rural et à l’utilisation des terres arables en friches.  À cette fin, des efforts de distribution de l’eau et d’accès aux crédits ont été réalisés, a-t-elle indiqué, estimant que le développement rural est essentiel pour assurer des moyens de subsistance pour tous et ainsi réduire la pauvreté.  Enfin, après avoir détaillé les bénéfices du plan national de résilience lancé en avril 2020, elle a appelé à davantage de coopération internationale, notamment en matière de vaccination.  

Pour le Viet Nam, éradiquer la pauvreté, c’est éradiquer la faim et la malnutrition.  Pour y arriver, le représentant a insisté sur l’importance d’accroître la capacité de production agricole et des investissements dans la recherche agricole.  Il a indiqué qu’il aspire à devenir une plateforme de production alimentaire dans la région, afin d’appuyer la création de travail décent, de générer des activités créatrices de revenus et de soutenir la participation des personnes désavantagées.  La délégation a ensuite appelé la communauté internationale à mobiliser des ressources pour résoudre la crise des dettes.

Le Nicaragua a souligné que l’on ne peut parler de développement social sans évoquer les millions de gens souffrant de la faim à travers le monde.  Il a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière de développement international.  Il est également important de renforcer la coopération internationale tout en respectant le droit au développement.  Pour sa part, le Nicaragua a mis sur pied des programmes dans les domaines de l’alimentation, l’éducation et la santé, en tablant sur l’inclusion sociale.  

L’Angola a rappelé avoir procédé, en 2019, à un examen de ses objectifs et priorités en matière de lutte contre la pauvreté.  Ces efforts, qui s’inscrivent dans le cadre d’un plan national et local 2018-2022, aligné sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et le Programme 2030 de l’ONU, ont été mis à mal par la pandémie, a déploré la délégation, faisant néanmoins état de programmes nationaux de développement social basés sur ceux de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).  Elle a ajouté que l’Angola fait aujourd’hui face à trois grands défis: la reprise post-COVID-19, basée sur une politique complète de vaccination; la mise en œuvre des ODD, avec une priorité accordée aux ODD 1 et 2; et les conséquences des changements climatiques, qui ont entraîné un creusement de sa dette.  Dans ce contexte, elle a dit attendre des mesures concrètes de cette soixantième session. 

Constatant à son tour que la récession économique engendrée par la COVID-19 a eu un impact sur les efforts d’éradication de la pauvreté, la Thaïlande a mis en exergue les efforts menés par son gouvernement pour venir en aide aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté.  Une carte d’aide sociale est fournie aux citoyens dont le revenu est inférieur à 100 000 bahts, tandis que le Comité national de la politique foncière attribue des terres aux pauvres sous forme de parcelles collectives, a-t-elle détaillé. 

La Zambie a déclaré qu’en plus des mesures d’urgence destinées aux populations les plus vulnérables, elle a maintenu durant la pandémie ses programmes de protection sociale pour contribuer à l’éradication de la faim et de la pauvreté.  Dans ce cadre, le nombre de foyers bénéficiaires de transferts d’argent en espèces est passé de 632 327 en 2019 à 880 539 en 2021, ces mesures couvrant les 116 districts du pays. 

La Géorgie a détaillé le plan anticrise qu’elle a mis en œuvre pour protéger les plus vulnérables pendant la pandémie de COVID-19.  Elle a notamment fait état de compensations réservées aux familles socialement fragiles et aux familles nombreuses.  Un soutien financier a également été accordé aux personnes souffrant de handicaps profonds, y compris aux enfants.  De plus, les frais de scolarité des élèves et étudiants socialement vulnérables ont été payés par le Gouvernement pendant un semestre, a-t-elle indiqué, avant de dénoncer l’occupation illégale des régions d’Abkhazie et de Tskhinvali par la Fédération de Russie, qui constitue, selon elle, le principal obstacle pour la fourniture de services sociaux sur tout le territoire géorgien.  

Sri Lanka a constaté que la réalisation du Programme 2030 devient de plus en plus difficile, même pour les pays qui ont relativement bien géré la pandémie de COVID-19.  La délégation s’est inquiété des répercussions de l’effondrement du secteur touristique de Sri Lanka qui est particulièrement important pour le pays.  Elle a insisté sur l’importance d’assurer des moyens de subsistance durant la première étape de sortie de la pandémie et de veiller à l’équité vaccinale, précisant que 64% de la population est vaccinée.  Durant la pandémie, le Gouvernement a assuré la fourniture constante de services sociaux à la population, notamment une aide financière aux personnes vulnérables et des repas scolaires, a fait savoir la délégation qui a appelé à garantir la pérennisation de ces programmes dans le cadre d’une politique à long terme.  

Monaco a déclaré proposer de nombreuses mesures destinées à garantir la sécurité de revenu et le bien-être de sa population tout au long de la vie, y compris des allocations familiales, de maternité, de parent isolé, de scolarité, de cantine mais aussi des prestations de maladie, de retraite ou encore des allocations pour adultes handicapés.  La délégation a ajouté qu’au travers du Programme alimentaire mondial (PAM), la Principauté finance des programmes de cantines scolaires afin de contribuer à la scolarisation des enfants dans le monde. 

Deux délégués de la jeunesse de la Bulgarie ont pris la parole, tour à tour, pour souligner combien les jeunes ont particulièrement été affectés par la COVID-19, au niveau de l’éducation et de la santé mentale notamment, s’alarmant notamment de l’augmentation du taux de suicide parmi eux.  Ils ont appelé à des actions visant à réaliser le programme 2030.  Il faut également des politiques promouvant le bien-être des jeunes qui doivent être considérés comme des agents de changement, ont-ils plaidé.

La Grèce a souligné la nécessité d’avoir une politique et des stratégies de relèvement multidimensionnelles et d’adopter une direction politique au plus haut niveau pour appuyer la réalisation à temps des ODD.  Elle a appelé à financer et renforcer les systèmes sanitaires et pharmaceutiques afin de créer une capacité de production de vaccins régionale et locale.  La délégation a également insisté sur l’importance de renforcer les systèmes de protection sociale, pour faire face à des chocs inattendus comme la pandémie de COVID-19, et de se préparer aux urgences climatiques et d’autres catastrophes naturelles.

Le Népal a indiqué que les principaux secteurs de son économie, à savoir les envois de fonds, le tourisme et l’agriculture, ont été durement frappés par la pandémie.  Dans l’optique d’une reprise, il a précisé que la priorité est donnée aux efforts de vaccination, relevant à cet égard que plus de 72% de ses habitants ont reçu la première dose de vaccin et 56% la deuxième.  Déterminé à favoriser une croissance économique inclusive, le Gouvernement reste engagé à réduire la pauvreté à 5% d’ici à 2030 et à 0% d’ici à 2043, a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’emploie également à réaliser l’ODD « Faim zéro » d’ici à 2030 en garantissant l’alimentation et la nutrition pour tous.  En outre, le Gouvernement a étendu le réseau de la sécurité sociale aux groupes les plus défavorisés, notamment les femmes, les communautés autochtones, les dalits et les personnes handicapées, tout en introduisant un système de retraite contributif afin de renforcer la justice sociale.  

La Roumanie a insisté sur le besoin de résoudre la crise du travail sur le plan national et international.  Il faut donc assurer une certaine souplesse dans les politiques d’emploi, tout en veillant sur des filets de sécurité sociale efficaces.  Elle a insisté sur le rôle des États à cet égard, tout en rappelant que la société civile à son rôle à jouer dans la promotion de l’inclusion sociale.  En effet, l’inclusion et l’équité sont essentielles pour la reprise postpandémique.  

Deux délégués de la jeunesse roumaine ont ensuite plaidé pour plus de solidarité en faveur des jeunes qui peuvent apporter une contribution, si d’aventure ils prenaient part au processus de prise de décisions.

Oman a indiqué que durant la crise, le Gouvernement a garanti le fonctionnement normal des services de base comme l’éducation et la santé.  Dans le cadre de la Vision 2040 pour Oman, le Gouvernement a également fait de l’accès à la nourriture une de ses priorités et le pays est à présent classé vingt-sixième sur 160 pays au monde en matière de sécurité alimentaire.  Soulignant en outre l’importance de la technologie pour le relèvement, la délégation a plaidé pour que les pays les moins avancés aient accès aux technologies de l’information et des communications pour pouvoir faire des changements qualitatifs dans le domaine de la santé.  

Le Burkina Faso a fait état de plusieurs actions destinées à réduire la pauvreté et les inégalités sociales.  Il a notamment cité le programme d’urgence pour le Sahel et le programme d’appui au développement des économies locales, qui visent à assurer une sécurité économique aux populations bénéficiaires.  Par ailleurs, a-t-il dit, des programmes de filets de sécurité sociale sont mis en œuvre afin de réduire les effets de la pandémie sur les couches sociales défavorisées, avec entre autres mesures des transferts monétaires pour soutenir la résilience des ménages vulnérables.  Soucieux de lutter efficacement contre la faim, le pays s’emploie à renforcer la production agro-sylvo-pastorale ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle, a ajouté la délégation, évoquant un plan de soutien aux personnes vulnérables, qui représentent 12% de la population.  Outre l’assistance humanitaire immédiate, en particulier dans les provinces en situation de crise, ce plan prévoit une interdiction de l’exportation des denrées alimentaires et un appui aux activités génératrices de revenus et aux cultures de saison sèche.  

La République islamique d’Iran a mis en avant les réalisations de son sixième plan quinquennal de développement national, qui fournit une plateforme solide pour la planification, la mise en œuvre et le suivi des stratégies nationales de développement, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté.  Malgré les effets de la pandémie et des « pressions externes », le Gouvernement a fourni des aides financières et de réhabilitation sociale et économique aux populations pauvres ou en situation de vulnérabilité ainsi que des mesures de soutien aux petites entreprises.  Dans le même temps, des programmes d’assistance ont été proposés aux quelque quatre millions de réfugiés afghans, légaux et illégaux, a précisé la délégation, avant d’appeler à la levée complète et immédiate de toutes les mesures coercitives unilatérales, y compris des sanctions, afin de permettre aux pays ciblés de réparer leurs économies tout en garantissant le bien-être de leurs populations au lendemain de la crise de la COVID-19.  

El Salvador a mentionné les 76 décisions gouvernementales prises par les autorités afin de lutter contre la COVID-19 et ses conséquences.  La délégation a notamment évoqué les paniers alimentaires ou les transferts de fonds aux familles les plus démunies.  De son côté, le secteur éducatif a lancé un nouveau programme basé sur l’apprentissage à distance, avec entre autres mesures les distributions d’ordinateurs portables et de tablettes.

Le Bélarus a indiqué que son gouvernement a adopté en 2017 une doctrine de la sécurité alimentaire nationale et qu’il se classe à présent en vingt-troisième position sur l’échelle de la sécurité alimentaire.  Soulignant l’importance d’une agriculture écologiquement propre, la délégation a informé que son pays exporte ses produits agricoles vers plus de 100 pays du monde.  Elle a dénoncé les sanctions unilatérales imposées par les pays occidentaux contre l’exportation d’engrais de Bélarus.  Ces sanctions sapent les efforts de relèvement et sont une forme de chantage économique, a accusé le Bélarus pour lequel le développement passe aussi par les transferts de technologie vers les pays en développement.

Les Maldives ont souligné qu’outre ses effets sur la santé et l’économie, la pandémie de COVID-19 a également eu un impact significatif sur la sécurité alimentaire du pays.  La dépendance aux sources externes d’alimentation et de nutrition adéquates fait que les Maldives et les autres petits États insulaires en développement (PEID) sont particulièrement vulnérables aux variations des prix des produits de base, aux interruptions de l’approvisionnement mondial en cultures et à l’augmentation des coûts d’importation et d’expédition, a fait valoir la délégation.  C’est pourquoi la diversification économique, en particulier le développement du secteur agricole, est une priorité des Maldives, qui investissent dans des systèmes alimentaires locaux résilients.  Bien que ces efforts n’en soient qu’à leurs débuts, elle s’est déclarée optimiste quant à la construction d’un système qui assure la sécurité alimentaire sur le long terme, tout en protégeant les moyens de subsistance des agriculteurs, dont bon nombre sont des femmes. 

Après avoir appelé à son tour à une distribution juste et équitable des vaccins contre la COVID-19, la Namibie a souligné les progrès significatifs accomplis au niveau national pour lutter contre la pauvreté et les inégalités de richesse.  Elle a indiqué à cet égard que son plan de progression sociale a été réalisé à 90%, avec 9 cibles sur 10 atteintes.  Elle a également fait état de programmes de secours contre la sécheresse et d’initiatives de banques alimentaires dans les zones périurbaines et rurales du pays qui sont les plus vulnérables à la famine, ajoutant que les aides au secteur agricole ont permis de garantir la subsistance de nombreux agriculteurs.  Enfin, dans le cadre de son deuxième plan de prospérité lancé en 2021, le Gouvernement namibien a mis en place un indice national de pauvreté multidimensionnelle destiné à orienter ses stratégies de réduction de la pauvreté. 

L’Italie a appelé à redoubler d’efforts pour éliminer la pauvreté au niveau mondial, appelant en outre à agir au niveau national afin de relancer les économies.  Pour sa part, grâce aux mesures gouvernementales, l’Italie a réduit le taux de pauvreté nationale et accorde une attention particulière à l’intégration des jeunes, des personnes handicapées et des autres groupes vulnérables, a indiqué la délégation.   

Deux délégués de la jeunesse italienne ont ensuite appelé à aider les jeunes à atteindre l’indépendance économique.  Un échec en ce sens peut créer de la défiance de la part des jeunes et augmenter les divisions sociales, ont-ils averti, plaidant pour la création de mécanismes facilitant l’inclusion des jeunes au marché du travail.  Il est tout aussi important de donner la possibilité aux jeunes de créer des familles.  De nombreux jeunes craignent l’incertitude, et les politiques sociales doivent leur redonner espoir, ont-ils constaté.  Relevant que les jeunes contribuent déjà au développement en produisant des idées innovantes, ils ont appelé à créer des cadres politiques permettant aux jeunes d’agir pour la réalisation des ODD.

L’Arabie saoudite a appelé à la coopération pour surmonter les divisions et répondre aux menaces sanitaires mondiales.  Elle a indiqué que son gouvernement a pris des mesures pour protéger la santé de ses citoyens et des visiteurs en consacrant 47 milliards de rials à la riposte à la COVID-19.  Des subventions économiques ont également été accordées et grâce à ces mesures, l’Arabie saoudite fait partie des 50 meilleures économies du monde, s’est félicitée la délégation.  Le Gouvernement a également débloqué 950 millions de dollars dont 300 millions pour des pays dans leur réponse à la pandémie.  Deux millions ont par ailleurs été investis pour aider la population de la bande de Gaza pour lutter contre la pandémie.  L’Arabie saoudite reste enfin l’un des plus grands bailleurs de fonds dans la lutte contre la pauvreté, l’atténuation des risques de catastrophes naturelles, l’aide à la sécurité alimentaire, à l’accès à l’eau et à la santé, a dit la délégation. 

La Chine a indiqué que sur le plan national, garantir la sécurité alimentaire et protéger les moyens de subsistance constituent des priorités dans l’optique d’un relèvement inclusif, estimant toutefois qu’au-delà de l’aide alimentaire, il convient d’apporter des solutions de fond aux problèmes de développement.  Pour cela, les pays développés devraient respecter leurs engagements en matière d’APD, ce qui permettrait de renforcer les infrastructures rurales des pays en développement, a-t-elle estimé.  Il importe également de garantir la protection des populations vulnérables, particulièrement affectées par la COVID-19, en facilitant leur participation et leur accès à des emplois décents.  De même, a poursuivi la délégation, il faut faire repartir à la hausse l’indice de développement humain et intensifier la coopération internationale sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée et en tenant compte du contexte de chaque pays.  Alors que la pauvreté gagne du terrain, il est également essentiel d’agir en faveur de l’élimination des inégalités, seule voie possible pour une reprise durable, et de combler le fossé vaccinal pour atteindre l’objectif d’immunisation de 70% de la population mondiale.  La Chine y a contribué en fournissant fourni 1,2 milliard de doses de vaccin, notamment en Afrique, a fait observer la délégation.

Pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il revient à chaque pays de prendre les mesures qui conviennent à sa situation face à la COVID-19.  Dès le début de la pandémie, a fait savoir la délégation, la RPDC a donné la priorité à la prévention en s’appuyant sur ses propres technologies et ses avancées scientifiques.  Face aux changements climatiques qui ont affecté la production agricole, le pays s’est appuyé sur son développement technologique afin de maintenir sa production alimentaire.  Une stratégie de développement rural a été également mise en œuvre pour résoudre la crise alimentaire.

La République de Corée a indiqué que son gouvernement poursuit ses efforts pour mettre en place un système de sécurité sociale capable de fournir un appui aux personnes handicapées, aux jeunes, aux personnes âgées et aux femmes.  Afin de soutenir la pleine participation des personnes handicapées à la société, le Gouvernement coopère avec des groupes de la société civile pour garantir leur accès à une éducation de qualité, y compris dans le contexte de la pandémie durant laquelle les allocations pour la formation professionnelle ont été augmentées à titre temporaire.  La délégation a ensuite appelé à mieux intégrer les jeunes aux stratégies de relèvement, et à leur fournir un programme de formation professionnelle sur mesure.  De son côté, la République de Corée a élaboré le programme de formation « K-Digital », et a fait passer l’âge de vote de 19 à 18 ans.

L’Éthiopie a relevé que des sections de la société jadis autonomes sont devenues dépendantes de l’aide humanitaire du fait de la COVID-19.  Dans ce contexte, l’Afrique a besoin de 154 milliards de dollars pour faire face aux impacts de la pandémie, notamment dans un contexte où 50 millions de personnes font face à la famine du fait des changements climatiques dans la Corne de l’Afrique.  Les programmes de filets de sécurité sociale mis sur pied par le Gouvernement éthiopien ont été couronnés de succès, a indiqué la délégation qui a appelé la communauté internationale à soutenir davantage les solutions endogènes.

Alors que la pandémie a entraîné un recul de la croissance économique nationale qui est passé de 6,7% en 2019 à 2,9% en 2021, l’Ouganda a estimé à 25% le pourcentage de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit une progression de 4% depuis 2020.  Afin d’y remédier, a-t-il précisé, le pays met actuellement en œuvre son troisième plan de développement national, qui vise en premier lieu à accroître la production et la productivité agricoles, tout en améliorant la manutention et le stockage postrécolte.  Le deuxième axe de ce plan concerne la lutte contre la malnutrition, qui affecte 30% de la population bien que le secteur agricole représente 25% du PIB national.  Un plan de sécurité alimentaire a d’ores et déjà permis de venir en aide à 1,4 million de personnes, principalement les familles de petits exploitants agricoles, des femmes enceintes et des enfants de moins de 2 ans dans les zones rurales.  Dans l’optique de solutions durables contre la faim et la malnutrition, la délégation a appelé à développer des partenariats pour permettre une utilisation équitable des financements agricoles, accroître la sécurité alimentaire et assurer une forte reprise post-COVID-19.  

Le Pérou a constaté que les pays en développement ont été disproportionnellement frappés par la pandémie de COVID-19 et a insisté sur l’importance de la vaccination universelle pour éviter notamment l’apparition de nouveaux variants.  La délégation a indiqué que le Gouvernement a pris une série de mesures pour réduire les conséquences économiques de la pandémie et augmenter l’accès aux vivres.  Des mesures ont été mises en œuvre pour atteindre l’objectif « faim zéro » sur tout le territoire, et le Gouvernement a aussi mené des programmes d’appui au développement de la petite enfance, des ménages ruraux, et des personnes handicapées.  L’accès aux soins de santé a été augmenté et a atteint plus huit millions de personnes ou 25% de la population.  De plus, quatre millions d’élèves ont reçu une aide sociale.  La délégation a ensuite mis en garde contre l’endettement des pays en développement et appelé à réfléchir à de nouveaux mécanismes de financement.

La Côte d’Ivoire a indiqué avoir mis sur pied un plan de riposte à la pandémie doté de mesures socioéconomiques.  Un programme social vise l’éradication de la pauvreté tandis qu’une autre initiative entend assurer le développement agricole.  Selon la délégation, reconstruire en mieux appelle à des mesures cohérentes et coordonnées de la part de la communauté internationale.

La Hongrie a déclaré que les efforts déployés pour surmonter la pandémie de COVID-19 et relancer l’économie ne doivent pas faire oublier les risques que représentent les changements climatiques et la migration.  Il convient également de créer une économie non seulement plus solide, mais aussi plus verte et plus durable, a plaidé la délégation, avant de céder la parole à un délégué de la jeunesse hongroise, qui a souligné l’importance, pour sa classe d’âge, de la durabilité et de l’économie circulaire.  Compte tenu des conséquences de l’action humaine sur l’environnement, les sociétés doivent promouvoir ce nouveau modèle économique qui vise à réduire les déchets et à protéger la nature, a-t-il plaidé, affirmant contribuer à cet objectif par le biais de projets éducatifs menés avec des acteurs locaux.  Dans ce cadre, s’est-il félicité, la création d’une plateforme de recyclage des déchets alimentaires a permis d’économiser 100 000 repas en 2021.

Le Guatemala a indiqué que la protection sociale est une priorité de son gouvernement.  Il a insisté sur l’importance de la distribution équitable des vaccins aux pays en développement.  De même, il faut assurer les soins de santé maternelle et infantile, et la sécurité alimentaire, en particulier dans les zones rurales et chez les peuples autochtones.  La délégation a informé que le Gouvernement compte mettre fin à la dénutrition chronique dans le pays en renforçant le secteur agricole et en promouvant un régime alimentaire sain.  Il veut aussi assurer la continuité de l’éducation, la distribution de repas scolaires et l’octroi de soins gratuits pour les jeunes écoliers.  Quelque 120 millions de quetzales ont été investis pour financer des bourses sociales bénéficiant à quelque 120 000 personnes, a fait savoir la délégation qui a ajouté que malgré les défis, le Guatemala est un pays économiquement stable, prêt à accueillir des investissements étrangers.  Elle a par ailleurs assuré que le recouvrement fiscal permettra de mener à bien la politique de développement du pays.

La Libye a déclaré que malgré la conjoncture difficile que connaît le pays, les autorités ont réussi à mettre en place un programme de vaccination contre la COVID-19.  Une stratégie intitulée « retour à la vie » prévoit des réformes pour garantir des emplois décents et l’élimination des inégalités.  La délégation a souligné que les migrations illégales affectent le développement du pays et a exhorté la communauté internationale à s’attaquer aux racines du phénomène et non à ses conséquences.  Elle a enfin appelé les pays détenant les fonds de l’ancien régime à les restituer afin que la Libye puisse les investir dans des projets de développement.    

Haïti a indiqué que les conséquences de la pandémie sur son économie ont été « dévastatrices », précisant que le pays a enregistré une baisse de 1,8% de son PIB après avoir obtenu une croissance négative de -3,3% en 2020 et -1,7% en 2019.  La délégation a également évoqué les « grands dommages » provoqués par le tremblement de terre qui a frappé le sud du pays le 14 août 2021, déplorant que Haïti manque gravement de mécanismes de préparation et d’adaptation adéquats face aux changements climatiques.  Affirmant que « le pays ne pourra pas s’en sortir seul », elle a appelé à un renforcement systématique de la coopération internationale pour aider Haïti à créer les conditions favorables pour son développement social.

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