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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 mars 2021

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Niger

Le Secrétaire général condamne fermement l’attaque perpétrée le 15 mars par des individus armés non identifiés à Banibangou, dans la région de Tillabéri, en République du Niger.  Il exprime ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.  

Le Secrétaire général appelle les autorités nigériennes à ne ménager aucun effort pour traduire les auteurs de cette attaque en justice.  

Le Secrétaire général réitère l’engagement des Nations Unies à soutenir la République du Niger dans ses efforts en vue de contrer et prévenir le terrorisme et l’extrémisme violent, promouvoir la cohésion sociale et le développement durable.  

Le Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), M. Mohamed Ibn Chambas, a aussi publié une déclaration dans laquelle il a condamné l’attaque.  Il a exhorté les autorités nigériennes de faire tout ce qui est nécessaire pour assurer que les auteurs de cette attaque ignoble soient arrêtés et traduits devant la justice. 

M. Chambas a réitéré sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement du Niger et le soutien des Nations Unies au pays, et à tous les pays de la région, dans leurs efforts pour prévenir et combattre le terrorisme et l’extrémisme violent. 

Mali

Le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. Mahamat Saleh Annadif, a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et au Gouvernement du Mali après l’attaque contre les forces maliennes près de Gao. 

De nombreux militaires maliens ont été blessés et 33 autres ont été tués lors d’une attaque menée par des combattants inconnus.  La MINUSMA a indiqué qu’elle a évacué les militaires blessés vers son hôpital à Gao. 

La MINUSMA continue de coopérer avec les autorités au sujet des appuis supplémentaires qu’elle peut apporter. 

République centrafricaine 

Après les élections législatives de dimanche, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) informe que le dépouillement des suffrages et le transfert des résultats du scrutin des bureaux de vote vers les branches régionales de l’Autorité nationale des élections sont en cours.  Les Casques bleus assurent la sécurité du transport sûr de tous les bulletins en coopération avec les forces nationales de sécurité. 

Hier, les autorités électorales ont commencé à partager les résultats provisoires sur les radios locales.  Les résultats sont publiés par bureau de vote à commencer par Bangui où 14 des 16 sièges de la circonscription ont été mis en jeu. 

Pendant ce temps, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que ses partenaires ont repris leur aide à Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto, et dans les régions environnantes la semaine dernière.  Les opérations y avaient été suspendues vers la fin du mois de février en raison des risques d’affrontements entre les groupes armés et les forces nationales de défense.  Quelque 73 000 déplacés se trouvent à Bria qui compte l’une des plus grande concentration de personnes déplacées dans le pays. 

La situation humanitaire en général est préoccupante.  Près de 250 000 Centrafricains sont déplacés ou réfugiés dans des pays voisins. 

Le nombre d’attaques contre des humanitaires a grimpé en flèche, notamment en début d’année.  La République centrafricaine est l’un des endroits le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires. 

Islamophobie

Dans un message vidéo pour marquer la Journée internationale contre l’islamophobie, le Secrétaire général a déclaré que le préjugé antimusulman suit malheureusement d’autres tendances inquiétantes observées dans le monde.  Cela inclut une résurgence de l’ethno-nationalisme, du néonazisme, de la stigmatisation et des discours de haine qui attaquent les populations vulnérables y compris les musulmans, les juifs et certaines communautés chrétiennes minoritaires et d’autres. 

M. António Guterres note que le Saint Coran nous rappelle que les nations et les tribus ont été créées pour se connaître l’une l’autre.  La diversité est une richesse et non une menace, a ajouté le Secrétaire général dans son message.  Il a ajouté que la lutte contre la discrimination, le racisme et la xénophobie est une priorité pour les Nations Unies.  C’est la raison pour laquelle, a indiqué M. Guterres, il a lancé une stratégie inédite de l’ONU sur le discours de haine ainsi qu’un plan d’action pour la sauvegarde des sites religieux.  

Racisme

Lundi sera célébrée la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.  Dans un message publié aujourd’hui, le Secrétaire général déclare que le racisme est un mal mondial, profondément enraciné, qui transcende les générations et contamine les sociétés.

Nous voyons le racisme dans les discriminations largement répandues dont souffrent les personnes d’ascendance africaine, a dit le Secrétaire général.  Nous le voyons dans les injustices et l’oppression qui frappent les peuples autochtones et les autres minorités ethniques.  Nous le voyons dans les vues répugnantes des suprémacistes blancs et des autres groupes extrémistes.

Partout où nous voyons le racisme, dit-il, nous devons le condamner sans réserve, sans hésitation et sans condition.

Il a appelé les jeunes du monde entier, ainsi que les éducateurs et les dirigeants, à enseigner au monde que tous les êtres humains naissent égaux.  

Sommet sur les systèmes alimentaires de l’ONU

Le rassemblement en prévision du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021 aura lieu à Rome, du 19 au 21 juillet.  Sous la direction du Secrétaire général et du Premier Ministre italien, M. Mario Draghi, ce présommet sera l’occasion de rassembler les contributions de tout ce processus d’engagement à l’échelle mondiale qui vise à générer une ambition pour la transformation des systèmes alimentaires. 

L’événement se déroulera sur une durée de trois jours selon un format virtuel « hybride ».  De nombreuses personnes participeront en personne au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, tandis que de nombreuses autres, dans le monde entier, participeront grâce à une vaste plateforme virtuelle.  Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires aura lieu en septembre, concomitamment à l’Assemblée générale, ici à New York.  

Myanmar

Au Myanmar, l’équipe des Nations Unies continue d’être profondément troublée et préoccupée par les détentions arbitraires de plus de 2 000 personnes en raison de leur participation à des manifestations pacifiques ou à des activités politiques.  L’équipe condamne également l’usage de la force contre des enfants, 15 d’entre eux au moins ayant été tués, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) affirme que les migrants au Myanmar sont parmi les plus touchés par la crise actuelle.

L’OIM estime qu’environ une personne sur quatre au Myanmar est un migrant, qu’il s’agisse de migrants internes ou de migrants internationaux.  De violentes répressions ont eu lieu dans des zones accueillant un grand nombre de migrants internes.

L’OIM appelle à une cessation immédiate de la violence, ainsi qu’à la protection et à la reconnaissance des droits fondamentaux et des aspirations des migrants, des personnes vulnérables et de toute la population du Myanmar.  Malgré les conditions difficiles, l’Organisation continuera d’œuvrer et de faire tout son possible pour soutenir les migrants au Myanmar.

Yémen

Le plan de réponse humanitaire pour le Yémen de 2021 a été rendu public.  Le plan vise à la mobilisation de 3,85 milliards de dollars afin de fournir une aide urgente et vitale à 16 millions de personnes.  Quelque 20,7 millions de Yéménites ont besoin d’aide humanitaire sous une forme ou sous une autre, y compris 12,1 millions de personnes en ayant un besoin aigu.

Pour rappel, la population du Yémen compte entre 28 et 29 millions de personnes.

Le Yémen continue d’être le théâtre de la crise humanitaire la plus grave au monde et de la plus grande opération d’aide humanitaire.  La famine sévit dans le pays, plus de la moitié de la population étant confrontée à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que la malnutrition aiguë atteint un niveau sans précédent chez les enfants de moins de cinq ans.

Le plan de l’année dernière n’a été financé qu’à 56% et, pour cette raison, l’ONU a été contrainte de fermer certains programmes essentiels.  L’ONU, qui fait tout son possible pour apporter une aide, a besoin d’un financement adéquat au regard de besoins qui ne cessent de grandir.

Lors de la conférence de haut niveau d’annonce des contributions début mars, les donateurs se sont engagés à fournir 1,7 milliard de dollars pour le financement de la réponse, soit moins de la moitié de ce qui est nécessaire.

Comme l’a rappelé le Secrétaire général, ces engagements ne sont au mieux que des acomptes.  L’ONU exhorte les donateurs à décaisser rapidement les sommes promises et à augmenter le financement de la réponse humanitaire afin de sauver des vies.  Ceux qui ne se sont pas engagés peuvent encore le faire.

Mécanisme COVAX

L’État de Palestine a reçu aujourd’hui son premier lot de plus de 60 000 doses de vaccins du Mécanisme COVAX.  Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, a salué l’évènement et a encouragé tout le monde à se faire vacciner.  Il a déclaré que les vaccins envoyés en Cisjordanie et à Gaza seront essentiels dans la lutte contre la pandémie et pour le redressement socioéconomique.

L’équipe des Nations Unies continue de soutenir le Gouvernement palestinien pour son approvisionnement en vaccins par l’entremise du Mécanisme COVAX et apprécie également la coordination israélienne pour faciliter ces livraisons.

En Ouzbékistan, le premier lot de 660 000 doses du vaccin est arrivé hier, toujours grâce au COVAX.  Cela représente environ un tiers des plus de 2,2 millions de doses que les autorités ouzbèkes devraient recevoir dans les mois à venir via le COVAX.  Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a apporté son soutien au déploiement national ainsi qu’à une campagne de communication pour répondre aux hésitations des gens à l’égard du vaccin.  Pour sa part, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a aidé à former des agents de santé de première ligne pour le déploiement de la vaccination.

Enfin, aux Fidji, la première phase de vaccination des agents de santé de première ligne a commencé la semaine dernière avec l’arrivée de 12 000 doses du vaccin au début du mois.  Les Fidji sont le premier pays des îles du Pacifique à recevoir des doses de vaccins par le COVAX.  L’OMS et l’UNICEF ont aidé le pays à se préparer à l’arrivée du vaccin et à son déploiement, notamment en soutenant la chaîne du froid indispensable pour la distribution.  

COVID-19/Asie du Sud

En Asie du Sud, un nouveau rapport de l’ONU indique que des coupes drastiques dans les services de santé publique essentiels dans toute la région, en raison de la pandémie, pourraient avoir contribué l’année dernière à 228 000 décès supplémentaires d’enfants.  Il pourrait aussi y avoir 11 000 décès maternels supplémentaires.

Les cliniques ainsi que d’autres installations ont été fermées, tandis que de nombreux programmes nutritionnels essentiels ont été interrompus alors que la région continue de se battre pour contenir le virus.  

L’UNICEF a souligné qu’il est absolument essentiel que ces services soient rétablis pour les enfants et les mères qui en ont désespérément besoin, et que tout doit être fait pour que les gens se sentent libres de les utiliser.  

Invité du point de presse demain

Demain à midi, M. Maximo Torero, économiste en Chef de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et M. Dominique Burgeon, Directeur du Bureau de Genève de la FAO et Directeur par intérim du Bureau des urgences et de la résilience, seront les invités du point de presse.  Ils présenteront le dernier rapport de la FAO sur « l’impact des catastrophes naturelles et des crises sur l’agriculture et la sécurité alimentaire ».

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