Cinquante-neuvième session,
2e séance plénière – matin & après-midi
SOC/4890

La Commission du développement social ouvre sa cinquante-neuvième session axée sur l’inclusion numérique dans le contexte d’un relèvement post-COVID-19

Alors que la pandémie actuelle accélère la transformation numérique, plusieurs milliards de personnes restent exclues et incapables d’accéder aux avantages de la technologie tels que la télémédecine, l’e-finance, l’apprentissage en ligne ou les informations de santé vérifiées.  C’est dans ce contexte que la Commission du développement social a entamé aujourd’hui les travaux de sa cinquante-neuvième session qui, jusqu’au 17 février, débattra du rôle décisif que devrait jouer la technologie numérique pour permettre un relèvement post-COVID-19 plus inclusif. 

Face à cette pandémie qui a non seulement pris des vies mais aussi « emporté des économies entières, mettant au jour les inégalités, la pauvreté, les conditions injustes et inégales entre les pays et au sein des pays », la Présidente de la Commission, Mme María del Carmen Squeff, élue à cette fonction en début de séance, a parlé de « session spéciale ».  À ses yeux, il s’agit en effet de donner suite aux objectifs de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague, à savoir lutter contre la pauvreté, atteindre le plein emploi et promouvoir l’inclusion sociale, à la lumière des défis posés par la COVID-19. 

Saluant le caractère « visionnaire » du thème prioritaire retenu l’an dernier pour cette session -« Le numérique au service du développement social et du bien-être de toutes et de tous »-, Mme Squeff s’est félicitée que, grâce au rôle des technologies numériques, nos sociétés aient pu rester actives et fonctionnelles.  Cependant, a-t-elle pointé, la nécessité d’avancer vers une plus grande inclusion numérique implique aussi de « ne laisser personne de côté dans cette étape de la révolution numérique », comme l’a récemment souligné le Secrétaire général en présentant ses priorités pour 2021. 

« Montrons-nous révolutionnaires », a abondé le Président de l’Assemblée générale, selon lequel les objectifs de développement durable constituent une feuille de route claire pour « reconstruire en mieux ».  Pour cela, il nous faut un nouveau contrat social, élargir l’accès à l’éducation, investir dans l’infrastructure, donner la priorité à l’égalité des chances et combler le fossé numérique, a insisté M. Volkan Bozkir.  Un avis partagé par le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Munir Akram, qui a vu dans la fracture numérique un « nouveau visage de la fracture de développement ». 

Pleinement exploiter les avantages du numérique nécessite de les rendre accessibles aux 3,7 milliards de personnes qui ne sont pas encore connectées, a fait valoir le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.  « L’investissement dans les infrastructures des technologies de l’information et des communication (TIC) est indispensable », a soutenu M. Liu Zhenmin, avant d’exhorter les États Membres à en faciliter l’accès pour les plus vulnérables.  Un appel qu’a repris à son compte Mme Monica Jahangir-Chowdhury, Coprésidente du Comité des ONG pour le développement social, tandis que Mme Marwa Azelmat, représentante de la jeunesse, mettait l’accent sur les conséquences pour les jeunes de la fracture numérique et du temps passé en ligne pendant le confinement. 

La première de ces tables rondes, organisée dans l’après-midi, a donné l’occasion à M. Peter Major, Président de la vingt-quatrième session de la Commission des Nations Unies pour la science et la technique au service du développement (CSTD), d’évoquer l’utilisation de l’intelligence artificielle et des mégadonnées pendant la pandémie pour accélérer le développement de vaccins et assurer le suivi épidémiologique, le dépistage des cas et l’évaluation des risques d’infection. 

Pour M. Major, la technologie n’est toutefois qu’un outil.  La pauvreté, la faim, les disparités dans toutes les dimensions telles que le genre, l’éducation et la santé, et les défis environnementaux tels que les changements climatiques sont tous « des problèmes extrêmement complexes auxquels la technologie numérique à elle seule ne peut trouver des solutions », a-t-il maintenu.

À l’appui des travaux de cette séance, Mme Daniela Bas, Directrice de la Division pour le développement social inclusif du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté cinq rapports du Secrétaire général, portant respectivement sur le rôle des technologies numériques sur le développement social et le bien-être de tous (E/CN.5/2021/3), les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (E/CN.5/2021/2), les politiques et programmes mobilisant les jeunes (E/CN.5/2021/5), la réalisation et le suivi des objectifs de l’Année internationale de la famille (A/76/61-E/2021/4) et la politique sociale visant à promouvoir un relèvement plus inclusif, plus résilient et plus durable (E/CN.5/2021/4). 

De son côté, le Directeur de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD), M. Paul Ladd, a présenté une série de documents se rapportant au Statut de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social; à la nomination des membres du Conseil d’administration dudit Institut et au rapport du Conseil d’administration de l’UNRISD.  Il a précisé que ces derniers mois, les impacts socioéconomiques de la COVID-19 sur les groupes vulnérables ont été au cœur des travaux de l’Institut, seule organisation onusienne consacrée exclusivement à la recherche sur le développement social.

En début de séance, la Commission a élu par acclamation M. Kouadjo Michel Kouakou, de la Côte d’Ivoire, et Mme Julie Oppermann, du Luxembourg, et réelu M. Nikola Nenov, de la Bulgarie, à la vice-présidence de son bureau, M. Kouakou devant également remplir les fonctions de rapporteur.  Elle a également adopté son ordre du jour provisoire et son projet d’organisation des travaux, tel qu’oralement amendé.

La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 9 février, à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE : PRÉSENTATION DE LA DOCUMENTATION AU TITRE DU POINT 3 DE L’ORDRE DU JOUR, Y COMPRIS SES ALINÉAS A), B) ET C) (E/CN.5/2021/2, E/CN.5/2021/3, E/CN.5/2021/4, E/CN.5/2021/5)

QUESTIONS RELATIVES AUX PROGRAMMES ET QUESTIONS DIVERSES (E/CN.5/2021/6, E/CN.5/2021/7, E/CN.5/2021/8)

Déclarations d’ouverture

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF, Présidente de la Commission du développement social, a ouvert cette cinquante-neuvième session en invitant les délégués à se pencher sur le travail du dessinateur et humoriste argentin Quino, qui décrit, entre autres, les actions d’organes et agences de l’ONU pour remédier à la faim, à l’insécurité ou encore au chômage.  Les vignettes de cet artiste nous montrent le travail important de cette Commission pour le développement social, qui doit être axé sur l’aide à fournir aux plus vulnérables, a-t-elle souligné, notant que cette priorité s’impose d’autant plus en cette période « où tous les paradigmes sont mis à l’épreuve ». 

Aux yeux de Mme Squeff, la pandémie de COVID-19 est bien plus qu’une maladie qui a coûté des vies, c’est une crise qui a mis au jour les insuffisances d’un système.  « Elle a pris des vies, mais aussi des entreprises et des emplois, elle a emporté des économies entières, mettant au jour les inégalités, la pauvreté, les conditions injustes et inégales entre les pays et au sein des pays. »  C’est pourquoi, a expliqué la Présidente, j’estime que nous sommes dans une « session spéciale » de cette Commission du développement social, car il est de notre responsabilité de donner suite aux objectifs de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague, à savoir lutter contre la pauvreté, atteindre le plein emploi et promouvoir l’inclusion sociale, à la lumière des défis actuels posés par la pandémie. 

Relevant que cette cinquante-neuvième session a pour thème prioritaire: « Transition vers le développement durable et justice sociale: le numérique au service du développement social et du bien-être de toutes et de tous », Mme Squeff a jugé que, lorsque la Commission s’est prononcée sur cette question l’année dernière, elle a agi en « véritable visionnaire ».  En effet, a-t-elle observé, dans le contexte de la pandémie, nos sociétés ont pu rester actives et fonctionnelles grâce au rôle des technologies numériques.  Cependant, la nécessité d’avancer vers une plus grande inclusion numérique implique aussi de ne laisser personne de côté dans cette étape de la révolution numérique, a poursuivi la Présidente.  À cet égard, a-t-elle indiqué, lorsque le Secrétaire général a fait part de ses priorités pour 2021, il a souligné que la pandémie avait également mis en évidence l’énorme fossé dans l’accès à ces outils et que la réduction de la fracture numérique reste un défi fondamental à combler.

Mme Squeff s’est déclarée fière que son pays, l’Argentine, ait récemment établi que la téléphonie fixe et mobile, la télévision par câble et Internet constituent des services publics et essentiels, et font partie d’un service de base universel réglementé par l’État.  Cette mesure a été prise parce que nous pensons que tous les Argentins, hommes et femmes, ont le droit d’accéder à ces services et qu’il ne s’agit pas d’un problème de marché mais plutôt de présence de l’État.  Et cette semaine, nous aurons un important programme d’activités dans lequel cette question prioritaire sera discutée, a-t-elle indiqué avant de détailler les différentes tables rondes et forums prévus.

S’agissant de la négociation du projet de résolution, elle a indiqué que son objectif est de parvenir à un « document de consensus » dans lequel nous pouvons apporter des contributions concrètes aux besoins des peuples.  Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, a-t-elle souligné, le bien-être social ne sera pas possible sans une transformation numérique.  Il convient donc de promouvoir l’égalité, en tenant compte des processus de transformation numérique inclusifs, en facilitant l’interaction à travers de multiples canaux avec l’État et en prenant en compte les populations qui n’ont pas un accès adéquat aux technologies numériques.  Je suis convaincue que nous pouvons sortir de cette pandémie en étant solidaires et en travaillant en équipe dans le but de créer des sociétés plus justes, égalitaires, diversifiées et inclusives, a-t-elle affirmé.

« Nous sommes confrontés aux revers les plus graves dans le domaine du développement social depuis la Deuxième Guerre mondiale », a déclaré M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, qui a alerté que des décennies de progrès ont été balayées en 2020 en raison de la pandémie.  « Nous sommes au bord du gouffre », a-t-il averti, en appelant à agir d’urgence. 

M. Bozkir a ensuite constaté que malgré ces tragédies, la pandémie de COVID-19 a débloqué des trésors de volonté politique et de ressources.  Une occasion se présente donc pour modifier notre trajectoire de développement et être réellement transformateur.  Il a souligné que les objectifs de développement durable constituent une feuille de route claire pour reconstruire en mieux.  Il nous faut un nouveau contrat social, élargir l’accès à l’éducation, investir dans l’infrastructure, donner la priorité à l’égalité des chances et combler le fossé numérique, a insisté M. Bozkir, en soulignant l’appui de l’ONU aux plans de développement locaux.  Le relèvement, quelle que soit la forme qu’il prendra, doit être axé sur la personne humaine et répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables, celles-ci ayant en effet été les plus touchées par la pandémie. 

M. Bozkir a indiqué que la Déclaration et le Plan d’action de Copenhague, axés sur la personne humaine, n’ont rien perdu de leur pertinence, en appelant à la coopération, sans une once d’hésitation.  Alors que les pays font face aux retombées sociales et économiques de la crise de la COVID-19, une action visionnaire, une solidarité, une coopération multilatérale et, par-dessus tout, une transformation s’imposent.  « Montrons-nous révolutionnaires », a conclu le Président.

M. MUNIR AKRAM, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), s’est inquiété des ravages que continue d’infliger la COVID-19 partout dans le monde.  Les vaccins offrent certes une lueur d’espoir, mais ils risquent de ne pas devenir disponibles dans les pays du Sud pendant les deux prochaines années, a-t-il relevé. 

Le développement social est un pilier, tout comme l’action environnementale, pour créer le monde que nous voulons, a-t-il martelé, rappelant que le premier Sommet mondial pour le développement social a été convoqué sur recommandation de l’une des commissions de l’ECOSOC, il y a 25 ans.  Depuis, nous avons été les témoins de progrès remarquables en matière de développement humain et économique, mais les inégalités se sont creusées, ce dont témoigne l’architecture financière et économique actuelle: 26 personnes possèdent la moitié de la richesse du monde, a-t-il souligné.  Les plans de relance injectés dans les économies développées et celles en développement traduisent également cette inégalité, tout comme la question de l’accès aux vaccins. 

Dès lors, le Président de l’ECOSOC a appelé à l’inclusion sociale des groupes et sociétés désavantagés et à renforcer la résilience des sociétés.  La crise actuelle indique clairement que le statu quo ne peut pas continuer, a-t-il fait valoir, en plaidant pour une reprise plus inclusive, plus résiliente et plus stable pour se donner les moyens d’atteindre les objectifs de développement durable. 

Abordant également le problème de la fracture numérique, il a affirmé qu’elle pourrait être le nouveau visage de la « fracture de développement ».  Refermer la fracture numérique est essentiel et exige des investissements importants dans les infrastructures durables partout dans le monde en vue de pouvoir aspirer à un développement inclusif, a-t-il souligné.  Pour cela, M. Akram a appelé à ne pas perdre de vue l’accessibilité financière du numérique, et l’impératif d’une éducation de qualité pour tous. 

M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a signalé que les pays du monde entier sont confrontés à d’immenses défis en matière de développement économique et social alors que la pandémie de COVID-19 a effacé des progrès durement acquis dans ces domaines.  Face à cette réalité, il a mis l’accent sur la valeur ajoutée des technologies de l’information et des communications pour favoriser la communication entre les gens contraints à la distanciation sociale en raison de la pandémie.  La technologie numérique a notamment permis de dispenser des services d’éducation, de santé et d’autres services essentiels menacés par la pandémie.  Pour pleinement exploiter ces avantages « numériques », M. Liu a jugé indispensable de développer, promouvoir et rendre accessibles les services numériques aux 3,7 milliards de personnes qui ne sont pas encore en ligne.  « L’investissement dans les infrastructures des technologies de l’information et des communications (TIC) est indispensable », a-t-il insisté, avant d’exhorter les États Membres à fournir les moyens pour permettre aux plus vulnérables d’avoir accès à ces technologies.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a également appelé à promouvoir une transition socialement juste vers le développement durable, alertant des risques liés à des modes de consommation non durables.  Il a expliqué que cela impliquait de revoir la manière dont sont menées les activités économiques afin de promouvoir le bien-être humain en protégeant l’environnement.  « Créer une meilleure reprise plus durable exige de réimaginer le projet social pour lutter contre les problèmes contemporains », a dit M. Liu avant de souligner l’importance d’un nouveau contrat social garantissant l’égalité des opportunités pour tous et l’avènement de la sécurité sociale universelle.  « Il faut rendre la connexion abordable et accessible dans les langues locales et lutter contre tous les obstacles à l’accès numérique auxquels font face les personnes les plus vulnérables, dont les femmes, les filles, les personnes handicapées et populations autochtones », a encore insisté M. Liu. 

Mme MONICA JAHANGIR-CHOWDHURY, Coprésidente du Comité des ONG pour le développement social, a expliqué que le Comité a préparé 10 recommandations relatives au thème de la présente session, lesquelles ont été signées par plus de 480 ONG.  En outre, plus de 70 vidéos ont été envoyées de tous les continents et de toutes les couches sociales, ce qui montre que la voix de chacun compte et symbolise également le concept de « nous, les peuples ». 

Mme Jahangir-Chowdhury a relevé qu’une grande partie de la population mondiale n’a pas accès aux services de base tels que la santé et l’éducation et qu’avec la pandémie, ces problèmes se sont accentués en raison du manque d’accès à Internet.  De ce fait, le Comité des ONG pour le développement social invite les gouvernements à faire de l’accès à Internet un droit fondamental pour tous et à prioriser l’alphabétisation numérique. 

Le Comité a aussi noté qu’alors que les inégalités augmentent, les investissements qui devraient faciliter la transition vers le développement durable diminuent.  Il est donc urgent de renforcer ces financements, tout en veillant à lutter contre les flux financiers illicites et en allégeant la dette publique.  De même, il faut renforcer les transferts de technologies vers les pays en développement et les investissements en faveur des infrastructures.  Pour améliorer l’inclusion numérique, Internet, les données et l’intelligence artificielle doivent être considérés comme des biens numériques publics, et il faut adapter les cadres réglementaires pour que les technologies numériques puissent guider le monde vers une transition sociale juste et atteindre le développement durable.

Il faut donc, a conclu Mme Jahangir-Chowdhury, que les gouvernements puissent utiliser l’immense potentiel des technologies numériques au bénéfice de tous, sur la base de l’inclusion et dans le respect de la dignité humaine. 

L’autre Coprésidente du Comité, Mme MARIA FORNELLA-OEHNINGE, s’est brièvement présentée au début de l’intervention de sa collègue.

Mme MARWA AZELMAT, représentante de la jeunesse et coordonnatrice du programme pour les droits des femmes de l’« Asociación para el Progreso de las Comunicaciones », s’est déclarée encouragée par les progrès réalisés en matière de coopération numérique.  Elle s’est dite prête à appuyer les initiatives menées pour promouvoir une participation significative des jeunes, notant que la COVID-19 a mis à nu l’impréparation de certains systèmes pour ce qui est d’accueillir l’immense trafic virtuel.  Pour « reconstruire en mieux » après la pandémie, il faut davantage d’efforts concertés, notamment pour réaliser les objectifs de développement durable, a-t-elle plaidé, appelant à ce que les outils numériques soient considérés comme des biens publics.  Or, a-t-elle constaté, les jeunes souffrent de manière disproportionnée de la fracture numérique croissante et beaucoup d’entre eux n’ont pas accès à Internet chez eux.  De fait, a poursuivi la représentante, un environnement numérique propice doit être appuyé en mettant l’accent sur les jeunes afin de répondre à leur besoins et préoccupations. 

À cet égard, Mme Azelmat a noté que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) avait enregistré des attaques omniprésentes visant les jeunes ainsi que des risques d’exploitation sexuelle en raison du temps passé en ligne pendant le confinement.  Les jeunes sont, en outre, particulièrement exposés aux campagnes de désinformation, ce qui a de graves conséquences pour leur santé mentale, a-t-elle également alerté.  De l’avis de la représentante, des programmes de recherche doivent être menés pour mesurer les effets des technologies numériques sur la santé mentale des jeunes.  Il faut aussi attacher davantage d’attention à leur participation, a-t-elle ajouté, faisant observer que le lien entre ces technologies et le développement a un fort potentiel s’il est couplé à des principes éthiques. 

Débat de haut niveau sur le thème prioritaire: « Transition vers le développement durable et justice sociale: le numérique au service du développement social et du bien-être de toutes et de tous »

Avant de donner le coup d’envoi de la première table ronde de cette cinquante-neuvième session de la Commission du développement social, sa Présidente, Mme María del Carmen Squeff, a fait observer que les technologies numériques ont été essentielles tout au long de la pandémie de COVID-19 et que certains développements que l’on n’attendait pas avant plusieurs années se sont faits en quelques mois à peine.  Ceci a donné lieu au développement de nouvelles relations sociales digitales et à une citoyenneté numérique, mais, a insisté Mme Squeff, il faut veiller à ce que cela se fasse de façon juste et équilibrée.  Les avantages à en tirer ne sont pas à la portée de tous puisque le fossé numérique reste énorme, a-t-elle rappelé, en estimant dès lors que « mesurer la pauvreté » doit aussi inclure cet aspect d’inclusion et d’accès au numérique.

Intervention liminaire

Pour M. PETER MAJOR, Président de la vingt-quatrième session de la Commission de la science et de la technique au service du développement (CSTD), l’une des commissions techniques de l’ECOSOC, il est largement admis que les technologies numériques ont un rôle essentiel à jouer dans la mise en œuvre du Programme 2030 vers des sociétés inclusives, justes et durables.  Elles ont déjà fait la preuve de leur potentiel pour améliorer la vie des gens et protéger la planète, que ce soit par l’utilisation des téléphones mobiles pour une finance inclusive ou la livraison par drone de fournitures médicales aux communautés éloignées dans certains pays en développement.  Il s’est attardé sur l’application récente de l’intelligence artificielle et des mégadonnées pendant la pandémie de COVID-19 pour accélérer le développement de vaccins, assurer le suivi et le dépistage des cas, prédire son évolution et évaluer les risques d’infection.

Le monde assiste actuellement à deux vagues de transformation numérique, a-t-il poursuivi.  L’une est la révolution numérique des technologies Web 2.0 qui permettent aux gens de créer et de partager du contenu Web, de collaborer et de communiquer, a expliqué M. Major.  Cette vague est à son apogée, a-t-il estimé en soulignant qu’elle a déjà touché les secteurs de la plupart des pays développés et a fait des progrès considérables dans les pays en développement à revenu élevé.  Dans le même temps, il a constaté une forte poussée vers la numérisation et le commerce électronique dans les pays en développement à faible revenu.  M. Major y voit des signes de la poursuite de la révolution numérique du Web 2.0 pour toucher maintenant les pays du Sud.

L’autre vague de transformation technologique qu’il a évoquée est celle de l’intelligence artificielle, la robotique, l’Internet des objets, la chaîne de blocs et d’autres technologies associées à l’industrie 4.0.  Cette vague en est à son stade initial dans le paradigme de la révolution technologique.  Pour de nombreuses personnes dans les pays à faible revenu, l’intelligence artificielle et les robots appartiennent à un avenir lointain, car ils vivent encore pour la plupart au début de la révolution technologique précédente.  Selon M. Major, les pays qui sont encore au stade de la préparation et du déploiement des technologies Web 2.0 doivent dès maintenant chercher à profiter de la nouvelle révolution technologique lorsque cela est possible.

Pour ce faire, il leur a suggéré de se fixer des priorités nationales pour stimuler la transformation numérique en développant et en faisant correspondre les atouts de l’innovation numérique aux besoins sociaux et commerciaux dans le souci de répondre aux opportunités émergentes et aux développements du marché.  Par exemple, les pays à revenu intermédiaire supérieur pourraient concevoir et mettre en œuvre des politiques axées davantage sur les secteurs émergents de l’industrie 4.0 et de la cybersécurité et orienter le développement de l’infrastructure numérique et des compétences à cette fin.  Pour lui, il est essentiel que ces pays réfléchissent à la manière de tirer parti de la prochaine révolution technologique numérique.

Dans le même temps, le Président de la CSTD a souligné que la technologie n’est qu’un outil.  La pauvreté, la faim, les disparités dans toutes les dimensions telles que le genre, l’éducation et la santé, et les défis environnementaux tels que les changements climatiques sont tous des problèmes extrêmement complexes auxquels la technologie numérique à elle seule ne peut trouver des solutions.  Il est donc nécessaire d’identifier les causes profondes de ces problèmes, puis d’attribuer un rôle aux technologies numériques pour les résoudre.  Pour cela, M. Major a encouragé les échanges entre pays à la fois sur leurs réussites et leurs échecs en vue de tirer parti de l’apprentissage mutuel pour trouver la voie à suivre et les moyens adaptés à leur situation locale.

Articuler le rôle critique de la science, des technologies et de l’innovation, y compris des nouvelles technologies de communication (TIC), en tant que catalyseurs des objectifs de développement durable, est la mission de la CSTD, a-t-il indiqué, avant de préciser que sa vingt-quatrième session se tiendra les 17 et 21 mai et aura pour thèmes prioritaires « Utiliser la science, la technologie et l’innovation pour combler l’écart sur l’ODD 3, relatif à la santé et au bien-être » et « Exploiter la chaîne de blocs au service du développement durable: perspectives et défis ».

Panélistes

Mme KAREN ABUDINEN, Ministre des technologies de l’information et des communications de la Colombie, a indiqué que les technologies améliorent le sort et la vie quotidienne des Colombiens.  Elle a passé en revue les actions menées pour assurer un large accès à Internet dans le pays et faire, un jour, de la Colombie la « Silicon Valley » de l’Amérique latine.  L’accès à un Internet à haut débit et illimité est assuré pour 300 000 foyers à un tarif subventionné de 2 dollars par famille et par mois, a expliqué la Ministre.  Elle a souligné l’importance fondamentale de ces technologies qui ont permis, en ces temps de pandémie, la poursuite de la scolarisation d’enfants et d’éviter des pertes d’emplois.  La Colombie a, en outre, lancé un appel d’offres pour assurer la connexion à Internet de 15 000 écoles dans les zones les plus reculées.  Par ailleurs, 3 558 antennes-relais vont être installées cette année pour une connectivité dans tout le pays. 

« Sans connectivité, nous ne pouvons pas aller de l’avant », a martelé Mme Abudinen.  Elle a ajouté qu’en 2021, 100 000 experts en programmation seront formés pour aider les entreprises et le secteur public dans leurs efforts numériques.  S’agissant des entreprises, 100 000 hommes et femmes d’affaires ont bénéficié de plateformes de vente en ligne.  Nous avons aussi aidé les PME à passer au numérique, en leur mettant le pied à l’étrier, a poursuivi la Ministre, en insistant sur les effets positifs pour l’emploi et la productivité.  « Nous voulons que tous les Colombiens puissent faire leurs démarches administratives en ligne. »  Mme Abudinen a indiqué que cela vaut aussi pour les PME, comme pour le Gouvernement, citant notamment le domaine des traités internationaux. 

M. BORIS ZÜRCHER, Chef de la Direction du travail au Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) de la Suisse, a relevé que les tendances à long terme telles que la mondialisation, le vieillissement démographique et la numérisation entraînent des changements continus dans le monde du travail.  Sur le plan international, la Suisse se distingue par un taux de participation élevé au marché du travail, un taux de chômage inférieur à la moyenne et une qualité d’emploi élevée.  Dans divers domaines professionnels, les changements structurels des 10 dernières années ont toutefois entraîné une diminution du nombre d’emplois, mais ces changements ont également généré de nouvelles possibilités d’emploi dans d’autres domaines.  Différentes analyses montrent que l’emploi se déplace de plus en plus vers des secteurs à forte intensité de connaissances et exigeant des qualifications élevées.  Les changements au sein même des secteurs et des professions sont encore plus prononcés.  Jusqu’à présent, a-t-il indiqué, les salariés ont réussi à répondre aux exigences croissantes en matière de compétences en améliorant constamment leurs qualifications.  Une étude récente du Centre de recherches conjoncturelles de la Suisse (KOF) montre que les investissements dans des technologies telles que les robots, l’impression 3D ou l’Internet des objets sont associés à un effet positif sur l’emploi au niveau des entreprises. 

Poursuivant, M. Zürcher a relevé que la pandémie du coronavirus a entraîné une accélération de la numérisation, et a fait savoir que la numérisation et l’accessibilité sont au centre de la politique d’inclusion du Gouvernement suisse.  Dans le cadre de sa politique étrangère, la Suisse veille également à ce que les groupes de population particulièrement vulnérables aient accès aux services publics, et le Gouvernement positionne la Genève internationale comme une plaque tournante de la gouvernance numérique. 

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, avec un système de protection sociale déjà bien en place, la Suisse a eu la chance de ne pas devoir partir de zéro et pouvoir construire autour du système en place.  Pour assurer la santé et la sécurité au travail, des plans de protection sanitaire ont été définis par les différentes branches de l’économie.  Des réunions hebdomadaires ont lieu au plus haut niveau avec les partenaires sociaux et cela pourrait devenir un acquis pour l’avenir.  Il a toutefois prévenu que seule la coopération de toute la communauté internationale permettra d’affronter les conséquences de la pandémie.  Nous devons tout faire pour que cette crise débouche sur un modèle de société plus durable, plus juste et capable de s’adapter aux changements à venir, et les objectifs du Programme 2030 doivent guider notre action, a-t-il affirmé. 

Dans un message vidéo préenregistré, Mme ANA MENDES GODINHO, Ministre du travail, de la solidarité et de la sécurité sociale du Portugal, s’est dite en accord avec le Secrétaire général pour appuyer une transition sociale juste afin de créer un système sociétal plus résilient tout en protégeant les démunis.  Alors qu’il reste 10 ans pour concrétiser les objectifs du Programme 2030, a-t-elle observé, nous luttons aujourd’hui contre un « ennemi invisible » et tentons de sauver le plus de vies possible.  Parallèlement, nous constatons une persistance de la pauvreté et une montée du chômage, autant de problèmes qui nécessitent des solutions globales intégrées.  Appelant à ce que personne ne soit laissé de côté, la Ministre a estimé que « nous ne pouvons pas laisser les impacts sociaux, économiques et sanitaires perturber nos familles et nos entreprises, et hypothéquer le travail accompli ces dernières années ».  Face au risque de « faire machine arrière » dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, la communauté internationale se doit d’être unie et de travailler de façon collective, « c’est la clef pour résoudre ces problèmes », a-t-elle clamé. 

Plaidant pour que chaque pays et chaque région fondent leur avenir sur la transition numérique, aujourd’hui essentielle, Mme Mendes Godinho a estimé que l’éradication de la pauvreté doit être l’ambition de toute société souhaitant être compétitive et durable.  Pour avancer sur la voie de la transition vers le développement durable, elle a appelé les États à se concentrer sur une stratégie en cinq points.  Il convient, selon elle, de créer du travail décent; d’accélérer les compétences afin que les citoyens deviennent « des acteurs et non des victimes » de cette transition; de renforcer la protection sociale pour s’assurer que le système soit inclusif; d’investir en faveur de l’innovation et de technologies robustes pour accroître la compétitivité des sociétés; et enfin, de développer des programmes sociaux à long terme en faisant la promotion des outils numériques.

Mme SILVANA VARGAS, Ministre du développement et de l’inclusion sociale du Pérou, a expliqué que son ministère promeut un cadre politique intégrant l’ensemble des cycles de la vie, de l’enfance aux personnes âgées, pour faire le lien entre protection sociale et un meilleur accès aux technologies numériques.  Elle a expliqué que l’objectif de cette démarche est de passer d’une protection fragmentaire des droits à une protection territoriale.  L’accès aux technologies numériques permet aux populations les plus défavorisées d’avoir accès à des informations plus exactes afin qu’elles puissent prendre des décisions plus éclairées.  En tant que moyen de promotion de la personne, le numérique est un outil de promotion du développement social et du bien-être de toutes et de tous, a insisté la Ministre péruvienne.  Illustrant son propos, elle a indiqué que son ministère utilisait des technologies de téléphonie mobile pour procéder à une identification rapide de l’anémie par le biais d’un examen de la conjonctive oculaire. 

Mme ELSA MARIE D’SILVA, Fondatrice et Directrice générale de « Red Dot Foundation » et Présidente de « Red Dot Foundation Global », a indiqué que les femmes et les filles ne sont pas incluses en Inde, notamment dans les États du Rajasthan et d’Andhra Pradesh, où le taux de natalité des filles a baissé pour atteindre 806 filles pour 1 000 garçons.  Les filles sont considérées comme un surcroît de responsabilité, voire un fardeau, et dans les milieux ruraux, l’éducation des filles n’est pas une priorité.  Durant la pandémie de COVID-19, un grand nombre de filles ont été exclues car elles n’ont pas accès aux outils numériques ou en ont été privées, et les répercussions sur elles, de cette perte d’une année scolaire, ne pourront être mesurées que plus tard. 

Pour résoudre ces problèmes, la panéliste a appelé à placer les filles au cœur de l’élaboration des politiques, les aider à avoir confiance en elles-mêmes et changer la perception de par les sociétés.  Le Programme 2030 ne pourra pas être atteint sans régler la question du statut des femmes, a insisté Mme D’Silva qui a précisé que l’Inde pourrait générer 770 milliards de dollars supplémentaires de PNB si les femmes pouvaient participer sur un pied d’égalité à la main d’œuvre. 

Afin de réduire le fossé numérique et inclure les femmes, Mme D’Silva a recommandé de faire de l’accès à Internet et aux outils numériques un droit humain.  Il faut également assurer l’accès des femmes et des jeunes filles à une éducation de haute qualité pour qu’elles participent aux processus de prise de décisions liées au développement scientifique, à l’intégration de la technologie et de l’innovation, mais aussi prendre en compte les outils d’analyse basés sur le genre, notamment l’intersectionnalité, dans la création et l’évaluation des politiques et des programmes afin de cibler celles et ceux qui sont laissés pour compte. 

La panéliste a également recommandé de fournir des données fiables aux niveaux national, régional et mondial, afin d’identifier les lacunes et d’établir des plans visant à réduire les inégalités, et à combattre les crimes contre les femmes et les filles.  Il faut aussi mettre en place une gouvernance inclusive pour que tous participent à la prise de décisions sur l’aménagement des espaces et leur gestion, et intégrer toutes les politiques et les plans en matière de changements climatiques et de santé dans les objectifs de développement durable, sans s’y limiter pour autant. 

Dialogue interactif

Avant de céder la parole aux délégations, le Vice-Ministre de la transformation numérique de la Colombie est revenu sur les politiques numériques nécessaires au niveau mondial.  Pour lui, il s’agit avant tout de comprendre les besoins particuliers des différents secteurs de la population de chaque pays.  Citant le cas de son pays, il a identifié le problème de la connectivité sur l’ensemble du territoire du pays, mais aussi de comment atteindre les filles et les femmes en fonction de leur niveau d’éducation en vue de les autonomiser et faire valoir leurs droits grâce à ces nouvelles technologies.  La Présidente de « Red Dot Foundation Global » a abondé en ce sens, y voyant un outil efficace de la lutte contre les inégalités entre les genres et la violence à l’égard des femmes.  Mais attention, a-t-elle tempéré, ce ne sont que des outils et ils doivent s’accompagner de changements de comportement et de notre façon de penser.

Pragmatique, l’Union européenne (UE) a soulevé la question épineuse de comment combler le fossé numérique qui existe au sein des régions, entre pays, entre femmes et hommes et entre différents groupes démographiques.  Face à ces multiples fossés numériques, les femmes et les pauvres sont les plus touchés, a-t-elle concédé avant d’inviter les États Membres à appuyer un véritable programme « d’alphabétisation numérique » et le développement, chez les jeunes, des compétences numériques nécessaires pour le monde du travail.  « S’il ne faut laisser personne de côté, cela signifie ne laisser personne hors ligne », a commenté à son tour la Chine.  Or, comment tenir cette promesse dans les pays en développement?

Une chose est claire, a rappelé la Présidente de la Commission, ne pas avoir accès aux technologies numériques ne fait qu’exacerber les inégalités entre pays, et pourtant, près de la moitié de la population mondiale en reste toujours privée.  C’est cette triste réalité qui explique, en partie, le creusement des inégalités, a renchéri Cuba qui a plaidé pour la levée des obstacles à l’accès au numérique des pays en développement, à commencer par la levée du blocus qui lui est imposé. 

Qu’il s’agisse de Cuba, du Maroc, du Pérou, du Brésil ou encore du Sénégal, tous sont conscients que l’économie numérique est la passerelle incontournable vers le développement durable.  De nombreuses délégations ont brossé le tableau des différentes initiatives et stratégies lancées dans ce domaine dans leurs pays, que ce soit à travers des investissements dans un programme d’aide d’urgence pendant la pandémie qui a touché plus de 69 millions de personnes directement ou indirectement au Brésil, ou les plateformes d’apprentissage numériques et de télémédecine au Sénégal, en passant par les programmes de transferts de fonds et de finance mobile au Pérou ou encore les initiatives ciblées sur les femmes et les filles pour assurer l’inclusion numérique au Maroc.

Pour garder le cap, il va falloir miser sur des infrastructures et des services numériques efficaces et abordables, a fait valoir la Suisse pour laquelle il ne fait pas de doute que les communautés connectées sont aussi celles qui sont les plus autonomes à la fois en termes d’accès aux connaissances et de participation à l’économie numérique.  Pour le monde en développement, cela signifie de nouvelles formes de coopération pour l’aider à y accéder, a-t-elle relevé, alors que l’UE a insisté sur le fait que la relève post-COVID-19 doit aller de pair avec le respect des droits de la personne pour avoir une société pacifique et inclusive.  La société numérique doit être centrée sur l’individu, a-t-elle estimé.

Du côté des ONG, ce sont des questions d’ordre déontologique qui ont été soulevées.  Face à la montée des extrémismes dans le monde, la Fédération internationale des travailleurs sociaux a voulu savoir comment les politiques de la société civile peuvent promouvoir la déontologie dans l’utilisation des technologies numérique.  Les Sœurs de Sainte Dominique ont relevé pour leur part que les inégalités « frappantes » dans l’accès à ces technologies créent une certaine hiérarchie. 

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