Soixante-seizième session,
16e séance plénière – matin
AG/AB/4384

La Cinquième examine les propositions budgétaires pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et cinq missions des Nations Unies

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné ce matin les justificatifs de l’enveloppe de 372 millions de dollars que le Secrétaire général demande pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix.  La Commission s’est également penchée sur les propositions budgétaires des missions à Abyei, en République centrafricaine, au Mali, au Sahara occidental et en Somalie. 

La somme de 372 millions de dollars demandée par le Secrétaire général pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix doit servir à financer 940 postes d’administrateur et fonctionnaire de rang supérieur et de 414 agents des services généraux et des catégories apparentées, pendant la période allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023.  Pour la même période, c’est une enveloppe de 2,6 milliards qui est demandée pour la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). 

Quant au Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS), les crédits requis sont de 524 696 700 dollars.  Les budgets du compte d’appui et des cinq opérations ont été revus à la baisse par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le Pakistan a insisté sur le fait que l’enveloppe du compte d’appui doit être proportionnelle aux mandats, au nombre, à la taille et à la complexité des opérations.  Dans son rapport, le CCQAB réclame également une vue d’ensemble de toutes les ressources consacrées au progiciel de gestion intégré estimées à 18 588 600 dollars et constate que les informations données continuent d’être transmises de manière décousue et sans cohérence. 

Le Mali a, pour sa part, affirmé que chez lui, il n’existe aucun sentiment anti-MINUSMA, mais simplement des populations exaspérées par les attaques incessantes qui déciment des familles entières et privent les survivants de leurs moyens de subsistance.  Dans ce contexte, il a estimé qu’une action renforcée de la Mission en matière de protection des civils, en appui aux efforts du Gouvernement malien, est indispensable pour briser le cycle de violences et prévenir les attaques contre les populations locales.  Compte tenu du contexte sécuritaire marqué par le retrait de certaines forces internationales du Mali, le Mali a aussi a appelé à la mise à niveau technique, opérationnelle et financière de la MINUSMA pour mieux aider ses forces à combler le vide sécuritaire ainsi créé.

La Cinquième Commission a prévu une autre réunion jeudi 12 mai à partir de 15 heures pour discuter de la situation financière de l’ONU.

ASPECTS ADMINISTRATIFS DU FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021, le point de l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022 et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix (A/76/808)

Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné ceux du Secrétaire général (A/76/596) et (A/76/725).  Le Comité consultatif reste préoccupé par l’augmentation du budget du compte d’appui, qui se poursuit malgré la fermeture de missions et la réduction des effectifs militaires et civils.  Il considère que davantage d’efforts auraient pu être faits pour moduler les ressources du compte d’appui, notamment en ce qui concerne les fonctions transversales et stratégiques ou les fonctions relatives au retrait des missions et à la liquidation.  Le Comité recommande à l’Assemblée générale d’inviter le Secrétaire général à revoir les études précédemment menées et à actualiser les données sur la base d’une analyse de la charge de travail, dans les limites des ressources existantes, et de tenir compte des résultats obtenus dans le prochain projet de budget du compte d’appui de façon à prévoir une meilleure modulation des ressources et des gains d’efficience plus importants.

En ce qui concerne les dépenses autres que le coût des postes à financer au moyen du compte d’appui, le Comité consultatif recommande des réductions de 92 700 dollars au titre des consultants et services de consultants; de 662 700 dollars au titre des voyages officiels; et de 151 500 dollars au titre des communications et de l’informatique.  Le projet de budget du compte d’appui pour 2022/23 serait ainsi ramené de 373 596 000 dollars à 371 787 000 dollars.  Ce montant comprend: 255 371 700 dollars pour les postes et 75 879 700 dollars pour les autres objets de dépense; 17 196 900 dollars pour le progiciel de gestion intégré; 868 500 dollars pour le dispositif de prestation de services centralisée; 3 881 600 dollars pour la préparation des moyens de maintien de la paix; et 18 588 600 dollars pour les services de maintenance et d’appui relatifs à Umoja.

Discussion générale

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. MUHAMMAD JAWAD AJMAL (Pakistan) a déclaré que les États qui contribuent financièrement aux budgets des missions de maintien de la paix représentent également la plus grande partie des pays fournisseurs de contingents et de personnel de police.  L’instabilité politique dans laquelle ces opérations sont menées et la complexité de leurs mandats exigent l’allocation de ressources adéquates.  Le niveau du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix doit être proportionnel aux mandats, au nombre, à la taille et à la complexité des opérations, a insisté le représentant.  Lorsque l’on ferme ou réduit les effectifs des missions, il faut continuer à les soutenir financièrement pour réussir leur retrait ou la planification de la transition.  Seules les activités et initiatives examinées et approuvées par l’Assemblée générale doivent être budgétisées et les ressources requises, reflétées dans le compte d’appui après approbation de l’Assemblée générale. 

FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX POUR L’EXERCICE ALLANT DU 1ER JUILLET 2022 AU 30 JUIN 2023

Rapport du CCQAB sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei: exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 (A/76/760/Add.8)

Le Comité consultatif recommande que le montant de 596 400 dollars représentant le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 ainsi que le montant de 2 222 700 dollars correspondant aux autres recettes et ajustements de l’exercice clos le 30 juin 2021 soient portés au crédit des États Membres.  Il recommande aussi que les crédits demandés soient réduits de 711 600 dollars et ramenés de 263 374 800 dollars à 262 663 200 dollars. 

Rapport du CCQAB sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine: exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 (A/76/760/Add.10)

Le Comité consultatif recommande que le montant de 1 393 900 dollars représentant le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021, ainsi que le montant de 20 170 800 dollars correspondant aux autres produits de l’exercice clos le 30 juin 2021 soient portés au crédit des États Membres.  Il recommande aussi que les crédits demandés soient réduits de 4 722 200 dollars et ramenés de 1 087 084 900 dollars à 1 082 362 700 dollars.  Il recommande donc à l’Assemblée générale d’ouvrir des crédits de 1 082 362 700 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission.

Rapport du CCQAB sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali: exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 (A/76/760/Add.9)

Le Comité consultatif recommande que le montant de 80 025 500 dollars représentant le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 ainsi que le montant de 48 772 500 dollars correspondant aux autres produits de l’exercice clos le 30 juin 2021 soient portés au crédit des États Membres.  Il recommande également que les crédits demandés soient réduits de 8 124 600 dollars et ramenés de 1 262 069 700 dollars à 1 253 945 100 dollars. 

Rapport du CCQAB sur la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental: exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 (A/76/760/Add.13)

Le Comité consultatif recommande que le montant de 1 284 900 dollars représentant le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 ainsi que le montant de 1 274 400 dollars correspondant aux autres produits et ajustements de l’exercice clos le 30 juin 2021 soient portés au crédit des États Membres.  Il ajoute que les crédits demandés soient réduits de 446 500 dollars et ramenés de 61 039 200 dollars à 60 592 700 dollars. 

Rapport du CCQAB sur l’exécution du budget du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie pour l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 (A/76/760/Add.12)

Le Comité consultatif recommande que le montant de 24 992 900 dollars représentant le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021, ainsi que le montant de 16 858 800 dollars correspondant aux autres produits de l’exercice clos le 30 juin 2021 soient portés au crédit des États Membres.  Pour le prochain exercice, les crédits demandés doivent être réduits de 2 236 900 dollars et ramenés de 526 933 600 dollars à 524 696 700 dollars. 

Discussion générale

M. MOHAMED TRAORE (Mali) a pris note de la proposition budgétaire du Secrétaire général pour la Mission des Nations Unies dans son pays qui indique une augmentation de 90,4 millions de dollars, soit 7,7%.  Les conditions difficiles de travail du personnel de la Mission rappellent notre responsabilité collective d’allouer les ressources nécessaires pour la mise en œuvre effective du mandat dans toutes ses composantes.  Au nombre de ces composantes, a-t-il expliqué, le Mali met un accent particulier sur la protection des civils.  Le représentant a estimé qu’une action renforcée de la MINUSMA dans ce domaine, en appui aux efforts du Gouvernement malien, premier responsable de la protection de ses populations, permettra de briser le cycle de violences, en privilégiant la prévention des attaques prévisibles contre les populations locales.

La persistance des attaques asymétriques des groupes armés terroristes et extrémistes contre les populations civiles mais aussi contre les forces nationales et internationales, appelle à davantage de coordination entre les forces présentes sur le terrain, et, par conséquent, à des ressources humaines, techniques et financières adéquates.  Compte tenu du contexte sécuritaire marqué par le retrait de certaines forces internationales du Mali, le représentant a appelé à la mise à niveau technique, opérationnelle et financière de la Mission pour mieux accompagner les forces armées maliennes à combler le vide sécuritaire ainsi créé.

Concernant le personnel civil de la Mission, le délégué a dit vouloir comprendre pourquoi, malgré les résolutions de l’Assemblée générale et les recommandations du CCQAB relatives à la nationalisation des postes, aucun effort dans ce sens n’ait été constaté.  La création prévue de 10 postes et emplois temporaires ne concernent que le personnel recruté sur le plan international.  Enfin, M. Traore a assuré qu’il n’existe au Mali aucun sentiment anti-Mission des Nations Unies.  Il existe simplement des populations exaspérées par les attaques incessantes qui déciment des familles entières et privent les survivants de leurs moyens de subsistance. 

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