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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 mai 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/Moscou

Le Secrétaire général est arrivé à Moscou, aujourd’hui, où il a rencontré le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, avec qui il a discuté d’un large éventail de questions.  Il s’est également entretenu avec la presse.

Conseil de sécurité/Moyen-Orient

Ce matin, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, a informé le Conseil de sécurité lors d’une séance à huis clos, alors que la situation sur le terrain continue de se dégrader en « l’escalade la plus grave entre Israël et les militants palestiniens depuis des années ».  L’ONU est très préoccupée par l’augmentation du nombre de victimes civiles à Gaza et en Israël et profondément attristée par les décès d’enfants signalés à Gaza.

Le Secrétaire général et M. Wennesland ont tous deux réaffirmé que le lancement aveugle de roquettes et de mortiers, par le Hamas et d’autres militants, depuis des quartiers civils densément peuplés vers des centres de population civile, enfreigne le droit international humanitaire.  Ceci est inacceptable et doit cesser immédiatement.

Tout en reconnaissant les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, M. Wennesland a également réaffirmé que les autorités israéliennes doivent s’acquitter de leurs responsabilités en vertu du droit international et que les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve de la plus grande retenue et calibrer leur recours à la force pour épargner les civils et les biens de caractère civil dans la conduite des opérations militaires.

Le Secrétaire général est particulièrement consterné par le fait que les enfants continuent d’être victimes de violence.  Ils devraient bénéficier d’une protection spéciale contre toute forme de violence.

Lui et son Envoyé spécial ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures pour permettre aux parties de s’éloigner du gouffre et de revenir aux accords précédents qui ont maintenu un calme relatif à Gaza, et d’éviter une descente dans le chaos, avec les pertes massives et les immenses dommages aux infrastructures civiles qui en résulteraient.  M. Wennesland a rappelé aux membres du Conseil que c’est la population civile des deux côtés qui subit le fardeau de la guerre et que les plus vulnérables sont ceux qui risquent le plus de souffrir.

Il a également souligné que ces cycles de violence dévastateurs, qui détruisent la vie et l’avenir des Palestiniens comme des Israéliens, ne cesseront qu’avec une résolution politique du conflit, la fin de l’occupation et la réalisation de la solution des deux États sur la base des résolutions de l’ONU, du droit international et des accords existants, avec Jérusalem comme capitale des deux États.

Moyen-Orient/Humanitaire

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que le risque actuel d’escalade aggravera probablement la situation humanitaire, notamment à Gaza où le secteur de la santé, qui peine à fournir des services de base depuis des années, a été encore plus accablé par la COVID-19.

Le financement de la réponse humanitaire est essentiel. Le Plan de réponse humanitaire pour le Territoire palestinien occupé, qui cherche à lever 417 millions de dollars pour aider 1,8 million de Palestiniens vulnérables, n’a reçu que 29% de son financement.

Moyen-Orient/Enfants

La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a indiqué aujourd’hui qu’au moins 14 enfants dans l’État de Palestine et un enfant en Israël auraient été tués depuis lundi.

Elle a noté que 95 autres enfants à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et trois enfants en Israël auraient été blessés au cours des cinq derniers jours.

Mme Fore a déclaré que la situation a atteint un point de basculement dangereux, le niveau de violence et son impact sur les enfants étant dévastateurs.

Dans toute guerre, a-t-elle souligné, les enfants -tous les enfants- souffrent en premier et le plus.

Mme Fore a appelé l’ensemble des parties à mettre fin à toutes les violences et à désamorcer les tensions, les exhortant à protéger tous les civils, en particulier les enfants.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion par visioconférence sur le Yémen.  À cette occasion, l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a déclaré que malgré les efforts redoublés des derniers mois pour parvenir à un règlement pacifique du conflit au Yémen, il ne pouvait malheureusement pas annoncer, aujourd’hui, que les parties se rapprochent d’un accord.

Au lieu de cela, a-t-il dit, il y a eu une escalade militaire implacable d’Ansar Allah à Mareb et des restrictions continues sur les importations via Hodeïda, contribuant à de graves pénuries de carburant.  Il a également fait état de restrictions à la liberté de mouvement des Yéménites à travers le pays, notamment la fermeture continue de l’aéroport de Sanaa, ainsi qu’une absence de processus politique qui prive les Yéménites de l’espoir que la fin du conflit est proche.

M. Griffiths a signalé que l’offensive d’Ansar Allah à Mareb, qui dure depuis plus d’un an, a causé des pertes en vies humaines stupéfiantes.

Il a réitéré son appel à Ansar Allah de mettre immédiatement un terme à son attaque contre Mareb, notant que plus l’offensive contre Mareb se prolonge, plus les risques pour la stabilité et la cohésion sociale du Yémen augmentent.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a également informé le Conseil, alertant que la crise humanitaire au Yémen était prise dans le piège d’une spirale descendante implacable.

Il a indiqué que la famine sévissait toujours dans le pays, cinq millions de personnes étant à deux pas de la faim.  La COVID-19 continue d’augmenter, poussant le système de santé vers l’effondrement.

M. Lowcock a souligné que la famine, la maladie et d’autres misères ne « se produisent » pas simplement au Yémen, mais que la guerre les impose.  Tant que la guerre durera, elles continueront de s’aggraver, a-t-il dit.

Il a appelé à une action urgente pour protéger les civils, accroître l’accès humanitaire, augmenter le financement, améliorer l’économie et faire des progrès vers la paix.

Myanmar/Humanitaire

Les agences humanitaires au Myanmar se disent préoccupées par l’impact des affrontements continus dans le nord et le nord-est du pays entre l’Armée du Myanmar et les organisations ethniques armées, ainsi qu’entre les organisations ethniques armées elles-mêmes.

Dans l’État kachin, quelque 10 000 personnes ont fui leurs maisons en raison de la reprise des combats.  Dans le nord de l’État shan, plus de 12 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année.  Plus de la moitié de ces familles demeure déplacée.

Le personnel de l’ONU au Myanmar est également préoccupé par la situation dans le sud-est du pays, où plus de 40 000 personnes ont été déracinées depuis février en raison des attaques menées par l’armée et l’Armée de libération nationale karen, y compris des frappes aériennes et des tirs d’artillerie et de mortier.

Plusieurs milliers de personnes ont traversé la frontière avec la Thaïlande et l’Inde pour échapper à la violence.

L’ONU et ses partenaires travaillent pour aider environ un million de personnes dans les régions du Myanmar touchées par le conflit. Leurs efforts sont entravés par l’insécurité, ainsi que par le manque d’accès et de financement.

Secrétaire général/Myanmar

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a indiqué que 100 jours après la prise de contrôle militaire du Myanmar, qui a fait des centaines de morts parmi les civils et a entraîné de nombreuses arrestations arbitraires et autres violations des droits humains, il demande à nouveau à l’Armée du pays de respecter la volonté du peuple et d’agir dans l’intérêt supérieur de la paix et de la stabilité dans le pays.

Le Secrétaire général encourage également l’ASEAN à honorer rapidement ses propres engagements et la communauté internationale à soutenir les efforts régionaux pour mettre fin à la répression militaire.  Il appelle également la communauté internationale à répondre aux besoins humanitaires croissants.

L’Envoyée spéciale du Secrétaire général, Mme Christine Schraner Burgener, se trouve dans la région et continue de s’entretenir intensivement avec un éventail de parties prenantes clefs, notamment à la lumière des ramifications plus larges de la crise.  Elle continue de promouvoir une action internationale cohérente.

Le Secrétaire général continuera d’être aux côtés du peuple du Myanmar.

Somalie

La Somalie fait face à une double catastrophe climatique.  Les récentes pluies torrentielles causent des pertes en vies humaines et des crues soudaines, près de deux semaines après qu’une sécheresse a été déclarée dans le pays.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) prévient que les effets combinés de la sécheresse et des inondations pourraient aggraver la situation en Somalie, où plus de 2,7 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.  Plus de 80% de la Somalie était confrontée à des conditions de sécheresse modérées à sévères lorsque les pluies saisonnières ont commencé dans certaines parties du pays à la fin avril et au début du mois.

Au moins 25 personnes sont mortes dans diverses régions de la Somalie en raison des inondations, parmi lesquelles 9 enfants qui ont perdu la vie lorsque leur maison a été inondée dans la région de Banadir, plus tôt cette semaine.  Le fleuve Djouba a maintenant débordé de ses berges et des inondations ont été signalées dans le nord de la Somalie.

L’ONU, avec ses partenaires, a fourni une aide à au moins 353 000 personnes dans les zones touchées par la sécheresse.  Des efforts urgents sont en cours pour répondre aux crues soudaines.

Malgré les besoins humanitaires croissants, le Plan de réponse humanitaire pour la Somalie de 2021, qui nécessite un milliard de dollars pour aider quatre millions de personnes, n’est financé qu’à 19%.

Éthiopie

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que s’il existe des informations positives en ce qui concerne l’accès humanitaire au Tigré, en Éthiopie, la situation demeure fluide et imprévisible.  Les blocus imposés par les forces militaires ont gravement entravé, ces derniers jours, l’accès aux zones rurales où les besoins humanitaires sont les plus pressants.  Les hostilités armées se poursuivraient dans les zones du nord-ouest, du centre, de l’est, du sud-est et du sud.

Sur les trois millions de personnes ciblées pour recevoir des abris d’urgence et des articles non alimentaires, seules 347 000 personnes, soit environ 12%, ont été atteintes depuis le 3 mai.  Avec le début de la saison des pluies, l’OCHA prévient qu’il est essentiel que les agences humanitaires puissent fournir un abri minime et digne aux personnes déplacées.

On estime que 5,2 millions de personnes au Tigré, soit plus de 87% de la population, ont besoin d’une aide alimentaire.

Entre le 27 mars et le 5 mai, le Gouvernement, le Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres partenaires ont fourni une aide alimentaire à plus de 1,2 million de personnes dans 32 districts.  L’approvisionnement en eau par camion-citerne à près de 730 000 personnes est en cours.

République démocratique du Congo

La Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Bintou Keita, effectue une visite d’une semaine dans la région orientale du pays.  Aujourd’hui, à Goma, elle a rencontré les nouvelles autorités de la province du Nord-Kivu.  Elles ont été nommées suite à l’état de siège annoncé par le Président pour une période initiale de 30 jours dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

S’adressant aux médias, elle a déclaré que les discussions avec le Gouverneur et le Vice-Gouverneur du Nord-Kivu s’étaient axées sur la clarification des rôles et des responsabilités, ajoutant qu’il y avait un « espoir renouvelé » et que grâce à l’ensemble des efforts, ainsi qu’à la confiance et aux contributions de la population, elle espère que la situation en matière de sécurité s’améliorera.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) continue de fournir un appui pour la tenue des prochaines élections législatives, dans le cadre de son mandat électoral ainsi que pour assurer la protection des civils.

Plus tôt cette semaine, avec le soutien de la MINUSCA, l’Autorité nationale des élections a commencé le déploiement de formateurs depuis Bangui vers les préfectures.  Ils formeront les membres de l’Autorité nationale des élections impliqués dans les élections législatives, qui auront lieu le 23 mai.  Ils superviseront également la formation du personnel des bureaux de vote.

La Division de la communication stratégique et de l’information de la MINUSCA continue également de fournir un appui pour améliorer la couverture médiatique des élections.  Compte tenu de la menace croissante que représente la désinformation, la diffusion de messages précis et fiables est encore plus essentielle.

COVID-19

Aujourd’hui, le Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie (GIPR) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dirigé par Mmes Helen Clarke et Ellen Johnson Sirleaf, a publié ses conclusions.

Le Secrétaire général a été informé des recommandations du rapport.  Il se félicite du leadership dynamique du Groupe.  Il espère que le rapport attirera l’attention sur les problèmes critiques mis en évidence et incitera les gouvernements à mettre en œuvre ses recommandations.  L’ONU appuie pleinement l’ensemble des recommandations.

COVAX

Au Kosovo, le deuxième lot de vaccins contre la COVID-19 provenant du Mécanisme COVAX a été reçu avec l’aide de l’UNICEF.

La campagne de vaccination au Kosovo a débuté en mars suite à la réception du premier envoi du Mécanisme COVAX.  D’autres doses sont attendues au cours des prochaines semaines.

Les Philippines ont également récemment reçu une autre livraison de vaccins via le Mécanisme COVAX.  En tout, le pays doit obtenir quelque 4,5 millions de doses grâce au Mécanisme COVAX.

L’ONU a apporté son soutien à la campagne nationale de vaccination, qui cible les groupes prioritaires en premier lieu.

Contribution financière

Haïti a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 101 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.