SG/SM/20582

Le Secrétaire général souligne que le G5 Sahel a un rôle essentiel à jouer pour faire face à la crise de la COVID-19

On trouvera, ci-après, le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, prononcé lors Sommet du G5 Sahel, aujourd’hui:

Merci pour votre invitation ainsi que pour votre coopération étroite en faveur de la paix et du développement au Sahel.

Malgré de récents développements prometteurs, et notamment la tenue pacifique d’élections, je reste préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire dans la région, en particulier à Liptako-Gourma, où la spirale de la violence aggrave une situation humanitaire déjà difficile.  Et une fois de plus, ce sont les populations civiles qui en paient le prix: plus de deux millions de personnes déplacées, des millions d’autres qui se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë, le tout dans un contexte de grande crise climatique.  Le COVID-19 a exacerbé les fragilités existantes, y compris les difficultés économiques et sanitaires, et fait basculer plus de six millions de personnes dans l’extrême pauvreté.

Le G5 Sahel a un rôle essentiel à jouer pour faire face à cette crise.  Un an après le Sommet de Pau, la Force conjointe continue sa montée en puissance grâce à la pleine mobilisation des États sahéliens, au soutien des partenaires internationaux ainsi qu’à l’appui de la MINUSMA.  Le déploiement à venir de la Task-Force Takuba/groupement de forces Takuba, composée de forces spéciales européennes en coordination avec le G5 Sahel, illustre cette mobilisation, et je remercie les pays engagés.  Il s’agit de conserver cette dynamique tout en démontrant une exemplarité en matière de respect des droits humains.  Dans ce contexte, la Force conjointe doit disposer de financements stables et prévisibles.

Les opérations de paix et les opérations antiterroristes africaines doivent être endossées par le Conseil de sécurité, au titre du chapitre VII, et financées de façon pérenne, y compris au moyen de contributions obligatoires.  Le soutien de la MINUSMA au processus de transition et à la stabilisation du Mali doit constituer une priorité des partenaires de la région.  Je condamne l’attaque lâche perpétrée une fois de plus contre nos casques bleus la semaine dernière et appelle les autorités à tout faire pour identifier ses auteurs et les traduire en justice.

Au-delà de la seule réponse sécuritaire, le développement, l’État de droit et la bonne gouvernance sont les pierres angulaires de la stabilité de la région.  Les gouvernements doivent retrouver la confiance de leurs citoyens, et nous sommes déterminés à soutenir tous les efforts en ce sens.  La nature multidimensionnelle et interdépendante des nombreux défis nécessite de s’attaquer aux causes profondes des conflits.

C’est pour cela que j’ai nommé un Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel.  M. Mar Dieye, veillera à ce que les liens entre les défis humanitaires, climatiques, sécuritaires, politiques et bien sûr en matière de développement soient pris en compte dans une approche plus intégrée, et donc plus efficace.  Il travaillera étroitement avec mon Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohammed Chambas, pour faire avancer la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, en s’appuyant sur toutes nos ressources dans la région pour soutenir les efforts du G5 Sahel.  Et ensemble, faire avancer la paix et le développement durable de la région.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.