25e et 26e séances plénières,
matin & après-midi
 ECOSOC/7090

L’inquiétude des « mégacrises » mondiales domine l’ouverture de la session de l’ECOSOC sur les affaires humanitaires

La séance d’ouverture de la session « affaires humanitaires » du Conseil économique et social (ECOSOC) a été dominée par la vive inquiétude affichée par les différents intervenants, dont le Secrétaire général, devant la survenue de « mégacrises » mondiales.  Ces crises découlent des conflits qui font rage dans le monde, du risque grandissant de famine, de la crise climatique et du coût élevé de la vie, a expliqué M. António Guterres.

« La situation est gravissime », a renchéri le Président de l’ECOSOC, M. Collen Vixen Kelapile, tandis que le Président de l’Assemblée générale, M. Abdulla Shahid, s’est inquiété pour les 46 pays au bord de la famine.  De son côté, M. Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a relevé que les mégacrises mondiales actuelles se développent à une vitesse et à une échelle qui menacent de défaire des décennies de progrès durement acquis. 

« Nous assistons presque partout à une recrudescence de la souffrance humaine », s’est-il désolé, en notant que le système humanitaire subit une énorme pression.  Cette inquiétude a été largement partagée par la trentaine de délégations qui se sont exprimées le matin.  Un chiffre, résumant l’ampleur des défis, a été abondamment cité: les 274 millions de personnes qui auront besoin d’une aide humanitaire en 2022.  Elles étaient 235 millions en 2021, a rappelé le Groupe des 77 et la Chine.

« Perdre espoir n’est pas cependant la bonne stratégie », a néanmoins déclaré M. Guterres, en appelant à un renforcement du système humanitaire, tandis que M. Kelapile en a appelé à la solidarité internationale.  De son côté, M. Diego Pary Rodríguez (Bolivie), Vice-Président de l’ECOSOC, a sonné la mobilisation de tous les acteurs du système humanitaire afin de faire face à la crise alimentaire, sécuritaire, sanitaire et climatique mondiale.

« Nous devons de toute urgence changer de tactique », a appuyé M. Griffiths, en appelant de ses vœux une nouvelle approche.  Le Coordonnateur des secours d’urgence a plaidé pour le financement des appels humanitaires et une libre circulation des aliments à travers la planète en mettant à disposition des stocks excédentaires et en supprimant tout blocage commercial.  « Il nous faut vraiment écouter et changer de cap », a martelé M. Griffiths. 

Les délégations ont insisté sur les enjeux financiers en demandant, à l’instar de l’Afrique du Sud, que les promesses faites au titre du financement climatique soient honorées.  Le délégué du Pakistan a, lui, demandé un financement pérenne pour l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  L’Union européenne a insisté sur son engagement en faveur de la protection des plus vulnérables, tandis que les États-Unis ont rappelé que leur assistance humanitaire en 2021 s’est élevée à 13 milliards de dollars.

Une table ronde de haut-niveau s’est tenue l’après-midi sur l’assistance humanitaire et les leçons à tirer de la pandémie de COVID-19, avec un accent mis sur la protection des femmes et des enfants.  La seconde table ronde de haut-niveau portera sur l’acheminement de l’aide humanitaire en temps de conflit et l’application du droit international humanitaire.  Elle aura lieu demain, mercredi 22 juin, à 10 heures.

ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE, AIDE HUMANITAIRE ET SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE - E/2022/50

Déclarations liminaires

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ, Représentant permanent de la Bolivie et Vice-Président de l’ECOSOC, a campé les enjeux de cette discussion générale en appelant à la mobilisation de tous les acteurs du système humanitaire face à la crise alimentaire, sécuritaire, sanitaire et climatique mondiale.

M. COLLEN VIXEN KELAPILE, Président de l’ECOSOC, a souligné l’ampleur des défis que la communauté humanitaire doit relever, dont l’insécurité alimentaire croissante.  Il a dénoncé les entraves à l’accès humanitaire, ainsi que le harcèlement qui vise les travailleurs humanitaires.  La situation est gravissime, a dit le Président.  Il a appelé la communauté internationale à faire preuve de solidarité avec les personnes dans le besoin dans la Corne de l’Afrique, en proie à la famine, et ailleurs.  Il a aussi appelé à tirer les leçons de la pandémie de COVID-19 et à préserver l’espace de l’action humanitaire afin de faire face aux futures menaces. 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a mentionné la « mégacrise » qui se profile, produit de la conjonction des conflits, de la famine, de la crise climatique et du coût élevé de la vie.  Perdre espoir n’est pas la bonne stratégie, agir est la bonne stratégie, a dit M. Guterres, en appelant à un renforcement du système humanitaire.  Les acteurs de ce système doivent travailler de concert avec les acteurs du développement et du maintien de la paix, a-t-il ajouté.  Il a demandé un meilleur respect du droit international humanitaire (DIH) et plaidé pour un financement pérenne du système humanitaire.  Il faut régler les différents conflits, comme au Yémen ou en Ukraine, a dit M. Guterres.  Il a enfin invité les pays développés à honorer leurs engagements en ce qui concerne le financement climatique.

M. ABDULLA SHAHID, Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, a souligné que les actions humanitaires sont une lueur d’espoir pour des millions de personnes se trouvant dans les zones de conflit et pour les personnes sinistrées.  Énumérant les défis contemporains qui aggravent les crises préexistantes et augmentent les besoins humanitaires, il a prôné des solutions plus durables et une diversification de l’aide humanitaire en faisant appel à l’expertise des communautés locales.  C’est une « approche pangouvernementale et pansociétale » qu’il faut, selon lui.  Soulignant le déplacement de plus de 13 millions de personnes causé par la guerre en Ukraine, ainsi que les problèmes mondiaux de sécurité alimentaire que celle-ci entraîne, M. Shadid s’est inquiété pour les 46 pays qui se rapprochent de la famine.  Il a aussi rappelé que des travailleurs humanitaires à travers le monde sont souvent tués, blessés, agressés sexuellement, kidnappés ou détenus.  « C’est inacceptable et cela doit s’arrêter! », a-t-il lancé en appelant à redoubler d’efforts pour protéger les humanitaires.  Il a aussi appelé la communauté internationale à venir en aide aux plus de 300 millions de personnes qui ont besoin d’assistance humanitaire. 

M. MARTIN GRIFFITHS, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le « renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies » (E/2022/50).  Il a relevé que les mégacrises mondiales actuelles se développent à une vitesse et à une échelle qui menacent de défaire des décennies de progrès durement acquis.  Nous assistons presque partout à une recrudescence de la souffrance humaine, s’est-il désolé, précisant que le nombre de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire, plus de 300 millions, n’a jamais été aussi élevé, tandis que la faim et l’insécurité alimentaire atteignent des niveaux record.  Énumérant les autres grands défis à surmonter, il a parlé des milliers de personnes qui sont au bord de la famine en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen; des plus de 100 millions de déplacés et réfugiés; des femmes et des filles qui connaissent une « pandémie fantôme de violence » et un recul de leurs droits; de la crise climatique et écologique qui s’aggrave rapidement; et des conséquences de la guerre en Ukraine (crise du coût de la vie, hausse des prix du carburant, des engrais et de la nourriture).

Inquiet pour le système humanitaire qui subit une énorme pression, le Coordonnateur des secours d’urgence a plaidé pour une nouvelle approche.  En ce qui concerne le financement, il a prévenu que seulement un peu plus de la moitié du total des appels humanitaires (actuellement 46 milliards de dollars) sont généralement financés.  « On ne peut pas continuer comme ça.  Nous devons de toute urgence changer de tactique. »  M. Griffiths a d’abord recommandé une libre circulation des aliments à travers la planète en mettant à disposition des stocks excédentaires et en supprimant tout blocage du commerce des denrées alimentaires et des engrais.  Il a ensuite appelé à « vraiment écouter et changer de cap, en fonction de ce que disent les personnes concernées ». 

Une autre recommandation a été de rejeter toutes les barrières artificielles qui empêchent les communautés humanitaires, de développement et de rétablissement de la paix de travailler ensemble pour trouver des solutions et renforcer la résilience.  M. Griffiths a également demandé de travailler davantage sur les négociations humanitaires relatives à l’accès, que ce soit en Éthiopie, au centre du Sahel, en Ukraine ou au Yémen.  Le secteur humanitaire, a-t-il ajouté, doit être aussi anticipatif que possible.  Enfin, il a demandé d’accorder un plus grand rôle aux ONG locales et aux agences d’aide présentes sur le terrain.  Il a conclu en appelant à construire une nouvelle génération d’agences humanitaires capables d’aider à supporter le fardeau de l’escalade des crises mondiales.  Et il a prévenu qu’il reviendrait ici, l’an prochain, avec une ardoise plus salée pour les besoins humanitaires si nous n’agissons pas aujourd’hui.

De son côté, Mme EMELINE SIALE ILOLAHIA, Pacific Islands Association of Non-governmental Organizations (PIANGO), a indiqué que la résilience des îles du Pacifique s’enracine dans la relation avec la nature.  Or, a-t-elle reconnu, la crise climatique est venue bouleverser cette relation.  Face à cette crise, il faut renforcer la coopération internationale et le système humanitaire, a-t-elle dit, en rappelant que la crise climatique est aussi une crise humanitaire.  Elle a aussi regretté que le financement ne soit pas à la hauteur.  Elle a insisté sur l’importance d’une transition des efforts d’urgence à des efforts de développement.

Mme HAWA COULIBALY, jeune activiste malienne, a indiqué qu’elle a du mal depuis la crise à payer ses frais de scolarité.  Soulignant la gravité de l’insécurité alimentaire, elle a exhorté l’ONU à y remédier.

Enfin, M. DARÍO JOSÉ MEJÍA MONTALVO, Président de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a demandé la pleine reconnaissance des droits des peuples autochtones, dans les 90 pays dans lesquels ils résident.  Il a mentionné la « dette historique » du monde envers ces peuples s’agissant des droits, avant d’insister sur les conséquences de la crise climatique sur ces peuples, citant en particulier leurs déplacements.  Rappelant que 19% des autochtones vivent dans une pauvreté extrême, il a dénoncé les mesures gouvernementales qui appauvrissent ces peuples.  Il a plaidé pour un changement de paradigme s’agissant de la lutte contre cette pauvreté et des autres politiques publiques en direction des peuples autochtones, dans le respect de leurs spécificités culturelles.

Débat général

Lors du débat général, le Pakistan, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé que 274 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire en 2022 alors qu’elles étaient 235 millions en 2021.  Appuyé par son homologue de la République islamique d’Iran, le délégué du Pakistan a dénoncé les conséquences négatives des sanctions sur les capacités de réponse humanitaire des États et plaidé pour une meilleure application du DIH.  À l’instar de l’Algérie ou encore de l’Afrique du Sud, il a rappelé l’importance de la lutte contre les changements climatiques et invité les pays développés à honorer leurs engagements en termes de financement de l’action climatique.  Un appel entendu par la France qui, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé l’engagement de cette dernière en faveur de la protection des plus vulnérables.  La déléguée a dénoncé le mépris du DIH, comme cela se passe en Ukraine, et le meurtre de travailleurs humanitaires.  « Nous devons tous renouveler nos engagements. »  Elle a ainsi appelé tous les États à rejoindre les instruments clefs du DIH et à renforcer la lutte contre l’impunité. 

De son côté, la Türkiye, au nom du Groupe MIKTA, a demandé des efforts accrus pour remédier à la question des migrations et des déplacements.  Elle a défendu un meilleur partage du fardeau en ce qui concerne l’aide humanitaire et souhaité que l’accent soit mis sur la prévention des crises humanitaires.  Nous devons changer notre approche s’agissant de l’action humanitaire, a rebondi le Pérou, en demandant une meilleure prise en compte des risques de catastrophe et en invitant à œuvrer pour leur réduction.  Le délégué a appelé à une meilleure prévention des catastrophes par une analyse plus fine des risques. 

À l’instar de la Norvège et du Japon, la délégation des États-Unis a mentionné les graves conséquences de la guerre en Ukraine, notamment sur la sécurité alimentaire, et plaidé pour un renforcement du système humanitaire.  L’aide humanitaire ne bénéficie pas toujours aux personnes qui en ont le plus besoin, a dit la déléguée américaine, avant de demander une réforme du système onusien.  Enfin, elle a rappelé que l’assistance humanitaire des États-Unis s’est élevée à 13 milliards de dollars en 2021, tandis que son homologue de l’Arabie saoudite a mentionné le soutien apporté par son pays face aux catastrophes naturelles. 

En sa capacité nationale, le Pakistan a appelé à un financement pérenne de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), tandis que l’Éthiopie a rappelé que 17% seulement de la population africaine a été vaccinée et plaidé pour un accès égal aux vaccins.  La délégation a aussi rappelé que plus de 110 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en Afrique, dont une partie conséquente dans la Corne de l’Afrique.  La Colombie a, elle, demandé un accès humanitaire sans entrave et une meilleure protection pour les travailleurs humanitaires, avant de détailler sa campagne de vaccination menée contre la COVID-19.  Il est crucial de vacciner les populations migrantes, a déclaré le délégué colombien, tandis que son homologue du Mexique a souhaité que la santé mentale fasse partie des efforts humanitaires.  Enfin, de nombreuses délégations, telles que l’Arménie ou encore l’Algérie, ont demandé le renforcement des capacités du système onusien et rappelé les principes encadrant l’acheminement de l’aide humanitaire, dont ceux de neutralité et d’impartialité.

ACTION HUMANITAIRE ET ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE LA PANDÉMIE DE COVID-19: TRAVAILLER ENSEMBLE POUR GARANTIR QUE LES ENFANTS ET LES FEMMES NE SONT PAS LAISSÉS À LA TRAÎNE

Table ronde de haut niveau

Cette première des trois tables rondes du segment humanitaire était animée par Mme HELI UUSIKYLA, Directrice de la Division du financement des activités humanitaires et de la mobilisation des ressources au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Les échanges ont permis de relever l’impact humanitaire de la pandémie de COVID-19, notamment sur des populations vulnérables, dont les enfants et les femmes, tout en mettant en avant les enseignements pour la préparation à de futures pandémies.

La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme CATHERINE RUSSELL, a indiqué que parmi les enseignements tirés de la pandémie, son agence a noté que les enfants n’ont jamais été aussi vulnérables.  En effet, 100 millions d’enfants de plus vivent dans la pauvreté à travers le monde depuis 2020 du fait de la pandémie.  De même, 10 millions de filles supplémentaires sont exposées au mariage précoce, tandis que la santé mentale des enfants a été gravement affectée.  La Directrice exécutive a aussi évoqué une crise éducative avec tant d’écoles fermées du fait de la pandémie.  Elle a appelé à mettre l’accent sur les enfants les plus vulnérables, y compris les handicapés. 

« N’oublions surtout pas les femmes », a renchéri le Sous-Secrétaire général et Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).  M. IB PETERSEN a insisté pour un accompagnement sanitaire des femmes qui tienne compte de l’aspect psychosocial et de la santé reproductive.  Le FNUAP est en train de renforcer ces services dans ces domaines sur le terrain, en collaboration avec d’autres agences onusiennes telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF.  Pour y parvenir, le FNUAP a besoin d’un financement adéquat, a-t-il réclamé en donnant l’exemple du Yémen pour lequel, sur les 100 millions de dollars demandés, l’agence n’a reçu que 13 millions.  Il a également demandé de mettre l’accent sur la coopération et l’alerte précoce.  Ces deux concepts sont justement au centre de la politique indonésienne de gestion des catastrophes, a indiqué le Représentant permanent de l’Indonésie auprès des Nations qui s’est également exprimé en tant que Président du G20.  M. ARMANATHA CHRISTIAWAN NASIR a en effet indiqué que son pays est particulièrement exposé aux catastrophes du fait de son relief volcanique.  Avec ses 17 000 îles, apporter l’assistance humanitaire est une véritable gageure, a-t-il expliqué, tout en se félicitant que le plan national d’assistance humanitaire soit décliné selon l’approche sexospécifique.  Il a également relevé l’importance de la coopération, assurant que la présidence indonésienne du G20 est placée dans cette optique, avec le thème « nous relever ensemble et devenir plus forts ».

Devenir plus fort passe par la préparation des sociétés aux futures pandémies, a argué M. XAVIER CASTELLANOS, Sous-Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  Intervenant par visioconférence, il a déploré que de nombreuses personnes soient mortes à cause de leur solitude pendant la pandémie.  Cette dernière a conduit les gens à un regain d’anxiété et de stress, ce qui a favorisé une nouvelle pandémie de santé mentale, doublée d’une pandémie de violence contre les femmes.  Il a donc appelé à investir dans les mécanismes de protection sociale pour les plus vulnérables, notamment grâce à des systèmes de santé plus résilients.  Il faut également continuer d’investir dans la numérisation, a-t-il suggéré, notant que cela a permis aux sociétés de réagir au confinement en poursuivant la scolarisation des enfants grâce à l’enseignement à distance.  Intervenant également par visioconférence, Mme YASMINE SHERIF, Directrice de « Education Cannot wait », a déploré le fait que 222 millions d’enfants et d’adolescents vivent dans des zones de conflit et n’ont pas accès à l’école.  De même, les adolescentes afghanes ne peuvent plus aller à l’école, a-t-elle déploré en appelant la communauté internationale à agir. 

La Présidente-Directrice générale de « Save the Children » aux États-Unis a poursuivi dans le même sens, en déplorant aussi que les enfants ne reçoivent pas tous les soins dont ils ont besoin.  Mme JANTI SOERIPTO a ainsi relevé que, dans le monde, on dépense plus pour s’acheter des gommes à mâcher que pour l’épanouissement des enfants.  Elle a aussi dénoncé le fait que des sanctions unilatérales empêchent parfois la communauté humanitaire d’aider les populations dans le besoin.  Devant ces difficultés, elle a plaidé pour des innovations, comme ces panneaux solaires installés à dos de chameaux pour aider à scolariser des enfants de communautés nomades dans les zones désertiques. 

Les États membres ont ensuite insisté sur la préparation aux futures pandémies.  Ainsi, pour les États-Unis, la première action à faire pour aider les enfants est de leur fournir des documents qui permettent de les comptabiliser.  La prévention de la violence sexiste requiert un investissement de long terme, a ajouté la délégation, avant qu’El Salvador ne demande à l’ONU de prendre les devants en faisant des propositions concrètes aux pays pour que ceux-ci soient mieux préparés à de futures pandémies.  Il faut surtout renforcer le rôle des femmes qui représentent tout de même 70% du personnel de santé, a proposé la Thaïlande, suivie par l’Afrique du Sud qui a aussi insisté sur la préparation aux futures pandémies.  La Norvège a déploré le fait que les écoles soient ciblées pendant les conflits armés, alors que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a demandé de renforcer la couverture vaccinale des migrants dont la majorité est constituée de femmes.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a enfin promis qu’elle allait continuer à aider les gouvernements à gérer la crise alimentaire qui affecte surtout les pays les plus vulnérables.

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