Cinquante-cinquième session,
Réunion virtuelle & 4e séance plénière, matin & après-midi
POP/1101

La Commission de la population et du développement plaide pour des données fiables et de qualité pour recueillir les dividendes démographiques

Cet après-midi, la Commission de la population et du développement a poursuivi son débat général, entamé hier au niveau ministériel, en plaidant pour de meilleures données et de meilleures informations, mieux ventilées, afin d’optimiser le potentiel du capital humain et d’atteindre les dividendes démographiques, et pour une aide accrue aux systèmes de données en général.  

Il s’agit pour les intervenants de tirer un avantage socioéconomique de la pyramide des âges pour une « meilleure maîtrise de la dynamique » de la population.  Les États Membres doivent renforcer la ventilation des données, notamment par sexe, a suggéré la délégation américaine, soutenue par le Guatemala qui a encouragé les Nations Unies à continuer d’appuyer les autorités nationales et régionales pour renforcer les capacités dans ce domaine.  Cela permettra d’apprécier le « pas franchi », a soutenu le Burundi qui s’apprête à lancer son quatrième recensement général de la population et de l’habitat.

Il faut tirer parti de la riposte à la pandémie de COVID-19 ainsi que de l'action climatique pour construire un avenir plus équitable, plus respectueux de l'égalité des sexes et plus durable pour tous, a résumé une représentante de la jeunesse canadienne.  Sur cet objectif d’égalité, plusieurs délégations se sont inquiétées des discriminations auxquelles font face les femmes et les filles ainsi que les communautés vulnérables, notamment en période de relèvement postpandémie.  La Nouvelle Zélande, par exemple, a craint que les avancées obtenues de haute lutte concernant leurs droits ne soient fortement menacées par la crise sanitaire.

Il faut défendre la jouissance des droits des femmes, des filles et des jeunes, en particulier les droits à la santé sexuelle et reproductive, sans discrimination, ont plaidé plusieurs délégations à l’instar de l’Allemagne qui a promis d’intensifier ses efforts afin de « venir à bout des barrières ».  La violation du droit inhérent et inaliénable de toute personne à la vie n’est jamais la réponse aux défis posés par le développement durable, a voulu mettre en garde le Saint-Siège.

Les défis liés au vieillissement de la population et à la faiblesse des taux de fécondité ont également retenu l’attention des délégations comme le Japon ou Moldova qui a connu une « baisse de 10% de sa population en huit ans ».   Une tendance qui risque de se poursuivre sans politique démographique adéquate, ont averti des représentants, avant que le Chili ne propose un renforcement des capacités des personnes âgées.  En Israël cependant, le rythme est à la hausse et si la tendance actuelle se poursuit, sa population devrait doubler d’ici à 2050 pour en faire « le pays développé le plus densément peuplé de la planète ».

La représentante de la Ligue des États arabes a noté que ces pays connaissent une transformation démographique variable.  Si la Tunisie et le Liban sont en fin de cycle, certains pays n’en sont qu’au début, a-t-elle relevé, indiquant que ce processus devrait durer jusqu’en 2050.  Si cette diversité démographique rend plus difficile la recherche de solutions à l’échelle régionale, elle favorise cependant la coopération.

Cette thématique a d’ailleurs largement été reprise lors de la deuxième table ronde organisée ce matin sur la contribution des principales questions de population et de développement au thème principal du Conseil, à savoir « Reconstruire en mieux après la pandémie de COVID-19, tout en avançant sur la voie d’une mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». 

La situation en Ukraine s’est également invitée dans les discussions, plusieurs délégations dénonçant l’impact de la guerre menée par la Fédération de Russie sur les femmes et les filles ukrainiennes, « qu’elles soient réfugiées, déplacées ou victimes de violence sexuelle », selon la Finlande.  Le délégué russe a rétorqué que la Commission de la population et du développement « n’est pas le lieu idoine » pour parler de cette question.

La Commission reprendra ses travaux mercredi 27 avril, à partir de 10 heures.

MESURES POUR LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT AUX NIVEAUX MONDIAL, RÉGIONAL ET NATIONAL - POINT 3 A) - E/CN.9/2022/4

LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, EN PARTICULIER LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE SOUTENUE ET INCLUSIVE - POINT 3 B) - E/CN.9/2022/2, E/CN.9/2022/3

Table ronde multipartite sur la contribution des principales questions de population et de développement au thème principal du Conseil, « Reconstruire en mieux après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), tout en avançant sur la voie d’une mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

Comment la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) peut-elle contribuer à la relève postpandémie et faire progresser la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), en particulier les ODD 4 (éducation) et 5 (égalité des sexes)?  Ces deux objectifs font partie des ODD en cours d’examen par le Forum politique de haut niveau en 2022, a rappelé Mme MAYRA SORTO (El Salvador), Vice-Présidente de la Commission, qui animait cette table ronde.  Les panélistes ont également réfléchi à la façon de mieux intégrer les défis liés à la population et au développement dans les examens volontaires nationaux.

S’adressant au Professeur OSMAN SANKOH, Directeur général des statistiques en Sierra Leone, la modératrice a demandé quelles mesures devaient être prises par les États Membres et la communauté internationale pour disposer de données démographiques fiables et de qualité, et pour éviter que le fossé numérique ne devienne « le nouveau visage des inégalités ».  Il ne s’agit pas du nouveau visage des inégalités, a répondu M. Sankoh, puisque le fossé numérique existe déjà depuis très longtemps, mais ce fossé risque en effet de devenir plus visible.  C’est pour cela qu’il faut que les États Membres et la communauté internationale misent sur le développement des infrastructures numériques du monde en développement, sans quoi le fossé numérique restera une constante, a-t-il mis en garde.  En parallèle, M. Sankoh a mis l’accent sur l’importance de l’alphabétisation.  Prenant le cas de la Sierra Leone, il a souligné que la plus grande partie de la population vit en zone rurale.  Fort de ce constat, le Gouvernement a mis en place des programmes d’éducation gratuite et de fourniture de repas aux enfants les plus pauvres.  Ces programmes sont d’ailleurs soutenus par la Banque mondiale, a-t-il noté, tout comme ceux visant à améliorer l’accès à Internet et à un compte bancaire, deux initiatives prioritaires dans son pays.  Le niveau élevé des téléphones portables y est encourageant, mais il faut encore progresser en termes de scolarisation des filles, d’éducation financière et de la place des femmes dans le monde numérique.

Interrogé par Mme Sorto sur l’absence de données statistiques démographiques de qualité pour assurer un meilleur suivi de la réalisation des objectifs de développement durable, M. Sankoh a reconnu comme elle l’importance de la collecte de données de qualité.  Il a insisté sur les mérites des technologies numériques à cette fin, car même s’il est onéreux cet investissement est « vite rentabilisé » et induit moins d’erreurs.  C’est d’ailleurs le choix qu’a fait la Sierra Leone depuis 2021, a-t-il expliqué.  Alors que jusque-là, il y avait un recensement de la population tous les 10 ans, le dernier remontant à 2015, le Directeur des statistiques a recommandé un recensement numérique à mi-parcours en 2021, compte tenu des erreurs et lacunes des données collectées en 2015.  Ce nouveau recensement, qui a bénéficié de l’appui de la Banque mondiale, s’est appuyé sur des outils numériques comme les tablettes pour pouvoir notamment travailler en temps réel.  Cela permet de ventiler facilement les données, et de mieux les visualiser, s’est félicité M. Sankoh.  Dans ce contexte, il a plaidé en faveur de davantage de coopération Sud-Sud, mais également d’une meilleure coopération entre la Commission de la population et du développement et la Commission de statistique de l’ECOSOC pour venir appuyer les initiatives des États Membres.

Lui emboitant le pas, Mme CATARINA FURTADO du Portugal, animatrice de télévision et ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a incité à agir pour donner un nouvel élan à l’autonomisation des femmes et à leur participation aux processus de prise de décision, surtout après la pandémie qui a mis à mal tous leurs droits et leur place dans la société.  En tant qu’ambassadrice de bonne volonté du FNUAP, Mme Furtado a souligné l’impact disproportionné de la pandémie sur les femmes et les filles, qu’il s’agisse de l’accès aux contraceptifs, de mariages précoces, de la perte d’emplois ou encore de violences domestiques.  Les États Membres et la communauté internationale se doivent de réfléchir et de prendre des mesures concrètes pour garantir la santé sexuelle et reproductive de chaque femme, a-t-elle martelé.  « Chaque grossesse doit être désirée et chaque accouchement doit pouvoir se produire sans risque » ; les filles ne doivent plus être forcées de se marier.  Pour Mme Furtado, il est impensable que les décideurs puissent continuer à ignorer les droits des femmes en matière de santé sexuelle et reproductive.  Elle a cité le cas de la Guinée-Bissau qui, aux prises avec une mortalité maternelle élevée et des mutilations génitales féminines, a décidé au plus haut niveau de s’attaquer à ces problèmes, en collaboration avec le FNUAP, par des efforts de prévention et des campagnes de plaidoyer, y compris avec des chefs religieux, ce qui a eu « un impact immédiat ».  Même son pays, le Portugal, doit remercier le FNUAP pour l’action décisive qu’il a impulsée pour faire baisser le taux de mortalité maternelle dès les années 70, a-t-elle ajouté.

Mme Furtado a dit avoir la chance d’avoir une plateforme qui lui permet depuis plus de 22 ans de parler à la télévision de ces femmes et de ces filles dans le besoin, en mettant l’accent sur leur dignité.  Elle leur a donné une voix et continue de plaider pour leurs droits partout dans le monde.  Quant aux succès rencontrés, elle a évoqué l’expérience du Cabo Verde dans la réduction des grossesses précoces, en collaboration avec le FNUAP et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ou encore celle de l’Égypte dans la lutte contre les mariages forcés.  Il faut combattre le populisme et la désinformation, continuer à défendre ce qui est juste même si cela est parfois difficile, a déclaré Mme Furtado, en insistant sur l’importance du respect des droits fondamentaux et de l’autonomie des femmes partout dans le monde et en appelant à éliminer les barrières structurelles.  Internet et les réseaux sociaux peuvent être des outils utiles pour que les femmes puissent s’informer, se mobiliser et se battre ensemble, mais, comme elle l’a souligné à son tour, il faut combler le fossé numérique pour qu’elles puissent toutes en tirer parti.

Dans la même veine, la Fédération de Russie a souligné que la pandémie avait aussi eu des répercussions positives puisqu’elle a accéléré la télémédecine.  En Russie, cela a permis des améliorations en termes de détection de maladies et de numérisation des services de santé, a témoigné le représentant, en mentionnant l’efficacité des campagnes de vaccination.  M. Sankoh a rebondi sur ce propos, en expliquant que la Sierra Leone, forte de son expérience avec Ebola, avait pris des mesures précoces qui ont permis à son système de santé, quoique faible, de s’appuyer sur un mécanisme de coordination existant efficace, y compris des systèmes numériques.  Abondant dans ce sens, le Maroc a également mis en avant le recours à la technologie et la digitalisation comme interface de communication avec la population pendant la pandémie.  La planification de proximité doit être promue maintenant, au lendemain de la pandémie, notamment dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive.

L’éclairage « jeune » a été apporté ce matin par Mme DALIA MARQUEZ du Grand groupe des enfants et des jeunes de l’ONU où elle est « point focal » sur la consommation et la production durables.  Soulignant que les jeunes représentent plus de 40% de la population mondiale, elle a parlé de leur action aux quatre coins du monde pour sensibiliser à l’impératif de préserver l’environnement et de lutter contre les changements climatiques.  Il convient de changer les politiques publiques et industrielles qui doivent être sous-tendues par des mesures d’efficience, a-t-elle exigé, tout comme il faut interdire les substances toxiques ou à faible possibilité de recyclage, et mettre en place des mesures fiscales pour promouvoir la production durable et l’utilisation d’énergies propres.  La collecte des déchets et le triage doivent être mis en avant, y compris le recyclage dans les économies informelles, a poursuivi la panéliste pour laquelle il faut aussi de renforcer les législations en matière de responsabilité des producteurs et d’utilisation de sacs en plastics à usage unique.  Les subventions aux industries polluantes doivent être arrêtées tout comme les aides fiscales aux industries non durables.  Il convient également d’encourager la production et la consommation locales, a poursuivi Mme Marquez, en prônant des solutions respectueuses de la nature.

Partout les jeunes s’expriment à l’unisson en faveur de la promotion de modes de vie et de consommation durables et de technologies vertes et d’une économie circulaire, a-t-elle lancé, et les jeunes font pression sur les gouvernements et les entreprises.  Elle a plaidé pour leur participation plus marquée aux processus de prise de décision aux niveaux local, régional et international, et dans les fora internationaux comme Stockholm+50.

L’organisation Action by churches together, une coalition de 140 églises et organisations confessionnelles travaillant à travers le monde pour l’égalité des sexes et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, a appelé à reconnaître le rôle des organisation religieuses dans la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD, en arguant qu’elles ont touché certains pans de la population auxquels les gouvernements n’ont pas accès.  À titre d’exemple, le représentant a parlé de son réseau de médecins en Tanzanie qui fournissent la majorité des soins de santé et de prévention. 

Parmi les panélistes de ce matin figuraient également le Vice-Ministre de la santé du Malawi, M. Enock Phale, et le Directeur exécutif de la Commission nationale sur la population et le développement des Philippines, M. Juan Antonio Perez III, dont les interventions n’ont pas pu être prises, faute d’interprétation pour des raisons techniques.

Débat général (suite)

Mme SALEH BIB MOHAMMAD AL-NABET, Président de l’Autorité de la planification et de la statistique du Qatar, a souligné l’importance du facteur démographique dans la « Vision nationale » de son pays pour 2030.  L’objectif, selon elle, est de provoquer un changement quantitatif et qualitatif des variables démographiques par le biais d’un ensemble de plans et de programmes exécutifs.  La déléguée a cité d’importantes réalisations dans les domaines de l’économie, de l’urbanisation, des infrastructures, du numérique, de la santé, de l’éducation et d’autres domaines vitaux.  En 2020, le Qatar s’est classé au 45ème rang sur 189 pays dans l’indice de développement humain 2020 des Nations Unies.  Le taux de participation de la population active au marché du travail a atteint 88,2%, soit l’un des taux les plus élevés du monde, et le taux de chômage n’a pas dépassé 0,1% l’an dernier, le plus bas du monde, s’est-elle enorgueillie.  Dans le même temps, le Qatar a veillé à l’amélioration des conditions de vie de plus de deux millions de travailleurs expatriés avec leurs familles, en réformant la législation du travail et les pratiques qui s’y rapportent.  Pour finir, la déléguée a indiqué que la croissance économique que le pays a connue au cours des dernières décennies lui a permis d’éliminer toutes les formes de pauvreté.

M. ANDREI POPOV, Directeur-général pour la coopération multilatérale, Ministère des affaires étrangères et de l’intégration européenne de la République de Moldova, a souligné les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le développement de son pays, aggravées par la guerre menée par la Fédération de Russie en Ukraine.  Moldova a accueilli plus de 450 000 réfugiés en provenance de l’Ukraine, dont 100 000 ont décidé de rester, soit une augmentation de 4% de la population locale.  Cela ne vient pas sans coût, a souligné le représentant, en évoquant notamment les pressions sur le système de soins de santé et les écoles.  Il a salué à cette égard la disposition de l’ONU et de ses agences à relever le niveau de leur soutien.  Pour sa part, Moldova a connu une baisse de 10% de sa population en huit ans.  Cette tendance risque de se poursuivre sans politique démographique adéquate, a averti le représentant, avec des conséquences telles que le vieillissement de la population.  Afin de réaliser sa nouvelle vision démographique, le Gouvernement veille au soutien aux familles, avec des infrastructures pour les enfants, en encourageant le retour des migrants et en s’efforçant de combler les écarts entre milieu rural et urbain.  Le représentant a insisté sur l’importance des données statistiques de qualité pour pouvoir orienter les politiques, un rôle assumé par le Bureau des statistiques de la République de Moldova.  Promotion de l’emploi et investissements dans la santé font aussi partie des priorités du pays.  Malgré la crise humanitaire et la crise énergétique, Moldova reste toutefois engagé à articuler le développement durable autour du bien-être des citoyens.  Sur le plan international, il faut des mesures de redressement pour éviter une récession économique potentielle, a-t-il conclu.

M. LAURENT BEAUGE, Secrétaire d’État à la population et au développement humain d’Haïti, a rappelé que le développement économique et social dans son pays est entravé depuis des années par les crises politiques, les troubles sociaux et les catastrophes naturelles qui ont contribué à aggraver la fragilité des institutions et la vulnérabilité de la population.  Face à cette situation, son gouvernement a décidé d’amorcer les chantiers de la croissance inclusive, avec l’appui de ses partenaires.  Cependant, le délégué a jugé regrettables « les efforts financiers consentis pour soutenir les guerres au détriment du financement du développement économique et social des populations ».  En effet, a-t-il conclu, les crises et les conflits qui secouent les pays du Sud ne semblent pas être appréciés avec les mêmes échelles de valeur.

M. LANG YABOU (Gambie) a dit vouloir faire fond sur le potentiel des jeunes en Gambie en termes de développement et de croissance économique.  La Gambie a mis en place le Conseil national pour les jeunes et lancé une politique pour les jeunes, ce qui a permis de former un grand nombre d’entre eux et de leur permettre l’accès à l’emploi et à la création d’entreprises.  La croissance économique doit être inclusive, a affirmé le représentant, ce qui signifie des opportunités d’emploi pour les femmes.  Le nouveau Ministère du genre de la Gambie se consacre précisément à l’amélioration du statut économique et social des femmes, a-t-il expliqué, en soulignant la place prépondérante des femmes dans l’agriculture.  Parmi les défis à relever, il a évoqué la fragilité des systèmes de santé et d’éducation du pays, ce qui a été mis en exergue pendant la pandémie.  Le PIB devrait passer toutefois à 5,1% en 2022 grâce aux réformes structurelles en cours, a indiqué le représentant, avant de faire état de progrès dans la planification familiale.  Les taux de malnutrition des enfants et de fécondité ont baissé et la pauvreté a reculé.  En outre, une politique de protection sociale sera mise en place à l’horizon 2025 et la politique démographique est quasiment finalisée.

Mme REIKO HAYASHI, Directrice générale adjointe de l’Institut national japonais de recherche sur la population et la sécurité sociale, a affirmé qu’au Japon le déclin de la population est une tendance constante.  En 2001, lorsque la Division de la population des Nations Unies a publié son rapport sur la migration de remplacement, on pensait qu’une telle option n’était pas envisageable.  En réalité, ces dernières années, environ 40% de la diminution de la population japonaise a été remplacée par l’augmentation du nombre de ressortissants étrangers jusqu’à l’arrivée de la pandémie de COVID-19.

Les « Mesures globales pour l’acceptation et la coexistence des ressortissants étrangers » sont révisées chaque année lors des conférences ministérielles.  La mise en œuvre de ces mesures est essentielle pour créer une société riche en diversité, a fait valoir Mme Hayashi.  Le Japon est engagé dans un certain nombre de collaborations internationales pour relever les défis qui découlent du vieillissement de la population et de la faible fécondité.  Des recherches à ce sujet et sur la prévention des maladies non transmissibles sont menées avec la Chine, la Corée, les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et diverses autres régions du monde.  Cependant, a-t-elle regretté, la coopération internationale sur l’autonomisation des femmes, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’aide à la garde d’enfants en réponse à la faible fécondité est encore limitée.  L’intervenante a encouragé la communauté internationale à accorder une plus grande attention à la question de la faible fécondité, notamment au sein du système des Nations Unies, afin de réaliser une croissance économique soutenue et inclusive.  Toutefois, le développement ne peut être atteint que par la démocratie et la paix, c’est pourquoi l’« agitation internationale » actuelle doit prendre fin le plus rapidement possible.

M. ABDULAZIZ ALATEEK (Arabie saoudite) a fait part de l’attachement de son pays aux questions du développement durable et de la population.  « Notre vision 2030 est un programme qui a pour objectif de réduire le chômage, en améliorant la croissance économique et d’autres indicateurs. »  Il s’agit, a précisé le délégué, de promouvoir une société où chacun puisse mener une vie décente, un environnement sûr pour les familles, des soins de santé de qualité et un service éducatif accessible à tous.  La durabilité est un élément fondamental de cette vision 2030.  Pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD) et injecter davantage d’investissements dans ce domaine, l’Arabie saoudite a lancé une stratégie nationale qui vise à réaliser ses objectifs de développement socioéconomique.  Cela a été rendu possible grâce au respect de certaines pratiques, notamment internationales.  Garantir un avenir durable aux populations passe par des actions climatiques, a continué le délégué, citant des initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière significative, notamment celles qui découlent de la production pétrolière et gazière, en les réduisant de 50%.  Il a également évoqué les activités de reboisement avec la plantation de 10 milliards d’arbres à travers le pays et de 50 milliards d’arbres à travers la région du Moyen Orient.

Mme MARIA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a réaffirmé l’attachement de son pays au Programme d’action du Caire et au Processus de Montevideo.  Pour un système inclusif, les filles et les garçons doivent rester scolarisés de manière à avoir les mêmes opportunités d’emploi, a-t-elle fait valoir, mais il faut aussi encourager l’autonomisation des femmes et reconnaître leur travail non rémunéré qui les empêche d’accéder à l’emploi et à la formation.  Il faut donc des initiatives qui favorisent la justice sociale, a estimé la représentante, en appelant à intégrer cette réflexion dans le débat international.  Elle a appelé à redoubler d’efforts dans le contexte actuel pour assurer les droits de la personne et les droits liés à la santé sexuelle et reproductive pour tous.  En outre, les pays développés doivent soutenir le monde en développement en termes de transfert technologique, notamment pour leur donner les moyens de stabiliser leur croissance économique.

Mme LISA A. CARTY (États-Unis) a insisté sur le lien d’interdépendance entre l’économie, la santé et l’égalité entre les hommes et les femmes.  Poursuivant, elle a mis l’accent sur trois domaines qui méritent une attention particulière.  D’abord, quand les femmes et les filles n’ont pas la possibilité de prendre des décisions sur leur avenir, il faut leur donner plus d’autonomie et l’accès aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive, notamment à travers une éducation complète à ce sujet.  Ensuite, il s’agit de reconnaître que la génération de jeunes constitue une catégorie critique pour le changement, c’est pourquoi la déléguée a appelé les États Membres à renforcer la ventilation des données, notamment par sexe.  Enfin, il ne saurait y avoir de progrès vers une croissance inclusive lorsque les femmes et les filles ne peuvent toujours pas participer à la vie publique et sociale.  Pour conclure, la déléguée a évoqué l’initiative lancée par l’Administration Biden-Harris pour l’égalité homme-femme dans le milieu du travail.

Mme NOGA BASAH (Israël) a souligné la difficulté pour les pays d’obtenir une croissance économique soutenue et inclusive alors que le monde continue de faire face aux effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19.  Dans ce contexte, a-t-elle relevé, la population d’Israël augmente rapidement et devrait doubler d’ici à 2050.  Si cette tendance se poursuit, Israël est en bonne voie pour devenir « le pays développé le plus peuplé de la planète », a estimé la déléguée, selon laquelle l’un des grands défis est de faire en sorte que les systèmes économiques, sociaux et de santé soient capables de faire face à cette pression.  Malheureusement, les femmes et les filles continuent d’être confrontées à un accès inégal aux ressources et de fournir une part disproportionnée des soins non rémunérés et du travail domestique, ce qui limite leur participation aux sphères de la vie publique, a déploré la représentante, plaidant pour que les efforts de relèvement soient sensibles au genre.  Les droits en matière de santé sexuelle et reproductive sont également essentiels à la réalisation de la justice sociale et des ODD, nous devons les protéger et les satisfaire, a-t-elle dit.  Face à la montée de la violence domestique et sexiste, nous devons garantir que toutes les femmes et les filles aient la capacité de décider de leur corps et soient exemptes de violence, de coercition et de discrimination.  Israël, a-t-elle ajouté, a fait d’énormes progrès en matière d’égalité économique entre les sexes.  Du Gouvernement aux conseils d’administration des entreprises, les femmes jouent un rôle de premier plan dans la société et l’économie israéliennes.

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a expliqué que ces dernières années, les défis démographiques de la Thaïlande ont compliqué ses efforts entrepris pour réaliser un développement durable axé sur la personne.  D’ici à 2037, 30% de sa population sera âgée de 60 ans et plus.  Dans le même temps, beaucoup de jeunes continuent d’entrer sur le marché du travail.  Ce double défi ne fait que souligner l’importance de disposer d’une main-d’œuvre productive, d’améliorer la protection sociale pour tous et d’assurer le bien-être de la population, a fait valoir le représentant.  Ces objectifs sont intégrés dans trois initiatives majeures de la Thaïlande, à commencer par le modèle économique bio-circulaire-vert qui vise à atteindre une croissance soutenue, tout en assurant la conservation de l’environnement.  Ce modèle devrait contribuer à améliorer les moyens de subsistance et le bien-être des personnes, tout en renforçant la protection de notre planète, a expliqué le représentant, en soulignant qu’il est partagé au niveau régional à la fois au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN)), depuis 2020, et de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).   Ensuite, le treizième plan national de développement économique et social 2023-2027 sera lancé en octobre prochain.  Ce plan met l’accent sur le développement des ressources humaines tout au long de la vie, de l’enfance à la retraite.  Enfin, a ajouté M. Chindawongse, le troisième plan de développement humain 2022-2027 s’attache à renforcer la gestion de la structure démographique et de promouvoir le développement humain tout au long de la vie d’une personne en collaboration avec tous les secteurs à l’échelle nationale, de façon inclusive.  

Le représentant de la Belgique a dit que les diverses crises qui nous touchent actuellement nous rappellent plus que jamais l’importance du multilatéralisme et de la solidarité et pour répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés.  Dès lors, il est de notre responsabilité de créer des conditions favorables à une croissance économique inclusive et durable et à un travail décent pour tous et pour toutes, sans aucune forme de discrimination.  La Belgique réaffirme que l’approche basée sur les droits humains et l’approche transformatrice en matière d’égalité des genres sont primordiales pour atteindre les objectifs de développement durable.  Afin de garantir cela, toutes les femmes et les filles doivent aussi pouvoir disposer librement de leur autonomie corporelle, sans coercition ou violence.  Cette approche, a conclu le délégué, est plus nécessaire que jamais aujourd’hui alors que « la communauté internationale est témoin de graves violations de ces principes universels et des droits des femmes et des filles ukrainiennes, du fait de l’agression russe ».

La délégation du Canada a réaffirmé son soutien à la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD et des conclusions de ses conférences d’examen, ainsi que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, avant de donner la parole à Mme HANI RUKH E. QAMAR, une représentante de la jeunesse, qui a évoqué la période particulièrement difficile que nous traversons, passant en revue les différentes crises dans le monde.  Il s’agit d’abord, a-t-elle détaillé, de l’invasion injustifiée et non provoquée de l’Ukraine par le Président Putin qui menace la paix et la sécurité internationales, provoque des conséquences humanitaires de grande ampleur et entraîne la mort insensée de milliers de civils.  La pandémie de COVID-19 a amplifié les inégalités préexistantes dans et entre les pays, en particulier pour les femmes et les filles dans toute leur diversité, les groupes marginalisés et les personnes en situation de vulnérabilité, a-t-elle déploré.  Enfin, elle s’est inquiétée des conflits, des changements climatiques, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes qui menacent notre avenir commun et touchent particulièrement les peuples autochtones et ceux qui ont le moins contribué à l’urgence climatique.  C’est pourquoi, elle a appelé, pour finir, à tirer parti de la réponse à la pandémie ainsi que de l’action climatique pour construire un avenir plus équitable, plus respectueux de l’égalité des sexes et plus durable pour tous.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a estimé que l’accès à l’ensemble des méthodes de contraception sûres, efficaces, abordables et acceptables, ainsi que l’accès sûr et légal à l’avortement sont essentiels pour progresser vers les objectifs de développement durable.  Or, a-t-elle constaté avec inquiétude, les avancées obtenues de haute lutte concernant ces droits sont fortement menacées par la pandémie mondiale.  La pandémie a perturbé l’accès aux services sociaux et de santé essentiels et augmenté les taux de violence sexuelle et sexiste et de mariage d’enfants, précoces et forcés.  Dans de nombreux pays, l’accès à des informations et à des services de planification familiale de qualité reste limité, et la mortalité maternelle et infantile évitable est élevée.  Dans ce contexte, « nous demandons à la Commission de veiller à ce que la santé et les droits sexuels et reproductifs restent au cœur de son travail », a insisté Mme Schwalger.  Les femmes et les filles dans toute leur diversité ne doivent pas être laissées pour compte.

Mme ZAHRA ERSHADI (République islamique d’Iran) a constaté que la pandémie de COVID-19 continue d’aggraver les vulnérabilités et les inégalités au sein des sociétés.  Au-delà des défis qu’elle a engendrés, cette crise a toutefois démontré l’importance d’une conjugaison des efforts et la place centrale que doivent occuper les personnes vulnérables dans les réponses.  Dans ce contexte difficile, les mesures coercitives unilatérales compromettent gravement la croissance économique des pays ciblés, comme elles entravent l’accès aux produits et services médicaux de base, mettant ainsi des vies en danger, a poursuivi la représentante, avant d’appeler à la levée complète et immédiate de ces mesures afin de permettre aux pays ciblés de relever leurs économies tout en garantissant le bien-être de leurs populations.  Malgré les restrictions causées par ces sanctions illégales, l’Iran a mis en œuvre des politiques démographiques dans le cadre de son plan national de développement, a-t-elle souligné, précisant que la priorité a été accordée aux jeunes, à l’autonomisation des femmes et à l’emploi des personnes âgées.  Dans le même temps, le pays a réformé son secteur de la santé pour atteindre l’objectif de couverture sanitaire universelle.  La déléguée a indiqué que les femmes ont accès à tous les services de soins de santé, y compris les soins de santé reproductive.  De même, confrontée à la perspective du vieillissement d’une part importante de sa population, l’Iran a créé un conseil national pour les personnes âgées.  Enfin, après avoir rappelé que son pays accueille actuellement plus de cinq millions de réfugiés, en particulier des Afghans, elle a assuré qu’il reste fidèle à ses engagements humanitaires et fournit, entre autres services, une éducation aux enfants de réfugiés sans papiers.

Mme ANNA RUSKI (Bulgarie) a espéré que la Commission sera en mesure d’adopter une résolution robuste cette année.  À la suite de la pandémie de COVID-19, il faut soutenir les projections de la CIPD et ses recommandations, a-t-elle souhaité, notamment les droits à la santé sexuelle et reproductive pour tous et l’émancipation des femmes et des filles.  Soulignant l’impact disproportionné de la pandémie sur l’emploi des femmes par rapport à celui des hommes, la représentante a dit qu’en Bulgarie cet écart atteint 8,3%.  Des mesures incitatives pour la création d’emploi pour les femmes, et notamment pour les mères célibataires, ont été mises en place.  Elle a également évoqué les initiatives prises dans le sens d’une économie circulaire et d’une transition verte juste et inclusive.  Le Gouvernement bulgare, en coopération avec le FNUAP, a organisé une conférence sur la résilience en décembre dernier, et la Décennie de la stabilité démographique a été consacrée comme un instrument pour la réalisation des objectifs de développement durable.

Mme KARIN GOEBEL (Allemagne) a défendu la jouissance des droits des femmes et des filles, en particulier les droits à la santé sexuelle et reproductive dans le cadre d’une croissance économique durable et inclusive.  Les femmes et les filles dans toute leur diversité, a insisté la déléguée, en faisant référence aux minorités ethniques, aux femmes handicapées et à la communauté LGBTQI+ sans aucune discrimination.  « Nous allons intensifier nos efforts en ce sens par le biais de politiques afin de venir à bout des barrières », a-t-elle annoncé.  Elle a mis l’accent sur les droits des jeunes et des adolescents qui doivent aussi pouvoir décider librement de leur santé et avenir et disposer de façon éclairée de leur corps.  Ils doivent en outre percevoir les dividendes démographiques, a-t-elle insisté, en rappelant qu’il s’agit de faire face à une triple crise : conflit, changements climatiques, pandémie ainsi que l’incidence de celle-ci sur lesdits droits.  Pour finir, la déléguée a appelé à une réponse qui prenne en compte la dimension du genre, et projette des données relatives aux jeunes afin de s’assurer de ne laisser personne de côté dans tous les programmes et politiques.

M. IVAN G. KONSTANTINOPOLSKIY (Fédération de Russie) a constaté les répercussions négatives de la pandémie sur l’économie mondiale, qui prennent aujourd’hui la forme d’une inflation galopante.  Il a cependant jugé que le lien établi par l’ONU entre la baisse de la natalité et la croissance économique ne tient pas compte des pays dont la population connaît un vieillissement.  Pour favoriser la natalité, il convient, à son avis, de consacrer davantage d’attention à l’aide aux familles qui ont des enfants.  La politique de la Russie dans ce domaine passe par une aide matérielle directe, avec le versement d’allocations aux familles, des exonérations fiscales et des garanties liées à la maternité et à l’éducation, a-t-il précisé, ajoutant que des mesures sont également prévues pour les parents célibataires et les familles ayant des enfants handicapés.  De plus, un programme d’hypothèque familial permet depuis 2018 aux parents de contracter un prêt à la naissance de leur premier enfant pour acquérir une maison.  Enfin, après avoir estimé que « la Commission de la population et du développement n’est pas le lieu idoine pour parler de l’Ukraine », il a tenu à rappeler que, depuis 2014, un grand nombre d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Russie.  Selon lui, les difficultés de l’économie mondiale sont en partie dues aux sanctions imposées à la Russie, lesquelles qui ne tiennent pas compte des effets de ces mesures sur le reste du monde.  Tout ceci ne fait qu’entraver la croissance économique, a-t-il averti, appelant à une analyse « objective » de la situation pour régler les problèmes.

Mme MERYEM HAMDOUNI (Maroc) a expliqué que les tendances démographiques sont prises en compte dans les plans de développement à moyen et long terme de son pays.  Un modèle de développement sur 15 ans a été adopté l’année dernière qui vise à accélérer la croissance économique et le verdissement de l’économie, à favoriser l’autonomisation des femmes et l’accès aux soins pour tous.  Le Maroc est conscient de l’importance d’investir dans le capital humain en renforçant notamment la résilience de son système de santé et la protection sociale universelle, a déclaré la représentante.  L’égalité des chances et l’accès à l’emploi sont également incontournables, et tous ces aspects sont pris en compte par la réforme des prestations sociales, a-t-elle précisé.  Le Maroc va également miser sur la gestion des eaux et le reboisement, alors que le renforcement de la santé sexuelle et reproductive reste une priorité nationale.  Le Royaume collabore sur ce dossier avec le FNUAP, a précisé la déléguée.  Les jeunes représentent le quart de la population marocaine, a-t-elle rappelé, et la stratégie pour les jeunes à l’horizon 2030 a été mise en place pour répondre à leurs besoins.  Elle a également fait part de la volonté de son pays de combattre la violence sexiste.

M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES (Guatemala) a appelé à améliorer les données statistiques relatives à la population et au développement et encouragé les Nations Unies à continuer de soutenir les autorités nationales et régionales pour renforcer les capacités dans ce domaine.  Le Guatemala travaille activement à la réactivation de son économie.  C’est ainsi, a dit le délégué, que des mesures ciblées sont adoptées dans les domaines monétaires et financiers afin de favoriser la création d’emplois et les échanges commerciaux.  Poursuivant, il a estimé qu’un relèvement inclusif axé sur la personne requiert des moyens d’agir au sein de la société, c’est la raison pour laquelle le passage vers le développement durable doit être juste.  Il faut, selon lui, venir en aide aux pays à revenu intermédiaire pour favoriser leur accès au financement, aux vaccins et au transfert de technologie avec un effet catalyseur vers la réalisation des objectifs de développement durable.

M. MOHAN PIERIS (Sri Lanka) a souligné le rôle central du peuple de son pays, engagé et sensible à l’importance du développement durable.  Le cadre politique national du Gouvernement de Sri Lanka repose, a-t-il dit, sur des politiques visant à atteindre quatre objectifs: « une population productive; une famille satisfaite; une société disciplinée et juste; et une nation prospère. »  Avec une population de 21,8 millions d’habitants qui ne cesse de croître, le cadre de la politique nationale vise également à renforcer la contribution des femmes au développement du pays.  Il s’agit, a détaillé le représentant, de normaliser et développer les structures d’accueil des enfants afin de faciliter une plus grande participation des femmes à la main-d’œuvre, en plus d’adopter une organisation du travail flexible pour les jeunes mères et en introduisant l’entreprise à domicile avec l’assistance nécessaire pour les femmes rurales.  Son pays s’engage en outre à permettre aux jeunes qui ont le plus grand potentiel de contribuer à l’enrichissement de la société et au processus de prise de décisions économiques et politiques du pays.

Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a estimé que le Programme d’action de la CIPD reste pertinent dans son plaidoyer en faveur d’une croissance soutenue pour éliminer la pauvreté à terme.  Elle a indiqué que, dans son pays, la structure démographique évolue, la population tendant à vieillir avec les effets conjugués de la baisse de natalité et des flux migratoires.  Dans ce contexte, a-t-elle affirmé, des améliorations ont été apportées aux programmes sociaux en tenant compte des causes structurelles de la pauvreté, qui a été exacerbée par la pandémie de COVID-19.  El Salvador estime que ces modifications démographiques sont une source d’opportunité, a poursuivi la déléguée.  C’est pourquoi le pays investit davantage dans le travail décent et la protection des plus vulnérables, tout en accordant une grande importance à la petite enfance au travers de son programme « Grandir ensemble ».  Les mesures de protection sociale s’étendent également à l’éducation, à l’emploi et à l’autonomisation des femmes, a-t-elle ajouté, avant de se dire consciente que cette « fenêtre démographique » va se refermer dans 25 ans.  Il faut donc en profiter pour soutenir la croissance et le bien-être des ménages afin d’insuffler un nouveau dynamisme à l’économie nationale.  Enfin, après avoir rappelé les efforts déployés pour couvrir les familles et les communautés durant la pandémie, elle a remercié le FNUAP pour son assistance.

M. SEYDOU SINKA (Burkina Faso) a rappelé qu’au cours de cette décennie d’action, la population mondiale connaîtra une croissance d’environ 9% passant de 7,8 milliards d’habitants en 2020 à 8,5 milliards d’habitants à l’horizon 2030.  Avec la pandémie, les pays peinent à réaliser les objectifs de développement durable, et se heurtent également à d’autres défis structurels.  Il s’agit notamment de la persistance de la pauvreté et des inégalités, de la fragilité économique, du chômage des jeunes, des changements climatiques et de la crise alimentaire.  Le Burkina Faso s’est engagé, à l’instar d’autres pays, à mettre en œuvre le Programme d’action de la CIPD et les ODD.  Cet engagement lui impose de redoubler d’efforts pour assurer une croissance verte et équitable avec la participation de la majorité de sa population en âge de travailler, a expliqué le représentant.  À cette fin, son pays compte tirer avantage du dividende démographique par une meilleure maîtrise de la dynamique actuelle de sa population.  En effet, selon les récentes projections, la population du Burkina Faso, dont l’âge moyen est de 22 ans, croît à un rythme annuel d’environ 3%, tandis que la part des moins de 15 ans est de 45,3%.  Le représentant a noté une série de progrès concrets comme la baisse du taux de mortalité maternelle qui est passé de 341 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2010 à 222,9 en 2019; le pourcentage des femmes qui utilisent une méthode contraceptive moderne qui est passé de 15% en 2010 à 31,9% en 2020 et la diminution du niveau de fécondité passé de 6,0 enfants par femme en 2010 à 5,4 en 2019.  En outre, le taux de pauvreté est passé de 46,3% en 2003 à 36,2% en 2018 et le taux brut de scolarisation au primaire a fait un grand bond en passant de 30,69% en 1992 à 86,6% en 2020. 

Mme SONAM CHODEN NAMGYEL (Bhoutan) a évoqué les progrès remarquables réalisés par son pays depuis 1994 en matière de santé publique, notamment dans les domaines de la planification familiale et des services de santé sexuelle et reproductive, de l’éducation et de l’autonomisation des femmes et des filles.  En 2019, le Bhoutan a réitéré ses engagements à Nairobi.  Le Gouvernement a adopté la politique nationale d’égalité des sexes, pour que tous réalisent pleinement leur potentiel et bénéficient équitablement du développement du pays.  De même, une politique d’accélération de la santé maternelle et infantile a été approuvée.  Elle fournira notamment une allocation de maternité aux mères sans revenu jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 2 ans.  Un programme phare de santé est en cours pour éliminer les cancers de l’estomac, du col de l’utérus et du sein.  De plus, le Bhoutan continue de fournir des services d’éducation et de santé gratuits à tous ses habitants.  L’éducation sexuelle complète a également été intégrée dans le programme d’enseignement formel en 2021, a précisé Mme Namgyel.  Concrètement, la démographie du Bhoutan a radicalement changé au fil des ans.  En seulement trois décennies, le taux de fécondité est passé de 6 à 1,7 naissances par femme, donc en dessous du niveau de remplacement de 2,1.  L’espérance de vie a doublé au cours de la même période.  Le taux de dépendance des enfants de moins de 15 ans pour 100 personnes en âge de travailler est passé de 53,1 en 2005 à 38,3 en 2017.  Cette transition démographique offre une opportunité limitée dans le temps pour une croissance accélérée de la production économique - premier dividende démographique- a souligné Mme Namgyel.  Le Bhoutan a actuellement atteint cette étape avec près de la moitié de sa population âgée de moins de 24 ans.

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a indiqué que son pays, comme tous les pays les moins avancés, ressent encore fortement les effets pluridimensionnels de la pandémie de COVID-19, qui a exacerbé les inégalités préalablement existantes et entravé la réalisation des ODD au niveau national.  Dans cette situation difficile, a-t-il dit, nous continuons de nous concentrer sur les engagements pris dans le cadre du Programme d’action du CIPD.  Conformément au plan quinquennal 2020-2024, le Mozambique s’emploie à renforcer la participation des femmes dans les processus de prise de décision, a précisé le représentant, en vantant le niveau de parité femmes-hommes atteint par son gouvernement.  Il a d’autre part fait état d’une loi pénalisant le mariage des enfants et d’initiatives destinées à émanciper les jeunes afin de leur offrir de nouvelles opportunités.  Parmi les objectifs prioritaires du Gouvernement figurent aussi la réduction de la mortalité maternelle et infantile due à des causes évitables, l’éradication des violence sexuelles et le renforcement des aides familiales ainsi que l’augmentation de la participation des femmes à l’économie.

M. EDUARDO RAMOS (Portugal) a salué l’action cruciale de la Commission de la population et du développement et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) dans son pays.  Pour le Portugal, cela a signifié dans un passé très récent un profond changement social.  De fait, a-t-il expliqué, de 1970 à 2008, le Portugal a enregistré une baisse de 94% de la mortalité infantile, soit deux fois plus que la baisse moyenne dans l’ensemble de l’Union européenne.  Nous sommes parvenus à atteindre l’un des taux de mortalité infantile les plus bas du monde, s’est réjoui le délégué.  Mais il y a encore du travail à faire, a-t-il reconnu, c’est pourquoi le Portugal a lancé en 2021 la première campagne nationale de lutte contre les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, y compris la création de bureaux d’aide aux victimes.  De plus, une importance particulière est accordée à l’éducation en matière de santé sexuelle et reproductive, et l’éducation sexuelle fait désormais partie des programmes scolaires nationaux.  Sur le registre de la coopération au développement, la nouvelle stratégie portugaise jusqu’en 2030 intégrera la promotion des droits des femmes et des filles en tant qu’élément clef de la programmation et du financement des projets.  « Notre expérience nous a également montré l’importance de travailler ensemble avec tous les acteurs », dont la société civile et le secteur privé, a-t-il conclu, pour accroître l’efficacité de notre travail de sensibilisation, de changement des comportements et d’amélioration des opportunités pour les femmes et les filles.

Mme TITTA MAJA (Finlande) a dénoncé la guerre menée par la Fédération de Russie en Ukraine et son impact sur les femmes et les filles ukrainiennes, qu’elles soient réfugiées, déplacées ou victimes de violence sexuelle.  De façon générale, pour la Finlande, les droits de poursuivre sa scolarité et de recevoir une éducation sexuelle complète sont essentiels pour permettre à toutes les femmes de disposer librement de leur corps.  La représentante a donc mis l’accent sur l’importance de la santé sexuelle et reproductive en appelant les membres de la CIPD à œuvrer en ce sens.

M. ANA RUIZ TELLO (Chili), s’alignant sur la déclaration faite par le Mexique hier, a déclaré que les populations les plus vulnérables seront affectées par le ralentissement de la croissance économique et l’augmentation des coûts de l’énergie.  Les pays à revenu intermédiaire sont également confrontés à des défis, a-t-il constaté, en souhaitant un accès équitable au financement, basé sur d’autres facteurs que le PIB.  La Commission doit examiner les progrès réalisés depuis le Programme d’action du Caire pour s’assurer que chacun a accès aux mêmes opportunités et à la santé sexuelle et reproductive, a estimé le représentant, en soulignant aussi que les microentreprises et les petites et moyennes entreprises sont au cœur des efforts de développement.  Les femmes ont besoin d’un meilleur accès à un travail décent et d’une plus grande participation à l’économie formelle.  Face à une plus grande espérance de vie, il a été d’avis que des politiques sont nécessaires pour promouvoir un vieillissement en bonne santé.  À cet égard, le Chili soutient la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé (2021-2030) comme moyen de changer la façon dont les gens perçoivent ce phénomène.

M. ZEPHYRIN MANIRATANGA (Burundi) a dit que son pays est en train d’appliquer sa politique de développement durable qui tient compte des tendances démographiques afin de tirer parti du dividende démographique en misant sur les jeunes.  Il a également insisté sur la planification familiale et la nutrition en tant que catalyseurs de l’émancipation des femmes et de l’éradication de la pauvreté.  Le Burundi s’apprête à lancer son quatrième recensement général de la population et de l’habitat, a annoncé le représentant.  Les résultats permettront d’éclairer les instruments de développement, en se fondant sur trois innovations : la numérisation de la collecte de données, le géoréférencement des ménages et des infrastructures d’appui au développement et le couplage du module de base « agriculture et élevage ».  En conclusion, a souligné le représentant, le Burundi reste attaché aux diverses contributions aussi bien techniques que financières de tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux pour la réalisation de ce recensement.

Mme GARICIA ROMAN (Suriname) a rappelé que le Programme d’action du Caire appelle à l’intégration des populations dans le suivi de tous les programmes de développement durable. Dans ce droit fil, a-t-elle indiqué, le Suriname a lancé une politique de la population pour appuyer la mise en œuvre et l’évaluation des mesures démographiques prises en lien avec le Programme 2030.  Toutefois, alors que le pays s’efforce de sortir de la période pandémique, il reste frappé par une crise économique qui a eu pour effet de faire chuter le cours de la monnaie nationale.  Dans ce contexte complexe, le Gouvernement a néanmoins lancé un programme de relance.  Mais les ressources limitées dont il dispose font penser qu’il ne sera pas en mesure de surmonter les difficultés actuelles dans un laps de temps court, a concédé la représentante.  Dans l’immédiat, nous nous focalisons sur le relèvement en nous employant à mettre les personnes au centre des efforts.  Avant de conclure, elle a souhaité remercier les partenaires du Suriname au sein du système des Nations Unies et assuré que son pays reste déterminé à réaliser les objectifs du Programme 2030 et du Programme d’action de la CIPD.

M. RIADH MESSAAD (Algérie) a dit que l’Algérie a consacré les principes de non-discrimination et de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans sa Constitution révisée de novembre 2020.  Un programme a été mis en place depuis pour renforcer l’égalité hommes-femmes, à la fois dans l’espace public et dans l’espace privé.  L’autonomisation des femmes et des filles est une priorité nationale, a expliqué le représentant en ajoutant que la femme algérienne a accès aux postes à responsabilité et qu’elle est perçue comme « un acteur du changement et de la paix ».  Il reste néanmoins des défis importants qui empêchent encore l’égalité totale entre les sexes, a-t-il reconnu, mais l’Algérie est engagée à y parvenir.  Le représentant a également mis en avant le rôle primordial joué par les femmes dans la lutte contre la pandémie et évoqué la réforme du secteur de la santé ainsi que la production locale de vaccins.  L’Algérie a également accordé la priorité aux zones reculées pour y améliorer les conditions de vie des citoyens.

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que la violation du droit inhérent et inaliénable de toute personne à la vie n’est jamais la réponse aux défis posés par le développement durable, ni un moyen d’atteindre la croissance économique.  Au contraire, a-t-il martelé, « le respect de la vie - de la conception à la mort naturelle - doit toujours être au cœur des politiques de développement durable ».  Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, le Saint-Siège souligne l’importance de l’aide à la famille, « cellule fondamentale de la société », en lui fournissant des moyens de soutien adéquats et efficaces, tant pour l’éducation des enfants que pour la prise en charge et l’intégration des personnes âgées dans la société.  Pour finir, le Saint-Siège espère que cette session et ses discussions feront progresser la compréhension et les mesures visant à promouvoir le développement humain pour tous.

Mme NASRIA ELARDJA FLITTI, observatrice de la Ligue des États arabes, a noté que ces pays connaissent une transformation démographique variable.  Si la Tunisie et le Liban sont en fin de cycle, certains pays n’en sont qu’au début, a-t-elle relevé, indiquant que ce processus devrait durer jusqu’en 2050.  Si cette diversité démographique rend plus difficile la recherche de solutions à l’échelle régionale, elle favorise cependant la coopération, a observé la déléguée.  Selon elle, les pays arabes investissent prioritairement dans le capital matériel pour favoriser la croissance économique.  Toutefois, l’heure est venue d’investir davantage dans le capital humain et de saisir les occasions qui se présentent du fait de la « fenêtre démographique » et de la transformation technologique.  Bien que confrontée aux défis de la pandémie, des changements climatiques, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des conflits, la région arabe est en mesure d’assurer un développement équilibré, a assuré la représentante.  Pour cela, elle doit accorder la priorité à la protection sociale, notamment pour faire reculer la pauvreté et le chômage des jeunes.  Elle doit aussi renforcer la cohésion sociale, promouvoir l’égalité entre les sexes et lutter contre le décrochage scolaire.  Mais sa responsabilité n’est pas seulement sociale, il importe également de garantir les droits économiques, alors que l’on assiste à une hausse de l’inflation en raison de la pandémie et de la guerre en Ukraine.  La Ligue appelle ses membres à améliorer leurs moyens de production en recourant davantage à la technologie et aux énergies renouvelables.  Enfin, elle considère que des partenariats multilatéraux sont essentiels pour le développement de la région, a conclu la représentante, en saluant le soutien apporté par le FNUAP.

M. ADNENE BEN HAJ AISSA, Directeur exécutif de l’organisation « Partners in Population and Development » (PPD), a indiqué qu’au cours des 27 dernières années, les pays en développement membres de PPD en Asie, Afrique, Amérique latine, Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui représentent plus de 60% de la population mondiale, ont réalisé des progrès remarquables au niveau de leurs indicateurs démographiques et sanitaires grâce à des engagements nationaux de haut niveau et à des mesures efficaces. Depuis son lancement, a expliqué son directeur, PPD a concentré son travail sur l’amélioration des programmes de population dans les pays en développement, élément essentiel du développement durable des nations, notamment à travers la création de coalitions et de réseaux via la coopération Sud-Sud.  Forte d’une longue et riche expérience à cet égard, l’organisation contribue à la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD et des objectifs de développement durable, même si la coopération Sud-Sud, en tant que modalité de changement, ne bénéficie pas d’un financement et d’un soutien adéquats.  Il a donc lancé, pour finir, un appel aux partenaires internationaux du développement, y compris les pays du Nord, pour qu’ils complètent par un soutien plus important les efforts dédiés à l’amélioration de la vie des personnes dans les pays en développement.

Mme SELAMAWIT TESFAYE, représentante de International Planned Parenthood Federation (IPPF), a recommandé aux gouvernements de veiller à la mise en œuvre de programmes d’éducation sexuelle complète, et d’appliquer une législation qui traite et élimine la violence sexuelle et sexiste.  Cela devrait également inclure des lois qui traitent des formes multiples et croisées de discrimination et de violence, des mariages précoces et forcés et des mutilations génitales féminines, et qui promeuvent le droit des filles à l’éducation.  La représentante a appelé à la mise en œuvre de politiques propres à redistribuer le fardeau du travail de soins non rémunéré des femmes.  Il s’agit d’assurer l’autonomisation économique des femmes, ainsi que leur santé et leur bien-être et celui de leur famille.  L’organisation souhaite ensuite que la priorité soit donnée à une croissance durable et inclusive grâce à la mise en œuvre de politiques et d’une budgétisation sensibles au genre, afin d’atténuer les impacts à court terme, tout en s’attaquant aux moteurs structurels à long terme, de l’inégalité entre les sexes.  Enfin, il faut intégrer la violence sexuelle et sexiste dans les plans d’adaptation et de résilience climatiques pour faire face aux effets des changements climatiques.

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