SG/SM/20974

M. Guterres défend un relèvement post-COVID-19 transformateur, inclusif et durable pour inverser la courbe de la pauvreté dans le monde

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée le 17 octobre:

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée le 17 octobre:

Notre époque porte la responsabilité morale de la pauvreté.  Pour la première fois en vingt ans, l’extrême pauvreté est en progression.  L’année dernière, près de 120 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté lorsque la pandémie de COVID-19 a ravagé les économies et les sociétés.  Le relèvement asymétrique ne fait que creuser les inégalités entres les pays du Nord et ceux du Sud.  La solidarité a disparu – au moment même où nous en avons le plus besoin.

Ainsi, les inégalités en matière d’accès aux vaccins laissent les variants se développer et se répandre sans entrave, condamnant à mort des millions de personnes supplémentaires dans le monde et prolongeant un ralentissement économique qui pourrait coûter des milliers de milliards de dollars.  Nous devons mettre fin à ce scandale, nous attaquer au surendettement et faire en sorte que des investissements dans le relèvement soient réalisés dans les pays qui en ont le plus besoin.

En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, nous nous engageons à « construire un avenir meilleur ».  Le relèvement mondial nécessite une approche à trois niveaux: premièrement, le relèvement doit susciter des transformations, car nous ne pouvons revenir aux obstacles et déséquilibres structurels endémiques qui perpétuaient déjà la pauvreté avant la pandémie.  Nous avons besoin d’une volonté politique et de partenariats plus forts pour instaurer une protection sociale universelle d’ici à 2030 et investir dans la reconversion des emplois pour l’économie verte en pleine croissance.  Nous devons aussi investir dans des emplois de qualité dans l’économie des services à la personne, ce qui favorisera une plus grande égalité et permettra à toutes les personnes de recevoir les soins dignes qu’elles méritent.

Deuxièmement, le relèvement doit être inclusif, parce qu’un relèvement inégal laisse de côté une grande partie de l’humanité, accroît la vulnérabilité de groupes déjà marginalisés et rend la réalisation des objectifs de développement durable encore plus difficile.  Le nombre de femmes vivant dans l’extrême pauvreté dépasse de loin celui des hommes.  Même avant la pandémie, les 22 hommes les plus riches du monde possédaient plus de richesses que toutes les femmes d’Afrique... et cet écart n’a fait que se creuser.  Nous ne pouvons pas nous relever en nous passant de la moitié de notre potentiel.  Les investissements économiques doivent cibler les entrepreneures, améliorer l’intégration du secteur informel à l’économie formelle, être axés sur l’éducation, la protection sociale, les services de garde universels, les soins de santé et le travail décent, et combler la fracture numérique, et notamment sa profonde dimension de genre.

Troisièmement, le relèvement doit être durable, parce que nous devons construire un monde résilient, décarboné et à zéro émission nette.  Tout au long de cette période, nous devons être bien plus à l’écoute des opinions et des conseils des personnes vivant dans la pauvreté, lutter contre les humiliations et démanteler, dans chaque société, les obstacles à l’inclusion.

En ce jour et chaque jour, unissons nos forces pour mettre fin à la pauvreté et créer un monde de justice, de dignité et de possibilités pour toutes et pour tous.

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