9100e séance - après-midi
CS/14982

Conseil de sécurité: la Türkiye accusée d’être responsable de l’attaque perpétrée contre un site touristique dans le Kurdistan iraquien

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, suivie de l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, ont dénoncé, cet après-midi, lors d’une séance d’urgence, l’attaque « odieuse » perpétrée le 20 juillet contre un site touristique dans le Kurdistan iraquien en violation de la souveraineté de l’Iraq.  Le Ministre des affaires étrangères de ce pays a accusé la Türkiye d’être responsable, le délégué turc lui rétorquant que son pays a toujours respecté la souveraineté de l’Iraq, violée selon lui par des organisations terroristes comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Mme Hennis-Plasschaert, qui est également la Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a précisé que cette attaque contre le site touristique de Parkha, situé dans le district de Zakho de la province de Dahouk, qui fait partie de la région du Kurdistan iraquien, a fait 9 morts et 33 blessés, dont des enfants.  Les autorités iraquiennes ont « très clairement » indiqué que les forces armées turques sont responsables de cet évènement tragique, a-t-elle indiqué.

De son côté, a poursuivi la haute fonctionnaire de l’ONU, le Ministère des affaires étrangères turc a fait savoir que son pays est contre toute attaque visant des civils, en invitant Bagdad à ne pas faire de déclaration sous l’influence de la propagande d’une « organisation terroriste duplice » et à coopérer pour dévoiler ses véritables auteurs.  « Cette attaque odieuse contre un site touristique bien connu démontre le mépris le plus complet pour la vie des civils. »

Selon Mme Hennis-Plasschaert, la Türkiye serait prête à coopérer avec l’Iraq pour déterminer les circonstances.  Le Gouvernement iraquien rejette avec force l’idée selon laquelle son pays serait une arène pour l’expression de rivalités régionales, où n’importe quel acteur pourrait de manière routinière et en toute impunité violer sa souveraineté, a-t-elle encore relevé.  « Toutes les attaques contre le territoire iraquien doivent cesser », a-t-elle ajouté.

« Cette attaque contre des civils est inacceptable », a déclaré la France, en rappelant son attachement à la souveraineté de l’Iraq et à la stabilité de la région autonome du Kurdistan.  « Une telle attaque à l’intérieur de l’Iraq est une violation claire de la souveraineté du pays », a renchéri l’Inde, en dénonçant le mépris flagrant du droit international humanitaire.  La Norvège, la Fédération de Russie ou bien encore les Émirats arabes unis ont également condamné dans les termes les plus forts, tandis que les États-Unis soulignaient la nécessité de disposer d’informations plus précises sur cette attaque.

Le Ministre iraquien, M. Fouad Hussein, a dénoncé l’« agression flagrante » perpétrée par la Türkiye contre son pays, en ajoutant que le comportement « agressif » de l’armée turque est source de grande colère parmi la population iraquienne.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à appliquer l’Articl2 35 de la Charte des Nations Unies en adoptant une résolution contraignant la Türkiye à retirer ses forces de tous les territoires iraquiens occupés.  

Le Ministre a également invité le Conseil à créer une équipe internationale indépendante pour enquêter sur cet incident, avant de demander que la situation entre l’Iraq et la Türkiye soit inscrite à l’ordre du jour de cet organe, en raison des violations répétées de la souveraineté iraquienne par Ankara.  S’il a reconnu que la présence d’éléments du PKK sur le sol iraquien est source d’instabilité, le Ministre a assuré de l’engagement de son gouvernement à lutter contre le terrorisme sur son territoire.

« Ce n’est pas la première fois qu’une campagne de diffamation est orchestrée contre mon pays », s’est indignée la Türkiye, en expliquant que les réactions des autorités iraquiennes aux appels à la coopération de son pays ont varié en fonction de leurs affiliations politiques.  La délégation a assuré que la Türkiye a toujours respecté la souveraineté de l’Iraq, en ajoutant que celle-ci est violée par le PKK, dont « les étendards sont brandis dans certaines parties du nord de l’Iraq au lieu des drapeaux du Kurdistan ou de l’Iraq ».

Le délégué a fustigé l’attitude odieuse de certains politiques iraquiens qui refusent de condamner le terrorisme, le PKK ayant trouvé en Iraq un refuge depuis les années 80 « pour des raisons que tous connaissent ».  Il a rappelé à l’Iraq son obligation d’empêcher le PKK d’utiliser son territoire comme base pour ces actes de terrorisme.  « On ne peut pas ensuite en vouloir aux pays voisins d’exercer leur droit à la légitime défense, alors que ce territoire devient une base pour des attaques terroristes visant la Türkiye », a conclu le délégué.

LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ

Déclarations

Mme JEANINE HENNIS-PLASSCHAERT, Représentante spéciale pour l’Iraq et Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a indiqué que le bombardement effectué dans le district de Zakho de la province de Dahouk, dans la région du Kurdistan iraquien, a fait 9 morts, dont 3 enfants, dont l’un âgé de moins d’un an, et 33 blessés.  Elle a précisé que cinq salves d’artillerie avaient frappé le haut lieu touristique de Parkha qui était très fréquenté ce 20 juillet.  Les autorités iraquiennes ont « très clairement » indiqué que les forces armées turques étaient responsables de cet évènement tragique.  De son côté, a poursuivi la Représentante spéciale, le Ministère des affaires étrangères turc a fait savoir que son pays est contre toute attaque ciblant les civils, tout en invitant les autorités iraquiennes à ne pas faire de déclaration sous l’influence de la propagande d’une « organisation terroriste duplice » et à coopérer pour dévoiler ses véritables auteurs.  Le même jour, l’ambassade turque à Bagdad présentait ses condoléances pour « les frères iraquiens » tués par l’organisation terroriste du PKK.  La Représentante spéciale a précisé que la branche militaire du PKK a rendu publique une déclaration le 20 juillet indiquant qu’elle n’était pas présente sur les lieux et accusant la Türkiye d’être responsable de l’attaque. 

Selon le Ministère des affaires étrangères iraquien, plus de 22 700 violations de la souveraineté iraquienne auraient été commises depuis 2018 par la Türkiye.  Si personne ne souhaite l’escalade, l’Iraq demande le retrait de toutes les forces turques d’Iraq et une enquête sur cette attaque afin de couper court aux spéculations, a-t-elle déclaré.  « Cette attaque odieuse contre un site touristique bien connu et identifié comme tel montre le mépris le plus complet pour la vie des civils et pour le DIH. »  Elle a dit comprendre que la Türkiye serait prête à coopérer avec l’Iraq pour déterminer ce qui s’est exactement passé, a-t-elle dit.  L’Iraq rejette légitimement l’idée selon laquelle il pourrait être vu comme l’arène d’expression de rivalités extérieures régionales, une arène où n’importe quel acteur pourrait de manière routinière et en toute impunité violer sa souveraineté, a tranché Mme Hennis-Plasschaert.  « Toutes les attaques contre le territoire iraquien doivent cesser. »

M. FOUAD HUSSEIN, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a accusé l’armée turque d’avoir commis une agression contre le territoire iraquien en effectuant un bombardement d’artillerie le 20 juillet à 13 h 50, lequel a fait neuf morts et une trentaine de blessés, parmi lesquels des enfants.  Il a remercié le Conseil de sécurité d’avoir adopté le 25 juillet un communiqué condamnant cette agression flagrante.  Le représentant a annoncé la création d’un comité national iraquien chargé d’enquêter sur les circonstances de cette agression et mentionné la collecte de plusieurs éléments de preuve dont des éclats d’obus de 155 millimètres utilisés par l’armée turque.  Il a fustigé une tradition de violations turques du territoire iraquien avant de fustiger une frappe dans une zone qui ne présente aucune trace de militarisation illégale.  

Il a dénoncé ce comportement agressif de l’armée turque, source de grande colère parmi l’ensemble de la population iraquienne.  Le Gouvernement iraquien, a-t-il précisé, réaffirme son approche visant à résoudre les conflits par le dialogue et la coopération mutuelle.  M. Hussein a exhorté le Conseil de sécurité à appliquer l’Article 35 de la Charte des Nations Unies en adoptant une résolution obligeant la Türkiye à retirer ses forces de tous les territoires iraquiens occupés.  Il a condamné une pratique turque visant à exporter ses problèmes intérieurs vers l’Iraq.  Le délégué a assuré que l’Iraq est engagé à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes sur l’ensemble de son territoire.  Il a invité le Conseil de sécurité à créer une équipe internationale indépendante pour enquêter sur cette attaque et à condamner ses auteurs.  Le représentant a demandé que la situation entre l’Iraq et la Türkiye soit inscrite à l’ordre du jour du Conseil de sécurité en raison de la violation de l’intégrité territoriale et de l’espace aérien iraquiens de manière répétée par la Türkiye.  Il a reconnu en conclusion que la présence d’éléments du PKK sur le sol iraquien est source d’instabilité.

M. ÖNCÜ KEÇELI (Türkiye) a transmis à nouveau les condoléances de son pays au Gouvernement et au peuple iraquiens.  Il a également fait savoir qu’immédiatement après l’attaque, le Ministère des affaires étrangères turc a fait une déclaration pour dire que le Gouvernement est prêt à tout pour faire la lumière sur ce qui s’est passé.  « Ce n’est pas la première fois qu’une campagne de diffamation est orchestrée contre mon pays », s’est indigné le représentant en expliquant que les réactions des autorités iraquiennes aux appels à la coopération de la Türkiye ont varié en fonction de leurs affiliations politiques.  Il a regretté que deux ou trois d’entre eux aient choisi la voie de l’escalade en utilisant la désinformation comme outil pour séparer les deux peuples.  Le représentant a affirmé que la Türkiye a toujours respecté la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Iraq.  Celles-ci sont violées par des organisations terroristes et non par mon pays, a-t-il déclaré.  Il a voulu pour preuve que ce sont des étendards du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui sont brandis dans certaines parties du nord de l’Iraq et non pas les drapeaux du Kurdistan ou de l’Iraq.  Le Gouvernement iraquien n’arrive simplement pas à exercer sa souveraineté dans le nord du pays où le PKK contrôle près de 10 000 kilomètres, en a-t-il conclu en citant le cas de Sinjar où le Gouvernement iraquien n’a aucune autorité et où la présence du PKK est encore tolérée.  

Ces 40 dernières années, le PKK s’est rendu coupable de la mort de plus de 40 000 personnes en Türkiye, a poursuivi le représentant en soulignant que cette organisation a été désignée par de nombreux pays comme organisation terroriste.  Pourtant, a-t-il constaté, ici aujourd’hui, le Ministre des affaires étrangères de l’Iraq ne l’a pas fait.  C’est un exemple de l’attitude odieuse de certains politiques iraquiens qui refusent de condamner le terrorisme, s’est indigné le représentant en déclarant que le PKK a depuis les années 80 trouvé en Iraq un refuge « pour des raisons que tous connaissent ».  Le représentant a rappelé à l’Iraq son obligation d’empêcher le PKK d’utiliser le territoire iraquien comme base pour perpétrer des actes de terrorisme.  Ne pas l’empêcher équivaut à prendre parti directement ou indirectement pour les terroristes, a-t-il mis en garde.  « On ne peut pas ensuite en vouloir aux pays voisins d’exercer leur légitime défense. »  Le délégué a fait observer que ce territoire devient une base pour des attaques terroristes visant la Türkiye, expliquant l’obligation de son pays de prendre les mesures qui s’imposent, « comme le ferait n’importe quel membre du Conseil de sécurité ».  Il a toutefois assuré que la Türkiye et l’Iraq resteront des voisins et des amis.  Disant appuyer les institutions iraquiennes, il a espéré qu’un gouvernement fonctionnel verra bientôt le jour et qu’il ne sera pas au service des identités sectaires.  La Türkiye ne veut pas que les relations bilatérales pâtissent des affiliations sectaires de certains politiciens iraquiens, a insisté le représentant en disant que son pays respecte la sécurité iraquienne et qu’il attend la même chose de la part de l’Iraq.  

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a condamné fermement l’attaque perpétrée le 20 juillet, avant d’exhorter tous les acteurs à respecter le droit international humanitaire.  Elle a souligné la nécessité de disposer d’informations plus précises sur cette attaque, avant d’appeler au respect de la souveraineté de l’Iraq.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a condamné dans les termes les plus fermes l’attaque contre la station balnéaire du village de Barkh dans la province de Dahouk.  Il a appelé à mener les enquêtes nécessaires et a appuyé les mesures prises par l’Iraq pour protéger sa souveraineté, sa sécurité et sa stabilité.  Il a averti que l’attaque risque d’attiser les défis politiques et sécuritaires de l’Iraq.  Le représentant a également condamné l’attentat terroriste perpétré la semaine dernière contre un poste de police de la province de Salaheddin.

M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) a condamné fermement l’attaque contre Dahouk.  Il a appelé à la tenue d’une enquête sans délais pour en identifier les responsables et a exhorté l’ensemble des États Membres à coopérer avec le Gouvernement de l’Iraq à cette fin.  Préoccupé par le nombre important de victimes civiles provoquées par l’usage indiscriminé d’engins explosifs dans les zones peuplées, il a appelé à appuyer la déclaration politique sur les engins explosifs dans les zones peuplées, rappelant que ce processus avait été dirigé par son pays.  Le représentant a ensuite appelé toutes les parties à participer à un dialogue constructif.

Mme EDWIGE KOUMBY MISSAMBO (Gabon) a condamné avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée le 20 juillet dans la province de Dahouk, dénonçant une violation flagrante du droit international.  Elle a appelé les autorités iraquiennes à faire toute la lumière sur les circonstances de cette attaque et à établir les responsabilités.

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a fermement condamné les récents bombardements perpétrés dans le district de Zakho de la province de Dahouk, dans la région du Kurdistan iraquien.  « Une telle attaque à l’intérieur du territoire de l’Iraq est une violation claire de la souveraineté du pays.  L’attaque d’un lieu civil témoigne également d’un mépris flagrant du droit international humanitaire (DIH) », a dénoncé le représentant.  Le Conseil doit selon lui répondre à certaines des préoccupations exprimées dans la lettre du Ministre des affaires étrangères de l’Iraq adressée à son président, dans laquelle il est écrit que « les forces turques ont commis une agression flagrante ».  L’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Iraq doivent être respectées et la partie concernée se conformer à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et coopérer avec le Gouvernement iraquien dans l’enquête sur ces attaques afin de garantir la responsabilité, a ajouté le représentant.

Mme MONA JUUL (Norvège) a condamné les attaques perpétrées dans la province de Dahouk et a appelé à une enquête transparente et à la reddition de comptes.  Soulignant que la stabilité et la sécurité de l’Iraq sont essentielles pour la région, elle a encouragé l’ensemble des parties en Iraq à cesser de recourir à la violence, à aider à désamorcer la situation et à promouvoir le développement et la sécurité sur la base de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Iraq.

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) s’est associée aux autres membres du Conseil pour condamner sans équivoque l’attaque d’une station touristique dans la province de Dahouk.  Les attaques ciblant directement les populations civiles ne sont en aucun cas acceptables, a-t-elle tranché en exhortant tous les acteurs à continuer de respecter leurs obligations internationales.  Notant l’incertitude sur les circonstances de l’attentat, notamment sur les auteurs de cet acte, la représentante a estimé qu’il est impératif que les responsables des violations du droit international humanitaire répondent de leurs actes et a donc appelé la communauté internationale à soutenir les efforts du Gouvernement iraquien pour mener une enquête approfondie sur les circonstances entourant cet attentat.  Le Ghana tient à souligner l’impact potentiellement déstabilisateur de telles attaques non seulement sur l’Iraq et la Région du Kurdistan, mais également pour la paix et la sécurité régionales et internationales, a conclu la représentante, en appelant à la retenue.

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a dit suivre avec beaucoup d’inquiétude les derniers développements dans la région du Kurdistan iraquien.  Il a condamné l’attaque du 20 juillet dernier, en rappelant que toute attaque contre des civils constitue une violation du droit international.  Il a appelé à une enquête rapide et impartiale sur cet incident grave, avant de s’inquiéter de ses répercussions.  Il faut éviter toute action qui pourrait déstabiliser la région, a conclu le délégué.

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a condamné fermement la frappe indiscriminée du 20 juillet dans la région autonome du Kurdistan iraquien.  Elle a jugé essentiel de faire toute la lumière sur les circonstances de cette tragédie afin que les auteurs assument leur pleine responsabilité.  La représentante a également rappelé l’importance de la coopération entre les autorités fédérales et la région autonome du Kurdistan sur des sujets d’intérêt commun, notamment la sécurité.  Elle a ensuite appelé à la désescalade afin d’éviter toute déstabilisation supplémentaire qui nuirait aux efforts conjoints de lutte contre Daech, en Iraq comme en Syrie.

M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a condamné fermement la frappe aveugle du 20 juillet qui a fait neuf morts et une trentaine de blessés dans la province de Dahouk en Iraq.  Il a rappelé que le recours à des engins explosifs contre des cibles civiles constitue une violation grave du droit international.  Le représentant a considéré que l’Iraq ne doit pas devenir une arène internationale où des tierces parties viennent régler leurs comptes.  C’est pourquoi il a appelé tous les États à s’abstenir de toute activité de nature à menacer la stabilité de ce pays.  

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a dit suivre avec préoccupation l’évolution de la situation en Iraq où, le 20 juillet, à la suite du bombardement de la province septentrionale de Dahouk, huit civils ont été tués et plus de 20 blessés.  Il a espéré que cet incident fera l’objet d’une enquête approfondie.  Soulignant la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays arabe, le délégué s’est dit préoccupé par l’impact négatif possible sur la situation politique interne des tentatives de l’entraîner dans une confrontation régionale ce qui sape les efforts des autorités iraquiennes pour redresser le pays face à de vastes défis, y compris la menace terroriste.  Partant du postulat que l’Iraq ne doit pas devenir une arène pour régler des comptes personnels, la Fédération de Russie s’est dite convaincue qu’il n’y a pas d’alternative au renforcement de la sécurité régionale, notamment par l’établissement de relations de bon voisinage entre les États concernés, a fait valoir le représentant.  Dans ce contexte, il a dit apprécier la disposition de Bagdad à développer des relations avec tous ses voisins, en espérant que les acteurs non régionaux contribueront à ce processus de normalisation et n’ourdiront pas de nouveaux scénarios de confrontation.  Dans ce contexte, le représentant a estimé que le travail collectif pour trouver des solutions consensuelles mutuellement acceptables visant à réduire les tensions et à résoudre toutes les crises aiguës par des méthodes politiques et diplomatiques sur la base du droit international est plus que jamais souhaitable.  Dans les circonstances actuelles, le concept russe d’assurer la sécurité collective dans la zone du golfe Persique revêt une importance particulière, a-t-il ajouté, en expliquant qu’il s’appuie sur des avancées progressives vers le déblocage des crises, le développement de mesures de confiance et de contrôle et, en définitive, la formation dans cette sous-région d’un mécanisme intégral de sécurité collective et de coopération.

Mme ALICE JACOBS (Royaume-Uni) a condamné l’attaque perpétrée le 20 juillet, avant de s’inquiéter de ses répercussions sur la stabilité de l’Iraq.  Tous les acteurs doivent respecter la souveraineté de l’Iraq, a dit la déléguée, en jugeant cruciale la poursuite de la coopération antiterroriste.  Enfin, la déléguée a appelé tous les acteurs à respecter le droit international humanitaire.

M. GENG SHUANG (Chine) a jugé inacceptable l’attaque du 20 juillet avant d’appeler toutes les parties concernées à coopérer dans le cadre de l’enquête lancée par le Gouvernement iraquien afin que la vérité soit faite.  Il a estimé que cette attaque constitue une violation grossière de l’intégrité et de la souveraineté nationales de l’Iraq, qui met en danger la stabilité régionale.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a condamné l’attaque dans la région de Dahouk et déploré que des civils aient été tués, ce qui constitue une violation flagrante du droit international.  Le représentant a exigé que les auteurs de cette attaque répondent de leurs actes et a exprimé la volonté de l’Albanie de soutenir toute enquête qui serait lancée.  Prenant note des déclarations répétées de la Türkiye selon lesquelles l’attaque a été menée par des terroristes pour saper ses relations avec l’Iraq, le représentant a dit attendre que l’enquête établisse les faits.  De tels actes, a-t-il dit, ne doivent pas conduire à la rupture des liens entre des pays voisins au moment où le dialogue et la compréhension sont particulièrement nécessaires.  Le terrorisme, a-t-il conclu, n’a pas sa place dans ce monde et il revient aux autorités iraquiennes de privilégier le dialogue pour résoudre les problèmes nationaux.

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a déclaré que rien ne peut justifier des violations de la souveraineté de l’Iraq et a espéré que des enquêtes approfondies pourront parvenir à établir les faits à l’origine de la tragédie du 20 juillet dernier.  L’Iraq ne doit pas être un champ de bataille, mais un pont entre les pays, les cultures et les religions, a-t-il affirmé.  Rappelant que la protection des civils est un élément fondamental du droit international, le représentant du Brésil a estimé que des scènes comme celles observées à Dahouk sont inacceptables et doivent être condamnées sans équivoque.

Reprenant la parole, le représentant de l’Iraq a promis qu’une enquête serait menée sur les allégations de la Türkiye pour établir leur véracité ou non.   C’est le rôle du Ministère des affaires étrangères de garantir la sécurité du personnel et des installations diplomatiques dans le pays, a ajouté le Ministre iraquien des affaires étrangères. 

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