Soixante-sixième session,
6e et 7e séances plénières, matin & après-midi
FEM/2215

Commission de la condition de la femme: les délégations mettent l’accent sur le lien entre sécurité, autonomisation et adaptation aux changements climatiques

La poursuite de la discussion générale de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion, aujourd’hui, pour les délégations de faire le lien entre sécurité et adaptation aux changements climatiques.  Soulignant que l’autonomisation des femmes et des filles est essentielle au développement durable, plusieurs intervenants ont indiqué que l’absence de sécurité et de systèmes de santé appropriés exacerbait l’inégalité entre les genres et, par conséquent, affaiblissait la résilience climatique.

La Ministre de la femme, du genre et de la diversité de l’Argentine a notamment constaté que le modèle de développement productif en vigueur au niveau international décuple les vulnérabilités des populations les plus défavorisées, à commencer par les femmes, relevant par ailleurs que 8 personnes déplacées par les catastrophes climatiques sur 10 sont des femmes.  Selon la Ministre, ces inégalités sont entretenues par une distribution injuste du temps et une répartition inégale des tâches de soins, ce qui a un effet direct sur l’insertion des femmes dans le monde du travail et leur autonomisation économique. 

Convaincue que ces chiffres, exacerbés par la pandémie de COVID-19, peuvent motiver l’élaboration d’une politique à vocation transformatrice, la Ministre a soutenu que parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes dans le contexte des changements climatiques nécessite d’investir dans l’économie de soins, « sans transgresser les limites écologiques de la reproduction de la vie ». 

Une vie sans violence est une autre condition préalable pour que les femmes et les filles puissent jouer un rôle de premier plan dans les problèmes découlant des effets des changements climatiques, a estimé de son côté le Ministre de la justice et de la transparence institutionnelle de la Bolivie.  La Ministre de la condition féminine de l’État de Palestine a d’ailleurs alerté sur les conséquences de la violence de la Puissance occupante sur les femmes palestiniennes responsables de 87% de la production agricole, dénonçant en outre l’enfouissement de déchets médicaux et chimiques qui polluent les ressources hydriques palestiniennes.  Dans la même veine, la Ministre de la femme, de la famille et de la protection de l’enfance du Tchad s’est inquiétée des conséquences de la crise libyenne sur les femmes tchadiennes, prévenant qu’une évacuation non organisée des mercenaires présents en Libye pourrait avoir de terribles conséquences sur les femmes et les filles de la sous-région.

Il faut inverser la dynamique des menaces en renforçant les capacités des femmes d’agir sur les risques environnementaux, a insisté la Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant du Niger.

À ce sujet, le Ministre de la culture et de l’intérieur des Îles Marshall a indiqué que face à l’aggravation des changements climatiques, son pays avait élaboré un « plan de survie » en tenant compte à titre prioritaire de la voix des femmes.  Ce plan, a-t-il expliqué, explore des options extrêmes telles que l’élévation et la construction d’îles pour garantir que la population puisse rester sur ses propres îles sans être contrainte de migrer. 

« Il s’agit d’explorations coûteuses, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan culturel, car la modification du paysage de nos îles a un impact sur notre culture et sur un système foncier complexe qui, par ailleurs, est matrilinéaire », a observé le Ministre. 

Soulignant pour sa part que la planète et l’humanité ne peuvent être protégées que par des pratiques durables et non par le capitalisme, la Ministre du pouvoir populaire pour les femmes et l’égalité des sexes du Venezuela a insisté sur l’importance d’inclure les femmes dans tous les aspects de la production agricole afin de contribuer à la souveraineté alimentaire. 

La République dominicaine s’est d’ailleurs dotée d’un plan d’action pour l’action climatique qui facilite l’accès des femmes rurales à l’information et à la formation ainsi que leur participation à la planification environnementale, a fait valoir la Ministre de la femme, tandis que la Ministre de la justice, des droits de l’homme et de la culture de l’Équateur a précisé que l’agriculture familiale, qui est souvent dirigée par les femmes, représente plus de 60% de la production des aliments dans le pays.

Il faut assurer l’accession des femmes rurales aux positions de leadership, ces dernières étant des moteurs de changement alors même que leurs moyens de subsistance sont menacés par les changements climatiques, environnementaux et les catastrophes naturelles, a insisté à son tour la Ministre de la femme, de la jeunesse et des personnes handicapées de l’Afrique du Sud.

Cette séance a également été marquée par le discours de la Ministre des politiques sociales de l’Ukraine qui, intervenant en visioconférence devant un mur de sacs de sable, a fustigé les crimes des troupes russes et appelé la communauté internationale à « fermer le ciel de l’Ukraine ».

La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat général demain, jeudi 17 mars 2022, à partir de 10 heures. 

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »

Suite de la discussion générale

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a condamné le récent bombardement par la Fédération de Russie d’une maternité à Marioupol, déplorant la souffrance des femmes et des filles en Ukraine, mais aussi au Myanmar, en Éthiopie, en Afghanistan et sous d’autres régimes oppressifs dans le monde.  Elle a souligné la nécessité de documenter leurs histoires et d’exiger leur égalité car « ce sont nos sœurs - leur statut est notre statut ».  La représentante a ensuite déclaré que la crise climatique est une crise sexospécifique et sexiste qui porte atteinte de manière disproportionnée aux femmes, aux filles et aux personnes de diverses identités de genre.  Elle a relevé que les femmes et les filles représentent la majorité de la population des communautés côtières -les régions les plus menacées par les changements climatiques- et sont plus susceptibles de connaître la pauvreté et l’insécurité alimentaire.  Responsables de l’obtention de ressources naturelles de plus en plus rares, elles sont plus susceptibles de perdre l’accès à l’éducation, aux opportunités économiques et aux services de santé reproductive.  Soulignant qu’il ne peut y avoir de solution climatique sans les femmes et les filles, elle a appelé la Commission à leur donner les outils, les leviers et les positions de pouvoir « qui nous sauveront tous ».  De leur côté, les États-Unis lient leurs stratégies climat et égalité hommes-femmes, car « on ne travaille pas sur l’une sans l’autre », a-t-elle ajouté.

M. COLLINS NZOVU, Ministre de l’économie verte et de l’environnement de la Zambie, a déclaré que son gouvernement considère les femmes et les hommes comme des partenaires égaux dans le développement du pays.  Néanmoins, le statut des femmes est encore précaire en raison de relations de pouvoir déséquilibrées et de la nature patriarcale de la société zambienne.  À cette aune, il a décrit les mesures législatives et politiques prises par son pays pour promouvoir l’égalité des genres, notamment une loi de 2015 sur l’équité et l’égalité des genres.  Le Gouvernement a également révisé sa politique nationale en matière d’égalité des genres pour y intégrer des questions telles que les changements climatiques, a-t-il indiqué.  Nous pouvons tous témoigner des conséquences disproportionnées des changements climatiques sur les moyens de subsistance des femmes et des filles, tandis que les inégalités s’aggravent, a-t-il poursuivi.  Il a indiqué que la Zambie accorde la priorité à un environnement durable et à l’inclusion dans ses politiques d’atténuation des changements climatiques.  Mon pays a d’ailleurs élaboré plan d’action sur les changements climatiques qui promeut l’égalité des genres, a-t-il indiqué.

Mme SHIREEN MAZARI, Ministre des droits humains du Pakistan, a déclaré que la protection des droits des femmes est un pilier essentiel des politiques de son pays.  Le Pakistan, a-t-elle assuré, combat toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles et s’engage à remplir ses obligations internationales en matière d’action climatique, de réduction des risques de catastrophe et de développement durable.  Il a d’autre part promulgué une législation visant à protéger les femmes contre la violence domestique et adopté un plan d’action national pour améliorer les conditions de travail des femmes.  De plus, ses services de protection sociale offrent une couverture maladie universelle et un microfinancement aux femmes.  Le Pakistan met également l’accent sur le reboisement et a adopté son premier plan d’action pour l’égalité des sexes dans le domaine des changements climatiques, a encore indiqué la Ministre.  Enfin, après avoir dénoncé les effets négatifs pour les droits des femmes et des filles de l’occupation illégale du Jammu-et-Cachemire par l’Inde, elle s’est élevée contre la montée de l’islamophobie en Occident, estimant que ce fléau doit être combattu par l’ensemble de la communauté mondiale. 

Mme ELENA BONETTI, Ministre de l’égalité des chances de l’Italie, a déclaré qu’elle est solidaire des femmes et des filles en Ukraine, qui font preuve de résilience et de courage face à une agression russe non provoquée.  Pour ce qui est de l’interconnexion entre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, elle a appelé à se concentrer sur les actions complémentaires « sensibles au genre ».  Un appareil institutionnel solide et articulé, la définition et la poursuite d’objectifs stratégiques, l’introduction des questions de genre dans une perspective transversale: ce sont des facteurs essentiels pour promouvoir et garantir les droits et les besoins de toutes les femmes et filles, a estimé la Ministre. 

Mme Bonetti a regretté que cette approche ne soit pas encore suffisamment répandue notamment en matière de collecte et d’analyse de données statistiques sur la corrélation entre le sexe, le climat, l’environnement et la réduction des risques de catastrophe.  À ses yeux, c’est ce qui explique l’incapacité à reconnaître le potentiel des femmes à faire face aux vulnérabilités, à réagir de manière résiliente aux dynamiques environnementales non seulement sur une base individuelle, mais aussi dans leur environnement familial et social. 

Mme SIGNE RIISALO, Ministre de la protection sociale de l’Estonie, a dénoncé les graves conséquences de la guerre en Ukraine sur la vie de ses citoyens ainsi que les revers potentiels pour les droits humains et l’égalité des sexes.  Cela arrive à un moment où le monde est encore aux prises avec les conséquences de la pandémie de COVID-19 et qu’il doit redoubler d’efforts pour ralentir l’escalade de la crise climatique, s’est-elle inquiétée, relevant que dans toutes ces crises, les femmes et les hommes sont touchés de manière disproportionnée.  Dans le même temps, les femmes ne sont toujours pas représentées de manière égale autour des tables de prise de décisions, où les réponses aux changements climatiques et aux conflits militaires sont négociées, a constaté la Ministre.  Il est donc crucial de reconnaître les effets distincts des changements climatiques, et d’autres défis mondiaux, sur les filles et les femmes et de veiller à ce qu’elles soient représentées de manière significative à toutes les tables où les décisions sont prises.  Fière que le Gouvernement estonien respecte la parité hommes-femmes et soit dirigé pour la première fois de son histoire par une femme Premier Ministre, Mme Riisalo a concédé que cela ne s’est pas fait du jour au lendemain et sans effort, évoquant le rôle des organisations de femmes estoniennes, « partenaires inestimables » dans la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

La Ministre a par ailleurs regretté que malgré la croissance rapide du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) ces dernières années, la proportion de femmes dans ce secteur n’a pas suivi le rythme, en expliquant que l’Estonie a mis en place des mesures innovantes pour encourager les filles à s’intéresser aux TIC.  En évoluant vers des économies de plus en plus numériques, nous sommes certains que ces coups de pouce, traduits en mesures politiques, nous aideront à progresser pour surmonter la fracture numérique entre les sexes, a déclaré Mme Riisalo.

M. NAREK MKRTCHYAN, Ministre du travail et des affaires sociales de l’Arménie, a indiqué que la politique d’égalité des sexes est institutionnalisée aux niveaux national, régional et communautaire et que le Conseil des affaires féminines de l’Arménie, en tant que mécanisme de coordination, s’est engagé à assurer la participation égale des femmes et des hommes aux processus politiques et socioéconomiques.  Il a cité divers programmes publics qui visent à assurer la participation des femmes aux processus de prise de décisions et à la mise en œuvre d’une budgétisation sensible au genre.  Afin d’accroître l’implication des femmes dans le processus de prise de décisions aux niveaux étatique et local, un quota de représentation des femmes dans les organes électifs a été établi dans le cadre des réformes législatives, a-t-il ajouté.  Des centres d’aide aux victimes de violence domestique ont également été créés pour fournir des services de soutien sociopsychologique et juridiques aux bénéficiaires. 

Par ailleurs, le Ministre arménien a déclaré que la guerre déclenchée par l’Azerbaïdjan contre le peuple du Haut-Karabakh en septembre-novembre 2020 a provoqué le déplacement de 90 000 personnes, dont 88% étaient des femmes et des enfants, précisant que 38 000 de ces personnes déplacées ont perdu leur maison et leurs biens de production en raison des hostilités militaires.  Il a expliqué que de nombreux programmes mis en œuvre en Arménie dans le domaine des droits fondamentaux des femmes ont été révisés pour tenir compte de cette réalité.  Enfin, M. Mkrtchyan a mentionné l’adoption de mesures d’assistance aux femmes appartenant à des groupes vulnérables, dans le cadre du plan d’action quinquennal du Gouvernement pour 2021-2026.

Mme ELIZABETH GOMEZ ALCORTA, Ministre de la femme, du genre et de la diversité de l’Argentine, a constaté que le modèle de développement productif en vigueur au niveau international nuit à l’environnement, accroît les inégalités et décuple les vulnérabilités des populations les plus défavorisées.  Les groupes les plus impactés se trouvent être les femmes et les personnes LGTBI+, surtout celles qui sont en situation de pauvreté, les migrantes, les réfugiées et les déplacées, mais aussi les femmes rurales, les femmes d’ascendance africaine et les femmes autochtones, a-t-elle relevé, ajoutant que, selon les statistiques de la Banque interaméricaine de développement, 8 personnes déplacées par les catastrophes climatiques sur 10 sont des femmes.  Selon la Ministre, ces inégalités sont entretenues par une distribution injuste du temps et une répartition inégale des tâches de soins, ce qui a un effet direct sur l’insertion des femmes dans le monde du travail et leur autonomisation économique. 

Convaincue que ces chiffres, exacerbés par la pandémie de COVID-19, peuvent motiver l’élaboration d’une politique à vocation transformatrice, Mme Gomez Alcorta a soutenu que parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes dans le contexte des changements climatiques nécessite d’investir dans l’économie de soins, sans transgresser les limites écologiques de la reproduction de la vie.  C’est la voie qu’a choisie l’Argentine, a-t-elle indiqué, précisant que deux projets de loi dans ce sens sont actuellement en préparation, l’un visant à créer un système de soins complets, générateur d’emplois, l’autre à établir un congé parental égal pour les mères et les pères ainsi que pour les personnes qui adoptent un enfant.  La Ministre a ajouté que ses services s’emploient également à sortir les travailleuse domestiques de l’informalité.  Pour cela, un programme prévoit le paiement par l’État d’une part pouvant aller jusqu’à 50% des salaires de ces femmes pendant six mois.  Ce système a permis d’enregistrer, en 2021, 45 000 nouvelles travailleuses, s’est-elle enorgueillie, estimant essentiel de continuer à progresser dans la mise en œuvre de politiques de soins pour s’attaquer à la féminisation de la pauvreté et faire progresser l’autonomie économique des femmes. 

Mme BERNARDA ORDÓÑEZ MOSCOSO, Ministre de la justice, des droits de l’homme et de la culture de l’Équateur, a tout d’abord salué le courage des femmes et des filles en Ukraine.  Elle a ensuite indiqué que son gouvernement a entamé des efforts visant à faire des savoirs agroécologiques ancestraux des femmes rurales et autochtones un moyen d’insertion économique.  L’agriculture familiale qui est souvent dirigée par les femmes représente plus de 60% de la production des aliments dans le pays, a-t-elle précisé.  Le Gouvernement appuie aussi les entreprises de femmes qui représentent des alternatives économiques et combattent les pratiques néfastes pour l’environnement. 

En matière de prévention et d’éradication de la violence fondée sur le sexe, a poursuivi la Ministre, le Gouvernement travaille de manière décentralisée en prenant en considération les aspect culturels et territoriaux.  Il a notamment mis sur pied un programme national d’égalité avec la participation de femmes autochtones rurales, des femmes incarcérées, d’adolescentes et de femmes âgées.  L’autonomisation économique étant un outil très important pour rompre le cycle de la violence, une ligne de crédit destinée particulièrement aux femmes est également disponible.

M. GATIS EGLĪTIS, Ministre du bien-être de la Lettonie, a tout d’abord condamné « l’agression russe en Ukraine », s’alarmant de l’immense souffrance humaine qu’elle a infligée aux femmes et aux filles ukrainiennes.  Il a ensuite indiqué que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont des priorités de longue date de son pays, notamment de sa politique de coopération au développement, la Lettonie restant déterminée à aider ses pays partenaires d’Asie centrale et du voisinage oriental à promouvoir l’égalité des sexes. 

Le Ministre s’est enorgueilli du fait que la Lettonie se classe régulièrement parmi les 20 premiers pays du monde en termes d’égalité des sexes, selon le Forum économique mondial, et qu’elle fait partie des 10 pays au monde qui garantissent pleinement l’égalité juridique entre les femmes et les hommes dans l’emploi et les affaires, selon le dernier rapport « Women, Business and the Law 2021 » de la Banque mondiale.  Les hommes et les garçons ayant un rôle et une responsabilité importants dans la promotion de l’égalité des sexes, le Gouvernement letton encourage au niveau national la participation des hommes à la vie familiale et au travail de soins. 

Notant que la pandémie de COVID 19 a exacerbé les inégalités de revenus et du marché du travail, M. Eglītis a cependant regretté qu’en Lettonie, les femmes étaient confrontées à des difficultés bien plus importantes pour concilier vie professionnelle et vie privée, et ont assumé une charge disproportionnellement plus élevée en termes de garde des enfants et de tâches ménagères.  Pour relever ces défis, il est essentiel d’établir des partenariats avec les organisations non gouvernementales, les partenaires sociaux et le secteur privé, a-t-il estimé.  Il s’est également inquiété de la persistance de la violence domestique à l’égard des femmes, en assurant que la Lettonie continue d’améliorer le cadre juridique et la mise en œuvre des mesures visant à éliminer la violence à l’égard des femmes.  En outre, de nouvelles mesures pour lutter efficacement contre la traite des êtres humains sont définies au niveau national et la tolérance zéro contre les violences basées sur le genre reste toujours l’objectif à atteindre. 

Mme OGERTA MANASTIRLIU, Ministre de la santé et de la protection sociale de l’Albanie, a indiqué que 70% des ministres de son pays sont des femmes avant de souligner l’importance des données ventilées par sexe pour mesurer l’ampleur des objectifs à atteindre en matière d’autonomisation des femmes et favoriser la participation des femmes à la lutte contre les changements climatiques.  Elle a attiré l’attention sur la qualité de la réponse immédiate du gouvernement pour atténuer les conséquences du séisme de 2019 et la pandémie de COVID-19 sur les groupes les plus vulnérables, dont les femmes et les filles.  Après s’être félicitée des progrès réalisés par son pays pour aligner ses politiques en matière de genre sur les recommandations européennes, la Ministre a estimé que l’intégration horizontale des questions de genre nécessite des approches innovantes.  Enfin, elle a précisé que 9% du budget national est consacré à l’égalité des sexes. 

Mme TRINE BRAMSEN, Ministre de l’égalité des chances du Danemark, a commencé par exprimer sa solidarité avec les femmes de l’Ukraine, qui se battent pour leur vie et pour échapper à la guerre lancée par la Fédération de Russie en violation du droit international.  Elle a ensuite déclaré s’exprimer au nom de sa fille et de toutes les autres filles du monde.  « Je ne veux pas que ma fille grandisse dans un monde de violence et d’abus sexuels contre les femmes, un monde où les filles et les femmes sont tuées parce qu’elles sont des filles et des femmes, un monde où les filles grandissent sans avoir le droit de décider de leur propre corps », a dit la Ministre.  « Je veux que ma fille et toutes les autres filles et femmes du monde aient leur indépendance, bénéficient de la sécurité et aient le droit de décider », a-t-elle plaidé, ajoutant que changer la culture implique de passer à l’action politique maintenant. 

Au Danemark, a-t-elle poursuivi, la législation a été modifiée afin que les relations sexuelles sans consentement soient considérées comme un viol.  Il s’agit, selon elle, d’un signal important car cela souligne le statut de la femme dans l’ensemble de la société.  D’autres changements sont prévus, a-t-elle affirmé, assurant que « changer les structures est le moyen le plus fort de sécuriser les droits des femmes et des filles et leur donner de meilleures opportunités ».  Elle a ensuite donné la parole à une déléguée de la jeunesse qui a souhaité que toutes les femmes du monde aient les mêmes droits et libertés, qu’elles vivent en Afrique, dans les Amériques ou en Ukraine.  Sur tous les continents, des sœurs se battent pour échapper à des pratiques héritées du passé et gagner le droit à la représentation, a-t-elle souligné, avant d’exhorter la communauté internationale à investir dans les jeunes dirigeantes pour agir efficacement contre les effets des changements climatiques. 

Présentant les progrès accomplis par son pays dans les domaines du Programme d’action de Beijing, Mme MARIE THÉRÈSE ABENA ONDOA, Ministre de la promotion de la femme et de la famille du Cameroun, a indiqué que la politique nationale genre, adoptée en 2014, et son plan d’action multisectoriel sont en cours de révision pour tenir compte de l’adoption par le Cameroun de la nouvelle Stratégie de développement à l’horizon 2030 (SND30) et des différentes crises que traverse le pays.  Elle a aussi indiqué que le Gouvernement a élaboré un document « Profil Genre Pays » afin de disposer des données multisectorielles désagrégées par sexe, et d’établir clairement dans quelle mesure la dimension genre peut être intégrée dans les domaines prioritaires de la Stratégie nationale de développement pour la période 2020-2030.  Dès cette année, l’implémentation de la budgétisation sensible au genre est effective avec l’élaboration d’un rapport genre pour huit ministères pilotes, annexé à la loi des finances 2022, a-t-elle encore précisé. 

La Ministre a également cité les initiatives de son gouvernement autour de la prévention, la répression et la prise en charge multisectorielle des victimes de violences.  Elle a expliqué que ces actions s’appuient sur la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre et le plan d’action national de lutte contre les mutilations génitales féminines.  Tout en se félicitant de l’actualisation du plan d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité, elle a reconnu la nécessité pour le Cameroun de renforcer la législation pour améliorer la protection sociale et les conditions de vie des femmes et des filles, et leur garantir un meilleur accès en matière de soins de santé génésique. 

Mme CELINA LEZCANO, Ministre de la femme du Paraguay, a expliqué que le Gouvernement, par l’intermédiaire du Ministère de la femme, développe des stratégies innovantes pour maintenir les acquis et progresser dans la réduction des écarts émergents et préexistants en matière d’égalité entre les sexes.  Dans la situation actuelle, la demande de prise en charge et de soins a considérablement augmenté, ce qui a généré une surcharge de travail pour les femmes.  Compte tenu de cela, le Paraguay a mis l’accent sur l’avancement du processus d’élaboration de la politique nationale de soins et la conception du premier plan d’action national.  Un projet de loi portant sur la création du système national de soins est également à l’étude, a indiqué la Ministre.  De même, le Plan national de réduction de la pauvreté et le Plan national pour les peuples autochtones ont intégré l’autonomisation économique des femmes comme objectifs. 

Mme Lezcano a ensuite indiqué que l’impact de la pandémie a amené le Gouvernement à adopter une loi d’urgence nationale sur les féminicides.  Un système de registre unifié et standardisé a aussi été mis en place pour prévenir, sanctionner et éradiquer la violence à l’égard des femmes.  Une perspective genre est également intégrée aux politiques de lutte contre les changements climatiques et les risques de catastrophe, pour assurer la formulation, le suivi et l’évaluation des politiques qui sont fondées sur des données probantes, a fait valoir la Ministre. 

Mme MARCI IEN, Ministre des femmes et de l’égalité des genres et de la jeunesse du Canada, a dit que le Canada s’est engagé à adopter une approche tenant compte des différences entre les sexes en matière de politique climatique et de biodiversité, tant à l’échelle nationale qu’internationale.  « Notre dernier plan climatique national, “Un environnement sain et une économie saine”, témoigne de cet engagement, de même que notre détermination à inclure les femmes métisses, inuites et des Premières Nations dans nos politiques sur le climat et la biodiversité. »  Elle a rappelé que les femmes autochtones subissent le contrecoup des changements climatiques depuis des générations et sont des pionnières en ce qui concerne la protection de l’environnement depuis encore plus longtemps.  « Le Canada reconnaît ce rôle unique et important joué par les femmes autochtones. »

Elle a indiqué que, lors de la vingt-sixième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en novembre 2021, des chefs de file canadiennes se sont mobilisées pour participer à la prise de décisions internationales et aux discussions sur les politiques.  « Le Canada continuera de jouer un rôle de leader dans la promotion de l’égalité des genres au cours des négociations du nouveau cadre mondial de la biodiversité, conformément à la Convention sur la diversité biologique. »  Lorsque les questions d’égalité des genres sont abordées, lorsque les femmes et les filles, dans toute leur diversité, sont en mesure de jouer des rôles de premier plan et de prendre des décisions, nous arrivons à prendre des mesures efficaces pour protéger notre climat, atteindre la carboneutralité et inverser le déclin de la nature, a conclu la Ministre. 

M. IVAN LIMA MAGNE, Ministre de la justice et de la transparence institutionnelle de la Bolivie, a souligné que qu’une vie sans violence est une condition préalable pour que les femmes et les filles puissent jouer un rôle de premier plan dans tous les domaines, y compris les problèmes découlant des effets des changements climatiques.  C’est pourquoi la Bolivie a mis en place des politiques publiques et des lois garantissant aux femmes une vie sans violence, a-t-il indiqué.  Le Ministre a également insisté sur l’importance de politiques visant à garantir l’accès à la terre et la participation équitable à l’économie des femmes autochtones et paysannes afin de leur permettre de renforcer les capacités d’adaptation et la résilience des familles.  Il a ajouté que son pays a fourni un effort déterminé pour s’assurer que tous les cas de féminicide et de viol soient examinés par la justice.  . 

Mme KAOUTHAR KRIKOU, Ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition des femmes de l’Algérie, a présenté une série de législations et de projets destinés à garantir le respect des droits des femmes et des filles dans son pays.  L’Algérie a en outre adopté des lois et des politiques pour lutter contre les changements climatiques et en atténuer les risques, tout en reconnaissant le rôle que jouent les femmes dans ces activités.  Soulignant les progrès accomplis dans ces domaines par les Ministères de l’eau, de la gestion des déchets et d’autres secteurs connexes, elle a relevé que les agences nationales liées au développement économique s’associent à des organisations de la société civile pour encourager les pratiques vertes, y compris dans le secteur agricole.  L’Algérie soutient également des moyens de subsistance tels que l’apiculture et d’autres travaux entrepreneuriaux et agricoles, par le biais de projets qui visent à donner aux femmes les opportunités dont elles ont besoin pour s’épanouir, a-t-elle ajouté, précisant que d’autres domaines d’action concernent les femmes travaillant à domicile.  Elle a conclu son intervention en soulignant que le développement national ne peut se faire qu’avec la pleine participation des femmes à tous les niveaux, sans laisser aucune d’elles de côté.

Mme AMONGI BETTY ONGOM, Ministre du genre, du travail et du développement social de l’Ouganda, a indiqué que son gouvernement a élaboré des politiques et des programmes sensibles au genre pour assurer la conservation, la protection et la réhabilitation de l’environnement, notamment la Vision 2040 de l’Ouganda qui appelle à l’élaboration de stratégies d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques afin de garantir que le pays soit suffisamment protégé contre tout impact négatif.  L’Ouganda est le premier pays africain à élaborer le plan de Partenariat pour les contributions déterminées au niveau national pour poursuivre une voie de développement à faible émission de carbone et réduire la vulnérabilité de la population, de l’environnement et de l’économie aux impacts des changements climatiques, a encore déclaré la Ministre. 

Par ailleurs, les stratégies pour l’eau et l’assainissement prévoient un « indicateur de genre en or » sur le pourcentage de comités d’usagers de l’eau ou de conseils directeurs au sein desquels les femmes occupent des postes clefs.  En 2020, a-t-elle précisé, les femmes siégeaient dans 86% des comités de gestion de l’eau et de l’assainissement et 75% des comités de gestion des usagers de l’eau.  Les femmes sont aussi à l’avant-garde de l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques, a indiqué la Ministre qui a fait état de l’augmentation de l’utilisation d’énergies renouvelables pour cuisiner; 15% des femmes utilisant une énergie durable et 85% de la biomasse pour préparer la nourriture pour leur famille.

Mme DEBORAH STEDMAN-SCOTT, Ministre de la femme du Royaume-Uni, a commencé par condamner la « guerre de choix » de la Fédération de Russie en Ukraine, alertant que celle-ci sera un frein au développement et aura des répercussions négatives sur les femmes et les jeunes filles ukrainiennes.  Face à cette situation, le Royaume-Uni a débloqué un nouveau financement pour appuyer les organisations de promotion des droits des femmes et les acteurs de la société civile qui viennent en aide aux femmes en Ukraine et déplacées en dehors du pays.

Le Royaume-Uni reste très attaché à son engagement à promouvoir l’égalité hommes-femmes dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques, a-t-elle poursuivi.  Alors que le monde se remet de la pandémie de COVID-19, les États ont la responsabilité de répondre aux besoins des femmes notamment en matière de santé et de bien-être ainsi que sur le plan économique.  Elle a ensuite détaillé les efforts du Gouvernement pour promouvoir la transparence salariale, accroître le soutien aux femmes entrepreneurs et faciliter l’entrée des femmes dans les carrières scientifiques, technologiques, d’ingénierie et de mathématiques.

Mme SITHEMBISO NYONI, Ministre des affaires féminines, du développement communautaire, des petites et moyennes entreprises du Zimbabwe, a noté que la pandémie de COVID-19 a eu impact disproportionné sur les femmes, les enfants, les filles, les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées.  Les mêmes catégories sont également plus vulnérables aux effets des changements climatiques et des catastrophes, car elles sont davantage dépendantes des ressources naturelles pour l’alimentation, les revenus et l’énergie, a-t-elle relevé.  Mme Nyoni a appelé à redoubler d’efforts pour mettre fin à l’inégalité entre les sexes et à d’autres pratiques discriminatoires afin de réaliser l’autonomisation des femmes et des filles, et garantir leur participation à la lutte contre les changements climatiques.  À ses yeux, la réalisation de tous les objectifs liés au genre des objectifs de développement durable (ODD) reste le meilleur espoir de se remettre de la pandémie de COVID-19 tout en faisant face aux changements climatiques et en renforçant la résilience aux chocs et risques futurs.

À cet égard, la Ministre a indiqué que le Gouvernement zimbabwéen a mis en place de nombreux programmes sensibles au genre dont des jardins communautaires qui utilisent une technologie intelligente durable de forages et d’installations d’irrigation à énergie solaire, bénéficiant à la fois aux femmes et aux hommes.  D’autres initiatives innovantes incluent le programme Pfumvudza/Intwasa de conservation des sols et des cultures qui a permis d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau national. 

Le Zimbabwe a aussi organisé une manifestation parallèle conjointe avec l’Afrique du Sud, avec le soutien de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), sur une initiative d’utilisation pacifique de la technologie nucléaire pour développer une variété de niébé résistante à la sécheresse et aux ravageurs au Zimbabwe. 

Mme KALPANA DEVI KOONJOO-SHAH, Ministre de l’égalité de genre et des affaires familiales de Maurice, a estimé que les retombées des changements climatiques sur les femmes des petits États insulaires en développement (PEID) méritent une attention particulière.  Dans ces pays intrinsèquement vulnérables, les femmes restent touchées de manière disproportionnée, en particulier celles qui dépendent des ressources naturelles pour leurs moyens de subsistance, a-t-elle fait observer, rappelant la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes dans les PEID.  Rien que le mois dernier, Maurice a enregistré deux cyclones qui ont causé d’importants dommages à ses infrastructures et à son économie, déjà fortement impactée par la pandémie de COVID-19, a souligné la Ministre, assurant que, malgré ses ressources limitées, son pays s’emploie à intégrer une perspective de genre dans ses politiques d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques. 

Dans ce cadre, a-t-elle noté, une politique nationale du genre a été lancée pour la période 2022-2030.  Pour l’élaborer, les questions liées au genre, à la protection de l’environnement et aux changements climatiques ont été discutées avec les secteurs public et privé, les universités, les médias et les organisations de la société civile, a expliqué Mme Koonjoo-Shah, faisant également état de la création d’un groupe de femmes dirigeantes pour mener des activités de sensibilisation et encourager les femmes entrepreneurs à se mettre en réseau.  La Ministre a par ailleurs indiqué que son pays s’est associé à l’Union européenne dans le cadre du SWITCH African Green Project, qui vise à autonomiser les femmes pêcheurs mauriciennes ayant les capacités et les compétences nécessaires pour lancer leurs propres projets verts.  Maurice, a-t-elle ajouté, compte sur la coopération avec ses partenaires de développement pour avoir accès aux technologies et ainsi affronter plus efficacement la crise climatique. 

Mme MARIA INÉS CASTILLO LÓPEZ, Ministre du développement social du Panama, a indiqué que la stratégie nationale de l’égalité est appliquée dans 300 communautés autochtones où le taux de pauvreté est le plus élevé dans le pays.  Le Panama, qui est un des trois pays au monde ayant un classement carbone négatif, a également intégré la question de genre à la gestion de l’environnement et à son action climatique afin de garantir l’autonomisation et la participation des femmes à l’élaboration de politiques sur le climat.  La Ministre a aussi mentionné l’élaboration de stratégies de transformations sociales et environnementales, notamment la politique nationale de gestion des risques de catastrophe et la politique nationale de gestion intégrée des incendies. 

Afin d’assurer l’accès des femmes à des sources d’énergie renouvelable pour lutter contre les changements climatiques, le Gouvernement a mis sur pied le « programme femmes et énergie » qui gère différentes initiatives pour le développement économique du pays en mettant en avant le rôle des femmes dans la transition énergétique.  Quant aux questions liées à l’égalité des sexes et l’action climatique, le Gouvernement dispose d’un index de vulnérabilité climatique et a lancé une campagne de communication nationale sur les changements climatiques.  Une loi qui reconnaît les droits de la nature et les obligations de l’État vis-à-vis de la nature a par ailleurs été promulguée. 

Mme NASSÉNÉBA TOURE, Ministre de la femme, de la famille et de l’enfant de la Côte d’Ivoire, a indiqué que les femmes, qui représentent 70% de la force de travail agricole de son pays et qui produisent 90% des denrées alimentaires, sont prises en compte dans l’élaboration des politiques, des programmes et projets climatiques et environnementaux.  Dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, le Gouvernement a encouragé la mise en œuvre « de bonnes pratiques des femmes » pour parvenir à la réduction des risques de catastrophe. 

Ces politiques et stratégies permettront notamment de mettre en œuvre des mesures de protection contre les risques climatiques dont bénéficieront 1,2 million de personnes, dont 50% de femmes, d’ici à 2030, a-t-elle précisé.  Il s’agit aussi de soutenir les secteurs agropastoraux et halieutiques résilients au climat, ce dont bénéficieront 975 000 personnes dont 50% de femmes, d’ici à 2030.  En outre, il faut réduire le brûlage à l’air libre des résidus agricoles à 15% d’ici à 2030; promouvoir l’aération intermittente des rizières inondées en permanence; restaurer les terres et les forêts dégradées, en impliquant les communautés locales et les femmes; et promouvoir des pratiques agricoles protégeant les sols en impliquant les fédérations agricoles féminines, a déclaré la Ministre en précisant qu’il existe notamment 53 coopératives avec plus de 10 000 femmes membres dans la filière café-cacao.  La Côte d’Ivoire a par ailleurs accepté d’abriter, du 9 au 20 mai prochain, la COP15 sur la lutte contre la désertification, « un enjeu capital » pour les pays dont l’économie est à dominante agricole, a indiqué Mme Toure. 

Mme DIVA GUZMÁN, Ministre du pouvoir populaire pour les femmes et l’égalité des sexes du Venezuela, a déclaré que la pandémie de COVID-19 a affecté la vie des femmes et des filles de manière disproportionnée, évoquant notamment les effets psychologiques et l’augmentation de la violence à leur encontre.  Dans le contexte de cette réalité complexe, elle a dénoncé l’impact négatif de l’imposition illégale et immorale de blocus économiques contre les pays du Sud.  Ces mesures affectent également négativement les femmes et les filles et constituent un crime contre l’humanité, a-t-elle affirmé. 

Soulignant que la planète et l’humanité ne peuvent être protégées que par des pratiques durables et non par le capitalisme, la Ministre a appelé à inclure les femmes dans tous les aspects de la production agricole et des domaines scientifiques connexes, ajoutant que leur inclusion contribue à la souveraineté alimentaire.  Elle a indiqué que dans la plupart des pays, les niveaux d’activité des femmes dans de nombreux domaines de la vie ont chuté pendant la pandémie, tandis que le Venezuela a connu une augmentation de leur participation, brisant ainsi l’impact du blocus économique actuel.  Le Venezuela a adopté des politiques sensibles au genre pour soutenir les entrepreneurs, notamment par le biais d’une banque pour les femmes, et met également en œuvre une nouvelle réforme pour garantir aux femmes une vie sans violence, a-t-elle déclaré, ajoutant que des efforts sont également en cours pour garantir leur accès à la justice.

Mme SMRITI ZUBIN IRANI, Ministre du développement de la femme et de l’enfant de l’Inde, a affirmé que le leadership des femmes joue un rôle clef dans la réalisation d’une nation autonome.  Cela ne pourra se faire que si les femmes et les filles deviennent elles-mêmes autonomes, a-t-elle souligné, avant de rendre hommage aux six millions de travailleuses indiennes de première ligne qui ont protégé la population pendant la pandémie de COVID-19, et aux femmes scientifiques indiennes qui ont contribué au développement d’un vaccin.  Cette Inde « renaissante », s’est enorgueillie la Ministre, est celle où 78,6% des femmes ont leurs propres comptes bancaires, où 43% des femmes sont propriétaires, et où 71% des femmes sont alphabétisées, contre 55% il y a une décennie et demie.  De surcroît, plus de 50% des étudiants en médecine en Inde sont des femmes et il y a plus de filles que de garçons inscrites dans l’enseignement supérieur, a-t-elle ajouté, faisant également état d’une présence accrue de femmes dans la vie publique, 1,45 million d’entre elles étant élues dans des organes locaux. 

Afin d’encourager l’emploi des femmes, un certain nombre de dispositions d’habilitation ont été incorporées dans les codes du travail récemment promulgués, a encore indiqué la Mme Irani, selon laquelle l’objectif recherché est d’améliorer les conditions de travail des femmes et de garantir un salaire égal pour un travail égal.  Le Gouvernement a d’autre part permis aux femmes d’intégrer des secteurs non conventionnels, tels que l’exploitation minière souterraine, et il encourage les femmes à devenir membres de l’armée et des forces de police.  Enfin, il a ouvert 704 centres de secours pour les femmes victimes de violences ou en détresse, et a fait modifier la loi sur les prestations de maternité afin de faire passer le congé maternel payé de 12 à 26 semaines pour les deux premiers enfants, ce dont ont déjà bénéficié 26 millions de femmes. 

Mme ARIUNZAYA AYUSH, Ministre du travail et de la protection sociale de la Mongolie, a fait savoir qu’au quatrième trimestre de 2021, le taux d’activité était de 65,6% pour les hommes, et de 51,9% pour les femmes.  Ces dernières représentent 63,7% de la population active mais quittent le marché du travail parce qu’elles doivent s’occuper de leurs enfants et des personnes âgées.  Les femmes consacrent 2,7 fois plus de temps aux tâches ménagères que les hommes, et le travail rémunéré ne réduit pas ce fardeau, a déploré la Ministre qui a relevé que le travail non rémunéré des femmes a un impact négatif sur leur participation au marché du travail surtout dans le contexte de la COVID-19. 

Elle a cité la « Vision 2050 », une initiative qui entend faire passer le taux d’activité à 70% en 2050 pour les deux sexes, notant que cet objectif dépendra fortement de la promotion de la participation des femmes au marché du travail.  Le Gouvernement a également pris des mesures pour lutter contre la pénurie d’établissements d’enseignement préscolaire et créer des services de garde d’enfants.  En outre, la loi sur le travail, révisée en 2022, interdit le harcèlement sexuel dans les relations de travail et règlemente le travail à temps partiel, le travail à domicile et à distance, ainsi que les nouvelles méthodes de travail adoptées durant la pandémie de COVID-19.  Le Gouvernement s’attèle aussi pour la première fois à mettre en œuvre un programme de soutien à l’emploi des femmes qui vise à présenter des services de garde d’enfants et à améliorer les compétences des femmes pour leur permettre de réintégrer le marché du travail.  Nous entendons également équilibrer l’égalité entre les hommes et les femmes dans les secteurs de l’éducation et la santé, a informé Mme Ayush. 

Mme NDEYE SALY DIOP DIENG, Ministre de la femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants du Sénégal, a constaté les impacts négatifs des changements climatiques tels que les sécheresses persistantes et la dégradation des terres et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes qui affectent profondément les écosystèmes, les ressources en eau, les secteurs du tourisme, l’agriculture et la pêche.  Cela contribue fortement à la dégradation des conditions de vie sociale, économique et environnementale des populations, en particulier des femmes et des filles, a-t-elle souligné, y compris en termes de justice, d’équité et d’égalité des sexes et des droits humains fondamentaux.  Pour y répondre, le Sénégal a notamment fait de l’ODD no 13 une priorité nationale.  Cette volonté est matérialisée dans le référentiel national en matière de développement social et économique, a expliqué la Ministre.  Le Plan Sénégal Émergent accorde une place importante à la prévention et à la gestion des risques de catastrophe, la promotion de l’équité et de l’égalité de genre et la lutte contre la dégradation des écosystèmes et les changements climatiques.  Un point focal national Genre et climat a par ailleurs été nommé auprès de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et un groupe de négociatrices Genre et climat a été formé pour rehausser le niveau de participation des femmes dans les délégations nationales aux négociations internationales.  La Ministre a conclu en réaffirmant l’engagement du Gouvernement sénégalais à prendre les mesures idoines pour renforcer la résilience des femmes et des filles en matière de changements climatiques et de gestion des risques et catastrophes ainsi que leur participation au processus décisionnel. 

Mme DAMARES ALVES, Ministre de la femme, de la famille et des droits humains du Brésil, a mis l’accent sur les efforts de son pays en matière de sensibilisation à la lutte contre les violences à l’égard des femmes.  Illustrant son propos, elle a indiqué que des opérations de police sont menées périodiquement dans tous les États du Brésil, précisant que 302 000 femmes ont été aidées et 7 000 agresseurs arrêtés.  Elle a aussi cité la construction de 23 nouveaux centres d’accueil de femmes victimes de violence.  Une nouvelle campagne visant à encourager les femmes à participer à la vie politique a par ailleurs été lancée.  « Nous fournissons des millions de dollars de crédits aux femmes entrepreneurs », a-t-elle encore ajouté avant de citer un programme ayant permis à 150 000 femmes en situation de vulnérabilité d’accéder au marché du travail en les aidant à concilier activité professionnelle et vie familiale.  Tout en soulignant l’importance de la promotion de la santé reproductive des femmes, la Ministre s’est opposée au recours de l’avortement comme méthode de planification familiale. 

Mme GISELE NDAYA LUSEBA, Ministre du genre, de la famille et de l’enfance de la République démocratique du Congo, a déclaré que l’égalité femmes-hommes doit être un déterminant central de toute tentative de règlement des problèmes sociaux.  Elle a assuré que son pays s’efforce de suivre les recommandations de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, organisée en 1995 à Beijing.  Dans ce cadre, il lutte pour l’élimination contre toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes et a promulgué des lois pour améliorer la condition des femmes dans tous les domaines.  En outre, le Gouvernement congolais collabore étroitement avec la société civile pour renforcer l’autonomisation et les capacités des femmes.  Ses priorités, a précisé la Ministre, sont orientées vers l’élimination de la pauvreté, la création de services sociaux de qualité, la lutte contre les violences faites aux femmes, l’augmentation de la participation des femmes et la protection de l’environnement.  Elle a toutefois reconnu que beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs de Beijing, des défis tels que la pandémie de COVID-19, les conflits persistants, la traite des personnes et les changements climatiques venant encore alourdir le fardeau des femmes et des filles, en particulier en Afrique. 

Mme MARIAM BINT ALI BIN NASSER AL-MISNAD, Ministre du développement social et de la famille du Qatar, a noté que les crises climatiques et de la COVID-19 se chevauchent et représentent en défi majeur pour la réalisation de l’égalité entre les sexes.  Les changements climatiques sont une priorité nationale du Qatar qui a d’ailleurs accueilli la COP18 en 2012, a-t-elle rappelé.  Elle a expliqué que l’accent a été mis sur l’autonomisation économique des femmes, leur participation politique et leur droit à l’éducation.  Elles représentent désormais 57% de la force active de travail et 70% des étudiants dans les domaines STIM et des TIC, s’est-elle félicitée.  Dans le monde des affaires, les femmes représentent 15% de la force de travail et le Qatar compte actuellement trois femmes ministres.  Le Gouvernement a pris des mesures pour appuyer le travail à temps partiel des femmes, a indiqué Mme Al-Misnad qui a aussi cité la création d’un ministère pour l’environnement et les changements climatiques qui prend en compte la parité entre les sexes.

M. BRONTO SOMOHARDJO, Ministre de l’intérieur du Suriname, a noté que la réponse aux défis actuels, notamment la pandémie de COVID-19 et les changements climatiques, nécessite une coopération intensifiée et la promotion d’une approche proactive, ainsi que des politiques sensibles au genre à tous les niveaux.  Il a également appelé à promouvoir l’inclusion des femmes, en tant qu’agentes de changement, dans tous les efforts de relèvement.  Notant que son pays a été confronté à des carences financières et économiques, y compris un lourd fardeau de la dette à la suite de COVID-19, il a passé en revue plusieurs mesures politiques et initiatives prises au niveau national en faveur de la promotion des droits des femmes.  Le Suriname mise notamment sur le renforcement des partenariats avec, entre autres, les agences des Nations Unies, le secteur privé et les organisations de la société civile, et la publication d’informations sur les services disponibles en matière de violence sexiste par le biais de la diffusion de vidéos, de programmes radio et d’affiches dans tout le pays.  Une unité de signalement du harcèlement sexuel sur le lieu de travail a également été mise en place et une loi sur la protection du travail familial a été promulguée.

Mme FAUSTINA FERNANDES INGLES DE ALMEIDA ALVES DE SOUSA, Ministre de l’action sociale, de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a indiqué que, soucieux de permettre aux femmes de s’autonomiser dans le contexte de la crise climatique, le Gouvernement angolais a élaboré une politique nationale d’égalité des sexes ainsi qu’une stratégie de lutte contre les changements climatiques et de préservation de la biodiversité.  Ses politiques et programmes en la matière s’appuient sur un budget national sexosensible, a précisé la Ministre.  Constatant que le continent africain est le plus vulnérable aux changements du climat alors même qu’il est celui qui y a le moins contribué, elle a jugé urgent d’agir au niveau mondial pour permettre la concrétisation des engagements pris face à ces dérèglements et aux catastrophes induites.  En Angola, a-t-elle indiqué, un effort particulier est mené en faveur du secteur agricole, qui est très exposé aux effets climatiques.  L’élevage, le secteur forestier, la pêche et l’agriculture représentent en effet les moyens de subsistance de plus de 5,5 millions de personnes, en majorité des femmes.  Le Gouvernement angolais s’engage par ailleurs à prévenir les violences à l’égard des femmes et des filles, notamment en réduisant les incidences environnementales sur leur vie.  Pour la Ministre, les femmes peuvent jouer un rôle essentiel en termes d’adaptation et d’atténuation car elles disposent des connaissance pratiques et sont à l’origine de solution durables. 

Mme ANTONIA ORELLANA GUARELLO, Ministre des femmes et de l’égalité des sexes du Chili, a déclaré que la politique étrangère « féministe » du pays est consacrée notamment à la lutte contre la crise climatique.  Elle a exhorté à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 1,5°C et renforcer les capacités d’adaptation et de résilience au climat.  Le Chili est l’un des pays les plus exposés aux conséquences de la crise climatique à cause de sa géographie, a rappelé la Ministre demandant que les réponses à la crise climatique se fassent à la lumière des circonstances nationales.  Elle a aussi invité à prendre en compte les impacts différenciés des changements climatiques sur les hommes et les femmes.  Le Gouvernement a d’ailleurs entamé un processus de collecte de données pour avoir une approche sexospécifique de la planification et de l’exécution de politiques, des projets et d’actions visant à lutter contre les changements climatiques.  Le Gouvernement s’efforce également d’intégrer dans cette lutte les femmes vivant à la campagne et les femmes autochtones, afin qu’elles apportent des solutions et des réponses innovantes au phénomène de la crise climatique.

Mme MARGARET KOBIA, Secrétaire du Gouvernement pour les services publics, le genre, les personnes âgées et les programmes spéciaux du Kenya, a indiqué que son pays subit déjà les impacts négatifs des changements climatiques.  Plusieurs politiques et plans sectoriels ont été mis en place pour y faire face avec une enveloppe budgétaire de 2 milliards de dollars allouée en 2020.  En outre, le Kenya a un ministère pour l’égalité des sexes et différentes mesures ont été prises pour intégrer le genre dans les politiques et plans d’action climatique, a-t-elle expliqué.  Il faut mettre en place une réponse intergénérationnelle, a estimé la représentante insistant notamment sur la place des femmes dans la résilience climatique.  Le Gouvernement kényan vise en outre à garantir un développement agricole durable pour assurer la sécurité alimentaire, a-t-elle indiqué en précisant dans ce contexte que les femmes représentent 75% de la force de travail agricole. 

Mme FATOU KINTEH, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale de la Gambie, a déclaré que les changements climatiques, menace fondamentale pour les pays, les peuples et les moyens de subsistance, n’ont été qu’exacerbés par la pandémie de COVID-19, et ont un impact négatif sur le développement national et les efforts de réduction de la pauvreté.  Dans ce contexte, le Gouvernement a mis en place une stratégie à long terme pour lutter contre les changements climatiques et les émissions de gaz à effet de serre, qui comprend des efforts en matière d’assainissement de l’eau, d’atténuation des déchets solides et liquides et de création d’infrastructures de pêche intelligentes pour protéger le fragile écosystème marin.  Le Gouvernement s’est également efforcé de renforcer la capacité des individus à réagir aux risques de catastrophe tout en tenant compte des questions de genre, les catastrophes naturelles affectant différemment les hommes, les femmes et les enfants.

Mme ADJOVI LOLONGNO APEDOH-ANAKOMA, Ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation du Togo, a indiqué que, face aux effets négatifs des changements climatiques, son pays a mis en œuvre des actions ciblées, en particulier dans les secteurs de l’énergie, des transports, de la foresterie et de l’agriculture, et ce, en veillant à la participation effective des femmes et des filles à toutes les étapes du processus.  Faisant état d’efforts menés sur les plans juridique, stratégique et institutionnel, elle a assuré que ces mesures ont donné lieu à des réalisations concrètes, notamment en matière de renforcement des capacités des femmes pour l’atténuation des effets des changements climatiques.  Un programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle a également été lancé, avec un appui technique et matériel aux acteurs du secteur de la pêche et de l’aquaculture, où les femmes représentent 54,5% de la main d’œuvre.  S’agissant de l’utilisation des énergies renouvelables, a poursuivi la Ministre, le Togo a créé une centrale solaire photovoltaïque pour fournir de l’électricité à 600 000 ménages et à 700 petites et moyennes entreprises, un domaine majoritairement occupé par les femmes. 

Pour ce qui est de la participation des femmes et des filles dans la riposte aux changements climatiques, le Gouvernement s’emploie à renforcer le leadership des femmes dans la gestion des ressources environnementales et naturelles, tout en mettant en œuvre un projet de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, dont les bénéficiaires sont à 65% des femmes, a signalé la Ministre.  Pour arriver à ces résultats, a-t-elle ajouté, des efforts ont été consentis tant par les pouvoirs publics, les partenaires au développement, les organisations de la société civile et les communautés que par les femmes elles-mêmes.  Ces efforts vont se poursuivre car les défis sont encore grands et les enjeux importants, a noté Mme Apedoh-Anakola, assurant qu’ils bénéficieront de la participation de de toute la société togolaise, y compris des femmes, « premières actrices de développement ». 

Mme AMINA PRISCILLES LONGOH, Ministre de la femme, de la famille et de la protection de l’enfance du Tchad, a expliqué que le Conseil militaire de transition mis en place après l’assassinat du Président Idriss Déby en 2021 a continué de mettre en œuvre des lois, politiques et mécanismes de promotion et d’autonomisation des femmes.  Des efforts sont déployés pour permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation, et les femmes occupent par ailleurs 33% de sièges du Parlement tchadien.  Elle a aussi assuré de la ferme volonté du Gouvernement de faire face aux mutilations génitales et aux mariages précoces, alertant en outre que la pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif accru sur les femmes et les filles.  La Ministre s’est par ailleurs inquiétée des conséquences de la crise libyenne sur les femmes tchadiennes en prévenant qu’une évacuation non organisée des mercenaires présents en Libye pourrait avoir de terribles répercussions sur les femmes et les filles de la sous-région. 

Mme PAULINE TALLEN, Ministre des affaires féminines du Nigéria, a fait état des mesures importantes prises par son pays en faveur de l’autonomisation des femmes et de la parité entre les sexes, mais également dans le domaine de la lutte climatique afin de réduire les vulnérabilités du pays face aux risques climatiques pour les femmes.  Le Plan d’action national sur le genre et le climat en est la feuille de route au Nigéria, et la Stratégie 2021-2030 pour les changements climatiques promeut elle aussi un développement économique sexosensible, a indiqué la Ministre précisant que le Nigéria s’est également doté d’un cadre juridique pour promouvoir l’égalité des sexes dans tous les domaines.  Parmi les projets en cours, Mme Tallen a cité la Grande Muraille verte ainsi que de la mise en place de pratiques agricoles vertes.  En outre, une plateforme innovante pour la jeunesse a été mis en place pour recueillir leurs idées sur la lutte climatique et un programme a été lancé pour planter des millions d’arbres dans le pays.  Le Gouvernement encourage aussi l’utilisation du gaz au lieu du bois pour cuisiner, et mise en outre sur la production d’engrais organiques et des efforts éducatifs pour sensibiliser les jeunes aux enjeux des changements climatiques.  Les femmes doivent cependant encore être mieux représentées dans les instances décisionnelles sur le climat, a souligné la Ministre.

Mme MAITE NKOANA-MASHABANE, Ministre de la femme, de la jeunesse et des personnes handicapées de l’Afrique du Sud, a dit que les changements climatiques, environnementaux et les catastrophes naturelles menacent les moyens de subsistance des femmes et des jeunes filles dans les zones rurales en Afrique.  Ces dernières étant aussi les moteurs de changement du fait qu’elles cherchent des solutions durables, il faut assurer leur pleine participation égale et effective dans tous ces domaines y compris dans les positions de leadership.  Elle a ensuite appelé la Commission à adopter des mesures permettant d’inclure les perspectives de genre aux changements climatiques ainsi que dans les politiques de gestion des risques environnementaux et des risques de catastrophe, regrettant le retard à ce sujet. 

Mme Nkoana-Mashabane a par ailleurs appelé les pays développés à respecter leurs obligations et leurs engagements en matière de financement climatique.  Les programmes d’atténuation, d’adaptation, de transfert de technologie et de financement devraient répondre aux besoins des femmes et des jeunes filles, a-t-elle souligné.  Elle a fait savoir que l’Afrique du Sud a amendé sa loi sur la gestion des catastrophes afin d’assurer l’inclusion de mesures spécifiques pour répondre aux besoins des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées.  Il faut également renforcer la résilience des femmes en matière de protection sociale, d’enseignement, de développement et de l’agriculture ainsi que dans le cadre d’une transition à une économie sobre en carbone.  L’Afrique du Sud a également adopté des lois visant à lutter contre la violence sexiste et sexuelle ainsi qu’un plan stratégique pour faire face à ce fléau.

Mme MAYRA JIMENEZ, Ministre de la femme de la République dominicaine, a dit qu’en tant que pays en développement, son pays connaît de nombreux défis qui sont compliqués et aggravés par les effets néfastes des changements climatiques, notamment les ouragans.  Ces risques ne sont pas neutres du point de vue du genre, a regretté la Ministre en expliquant que les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables face aux effets des changements climatiques, qu’il s’agisse de s’assurer une existence sans violence ou simplement de satisfaire leurs moyens de subsistance.  Pour y remédier il faut associer les femmes à la prise de décisions et aux actions climatiques, a-t-elle recommandé.  C’est dans cet esprit que la perspective de genre a été intégrée comme ligne stratégique transversale dans les politiques climatiques de la République dominicaine qui mise sur le rôle d’agent de changement de la femme.  Le Plan d’action pour l’égalité des sexes et l’action climatique est la feuille de route, notamment pour faciliter l’accès des femmes rurales à l’information et à la formation ainsi que leur participation à la planification environnementale.  La femme est placée au centre des stratégies d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques, mais, a souligné la Ministre, l’efficacité de toutes ces mesures dépend en partie de meilleures données ventilées par sexe.

Mme MARIAM ALMHEIRI, Ministre des changements climatiques et de l’environnement des Émirats arabes unis, a déclaré que la crise des changements climatiques est l’une des menaces les moins conventionnelles auxquelles la communauté internationale est confrontée aujourd’hui, une crise qui doit être surmontée dans un cadre multilatéral, avec la participation des femmes et des filles.  Le phénomène a des effets inégaux sur les différentes régions et les individus, tandis que les inégalités chroniques augmentent les risques pour les groupes défavorisés, qui sont souvent les plus touchés par les conséquences des changements climatiques et les moins bien équipés pour y faire face.  Les femmes des régions pauvres subissent des risques et des charges plus importants, comme celles qui vivent dans les pays en développement et qui dépendent des ressources locales et naturelles pour l’eau et la nourriture.  Dans ce contexte, la Ministre a indiqué que, dans son pays, les femmes et les conseils pour l’équilibre entre les sexes renforcent l’autonomie des femmes et leur permettent de jouer un rôle efficace et influant dans les processus de développement.  En outre, les Émirats arabes unis ont vu comment la garantie d’une participation politique effective des femmes permet au Gouvernement de répondre aux besoins des citoyens et des résidents.

Mme JEANNETTE BAYISENGE, Ministre du genre et de la promotion de la famille du Rwanda, a indiqué que la politique nationale sur le genre a été révisée en 2021 dans le cadre de la Vision 2050 qui articule l’orientation stratégique à long terme pour « le Rwanda que nous voulons ».  Plusieurs politiques ont été adoptées pour régir les différents aspects de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles en tenant compte de l’égalité entre les sexes, y compris la politique foncière, la politique forestière, la politique des mines et de la géologie ainsi que la politique de la biodiversité. 

« Malgré les progrès réalisés dans les politiques et programmes liés à l’égalité des sexes et à l’environnement, il existe encore des lacunes qui éclairent nos prochaines stratégies », a reconnu la Ministre avant de préciser que les femmes représentent 61% de la main-d’œuvre du secteur agricole.  Citant des statistiques qui révèlent que les femmes passent beaucoup plus de temps à s’occuper du travail domestique et ont peu de temps pour se consacrer aux formations, elle a indiqué que le Gouvernement du Rwanda a développé des solutions sur mesure pour remédier à cette situation.  Elle a aussi cité la création en 2012 d’un fonds national pour l’environnement (FONERW) qui a depuis mobilisé 217 millions de dollars autour de 46 projets.  La Ministre a ajouté que les femmes ont souvent un solide corpus de connaissances et d’expertise qui peut être utilisé pour appuyer les stratégies d’atténuation des changements climatiques, de réduction des catastrophes et d’adaptation.  En conclusion, la Ministre a invité les États Membres à participer au Forum des femmes du Commonwealth qui aura lieu à Kigali en marge de la réunion des chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth (CHOGM) en juin 2022, ainsi qu’à la Conférence Women Deliver 2023. 

M. DEAN JONAS, Ministre de la transformation sociale, du développement des ressources humaines et de l’économie bleue d’Antigua-et-Barbuda, a appelé à l’adoption de l’approche genre dans le cadre de l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.  Il faut notamment s’assurer que les femmes soient écoutées, non seulement en tant que victimes, mais également en tant que partenaires de la lutte contre les changements climatiques, a-t-il plaidé.  Il a de ce fait appelé à autonomiser davantage les femmes et jeunes filles à travers le monde sur les questions d’environnement en général, et plus particulièrement sur la question des changements climatiques. 

Mme JESSICA YAOSKA PADILLA LEIVA, Ministre de la femme du Nicaragua, a assuré que son pays, de par sa situation géographique, est très sensible aux effets des changements climatiques et que son gouvernement s’efforce d’intégrer l’action climatique dans la lutte contre la pauvreté, en soutenant le rôle actif des femmes et en renforçant leur adaptation et leur résilience.  À cette fin, a-t-elle indiqué, le pays a mis à jour sa politique nationale de lutte contre les changements climatiques pour la période 2022-2026, tout en incluant la gestion du climat dans son plan national de lutte contre la pauvreté.  Dans ce cadre, un effort particulier est fait pour favoriser un modèle d’économie familiale et communautaire ainsi qu’une production diversifiée et soucieuse de l’environnement, a poursuivi la Ministre, qui a fait état d’un projet de développement durable des moyens de subsistance des familles rurales dans le couloir sec du Nicaragua.  Son objectif est d’augmenter le revenu familial, d’améliorer la sécurité alimentaire et d’aider ces familles à s’adapter aux changements climatiques, notamment en facilitant l’accès à l’eau, a-t-elle expliqué. 

Le Nicaragua développe également un programme d’adaptation aux évolutions des marchés et aux effets des changements climatiques, qui vise à faciliter l’accès aux technologies et à renforcer les capacités de production des familles de producteurs.  Le Gouvernement a aussi lancé un projet d’appui à l’augmentation de la productivité et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle sur la côte caraïbe, tout en élargissant le système national de prévention, d’atténuation et d’attention aux catastrophes.  Enfin, le Nicaragua a renforcé son système de santé publique, devenant le pays d’Amérique centrale doté du plus grand réseau hospitalier, avec notamment 24 nouveaux hôpitaux et 181 nouvelles maternités.  Le pays a ainsi réduit la mortalité liée au cancer du sein de 68% et abaissé le nombre de cancers de l’utérus de 56%, s’est enorgueillie la Ministre. 

Mme MANTY B. TARAWALLI, Ministre du genre et de l’enfance de la Sierra Leone, a mentionné un projet de loi sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en attente de promulgation par le Parlement national qui, une fois promulgué, devrait contribuer à un énorme changement dans la lutte contre les déséquilibres entre les sexes tant dans le domaine politique que les domaines social et économique.  Il assurera un minimum de 30% de représentation des femmes dans les élections et aux postes nominatifs; et contribuera à promouvoir l’égalité des sexes dans les domaines de l’emploi, la formation, l’éducation, l’accès au financement et le budget grâce à l’intégration de la perspective du genre, a expliqué la Ministre.  Un autre projet sur deux ans a été développé pour mettre en place des structures pérennes qui faciliteront l’élaboration et le suivi de budgets ventilés par sexe et intégrer les questions de genre dans toutes les politiques, législations et programmes sectoriels.  Pour s’attaquer à la violence sexiste, la Sierra Leone a adopté notamment des lois sur les droits de l’enfant et l’harmonisation de l’âge minimum pour le mariage.  La Ministre a également évoqué des mesures supplémentaires comme l’introduction d’une éducation sexuelle intégrée aux programmes d’éducation de base, l’opérationnalisation d’un numéro gratuit contre le viol et de centres OneStop pour la fourniture de services complets gratuits centrés sur les survivants des violences sexuelles, la création de centres de santé sexuelle et reproductive pour prendre en charge les adolescents et la planification familiale, et la mise en place du premier tribunal modèle pour les infractions sexuelles qui traite les affaires de viol en un temps record.  Toutes ces mesures attestent de la volonté de la Sierra Leone de s’attaquer de manière décisive à la question des violences à l’égard des femmes et des filles en vue d’y mettre fin, a fait valoir la Ministre.  Elle a également réaffirmé l’attachement de son pays au Programme pour les femmes et la paix et la sécurité.

Mme MARISE PAYNE, Ministre des affaires étrangères et Ministre de la condition féminine de l’Australie, a rappelé que les Australiens connaissent bien les défis posés par les risques naturels, tels que les inondations, les sécheresses, les feux de brousse et les cyclones.  Nous avons donc fait de la réduction des risques de catastrophe une priorité au niveau national et dans toute notre région, a-t-elle déclaré, notant que les efforts de prévention, de préparation, de réponse, de rétablissement et de reconstruction sont plus efficaces lorsque les personnes qui prennent les décisions et qui agissent sont représentatives de toutes les couches de la société.  Les femmes de nos communautés ont fait preuve d’une grande résilience face aux récentes inondations, en se portant volontaires pour soutenir les efforts de réponse et de récupération et en rassemblant leurs communautés, a-t-elle par ailleurs indiqué. 

L’Australie aide également les femmes à jouer un rôle de premier plan dans la préparation et la réponse aux catastrophes dans le Pacifique par l’intermédiaire de son programme de résilience des femmes face aux catastrophes dans le Pacifique qui vise à mobiliser les capacités féminines, en soutenant leur leadership et en travaillant à l’égalité entre les sexes dans les efforts de réduction des risques de catastrophe, a encore expliqué la Ministre. 

Mme ROSY AKBAR, Ministre des femmes, des enfants et de latténuation de la pauvreté des Fidji, a déclaré que pour 2022/2026, son gouvernement entend se focaliser sur trois priorités stratégiques de l’autonomisation des femmes: la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes et filles; la promotion de leur autonomisation économique; et leur résilience aux catastrophes.  Pour parvenir à des résultats positifs, la Ministre a mentionné la budgétisation sexospécifique, ainsi que la collecte et la dissémination de données par sexe, y compris sur la lutte contre les changements climatiques.  Venant d’un pays qui a connu plusieurs catastrophes naturelles ces dernières années, la Ministre a exhorté la communauté internationale à matérialiser l’objectif de 1,5 degré Celsius de manière irréversible. 

M. OWEN BONNICI, Ministre de l’égalité, de la recherche et de l’innovation de Malte, a tout d’abord exprimé sa solidarité avec l’Ukraine et son peuple, condamnant dans les termes les plus fermes l’agression militaire de la Fédération de Russie.  Il a ensuite constaté que, des conflits aux catastrophes naturelles, nous sommes constamment confrontés à des réalités qui, entre autres problèmes, mettent en évidence les profondes inégalités entre les sexes enracinées dans nos sphères sociales, politiques et économiques.  Il a assuré que l’intégration de la perspective genre et la représentation égale des femmes et des filles à tous les niveaux, y compris en matière de paix et de sécurité, seront une priorité de son pays s’il est élu au Conseil de sécurité pour la période 2023-2024. 

Mon pays, a-t-il dit, s’est saisi de la question des inégalités entre hommes et femmes au travers de plusieurs initiatives législatives et politiques.  Malte offre ainsi une garde d’enfants gratuite, avant et après les heures d’école, et propose des avantages sociaux pour concilier vie professionnelle et vie familiale.  Ces mesures ont entraîné une augmentation de 15,8% du taux d’emploi des femmes entre 2013 et 2018.  Face à la réalité environnementale, le Ministre a prôné des politiques permettant de renforcer la résilience et de favoriser les économies vertes et bleues ainsi que les transitions sensibles au genre.  À cet égard, il a indiqué que Malte a modifié sa Constitution en 2021 pour réserver aux femmes 40% des sièges à la Chambre des représentants.  Le pays élabore également sa première stratégie nationale sur l’égalité des sexes, qui devrait être lancée au deuxième trimestre de cette année. 

Mme AMEL BELHAJ MOUSSA, Ministre des femmes, des enfants, de la famille et des personnes âgées de la Tunisie, a souligné d’emblée que son pays n’est pas à l’abri des impacts néfastes des changements climatiques qui se traduisent notamment par l’augmentation constante des températures, la diminution des précipitations et l’élévation du niveau de la mer.  La Tunisie appartient à la région méditerranéenne, l’un des points chauds des changements climatiques dans le monde, un phénomène qui représente une menace croissante pour l’économie et les efforts de développement au niveau national, a rappelé la Ministre.  La Ministre a mis en exergue l’interdépendance entre le genre et les changements climatiques, une question essentielle dont il faut tenir compte dans la formulation des politiques de développement pour veiller à ce que les citoyennes et citoyens soient égaux en droits, en devoirs et devant la loi sans discrimination, a-t-elle souligné en expliquant que cela a été énoncé dans la Constitution tunisienne de 2014.  La législation prévoit également le devoir de l’État d’assurer la sécurité du climat en relation avec le développement durable et le droit à un climat et un environnement sains.  La Tunisie a intégré l’égalité des sexes, les objectifs de développement durable et la lutte climatique dans les politiques, programmes et projets publics à travers les orientations gouvernementales pour l’élaboration du budget de l’État en 2022 et dans l’élaboration des orientations des plans de développement 2023 et 2025.  À titre d’exemple, la Ministre a cité le programme des Femmes Leaders, récemment annoncé à l’occasion de la Journée internationale de la femme, qui vise à promouvoir l’initiative économique des femmes.  La Tunisie a toujours été un pays pionnier pour les questions relatives aux femmes, a rappelé la Ministre en conclusion.

Mme DOROTHY GWAJIMA, Ministre du développement communautaire, du genre, de la femme et des groupes spéciaux de la République-Unie de Tanzanie, a dit que son gouvernement respecte son engagement dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, d’atteindre l’objectif de 50% dans les postes de responsabilité et de prise de décisions.  Les ministères stratégiques tels que les affaires étrangères, la défense, la santé, le développement communautaire et l’industrie sont dirigés par des femmes.  L’Assemblée nationale est présidée par une femme et une femme occupe le poste de vice-présidente à la Chambre des représentants de Zanzibar dont le chef de l’exécutif est une femme.  En outre, les femmes représentent 43% des juges et 37% des parlementaires.  Qui plus est, la République-Unie de Tanzanie est maintenant dirigée par une Présidente, Mme Samia Suluhu Hassan, qui fait un excellent travail, a-t-elle souligné.

Poursuivant, la Ministre a indiqué que la République-Unie de Tanzanie met en avant les secteurs prioritaires pour l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles en tenant compte de l’égalité des sexes, la bonne gouvernance et des solutions fondées sur la nature.  Le Gouvernement a adopté un certain nombre de lois sur la gestion de l’environnement, la politique nationale de l’environnement et la gestion des catastrophes qui favorisent l’amélioration, la protection, la conservation et la gestion de l’environnement.  La République-Unie de Tanzanie, a ajouté Mme Gwajima, promeut également l’utilisation de ressources énergétiques alternatives qui ont contribué à réduire le fardeau de la charge de travail des femmes.

Mme FOUNE COULIBALY WADIDIE, Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du Mali, a affirmé que les changements climatiques constituent l’une des causes principales et profondes de la crise sécuritaire au Mali et dans le Sahel, avec leurs impacts néfastes sur les conditions des femmes et des filles.  À ces défis sécuritaires et environnementaux, se sont ajoutés les effets des sanctions « illégales et injustes » imposées par des organisations sous régionales et régionales, a dit la Ministre, fustigeant des mesures qui affectent le quotidien de toutes les populations, particulièrement les femmes et les filles, également victimes de la pandémie de COVID-19.

La Ministre a expliqué que les contraintes économiques et les normes culturelles font que les moyens de subsistance des femmes dépendent de secteurs sensibles au climat, comme l’agriculture vivrière et l’exploitation des ressources forestières.  Pour renforcer leur résilience, le Mali a entrepris des actions stratégiques en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, en les adaptant aux changements climatiques et à la réduction des risques environnementaux et de catastrophes.  Dans cette dynamique, le Mali vient de finaliser l’élaboration d’une seconde génération de contribution déterminée au niveau national (CDN), qui intègre le volet genre comme une thématique essentielle de toute politique d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques.  La Ministre a appelé la communauté internationale à aider son pays à régler la crise sécuritaire et à réussir son processus de refondation.

Mme ERGOGIE TESFAYE, Ministre des femmes et des affaires sociales de l’Éthiopie, a déclaré que le sort de la planète dépend de la sagesse collective et de réponses adéquates aux conséquences climatiques, qui affectent particulièrement les pays en développement.  Pour de nombreuses femmes et filles, a-t-elle observé, le fardeau est plus lourd en raison des inégalités historiques et de leur manque d’accès à des informations et à des connaissances importantes.  L’agriculture et le pastoralisme sont très vulnérables au réchauffement climatique, ainsi qu’à l’intensité croissante des sécheresses et autres catastrophes, a-t-elle rappelé.  La Ministre a fait remarquer que les femmes jouent également un rôle irremplaçable dans la protection de l’environnement et qu’elles sont soucieuses de l’environnement dans leur consommation et leur mode de vie tout en étant à l’avant-garde de l’élaboration de moyens de subsistance durables.  Elle a cité en exemple leur participation aux efforts de l’Éthiopie pour promouvoir la plantation d’arbres.  L’Éthiopie a parcouru un long chemin dans la réduction de la pauvreté et le rôle des femmes dans l’économie formelle s’est accru, a fait valoir la Ministre avant d’appeler à toujours associer les femmes à l’action climatique et à la réalisation des objectifs de développement durable. 

Mme AMAL HAMAD, Ministre de la condition féminine de l’État de Palestine, a dénoncé la Puissance occupante qui procède à des arrestations arbitraires et à la privation des services de base des Palestiniens.  Depuis 2021, 65 femmes ont été martyrisées et 75 ont été blessées.  Quelque 230 femmes sont détenues dans des conditions difficiles.  L’État de Palestine, a affirmé la Ministre, a pris des mesures pour l’égalité homme-femme, la prolongation du congé maternité et la pension de retraite.  Il a aussi mis en œuvre des mesures pour assurer la justice environnementale, en ouvrant aux organisations féminines l’accès aux énergies vertes.  Le Gouvernement mène des projets de désalinisation de l’eau et de lutte contre les changements climatiques. 

L’État de Palestine, a poursuivi la Ministre, est confronté à des mesures arbitraires mises en place par la Puissance occupante.  Les Palestiniennes portent 87% du fardeau du travail agricole mais elles font face à des problèmes de sécurité hydrique, en particulier à Gaza, frappée par des coupures d’électricité.  La colonisation est le principal facteur d’injustice climatique car les ressources naturelles sont confisquées par colons qui déversent en retour pesticides et déchets chimiques.  Nous ne pouvons pas assurer notre développement sans justice, a insisté la Ministre, en demandant à la communauté internationale « justice pour la Palestine ». 

Mme UMA REGMI, Ministre de la femme, de l’enfance et des personnes âgées du Népal, a déclaré que le thème prioritaire de cette année, la crise climatique, met en lumière ce multiplicateur de menaces pour les femmes.  Elle a rappelé que la protection des femmes est inscrite dans la Constitution népalaise même.  Elle a déclaré que son pays est un pionnier en Asie du Sud-Est du fait de l’importance qu’il accorde aux droits des femmes, comme en témoignent l’adoption prochaine du deuxième plan national relatif à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité et ses engagements en tant que membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.  Enfin, la Ministre a tenu à rappeler que, malgré une contribution négligeable aux changements climatiques, la fonte des glaciers met des millions de Népalais et de Népalaises en danger.

M. NGOC DUNG DAO, Ministre du travail, des invalides et des affaires sociales du Viet Nam, a rappelé que son pays, conscient de longue date de la gravité des changements climatiques, a ratifié un large éventail de conventions et accords sur cette question, tout en concrétisant ses engagements.  Il a ainsi mis en œuvre, au cours des 10 dernières années, un nombre considérable de politiques, stratégies et programmes nationaux sur la réponse aux changements climatiques, la prévention des catastrophes et la croissance verte.  Dans ce cadre, a souligné le Ministre, les contributions et recommandations de femmes et d’organisations représentatives des femmes ont permis de mieux prendre en compte les besoins des femmes, notamment en matière d’adaptation aux changements climatiques.  À cet égard, il a rappelé que le Viet Nam a été à l’initiative d’une résolution des Nations Unies sur les droits de l’homme et les changements climatiques, qui appelle tous les États à adopter une stratégie globale et une approche sensible au genre pour l’adaptation et l’atténuation, afin de soutenir la résilience des femmes et des filles.  De plus, le pays a récemment soumis au Secrétariat de la CCNUCC sa contribution déterminée au niveau national, dans laquelle l’égalité de genre est transversale et mise en évidence de manière significative.  Lors de la COP26, a poursuivi le Ministre, le Viet Nam s’est en outre engagé à parvenir à zéro émission nette d’ici à 2050, afin d’obtenir des résultats non seulement en matière de lutte contre les changements climatiques, mais aussi dans les domaines de la sécurité sociale et de l’égalité des sexes. 

Mme SEIKO NODA, Ministre chargée de l’autonomisation des femmes et Ministre d’État pour l’égalité des genres du Japon, a constaté que les problèmes de genre sont amplifiés dans les contextes de catastrophe, les femmes étant confrontées au fardeau de l’augmentation des tâches ménagères, l’éducation des enfants, la prestation de soins, tout en étant exposées à la violence domestique ainsi qu’à la violence sexuelle.  Relevant que le risque de catastrophes liées aux conditions météorologiques causées par les changements climatiques mondial n’a cessé d’augmenter, elle a jugé impératif d’intégrer les changements climatiques aux stratégies de réduction des risques de catastrophe.  Une perspective de genre doit aussi être intégrée dans toutes les politiques et mesures en temps normal, a martelé la Ministre. 

Elle a rappelé qu’en raison des conditions géographiques et autres, le Japon est sujet aux catastrophes naturelles telles que les typhons et les pluies torrentielles en plus des tremblements de terre et des tsunamis.  Tirant les leçons du tremblement de terre de 2011, le Japon accélère les initiatives visant à intégrer une perspective de genre dans ses politiques de réduction du risque de catastrophe, en en faisant également l’un des piliers de son plan national pour une société égalitaire entre les sexes, qui a été formulé en 2020.  La Ministre a expliqué que le Gouvernement encourage davantage de nomination de femmes au sein des conseils locaux de gestion des catastrophes et qu’il a compilé un ensemble de lignes directrices auxquelles les responsables des gouvernements locaux peuvent se référer lors de la planification et la mise en œuvre des mesures de réduction du risque de catastrophe.  Ces lignes directrices soulignent l’importance d’intégrer une perspective de genre dans toutes les mesures de réduction du risque de catastrophe, non seulement en période de catastrophe mais aussi en temps normal, a indiqué la Ministre. 

Mme MARYNA LAZEBNA, Ministre de la politique sociale de l’Ukraine, a déclaré que depuis le 24 février la seule chose que les Ukrainiens ont le temps de faire est protéger leur famille et leur droit d’exister, soulignant qu’ en défendant la démocratie et la sécurité, « l’Ukraine protège chacun d’entre vous ».  Nos villes sont détruites et des femmes, des enfants, des personnes âgées et des blessés passent des jours entiers dans des abris anti-bombes pour se protéger des tirs d’obus.  L’armée russe nous empêche d’avoir de l’eau, des denrées alimentaires, des soins et d’évacuer.  Plus de 200 écoles et hôpitaux sont détruits, des milliers de bâtiments résidentiels sont en ruines et près de trois millions de femmes, d’enfants, de personnes âgées, de personnes handicapées sont forcés de quitter leur foyer avec comme seul bagage un sac à dos. 

Les entreprises ferment et beaucoup ont perdu leur travail et leurs moyens de subsistance en raison de la guerre.  Les produits d’exportation sont également menacés, ce qui représente un défi pour la sécurité alimentaire mondiale.  Mme Lazebna a assuré que les Ukrainiens sont unis pour rejeter et repousser l’agresseur et que les forces armées sont prêtes à mourir pour chaque village ukrainien.  Dans le même temps, le Gouvernement continue de payer les pensions et les allocations sociales à temps.  Le chauffage, l’électricité et les transports publics fonctionnent. 

Poursuivant, la Ministre a dénoncé « les troupes russes qui tuent la planète sur les ordres de Putin » en saisissant deux centrales nucléaires ukrainiennes et en incendiant des dépôts de pétrole, alertant que ces actions présentent d’énormes risques pour l’humanité.  C’est une menace pour le monde entier, s’est alarmée Mme Lazebna qui a appelé à soutenir le peuple ukrainien dans les domaines diplomatique, militaire et de la communication. 

Après avoir salué les sanctions imposées à la Fédération de Russie, la Ministre a appelé à « fermer le ciel » de l’Ukraine de sorte que la Russie ne puisse tuer « nos enfants ».  Vous vous occupez du ciel, nous nous occuperons du sol, a plaidé la Ministre qui a également appelé à forcer la Russie à créer des corridors humanitaires pour que les civils puissent survivre.  Le temps nous manque et il faut agir maintenant, a exhorté la Ministre. 

Mme JOVANA TRENCHEVSKA, Ministre du travail et des politiques sociales de la Macédoine du Nord, a commencé par rappeler que le concept d’égalité des chances est l’une des principales priorités gouvernementales de son pays pour lequel les femmes et les hommes doivent avoir les mêmes droits et une voix égale dans la vie civile et politique.  Nous avons été le premier pays de la région, a-t-elle indiqué, à nommer un point focal pour l’égalité des sexes auprès du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies pour les changements climatiques.  En l’espace de cinq ans, s’est enorgueillie la Ministre, nous pouvons confirmer que nous sommes sur le point d’atteindre notre premier objectif: le développement de mesures de lutte contre les changements climatiques soucieuses de dimension genre.

Dans ce cadre, le Ministère du travail et de la politique sociale, en étroite collaboration avec ses partenaires, a analysé systématiquement les différences et les vulnérabilités des hommes et des femmes dans les secteurs impactés par la question climatique, lancé le processus de renforcement des capacités institutionnelles sur le lien entre égalité de genre et changements climatiques, développé des indicateurs sur ce lien et introduit le phénomène climatique comme domaine stratégique distinct dans la nouvelle stratégie pour l’égalité des sexes 2021-2026.  Le Ministère a également introduit le concept d’égalité des sexes dans la stratégie à long terme et la loi sur l’action climatique.

Mme VIRGINIA ALBERT-POYOTTE, Ministre des services publics, de l’intérieur et des affaires de genre de Sainte-Lucie, a fait remarquer que son petit pays insulaire, durement frappé par les retombées de la pandémie de COVID-19, est très vulnérable face aux effets des changements climatiques, particulièrement sur ses zones côtières.  Parmi les populations affectées, les femmes et les filles paient un trop lourd tribut à ces crises, a-t-elle déploré, regrettant d’une manière générale que les besoins des femmes ne soient pas suffisamment analysés et que les efforts destinés à parvenir à l’égalité des sexes ne donnent pas de résultats probants.  Certes, a concédé la Ministre, il existe des mécanismes internationaux à cet effet, mais les femmes continuent de ne pas avoir accès aux responsabilités et aux financements.  Nous ne pouvons plus ignorer le fait que l’inégalité entre les sexes est une réalité et qu’il faut mettre la lutte contre cette injustice structurelle au cœur des stratégies de développement, a-t-elle plaidé.  « Il y a 27 ans, lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, j’étais convaincue que l’égalité de genre serait atteinte en moins de 10 ans », a confié Mme Albert-Poyotte.  Or, force est de constater qu’il reste beaucoup à faire pour y parvenir.  Au niveau national, le Gouvernement de Sainte-Lucie reste engagé en faveur de l’égalité des sexes, notamment dans le contexte climatique, a indiqué la Ministre, faisant également état d’une loi « des plus progressistes » contre les violences faites aux femmes. 

La Ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables de la Guinée, Mme AICHA NANETTE CONTE, a expliqué que le Gouvernement guinéen a intégré dans ses politiques, stratégies, plans et programmes, le volet genre avec un accent particulier sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles pour atteindre les objectifs de développement durable.  Citant quelques-uns d’entre eux, la Ministre a expliqué que de nombreux groupements féminins sont mobilisés et appuyés dans le cadre de la restauration des forêts, la sensibilisation et la lutte contre les feux de brousse et la création d’emplois verts dont la transformation agro-alimentaire, qui constituent une forte contribution des femmes aux efforts d’atténuations des émissions de gaz à effet de serre, d’adaptation et de lutte contre les catastrophes et l’érosion côtière.  La Ministre a concédé que malgré des résultats encourageants, la participation effective des femmes et filles à la gestion des questions des changements climatiques reste encore confrontée à de nombreuses difficultés notamment les pesanteurs socioculturelles, la méconnaissance des dangers des  changements  climatiques  par les femmes rurales, la faible allocation budgétaire aux secteurs de l’environnement et du genre, l’insuffisance des données sexospécifiques et la faible synergie entre les acteurs.

Mme AMINATA ZOURKALEINI ALLAHOURY, Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant du Niger, a souligné que dans son pays, les changements climatiques soulèvent des problèmes de démographie, de pauvreté et d’égalité des sexes dans la gestion des questions environnementales.  Ils se traduisent également en défis liés au développement humain car ils menacent les libertés humaines et la préservation de la paix sociale.  En outre, les changements climatiques exacerbent les conflits armés dont les femmes et les enfants sont les principales victimes.  Face à cette situation, le Gouvernement du Niger a élaboré les plans de développement économique et social 2017-2021 et 2022-2026, la Stratégie et le Plan national d’adaptation dans le secteur agricole et la Politique nationale du genre révisée.  La promotion des droits des femmes, leur autonomisation et l’égalité des chances font partie intégrante des politiques de développement du Niger, a poursuivi la Ministre. 

Le Gouvernement met en œuvre la Stratégie nationale d’autonomisation économique des femmes qui a permis de réduire l’impact de la pauvreté sur les femmes par l’accès aux microcrédits et la promotion d’un travail décent pour les travailleuses domestiques.  Il a aussi adopté des mesures sur l’accès à l’éducation et à la formation des femmes et des filles.  En outre, la Politique de planification familiale vise l’augmentation du taux de prévalence contraceptive moderne de 12,2% à 50%.  Par ailleurs la Stratégie nationale de finance inclusive sensible au genre a accru l’accès des femmes à une gamme diversifiée de produits et services financiers, a encore expliqué la Ministre, avant d’indiquer que sur le plan politique, la loi sur les quotas a fait que 30% des sièges du Parlement sont occupés par des femmes.  L’Assemblée issue des élections de 2020 compte 166 députés dont 50 femmes, a-t-elle précisé.

Mme BINTANG DARMAWATI I GUSTI AYU, Ministre de l’autonomisation des femmes et de la protection de l’enfance de l’Indonésie, a demandé que les femmes et les filles soient au cœur des politiques de relèvement après la pandémie de COVID-19.  Elle a fait remarquer que les femmes paient le prix des dérèglements climatiques qui ont causé des pertes économiques potentielles de 37 millions de dollars en Indonésie.  Elle a indiqué que le Gouvernement indonésien a intégré les changements climatiques et la gestion de l’environnement dans le plan national de développement prévoyant des dispositions sur une approche participative et inclusive au développement.  Il favorise aussi l’économie circulaire qui devrait permettre la création de très nombreux emplois verts et de nouvelles opportunités pour les femmes.  Le budget de l’État est élaboré en prenant en compte l’égalité des sexes, a-t-elle ajouté en précisant qu’il est passé d’environ un million de dollars américains en 2013 à 3,5 milliards de dollars en 2022. 

Mme INÈS NEFER BERTILLE INGANI, Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement de la République du Congo, a rappelé que son pays avait adhéré à la Convention sur la diversité biologique, se réjouissant des résultats obtenus à travers la mise en œuvre d’un « programme de facilitation d’engagements pour la biodiversité », illustré dans le programme Biodev 2030, qui est une approche expérimentale, mise en œuvre dans 16 pays pilotes aux contextes socioéconomiques, environnementaux et géographiques multiples.  Parallèlement, la République du Congo a accéléré l’adoption du plan d’action 2017-2018 pour l’opérationnalisation de la Commission climat du bassin du Congo à travers le Fonds bleu ainsi que l’actualisation des projets et programmes sectoriels sur l’économie verte et l’économie bleue en Afrique centrale.

En outre, la République du Congo, en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), met en œuvre un projet d’adaptation aux changements climatiques, intitulé « Renforcement des capacités d’adaptation aux changements climatiques des communautés vulnérables vivant dans le bassin du fleuve Congo », a indiqué la Ministre.  Elle a également fait valoir que son pays a tenu compte des écarts observés en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles.  Il accompagne en outre celles vivant dans les zones rurales avec des programmes de formation et de sensibilisations sur la lutte contre la déforestation et la séquestration du carbone, notamment sur la continuité du Programme de développement rural PRODER 1, 2 et 3, lancé depuis 2004 en vue de l’amélioration des rendements agricoles et d’élevage; la redynamisation des villages agricoles; et la continuité rigoureuse du Programme national pour le reboisement (PRONAR). 

Mme DIANA MIRIAM MILOSLAVICH TUPAC, Ministre des femmes et des populations vulnérables du Pérou, a déclaré que son gouvernement considère l’égalité des sexes comme un élément clef pour parvenir à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En 2019, a-t-elle relevé, le Pérou a adopté une politique nationale sur l’égalité des sexes pour réduire la discrimination structurelle dont sont victimes les femmes.  Parmi ses objectifs prioritaires figurent l’accès des femmes aux espaces de prise de décision afin de garantir leurs droits et leur citoyenneté.  Une loi a, par ailleurs, modifié la législation électorale en établissant des critères de parité et une alternance hommes-femmes dans les candidatures présentées par chaque formation politique pour des postes électifs.  Une autre loi interdit et punit le harcèlement des femmes dans la vie politique, a ajouté la Ministre, qui a également fait état d’efforts de prévention des violences sexistes et d’aide à l’entrepreneuriat des femmes. 

S’agissant des changements climatiques, a-t-elle poursuivi, le Pérou a adopté en 2021 un plan national d’adaptation qui intègre l’approche de genre et interculturelle afin de réduire l’exposition et la vulnérabilité du pays à ce phénomène.  À cet égard, la Ministre a noté que l’un des principaux objectifs de la politique nationale d’égalité entre les femmes et les hommes est d’accroître l’accès et le contrôle des femmes aux ressources naturelles, productives et patrimoniales.  L’approche de genre incluse dans les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques vise en outre à répondre à l’impact de ces dérèglements sur la vie des femmes, en particulier les femmes autochtones et afropéruvienne, a-t-elle affirmé.

Mme ISABELLA DAGEAGO, Ministre de la santé, de la femme et du développement social de Nauru, a demandé une action climatique plus ambitieuse afin de maintenir le réchauffement climatique à moins de 1,5°C.  Elle a indiqué que son ministère travaille en étroite coopération avec le Ministère des changements climatiques afin d’assurer l’inclusion du genre dans les politiques liées aux changements climatiques, aux risques environnementaux et aux risques de catastrophes.  Elle a également souligné que les femmes sont les mieux placées pour trouver des solutions novatrices. 

Cette année, a-t-elle poursuivi, le Gouvernement va mener une activité pour comprendre les différentes nuances des questions climatiques et de genre.  S’agissant de la pandémie de COVID-19, le Gouvernement continuera de protéger les frontières contre le virus jusqu’à ce que toute la population soit vaccinée.  L’éducation, le renforcement des capacités et le développement des jeunes femmes et des jeunes dans les domaines de l’environnement, de la science climatique océanique, de la biodiversité et de pollution par les plastiques sont également essentiels pour assurer le développement durable du pays.  Elle a terminé en appelant les partenaires à honorer leur promesse d’allouer 100 milliards de dollars au financement climatique. 

Mme ANNA MARIA MOKGETHI, Ministre de la nationalité, de l’immigration et des questions de genre du Botswana, a indiqué que les effets des changements climatiques se sont fait particulièrement ressentir dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de la santé et du tourisme, entraînant un déclin des moyens de subsistance qui a frappé de manière disproportionnée les femmes.  Elle a expliqué que pour y remédier, son gouvernement s’efforçait de mettre en place des stratégies de résilience et de mesures d’atténuation, ainsi que des initiatives d’élimination de la pauvreté.  La Ministre a jugé impératif que tous les gouvernements fassent de même, dans la mesure où le réchauffement planétaire ne connaît pas de frontières, avec pour espoir de maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2 degrés Celsius.

Mme PATRICIA ANNIE KALIATI, Ministre du genre, du développement communautaire et du bien-être social du Malawi, a fait observer que son pays, à l’instar de tous ceux de l’Afrique subsaharienne, se heurte aux répercussions délétères du réchauffement climatique, lesquelles se traduisent par des inondations, des invasions de nuisibles et des épisodes prolongés de sécheresse, avec de lourdes conséquences pour le secteur agricole.  Lorsque le cyclone Ana, le dernier en date à frapper le Botswana, a ravagé le pays fin janvier, causant de graves inondations, le Président de la République a dû déclarer l’état d’urgence pour catastrophe naturelle, a-t-elle rappelé, avant de préciser que plus de 60% des victimes de cette tempête tropicale ont été des femmes et des filles.  Conscient que ces dernières sont disproportionnellement frappées par ces phénomènes climatiques, le Gouvernement a décidé d’intégrer une perspective de genre dans ses programmes d’atténuation et d’adaptation, a expliqué la Ministre.  Rappelant d’autre part que son pays a signé et ratifié la CCNUCC, le Protocole de Kyoto, le Programme d’action de Beijing et les textes de l’Union africaine sur les droits des femmes, elle a assuré que l’une des priorités nationales est aujourd’hui d’autonomiser les femmes en leur garantissant une participation accrue aux processus politiques et une meilleure protection contre les violences de genre.  C’est dans cet esprit, a-t-elle souligné, qu’a été lancé cette année le Réseau des femmes du Malawi pour l’action climatique. 

Mme ADIS KING, Ministre du développement de la jeunesse, de l’émancipation des jeunes à risque, de l’égalité des sexes et de la sécurité des personnes âgées et des personnes handicapées de la Dominique, a souligné que comme d’autres États insulaires, son pays continue d’être touché de manière disproportionnée par l’impact des changements climatiques.  Après le passage de l’ouragan Maria en septembre 2017, les femmes se sont retrouvées encore plus vulnérables à la violence sexiste, s’occupant davantage de leur ménage, avec un impact évident sur leurs moyens de subsistance.  Ces femmes ont tout de même réussi à jouer un rôle essentiel dans la réponse à la catastrophe dans un pays déterminé à devenir la première nation résiliente aux phénomènes climatiques.  L’adaptation et l’atténuation vont être dûment intégrées aux programmes et aux politiques de développement.  Le Gouvernement a d’ailleurs élaboré le Plan 2030 de résilience et de rétablissement climatiques qui oriente le travail des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. 

La clef d’un avenir durable et résilient, a souligné la Ministre, est de reconnaître les rôles et les responsabilités différenciés des hommes et des femmes, des garçons et des filles, d’assurer l’égalité des sexes et une planification sensible au genre.  La Dominique a déjà atteint la masse critique de femmes dans la vie politique: 34,4% des parlementaires, 31,5% des ministres et 81% des secrétaires permanents sont des femmes. 

M. JEMI NASHION, Ministre de la culture et de l’intérieur des Îles Marshall, a déclaré que face à l’aggravation des changements climatiques, son pays s’était tourné vers un « plan de survie » qui explore des options extrêmes telles que l’élévation et la construction d’îles pour garantir que la population puisse rester sur ses propres îles sans être contrainte de migrer.  « Il s’agit d’explorations coûteuses, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan culturel, car la modification du paysage de nos îles a un impact sur notre culture et sur un système foncier complexe qui, par ailleurs, est matrilinéaire », a observé le Ministre. 

Dans cette optique, notre plan est l’un des rares à être axé sur les droits de la personne et à faire l’objet d’une consultation communautaire approfondie.  Pour veiller à ce que les voix des femmes soient prioritaires, nous avons créé des groupes de travail qui supervisent le processus et auxquels contribuent la Division de l’égalité des sexes du Ministère de l’intérieur et l’ONG locale WUTMI (Women United Together Marshall Islands), qui possède plus de 30 ans d’expérience en matière d’activisme féminin au niveau local.  Nous pensons que ces mesures permettront de garantir un plan national d’adaptation tenant compte de la dimension de genre, a affirmé la Ministre. 

La Ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre du Burundi, Mme SABUSHIMIKE IMELDE, a parlé des « priorités phares » du Plan national de développement 2018-2027, du Document d’orientation de la politique environnementale, agricole et de l’élevage et du Plan national d’investissement agricole 2021-2027.  Elle a aussi parlé des outils de planification et de suivi, comme le décret de 2018 portant interdiction de l’importation, de la fabrication, du commerce et de l’utilisation des déchets et emballages en plastique et de la Stratégie nationale sur les changements climatiques, assortie d’un plan d’action.  Elle a également mentionné la mise en œuvre d’un vaste programme de reboisement « Burundi vert », de l’accès élargi à l’hydroélectricité et de la protection des réserves naturelles qui ont transformé son pays en puit de carbone. 

Le Gouvernement a aussi entamé de grands chantiers de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales, par la mise en place d’un fonds d’appui à la protection sociale, d’une banque des femmes, d’une autre banque des jeunes et d’un registre social unique pour la couverture santé universelle.  Malgré ces initiatives phares, a concédé la Ministre, le Burundi reste exposé aux effets néfastes des changements climatiques.  Elle a donc sollicité l’accompagnement des partenaires au développement dans la mise en œuvre des outils de résilience des communautés face aux dérèglements climatiques, à la pollution et à la dégradation des sols, en vue d’atteindre les objectifs du Programme d’action de Beijing.

Mme YI LIN, Vice-Présidente du Comité de travail national sur les femmes et les enfants du Conseil d’État de la Chine, a affirmé que son pays est parvenu en 2021 à éradiquer la pauvreté absolue, y compris chez les femmes, atteignant cette étape importante 10 années plus tôt que prévu.  Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, environ 40% de la population active du pays sont des femmes, qui représentent également la moitié des entrepreneurs.  Elle s’est par ailleurs enorgueillie du fait que la santé maternelle et infantile en Chine figure parmi les 10 meilleures au monde.  Une attention prioritaire est accordée par l’État chinois à toutes les femmes, et notamment aux femmes handicapées, a-t-elle ajouté, précisant que les questions propres aux femmes sont intégrées dans l’ensemble des plans de développement économique et social.  Elle a d’autre part souligné que l’amélioration de la gouvernance des changements climatiques est un défi mondial partagé.  Soucieuse d’y contribuer, la Chine prévoit d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060, a rappelé la dirigeante, selon laquelle le thème de cette session est particulièrement pertinent, les femmes étant touchées de manière disproportionnée par le dérèglement du climat.  À cette aune, elle a appelé à intégrer la perspective de genre dans les programmes relatifs aux changements climatiques, à la dégradation de l’environnement et à la réduction des risques de catastrophe. 

Droits de réponse

Regrettant l’intervention de son homologue pakistanais, le représentant de l’Inde a dit que le Pakistan ne respecte pas les droits de ses minorités et précisé que les membres de communautés minoritaires sont victimes d’enlèvement et de mariages forcés au Pakistan.  Il a exhorté le Pakistan à libérer les territoires qu’il occupe. 

La représentante de l’Azerbaïdjan a fustigé l’intervention de l’Arménie qui visait selon elle à tromper la communauté internationale sur la réelle histoire du Haut-Karabakh.  Elle a dit que ce territoire a fait l’objet de violations claires du droit international et des principes et procédures applicables aux noms géographiques utilisées par les Nations Unies.  Elle a invité l’Arménie à se référer aux rapports pertinents du Groupe d’experts des Nations Unies pour les noms géographiques s’agissant du Haut-Karabakh.  Rappelant que 3 000 personnes sont portées disparues « suite à l’agression arménienne de 1992 », dont 71 enfants et 260 femmes, la représentante azerbaïdjanaise a dénoncé l’absence de coopération de l’Arménie pour enquêter sur ces disparitions.

La représentante du Pakistan a souhaité répondre aux déclarations de la délégation indienne en faisant valoir que le Jammu-et-Cachemire « ne fait pas partie de l’Inde ».  Elle a rappelé que l’ONU considère que cette région fait l’objet d’un différend, dont le sort devra être déterminé au travers d’un référendum impartial, comme prévu par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  En occupant illégalement le Jammu-et-Cachemire, l’Inde a commis une violation flagrante de ces résolutions et de la Charte des Nations Unies, a souligné la délégation pakistanaise.  Selon elle, les actions illégales du 5 août 2019, qui ont abouti à l’occupation du Jammu-et-Cachemire par l’Inde, ont poussé huit millions de Cachemiris à vivre dans la « plus grande prison du monde à ciel ouvert ».  Ce faisant, les forces indiennes se sont rendues coupables de crimes contre l’humanité et de crime de génocide, a-t-elle accusé, en dénonçant les exécutions sommaires, les arrestations arbitraires, les cas de torture et les viols en réunion.  Malheureusement, ces faits risquent de n’être que la « partie émergée de l’iceberg », a poursuivi la délégation, selon laquelle l’idéologie aux commandes de l’Inde révèle ici le « visage du fascisme indien ».  Les quelque 200 millions d’Indiens musulmans font l’objet de persécutions de la part des fondamentalistes hindous et cela est cautionné par les autorités indiennes, a-t-elle encore accusé, avant d’appeler le monde et l’ONU à exiger de l’Inde qu’elle mette fin à ce « terrorisme d’État » et réponde de ses crimes, en particulier contre les millions de femmes cachemiries. 

L’Arménie a regretté que l’Azerbaïdjan ait utilisé cette Commission pour proférer ses mensonges et chercher à camoufler son attaque contre le Haut-Karabakh.  L’Azerbaïdjan, a-t-elle martelé, doit assumer l’entière responsabilité des conséquences de cette agression.

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