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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 février 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

République démocratique du Congo

Le Secrétaire général condamne fermement l’attaque perpétrée aujourd’hui par des éléments armés non identifiés contre une mission de terrain conjointe du Programme alimentaire mondial (PAM) à Kibumba, près de Goma dans le Nord-Kivu.  L’attaque a fait 3 morts, dont l’Ambassadeur d’Italie en République démocratique du Congo, son garde du corps et un employé national du PAM. 

 Le Secrétaire général exprime ses plus sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’aux Gouvernements italien et congolais. Il exprime en outre sa pleine solidarité avec les collègues du PAM et toute l’équipe des Nations Unies dans le pays. 

 Le Secrétaire général appelle le Gouvernement de la République démocratique du Congo à enquêter rapidement sur ce ciblage odieux d’une mission conjointe des Nations Unies sur le terrain et à traduire en justice les auteurs de cette attaque.  Il réaffirme que les Nations Unies continueront d’appuyer le Gouvernement et le peuple congolais dans leurs efforts visant à instaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays. 

Conseil des droits de l’homme

Intervenant par visioconférence, ce matin, devant le Conseil des droits de l’homme, le Secrétaire général a déclaré que la COVID-19 a creusé les fossés qui nous séparent, aggravé les vulnérabilités et renforcé les inégalités.  

L’incapacité d’assurer un accès équitable aux vaccins représente une nouvelle faillite morale.   L’équité en matière de vaccins représente une étape décisive dans la réalisation des droits humains.  Le nationalisme vaccinal nous renvoie en arrière.   

Abordant la question du racisme, le Secrétaire général a appelé à une action mondiale coordonnée pour intensifier la lutte contre la résurgence du néonazisme, de la suprématie blanche et du terrorisme à motivation raciale et ethnique.  

Il a également appelé à s’attacher à sauvegarder les droits des personnes issues de minorités.  Nous devons continuer de plaider en faveur de politiques qui respectent pleinement les droits humains et l’identité religieuse, culturelle et humaine. 

Concluant sur une note positive, le Secrétaire général a déclaré que le relèvement suite à la pandémie est l’occasion de créer un élan de transformation.   Le moment est venu de mieux redresser, dans le respect des droits humains et de la dignité de toutes et tous, a-t-il dit. 

Environnement

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole par message vidéo préenregistré à la séance d’ouverture de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA). 

Il a déclaré que les gouvernements et les citoyens doivent « comprendre dans leur ADN même » que tous les défis environnementaux, sociaux et économiques sont interdépendants et qu’ils doivent être abordés ensemble. 

Le Secrétaire général a souligné que nous n’avons pas d’autre choix que de transformer la manière dont nos économies et nos sociétés valorisent la nature.  Il faut mettre la santé de la planète au centre de nos plans et politiques. 

M. Guterres a également indiqué aux participants que l’ONU fait tout son possible pour soutenir toutes les réunions de l’ONU qui se déroulent virtuellement cette année, notamment le sommet sur la biodiversité, prévu à Kunming, en Chine, et la COP26 qui se tiendra à Glasgow, en Grande-Bretagne, pour faire en sorte que tous les pays puissent participer aux négociations. 

« Nous savons tous que les mots ne suffisent pas.  Les engagements doivent être étayés par des plans clairs et crédibles. » 

Climat

Vendredi après-midi, le Secrétaire général s’est entretenu avec l’Envoyé spécial des États-Unis pour le climat, M. John Kerry, lors du Global Engagement Summit de l’Association des États-Unis pour les Nations Unies (UNA-USA).

Il a salué le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris. 

Demain, le Secrétaire général participera à une session spéciale du Conseil de sécurité consacrée à la question du climat.

Myanmar

Lors de son intervention devant le Conseil des droits de l’homme, le Secrétaire général a déclaré qu’au Myanmar, l’on assiste à l’affaiblissement de la démocratie, à l’utilisation de la force brutale, à des arrestations arbitraires, et à la répression dans toutes ses manifestations. 

Tout cela se conjugue dans une réelle période de troubles, a-t-il déclaré. 

Il a appelé l’Armée du Myanmar à mettre immédiatement un terme à la répression, à libérer les prisonniers, à mettre fin à la violence, et à respecter les droits humains et la volonté du peuple exprimée lors des récentes élections. 

Le Secrétaire général a souligné que les coups d’État n’avaient pas leur place dans notre monde moderne. 

Dans un tweet diffusé ce week-end, il a qualifié d’« inacceptables » le recours à la force meurtrière, l’intimidation et le harcèlement des manifestants pacifiques. 

L’équipe de pays de l’ONU a également exprimé sa profonde inquiétude suite aux événements de samedi à Mandalay au cours desquels deux personnes auraient été tuées et des dizaines d’autres blessées lorsque les forces de sécurité ont employé une force meurtrière contre les manifestants. 

L’équipe a souligné que l’utilisation d’une force excessive contre les manifestants doit cesser et que le droit fondamental de réunion pacifique doit être respecté ainsi que d’autres droits humains, notamment la liberté d’expression. 

Pour sa part, l’UNICEF a indiqué que l’une des deux personnes qui auraient été tuées à Mandalay était un enfant.  L’UNICEF s’est opposé au recours à la force contre les manifestants et a appelé les forces de sécurité à accorder la priorité à la protection et à la sécurité des enfants et des jeunes. 

L’Envoyée spéciale du Secrétaire général, Mme Christine Schraner Burgener, a également exprimé sa solidarité avec le peuple du Myanmar.  Elle a souligné que la volonté du peuple doit constituer la base de l’autorité du Gouvernement, la volonté du peuple du Myanmar ayant été exprimée lors des élections de novembre. Elle continue d’être en contact avec diverses parties. 

Yémen

L’Envoyé spécial pour le Yémen, Martin Griffiths, se trouve à Riyad (Arabie saoudite), où il devrait rencontrer dans les prochains jours des responsables et diplomates yéménites et saoudiens.  Cette visite s’inscrit dans le cadre de ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu national, soulager les souffrances du peuple yéménite et reprendre le processus politique. 

Parallèlement, la cinquième réunion du Comité de surveillance sur la mise en œuvre de l’Accord d’échange entre prisonniers et détenus entre les parties au Yémen s’est achevée hier.   Au cours des pourparlers, les parties ont discuté des stratégies et des possibilités de respecter leurs engagements en vertu de l’Accord de Stockholm.  Bien que les parties ne se soient pas mises d’accord sur des libérations au cours de cette série de pourparlers, elles se sont engagées à continuer de discuter des paramètres d’une future opération de libération élargie. Martin Griffiths s’est dit déçu et a exhorté les parties à poursuivre leurs discussions et consultations.

Aujourd’hui, le Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a effectué une visite virtuelle au Yémen.  Il s’est entretenu par visioconférence, par téléphone, avec des familles de nombreuses régions du pays, de Sanaa à Mareb.  M. Lowcock a également rencontré les premiers intervenants de la COVID-19 et a discuté de la crise économique avec le Gouverneur de la Banque centrale d’Aden. 

Cette rencontre s’est tenue peu avant l’événement virtuel de haut niveau que l’ONU convoquera le 1er mars sur la crise humanitaire au Yémen, coorganisé par les Gouvernements suédois et suisse.  Cet événement permettra de mobiliser des ressources pour répondre aux besoins humanitaires dévastateurs de millions de personnes à travers le pays.   Comme vous le savez, la crise humanitaire au Yémen reste la pire au monde.  Plus de 20 millions de personnes ont besoin d’une forme quelconque d’aide humanitaire ou de protection, dont 12,1 millions qui sont dans le besoin, selon l’Aperçu de la situation humanitaire. 

Éthiopie

Vendredi dernier, le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Mark Lowcock, a fait une visite virtuelle à Mekelle, la capitale du Tigré.  L’objectif de cette visite était d’évaluer l’impact du conflit sur la situation humanitaire dans le Tigré en entendant les expériences personnelles et les observations des travailleurs humanitaires sur le terrain. 

Malgré certaines améliorations apportées à la réponse humanitaire, la fourniture de l’aide dans les zones rurales est gravement entravée par l’insécurité persistante, les obstacles bureaucratiques et la présence de groupes armés.  En conséquence, la réponse humanitaire continue d’être considérablement insuffisante par rapport à l’ampleur des besoins dans toute la région. 

L’ONU et ses partenaires continuent de s’engager aux plus hauts niveaux avec le Gouvernement éthiopien pour négocier l’accès.  Nous renouvelons notre appel pour que les organisations humanitaires travaillant dans le Tigré aient un accès complet et puissent intensifier la réponse tout en veillant à ce que l’aide soit fondée sur des principes et en mesure avec les besoins. 

En plus de régler les problèmes d’accès, nous avons besoin de fonds urgents pour intervenir dans des domaines tels que la santé, l’eau, l’assainissement, l’éducation et la protection.  Nous appelons la communauté internationale à y répondre en fournissant le financement nécessaire.

Conseil de sécurité/Somalie

Le Conseil de sécurité a tenu ce matin une visioconférence ouverte sur la Somalie et a entendu le Représentant spécial du Secrétaire général, James Swan.  Celui-ci a déclaré aux membres du Conseil que les tensions politiques croissantes menacent les progrès de construction de l’État somalien et même la sécurité du pays, à moins que ces problèmes ne soient résolus par le dialogue et le compromis dans l’intérêt du pays.   Malheureusement, a dit M. Swan, nous assistons plutôt à une surenchère, à des tactiques de pression et à une épreuve de force qui ne peuvent qu’accroître les risques.

Le Représentant spécial a noté qu’il s’agit d’une période tendue en Somalie, avec une rhétorique et des actions qui s’intensifient.   Le peuple somalien a attendu assez longtemps pour voir des progrès, et il reste fragile, a observé M. Swan.     Il a exhorté tous les dirigeants politiques somaliens à se retirer de la confrontation et à éviter les tactiques risquées du vainqueur qui veut rafler la mise.  Au lieu de cela, a-t-il dit, c’est le moment de poursuivre le dialogue et le compromis pour parvenir à un accord politique inclusif et crédible permettant d’organiser des élections dès que possible, sur la base du modèle du 17 septembre.

Haïti

Cet après-midi, les membres du Conseil entendront la Chef de la Mission des Nations Unies en Haïti, Helen La Lime, présenter le dernier rapport du Secrétaire général et les développements récents.

En réponse aux questions sur l’enlèvement de citoyens dominicains, le Porte-parole du Secrétaire général a déclaré que l’ONU a vu les nouvelles de cet enlèvement en dehors de Port-au-Prince.  Les deux citoyens dominicains ainsi que leur interprète faisaient partie d’une équipe de tournage.  L’ONU suit la situation avec inquiétude et espère que les personnes enlevées seront rapidement libérées, saines et sauves.

Cabo Verde/COVAX

L’équipe des Nations Unies sur le terrain à Cabo Verde est fière d’informer que le pays est confirmé comme l’un des premiers pays africains à recevoir la première allocation de vaccins COVID-19 dans le cadre du mécanisme COVAX.  Au cours des prochaines semaines, Cabo Verde sera en mesure d’acheter et de déployer des vaccins pour près de 200 000 personnes, soit 35% de la population.  L’accent sera mis sur les groupes les plus vulnérables.

Au cours des quatre derniers mois, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF, sous la direction de la Coordonnatrice résidente, Ana Patricia Graça, ont travaillé avec la Banque mondiale pour aider le Gouvernement à élaborer un plan national de vaccination et à faire une demande dans le cadre du COVAX.  La semaine dernière, la Banque mondiale a également approuvé un financement supplémentaire de 5 millions de dollars pour un accès abordable et équitable aux vaccins.  

C’est la première opération financée par la Banque mondiale en Afrique destinée à soutenir un plan de vaccination COVID-19 et à aider à l’achat et à la distribution de vaccins dans le cadre du COVAX.  Le financement supplémentaire sera utilisé pour acheter 400 000 doses de vaccins COVID-19, ainsi que des équipements de protection individuelle, dont des masques et autres fournitures médicales, afin d’assurer un déploiement efficace du vaccin. 

Point de presse aujourd’hui

À 13 heures, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, fera le point devant les journalistes sur les opérations de maintien de la paix au Mali et en République centrafricaine, ainsi que sur d’autres questions liées au maintien de la paix. 

Point de presse demain

Demain à 10h30, Agnès Callamard, Rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et Caroline Horn, sa Conseillère juridique principale, s’adresseront à la presse pour parler des conclusions de l’enquête de Mme Callamard sur l’accident d’un vol d’Ukraine International Airlines survenu en République islamique d’Iran le 8 janvier 2020.

Contributions budgétaires

Le Maroc a payé intégralement ses cotisations pour 2021.   On compte maintenant 51 États Membres à jour de l’intégralité de leurs cotisations pour l’année en cours.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.